Aspects cliniques des examens psychologiques - article ; n°1 ; vol.69, pg 265-288
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Description

L'année psychologique - Année 1969 - Volume 69 - Numéro 1 - Pages 265-288
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1969
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Ch. Nahoum
Aspects cliniques des examens psychologiques
In: L'année psychologique. 1969 vol. 69, n°1. pp. 265-288.
Citer ce document / Cite this document :
Nahoum Ch. Aspects cliniques des examens psychologiques. In: L'année psychologique. 1969 vol. 69, n°1. pp. 265-288.
doi : 10.3406/psy.1969.27660
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1969_num_69_1_27660ASPECTS CLINIQUES
DES EXAMENS PSYCHOLOGIQUES
par Charles Nahoum
Centre A. Léveillé, Paris
L'examen psychologique est une pratique sociale qui se répand
certes, mais qui continue de provoquer des réactions multiples dans le
public ; cela tient sans doute au fait que les praticiens ont du mal à
situer leurs fonctions, à caractériser nettement la signification de leurs
techniques et la nature des relations qu'ils entretiennent d'une part,
avec les examinés et, d'autre part, avec les instances qui les paient et
leur commandent les examens.
La nature du problème, son ambiguïté comme les multiples facettes
sous lesquelles il se présente interdisent au praticien qui veut en pré
senter une revue d'être exhaustif et d'éviter complètement les distorsions
personnelles. Une autre limitation tient au fait que les publications
concernant cette question sont très nombreuses, dispersées, organisées
autour de points de vue et d'un appareil expérimental très divers et de
valeur scientifique très inégale. On pourrait presque se demander s'il
y a une ou plusieurs psychologies appliquées lorsqu'on trouve les éléments
nécessaires à l'élaboration de cette revue sous des rubriques aussi
diverses que : gestion du personnel, processus psychothérapeutiques,
processus de conseil ou d'aide, fonctionnement cognitif, et même pro
cessus de décision et de solutions des problèmes.
Guillaumin (1965), visant à rendre compte de la situation d'inter
action que constitue l'examen psychologique, a pu, en partie, utiliser
des « langages » aussi divers que les « langages » de la psychanalyse, de la
théorie des rôles, de la théorie des communications et de la théorie du
Champ de Lewin. Nous reviendrons sur le système qu'il propose. Mais
nous voulons souligner que l'ambiguïté de la situation d'examen psycho
logique se prête à des interprétations multiples. Nous croyons que cette
ambiguïté commence à se dissiper, ce qui posera d'ailleurs d'autres
problèmes.
I. — Le schéma classique de l'examen psychologique
ET SON DÉVELOPPEMENT
Quel que soit le contexte dans lequel il travaille, le psychologue se
présente comme un expert dans l'art d'examiner les fonctions psycho
logiques des sujets qui lui sont présentés, au moyen de tests fidèles et REVUES CRITIQUES 266
valides et généralement d'un entretien qui lui fournira les éléments
sociaux et psychologiques qu'il n'a pu atteindre par les tests. Il présente
alors une synthèse qui conclut par un conseil assorti d'un pronostic.
Remarquons qu'apparemment le psychologue n'a, dans ce schéma,
aucune responsabilité sociale directe sur l'avenir des sujets. Il nous
semble qu'aucun praticien vraiment conscient de son rôle n'accepte ce
schéma, qui l'isole et en même temps le camoufle comme simple techni
cien. En fait, le psychologue intervient beaucoup plus directement
ou plus souvent. Dans le milieu médical (psychiatrique surtout), il
participe à l'élaboration du diagnostic et du traitement ; dans le milieu
industriel il est de plus en plus psychosociologue et conseil de la
direction ; et lorsqu'il limite son activité au schéma ci-dessus comme en
orientation professionnelle, il est accusé d'inefficacité sociale.
Remarquons aussi que l'application du schéma comporte des
variantes nombreuses. A une extrême, on trouve une attitude objectiviste
et instrumentaliste mettant en relief le testing psychométrique et inst
ituant une critique systématique de l'entretien. Pour certains, surtout
dans le milieu médical, l'application des tests devient une clinique, une
interaction de « face à face », l'entretien ne servant qu'à introduire les
tests et à la fin de l'examen, à rompre la relation. A une autre extrême,
c'est l'entretien qui est mis en valeur, le déroulement et les résultats des
tests étant interprétés toujours cliniquement et par rapport à l'entretien.
Dans le premier cas, un problème de recrutement, de sélection étant
posé, on élabore une ou deux « batteries » de tests fidèles et valides et on
les applique en laissant de côté les aspects sociaux, familiaux et écono
miques, des solutions suggérées, ces problèmes relevant, dit-on, des
domaines de la gestion du personnel ou de la population concernée.
On l'a noté en France et Porter (1966) le note pour l'Amérique, cette
procédure provoque un scepticisme croissant quant à son efficacité.
En effet, les facteurs déterminant l'adaptation d'un homme à son env
ironnement ne peuvent pas être seulement (ou même principalement)
décrits par un diagnostic d'aptitudes. Porter remarque encore qu'il
existe des interactions constantes entre les techniques et les situations
dans lesquelles elles sont appliquées.
Quant à la critique de l'entretien comme instrument de diagnostic et
de pronostic, l'image s'est peu à peu installée que cette technique n'était
ni fidèle ni valide.
Les conclusions sceptiques sont plus ou moins appuyées. C'est ainsi
que Guilford (1959) écrit : « A partir des études rappelées ci-dessus, on
doit conclure que si on devait, pour évaluer des traits psychologiques,
choisir entre des tests ou des entretiens, on doit donner la préférence aux
tests. Cela reste vrai aussi bien pour obtenir des données biographiques,
pour lesquelles l'entretien a été souvent utilisé, que pour mesurer des
aptitudes, des intérêts ou des traits de tempérament. » II avait cependant
noté plus haut que la valeur prédictive de l'entretien était difficile à
établir, car il était rarement utilisé isolément. C. NAHOUM 267
Dans une revue plus récente Ulrich et Trumbo (1965) rappellent
d'abord que Wagner en 1945 (1949) parmi 106 articles publiés, n'avait
trouvé que 25 études expérimentales d'ailleurs critiquables ; les coeffi
cients de validité obtenus allaient de .09 à .95 et étaient hautement spé
cifiques de la situation dans laquelle était utilisé l'entretien. Ils pré
cisent cette conclusion en notant que le plus souvent les données obtenues
par l'entretien étaient inextricablement confondues avec les données
biographiques ou d'autres données non psychométriques ou psycho
métriques, lorsqu'on demande aux interviewers de faire des pronostics.
D'où leur conseil de prudence de se limiter à des entretiens systématiques
et structurés (qui semblent en effet plus valides) et à deux domaines
particuliers : les aptitudes du candidat à entretenir de bonnes relations
interpersonnelles dans le travail et sa motivation au travail. Mayfleld
(1964) signale cependant que, par rapport aux tests, l'intelligence peut
être pronostiquée au moyen d'un entretien, ce qui peut paraître sur
prenant. Ce résultat est confirmé par Bryan, Hunt et Walker (1966) qui
trouvent une corrélation de .63 entre Q.I. et appréciation des inter
viewers (significatif à .01).
Devant des résultats aussi maigres, certains auteurs (Porter, 1966)
se demandent si l'entretien est vraiment utile. Remarquons que, malgré
ce scepticisme déjà ancien, il est de fait que l'on a pu calculer que les
psychologues consacraient plus de temps à mener des entretiens qu'à
appliquer des tests. De plus, si le psychologue se refusait à cette activité,
ce sera un autre responsable de la gestion du personnel qui s'y appli
querait, car on ne conçoit pas d'embaucher un candidat sans avoir
fait connaissance avec lui ; encore une fois le testing, outre ses limites,
ne constitue pas un mode de relations interpersonnelles accepté sociale
ment. En outre, d'autres praticiens de la psychologie (en psychologie
sociale comme en technique de conseil ou d'aide psychologique) utilisent
principalement l'entretien et affirment son efficacité et sa nécessité.
Il en est ainsi en psychologie clinique appliquée aux cas marginaux
(handicapés, malad

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