Apprendre à lire pour mieux vivre dans la société - Actes du colloque - CESA

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• Publié par: Ewli
• Nombre de lectures: 111
• Langue: Français

Extrait

Apprendre à lire
pour mieux vivre
dans la société
Actes du colloque-
février 2004
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l’authenticité et de vous assurer qu’il s’agit bien du document de l’adresse : http://www.region-alsace.fr»


Sommaire




Ouverture des débats par Jean-Marie Sander
président du Conseil Economique et Social d’Alsace............................................................................................................ 5

Les réalités de l’illettrisme ....................................................................................................... 9
La situation de l’illettrisme en Europe par Marie-Thérèse Hermange, député européen............... 11
Les résultats de l’enquête nationale sur le repérage des personnes en difficulté
d’écriture et de lecture par Fabrice Murat, ingénieur à l’INSEE ...................................................... 15
’illettrisme en Alsace par Marcel Czaja, président de la commission Formation
du CESA ........................................................................................................................................ 21

Débat avec la salle ..................................................................................................................... 25

Les chemins de l’illettrisme .................................................................................................... 29
Les processus d’apprentissage de la lecture et les pratiques pédagogiques
par Elisabeth Demont, maître de conférence de la Faculté de psychologie et
des sciences de l’éducation de Strasbourg ...................................................................................................... 31
Les origines et les conséquences de l’illettrisme par Jean-Philippe Rivière, ingénieur -
chercheur au CNRS, auteur du livre Illettrisme, la France cachée ................................................................ 35

Débat avec la salle ..................................................................................................................... 41

Les expériences de terrain autour du livre et de la lecture ............................................ 45
Jean-Philippe Roquelle, chargé de mission du Centre de ressources illettrisme (CRAPT-CARRLI) ................. 47
Colette Utzmann, membre d’ATD Quart-Monde ... 51
Alexandre Cantini, responsable du secteur enfants du centre socioculturel de Koenigshoffen .......................... 55
Claude Lapointe, illustrateur, enseignant à l’Ecole supérieure des arts décoratifs de Strasbourg ............................. 59

Synthèse des débats ................................................................................................................. 63

Conclusion.................................................................................................................................... 67

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Ouverture du colloque
par Jean-Marie Sander
président du Conseil économique et social d'Alsace






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Jean-Marie SANDER - Bienvenue à vous qui avez choisi de venir aux rencontres du Conseil
Economique et Social d’Alsace. Bienvenue pour ce temps de débat que nous proposons
aujourd’hui sur le thème de la lecture et de l’illettrisme.

L’avalanche des réponses positives pour participer à cette table ronde nous a surpris autant que
réjouis. Plus de 300 personnes ont voulu s’inscrire. Malheureusement cette salle ne peut en
accueillir que 200. Permettez-moi de remercier, Monsieur Brion, le Proviseur du lycée Marcel
Rudloff, qui a bien voulu nous recevoir et augmenter au maximum la capacité d’accueil de cette
salle cet après-midi.
D’ores et déjà, nous présentons nos excuses à tous ceux à qui nous avons dû refuser l’inscription.
Nous leur enverrons, d’ailleurs comme à vous, les actes de ces rencontres.

Apprendre à lire pour mieux vivre dans la société , voici une manière plus élégante d’affirmer, a
contrario, qu’un individu qui ne peut pas ou qui ne sait pas lire, rencontrera aujourd’hui de graves
difficultés pour vivre et s’insérer dans notre société où l’écrit domine. Au travail, à la maison, dans
son quotidien, partout, de nombreuses portes se referment devant la personne incapable de
déchiffrer un texte. Et la voilà poussée sur la voie de l’exclusion.
Savoir lire, c’est pouvoir accéder à la culture mais c’est aussi, et surtout, un instrument de liberté
sans prix. Or, à l’heure actuelle, les personnes qui ne savent ni lire, ni écrire, représentent près de
15 % de la population française. On les appelle pudiquement des « personnes en situation
d’illettrisme ».

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ces personnes sont bien nées sur le sol français. Elles
ont fréquenté nos écoles, elles ont suivi une scolarité normale pendant une dizaine d’années. Et,
malgré cela, à l’âge adulte, elles ne maîtrisent pas la lecture, ni l’écriture, ni le calcul, ou l’un ou
l’autre, parfois les trois.
Nous aurions pu imaginer que l’illettrisme était d’un autre âge ou d’un autre continent. Dans un
pays riche comme le nôtre, quatrième puissance économique du monde, doté d’un système
scolaire et de formation des plus performants, comment autant de personnes peuvent rester sur le
bord de la route, dépourvues de ce minimum vital de connaissance que sont le « savoir lire » et le
« savoir écrire » ?

Comme le disent les responsables privés et publics engagés dans la lutte contre l’illettrisme, dont
un certain nombre est présent dans cette salle aujourd’hui, « l’heure n’est plus seulement à la
dénonciation de ce scandale social mais à la mobilisation générale. » Le CESA se situe dans ce
mouvement.
C’est l’esprit du débat que nous organisons cet après-midi et que nous voulons riche en échanges
pour mieux comprendre le phénomène et ses conséquences.
C’est aussi la suite logique du travail engagé il y a quelques mois à la demande du Conseil
régional d’Alsace, qui a conduit les socioprofessionnels du CESA à réfléchir aux stratégies et aux
méthodes de lutte contre l’illettrisme.

Un avis a été voté en novembre dernier par notre assemblée. Cet avis préconise des actions
concrètes à mener en amont comme en aval du problème de l’illettrisme.

L’illettrisme doit effectivement être combattu à trois moments :

• d’abord, en amont, à l’école, ce qui nous a conduit au choix symbolique de tenir notre
rencontre dans un lycée ;
• ensuite au cours de la préparation à l’entrée dans la vie professionnelle ;
• en aval, quand la situation d’illettrisme est déjà bien installée.

Un rapport très complet a également été rédigé par nos services. Il est à votre disposition, ici, avec
d’autres documents ayant trait à l’illettrisme.

En parallèle, notre commission Culture travaille aujourd’hui sur un projet de politique régionale du
Livre. Cette politique pourrait parfaitement s’inscrire dans le droit fil d’une lutte contre l’illettrisme
ou, plus globalement, dans la perspective d’élever le niveau général de formation de la population
alsacienne.

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Apprendre à lire pour mieux vivre dans la société , au-delà de la formule, il y a un projet de
société : le projet de faire de nos concitoyens des hommes libres par le savoir et la culture, et ce
projet vaut la peine que l’on retrousse nos manches.
A l’instar de l’appel d’un certain Abbé Pierre, il y a 50 ans, qui s’é