Analyse génétique des comportements (1958-1971)  - article ; n°2 ; vol.72, pg 391-441
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Description

L'année psychologique - Année 1972 - Volume 72 - Numéro 2 - Pages 391-441
51 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Pierre Roubertoux
Michèle Carlier
Analyse génétique des comportements (1958-1971)
In: L'année psychologique. 1972 vol. 72, n°2. pp. 391-441.
Citer ce document / Cite this document :
Roubertoux Pierre, Carlier Michèle. Analyse génétique des comportements (1958-1971) . In: L'année psychologique. 1972 vol.
72, n°2. pp. 391-441.
doi : 10.3406/psy.1972.27957
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1972_num_72_2_27957REVUES CRITIQUES
ANALYSE GÉNÉTIQUE DES COMPORTEMENTS1
(1958-1971)
I. — Les méthodes
par Pierre Roubertoux2 et Michèle Carlier
Université de Paris X, Nanterre
Les travaux dont cet article rend compte ont trait à une modalité
d'approche des comportements qui a fait l'objet de dénominations
variées. On a pu parler de « psychogénétique » [psycho genetics, abrévia
tion de psychological genetics, Broadhurst, 1960) ; de « génétique du
comportement » [Behavior genetics, Fuller et coll., 1960 ; Vandenberg,
1965 b, 1968, 1969) ; de « génétique comportementale » [behavioral
genetics, McClearn, 1971 ; McClearn et coll., 1966 ; Manosevitz et
coll., 1970), ou plus précisément de « l'analyse génétique des comporte
ments » [genetic analysis of behaviour, Parsons, 1967 ; behavior- genetic
analysis, Hirsch, 1967 a).
Il faut remarquer d'abord l'ambiguïté du terme psychogénétique
qui désigne l'étude de l'origine et du développement des fonctions
psychiques. Par là, il se rapporte aussi bien aux processus observés lors
de la maturation et de l'émergence de ces fonctions qu'à la transmission
observée de caractéristiques psychologiques, d'ascendants à descendants
au sein d'une lignée. Kalmus (1955) propose de réserver le terme genetical
psychology à ce qui relève de l'étude du développement et le terme
1. Ce travail a été entrepris dans le cadre du séminaire de Psychologie
différentielle, sous l'impulsion de M. le Pr Reuchlin. Nous remercions les
nombreux collègues étrangers qui ont bien voulu nous faire parvenir les
tirés à part de leurs articles. G. Alstrom et H. Schieren se sont chargés
amicalement de la traduction des travaux de langues Scandinave, slave et
germanique, nous leur exprimons notre gratitude.
2. Actuellement à l'Université de Paris V, Laboratoire de Psychologie
différentielle. 392 REVUES CRITIQUES
psychological genetics à ce qui relève de la transmission d'une génération
à l'autre. En revanche les concepts génétique du comportement et
analyse génétique du comportement, sont moins polysémiques et de
ce fait prévalent depuis une dizaine d'années. Ils ont trait à l'étude de
ce qui est imputable à l'hérédité dans les conduites mais avec des
implications théoriques différentes. Ainsi lorsque Vandenberg (1965 b,
1968) parle de génétique des comportements, il adopte une démarche
qui est réductionniste, à certains égards. Les relations entre le patrimoine
génétique et les conduites phénotypiques sont incluses dans un schéma
d'imputations causales semblable à celui que propose la physiologie.
La génétique des comportements rechercherait alors les fondements
génétiques des conduites, comme la physiologie en recherche les « racines »
nerveuses ou endocriniennes (Bliss, 1962). Dans cette perspective,
Vandenberg (1969) n'hésite pas à définir la génétique du comportement
comme « une branche de la génétique humaine, qui est, elle-même, une
branche de la génétique. Elle utilise les méthodes de la génétique avec
quelques aménagements particuliers » (p. 121). La tentative réductionn
iste est précisée plus bas : « Le jour n'est pas loin, où une recherche bien
menée et coordonnée nous montrera le mode de transmission de quelques
aptitudes spécifiques et de la personnalité » (p. 150). Cette attitude
suppose qu'on admette l'isomorphisme du génotype et du phénotype
comportemental. Or, les travaux récents font supposer l'existence d'un
mode d'action plus complexe des gènes sur les comportements.
L'originalité de l'analyse génétique des comportements à l'égard
de la génétique générale apparaît plus clairement si on considère que
toutes deux adoptent des démarches qui diffèrent partiellement. La
génétique générale rend compte de la structure du génotype et de la
transmission de l'information biochimique d'une génération à l'autre,
tandis que l'analyse génétique des comportements s'est intéressée
jusqu'à un passé récent à la décomposition de la variance génétique.
Les recherches sur des conséquences comportementales des aberrations
chromosomiques et des mutations aboutissent actuellement à une analyse
plus fine des composantes de la variance génétique, qui rend plausible
le projet de l'établissement d'une carte chromosomique pour les compor
tements d'une espèce (Hirsch, 1967 ; Thiessen et coll., 1970). Ces travaux
peuvent fournir un point de départ à des investigations ultérieures
visant à mettre en évidence le substrat biochimique lointain du compor
tement. L'information qu'apportent les sérologiques de
phénotypes qualitatifs ne sera pas d'un intérêt négligeable en analyse
génétique des comportements. La génétique générale et la génétique
des comportements se définissent autant par un contenu que par des
méthodologies. La génétique générale adopte opérationnellement une
démarche dans laquelle les variétés du phénotype sont, en quelque sorte,
les variables indépendantes et les indices biochimiques les variables
dépendantes. Pour l'analyse génétique des comportements, à de rares ROUBERTOUX ET M. CARLIER 393 P.
travaux près (Hirsch, 1967 a ; Thiessen et coll., 1970), le génotype reste
la variable indépendante et les traits phénotypiques sont les variables
dépendantes. Cela ne veut pas dire que la génétique formelle ne présente
pas d'intérêt pour le comportementaliste attaché à l'étude de la déter
mination héréditaire des conduites, mais que les problèmes se posent
suivant des ordres de priorité différents.
Le concept d'analyse génétique des comportements a été retenu
dans cet article. Hirsch (1967 c) le définit comme une approche des
organismes et de leurs comportements. Cette approche utilise les
concepts de l'analyse génétique qui est fondée sur la connaissance de
l'ascendance et le contrôle post factum du génotype. Elle les combine
aux méthodes de l'analyse expérimentale des comportements. Elle est
axée essentiellement sur l'analyse des composantes de la variance
génétique intervenant dans les conduites. Bien que la génétique quant
itative (Falconer, 1960) se soit consacrée aux caractères morpholog
iques, c'est à cette branche de la génétique, dont elle a emprunté la
démarche et les méthodes, qu'on doit rattacher l'analyse génétique des
comportements (Roubertoux, 1972).
Une telle approche permet de poser en termes différents la question
relative au rôle du milieu et de l'hérédité dans les conduites,
dont le sens a été faussé par plusieurs décennies de polémiques. Si on
ne peut s'interroger sur l'importance relative de l'environnement et du
génotype (l'un sans l'autre ne serait qu'une abstraction), en revanche
on doit se demander quelle part de la dispersion observée lors de la
mesure des comportements est imputable aux différences génotypiques,
aux différences environnementales et à l'action réciproque des deux
sources de variation (Dobzhansky, 1964 ; R. C. Roberts, 1967 a). Ceci
revient à poser le problème de l'origine des différences individuelles
dont Reuchlin (1968) a souligné ce qu'il avait de crucial en psychologie
différentielle.
LA SÉLECTION DES CARACTÈRES PHÉNOTYPIQUES
EN VUE D'UNE ANALYSE GÉNÉTIQUE
L'observation des comportements fournit une gamme étendue de
phénotypes dont on se demande s'ils s'avèrent tous susceptibles d'une
analyse gé

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