Application de la métrique des ordres à la critique textuelle des évangiles : la question synoptique - article ; n°2 ; vol.18, pg 295-306
13 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Application de la métrique des ordres à la critique textuelle des évangiles : la question synoptique - article ; n°2 ; vol.18, pg 295-306

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
13 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1963 - Volume 18 - Numéro 2 - Pages 295-306
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1963
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Louis Frey
Application de la métrique des ordres à la critique textuelle des
évangiles : la question synoptique
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 18e année, N. 2, 1963. pp. 295-306.
Citer ce document / Cite this document :
Frey Louis. Application de la métrique des ordres à la critique textuelle des évangiles : la question synoptique. In: Annales.
Économies, Sociétés, Civilisations. 18e année, N. 2, 1963. pp. 295-306.
doi : 10.3406/ahess.1963.420978
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1963_num_18_2_420978TRAVAUX EN COURS
APPLICATION DE LA MÉTRIQUE DES ORDRES
A LA CRITIQUE TEXTUELLE DES ÉVANGILES
La question synoptique
PRÉSENTATION DU PROBLÈME
Les Évangiles de Luc, Marc et Matthieu présentent, à la fois par le
contenu du message, la forme de l'expression et l'ordre des passages dans
leur présentation de la vie et des paroles de Jésus, des analogies frap
pantes. Il en va tout autrement pour l'Évangile de Jean. Le relevé de
ces concordances a donné lieu, depuis les « Canons d'Eusèbe », à l'ét
ablissement de multiples synopses. Comme exemples, on pourra se reporter
aux ouvrages mentionnés aux numéros 3 et 4 de la bibliographie. Aussi
de nombreux exégètes de tendances diverses se sont-ils efforcés de don
ner une explication satisfaisante des ressemblances et des divergences
détectées avec minutie dans ces trois textes. Jusqu'à une époque récente,
la plupart des auteurs supposaient que la solution devait être recherchée
dans le cadre d'une filiation entre les divers évangiles. Parmi les nom
breux schémas proposés, et dont on trouvera les plus importants auxn°s 5
et 8, la théorie dite « des Deux Sources » fut l'une des plus controversées.
Elle supposait que les textes actuels de Matthieu et de Luc s'inspiraient
de l'Évangile de Marc et d'un autre texte, aujourd'hui perdu, dénommé
Source Q. Une nouvelle version de cette théorie vient d'être récemment
présentée par Monseigneur Bruno de Solages(l). L'originalité de la thèse
de cet auteur est de s'appuyer sur une théorie mathématique des sché
mas de filiation dérivée de l'analyse combinatoire. Les décomptes statis
tiques auxquels il se livre peuvent alors recevoir une interprétation ration
nelle dans le cadre de cette théorie. Ils lui permettent, en particulier, de
rejeter toutes les hypothèses qui feraient appel à une filiation dans un
sens ou l'autre entre Luc et Matthieu. Pour Mgr Bruno de Solages,
ces deux évangélistes ont utilisé, indépendamment l'un de l'autre, le
295 ANNALES
texte de Marc et une source inconnue X. Ce qui donne le schéma de
filiation représenté ci-dessous.
Me
Fig. i.
La présente recherche se propose d'étudier cette théorie par le seul
recours aux concordances d'ordre, indépendamment de critère interne
portant sur le contenu. L'établissement de ces concordances d'ordre a été
effectué à partir de l'ouvrage de Mgr de Solages, qui s'appuie lui-même
sur les travaux antérieurs du P. Lagrange. Toutefois, le découpage des
textes ayant été effectué par nous en fonction du seul critère de la
rupture de concordance, il arrive que les « passages » étudiés ne coïn
cident pas toujours avec ceux de Mgr de Solages qui demeure plus fidèle
à la notion de péricope. Il s'agit donc d'une analyse volontairement
aveugle, entreprise à partir de travaux de spécialistes et qui ne prétend à
aucune exégèse des textes sur lesquels elle porte. Il lui serait, éventuel
lement, possible de s'appliquer à d'autres documents du même type.
MÉTHODE D'APPROCHE
Distances entre rangements
La méthode suivie est fondée sur l'introduction d'une distance sur
l'ensemble des permutations de n objets. Les « objets » sont ici les textes
partiels découpés dans le texte global des Évangiles, et les permutations
sont les ordres de présentation différents de ces textes. Intuitivement,
deux rangements de n objets seront d'autant plus proches l'un de l'autre
que le nombre de « désaccords » entre ces rangements sera faible. Par
exemple, si ce = (a b с d) et y — (bade) sont deux rangements (ou
permutations) des quatre objets a, b, с et d, il y a désaccord entre eux
sur l'ordre relatif de a et b, d'une part, de с et d, d'autre part.
Convenons d'appeler distance entre deux rangements x et y de n objets
chacun le nombre : d (x, y) des désaccords, qui n'est autre que le nombre
d'inversions sur les couples. Dans l'exemple précédent, parmi les 6 couples
possibles de 4 objets, il n'en est que 2 qui soient inversés entre x et y. On
aura donc en ce cas : d (x, y) = 2.
296 MÉTRIQUE DES ORDRES
On peut s'assurer que la distance ainsi définie entre permutations
(rangements) jouit des propriétés les plus importantes des distances
(géographiques ou géométriques) auxquelles notre intuition de l'espace
et l'enseignement nous ont habitué. C'est ainsi que, d'après la définition
adoptée, la distance de deux permutations n'est nulle que si elles sont les
mêmes (s'il n'y a aucun désaccord entre elles), de même que deux points
de distance nulle sont nécessairement confondus. Les distances géomét
riques satisfont aussi à la fameuse inégalité triangulaire, selon laquelle
la distance d'un point A à un point В est, au plus, égale à la somme des
distances de A à un troisième С et de С à B. Ceci conditionne tous
les aspects proprement métriques de la géométrie. De même, les distances
entre permutations vérifient l'inégalité fondamentale :
d (x, z) + d (z, y) ^ d (x, y)
qui signifie que la somme des distances de deux permutations x et y à une
même troisième z est au moins égale à la distance entre ces permutations.
La démonstration, bien que facile, de ce résultat, capital pour la suite,
dépasse le cadre de cet exposé.
Pour visualiser les distances entre rangements, entre ordres, on peut
adopter l'une ou l'autre de deux représentations, qui, d'ailleurs, sont
en « dualité ». On peut d'abord convenir de figurer les rangs par des points
sur deux échelles parallèles et chaque objet par une ligne joignant les
rangs de cet objet dans le premier et le second rangement. Par exemple,
les deux rangements : x = (a b с d) et y = (b a d c) seront figurés par :
1 2
'b
X
comptant La distance le nombre entre de 12ces croisements rangements Fig. de 2. lignes. se lit En alors effet, immédiatement 3à chaque inver4 en
sion de couples correspond une et une seule intersection de lignes et
réciproquement.
Mais on peut, à l'inverse, figurer des rangements, et c'est là l'idée
de dualité, en représentant les rangs par des lignes et les objets par des
points, selon le schéma de la page suivante :
297 ANNALES
С
4 ч
d
if
a
9 Z f
ш b л
X
Fig. 3.
Ces deux modes de représentation sont respectivement adoptés pour
les fig. 2 et 3.
Reste à ajouter, car elle servira par la suite, la définition, sur l'e
nsemble des permutations, de la relation d'intermédiaire. Pour les distances
géométriques, un point С est « entre » les points A et В si, et seulement
si, la distance de A à В est égale à la somme des distances entre A et С et
entre С et B. Une notion analogue peut être définie pour les permutat
ions.
Formellement définie à partir de l'ensemble des couples qui ne sont
pas inversés entre trois permutatoins x, y et z, la relation d'intermédiaire
se traduit aussi par une égalité sur les distances. Pratiquement, une per
mutation y sera dite intermédiaire de deux permutations x et z si, et
seulement si, est vérifiée :
d {x, y) + d {y, z) = d (x, z).
L'ensemble des y intermédiaires de deux permutations x et z sera appelé
le fuseau associé aux pôles x et z. A la différence de la géométrie, on
remarquera qu'à une même distance des pôles peuvent se trouver plu
sieurs permutations intermédiaires distinctes. Elles constituent des
classes d'équivalence, appelées « niveaux » d'un fuseau.
Critères de filiation
1° Critère algébrique :
Un premier critère

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents