APPRENDRE, OUI…MAIS COMMENT    de Philippe MEIRIEU
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"LISZT PEDAGOGUE" de Madame Auguste BOISSIER "Leçons de piano données par Liszt à Mademoiselle Valérie BOISSIER à Paris en 1832" Nombre d'ouvrages sont consacrés à la vie et l’œuvre des compositeurs romantiques mais aucun, à notre connaissance, ne porte plus particulièrement sur l'aspect professoral de leur carrière. Pourtant on a toujours considéré comme naturellement déterminant les illustres professeurs de tel compositeur ou interprète comme facteur d'une filiation (peut être bien davantage comme optimisation précoce d'un talent voire d'un génie) et la plupart des biographies même succinctes, n'ont de cesse que de citer les grands hommes dont les artistes ont suivi les leçons. Liszt, virtuose romantique du piano par excellence, est à ce titre un des plus sollicités dans les curriculum vitae des interprètes et même , on l'a vu plusieurs fois, au delà des générations : Mr X élève de Mr Y lui même élève de Liszt.... Il est rare, cependant, de connaître la teneur de l'enseignement de ces grands maîtres et on ne connaît plus aujourd'hui que ce qu'une tradition orale à bien voulu transformer en quelques décennies et englober dans l'appellation oiseuse "d'école Liszt" comme on a parlé "d'école russe" , d'école française et dont la définition change d'un spécialiste à l'autre. Ce livre est un des rares témoignages du contenu pédagogique des leçons d'un composteur, encore est-il loin de présenter une analyse objective ...

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Langue Français

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"LISZT PEDAGOGUE" de Madame Auguste BOISSIER "Leçons de piano données par Liszt à Mademoiselle Valérie BOISSIER à Paris en 1832" Nombre d'ouvrages sont consacrés à la vie et luvre des compositeurs romantiques mais aucun, à notre connaissance, ne porte plus particulièrement sur l'aspect professoral de leur carrière. Pourtant on a toujours considéré comme naturellement déterminant les illustres professeurs de tel compositeur ou interprète comme facteur d'une filiation (peut être bien davantage comme optimisation précoce d'un talent voire d'un génie) et la plupart des biographies même succinctes, n'ont de cesse que de citer les grands hommes dont les artistes ont suivi les leçons. Liszt, virtuose romantique du piano par excellence, est à ce titre un des plus sollicités dans les curriculum vitae des interprètes et même , on l'a vu plusieurs fois, au delà des générations : Mr X élève de Mr Y lui même élève de Liszt.... Il est rare, cependant, de connaître la teneur de l'enseignement de ces grands maîtres et on ne connaît plus aujourd'hui que ce qu'une tradition orale à bien voulu transformer en quelques décennies et englober dans l'appellation oiseuse "d'école Liszt" comme on a parlé "d'école russe" , d'école française et dont la définition change d'un spécialiste à l'autre. Ce livre est un des rares témoignages du contenu pédagogique des leçons d'un composteur, encore est-il loin de présenter une analyse objective de lenseignement du maître. Il n'était de toute évidence aucunement destiné à la publication puisqu'il s'agit de notes prises par une mère d'élève, dans un style littéraire romantique et enflammé; le carnet intime d'une musicienne (Madame Boissier était elle-même compositrice) consciente de vivre des moments d'exception auprès d'un jeune artiste de renom (Liszt à alors 21 ans) adulé des salons parisiens. Le titre même "Liszt pédagogue" ne semble pas être de l'auteur mais bien plutôt de l'éditeur ou de l'auteur anonyme de l'avant propos. Le terme "pédagogie" ne figure pas dans la prose fleurie de Mme Boissier et son heure de gloire n'a certainement pas encore sonnée en 1832 ! Néanmoins l'ouvrage est un témoin vivant de la conception que l'on pouvait avoir du professeur de piano au XIXème siècle et un révélateur d'une tradition bien ancrée et revendiquée dans les structures d'enseignement. - encore de nos jours sous la forme de souvenir mythifié singulièrement actif -, CELLE DE L'EXCELLENCE DE L'ARTISTE ROI, de l'interprète "touché par le don" et omniscient sur le monde musical professionnel aussi bien que sur celui de l'amateurisme éclairé. Car c'est bien là la logique sociale originelle de l'éducation parfaite d'une jeune fille bourgeoise élevée à la sensibilité artistique désintéressée - qui pour n'être que pressentie la plupart du temps, n'en reste pas moins le "fond de commerce" des demandes de cours de piano dans les institutions contemporaines - que reflète cet ouvrage par ailleurs sans prétention analytique. Si l'objectif social parait étonnamment moderne il en est autrement des objectifs pédagogiques sur le plan technique en particulier. Nombre de pédagogues contemporains pâliront à l'évocation de ces octaves à "frapper vite et longtemps", de ces trilles "de tous les doigts jusqu'à dépasser la douleur" tout cela "des heures de suite, en lisant pour se désennuyer".... Mais ils se retrouveront peut-être davantage dans l'objectif avoué par Liszt encore nettement perceptible aujourd'hui bien que moins ouvertement revendiqué (les moyens
délivrés par Liszt étant nettement considérés comme obsolètes dans nos institutions) : avoir tout travaillé et tout résolu techniquement, faire le tour avant tout de toutes les possibilités de l'instrument pour être dégagé de toutes les difficultés devant le répertoire qui devrait pouvoir être interprété dès la première lecture, l'expression artistique étant à ce prix. C'est bien l'absolu défini par Liszt qui perdure de nos jours, comme but ultime des "formations de qualité" telles qu'elles se présentent en exergue de nos méthodes par exemple. Il n'est pas interdit de s'interroger sur la pertinence des finalités dont les tenants pédagogiques concrets sont aujourd'hui rejetés. Cet objectif de perfection extrême et la prise de conscience du paradoxe sur lequel il repose aujourd'hui n'est pas le moindre des intérêts de ce petit livre apparemment anecdotique mais qui éclaire finalement d'un jour nouveau l'inévitable déclaration "Liszt est le créateur du piano moderne" dont aucun dictionnaire d'histoire de la musique digne de ce nom ne saurait se passer. Pour lAME,
Editeur : Honoré CHAMPION, Paris, 1927
Hélène BARRE (1995)
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