Attention. Dùrr, Mac-Dougall, Geissler - compte-rendu ; n°1 ; vol.16, pg 397-414
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Description

L'année psychologique - Année 1909 - Volume 16 - Numéro 1 - Pages 397-414
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1909
Nombre de lectures 8
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Étienne Maigre
Alfred Binet
V. Attention. Dùrr, Mac-Dougall, Geissler
In: L'année psychologique. 1909 vol. 16. pp. 397-414.
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Maigre Étienne, Binet Alfred. V. Attention. Dùrr, Mac-Dougall, Geissler. In: L'année psychologique. 1909 vol. 16. pp. 397-414.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1909_num_16_1_3802ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES 397
le présent. Pour l'audition, ce phénomène se manifeste lorsque l'i
ntervalle est compris entre 60 et 100 a.
3° L'intervalle augmentant, il se forme une impression collective
(Kollektionsercheinung) ; les deux stimulus commencent à être dis
tingués l'un de l'autre, mais quelque chose les rattache entre eux.
Ce fait n'implique pas du reste la persistance en écho du premier
stimulus. — Des impressions collectives sont produites par les chocs
séparés par un intervalle de 350 à 400 a ;
4° On trouve ensuite l'unité subjective (die Erscheinungen der
subjektiven Einheitlichkeit) : une connexion est encore perçue,
mais grâce à des impressions localisées dans les organes des sens;
celles-ci, et par exemple les bruits entendus, forment un tout. Et
cette réduction à l'unité peut être spontanée ou volontaire. Elle se
constate, pour les chocs du frappeur, quand l'intervalle est de 440
à 880 a (ce type de réaction, ainsi que le précédent, peut aider à
faire l'analyse du rythme) ;
5° Pour une plus grande valeur de l'intervalle, les stimulus ne
paraissent plus liés entre eux.
Ces expérience ont montré qu'il est difficile d'évaluer la durée
d'une vague d'attention (eines Aufmerksamkeitschrittes); celle-ci
semblerait être de 400 à 900 s. — Le mot : extension de la conscience,
comme on le sait, peut être compris diversement. L'auteur définit
cette extension comme la durée d'un état jusqu'à sa disparition
complète. Et, bien que les observations soient, ici encore, très dif
ficiles, il trouve que cette durée varie entre 300 et 500 a. — Nous
d' « images de temps » celles-ci; sans serions munis, pour ainsi dire,
posséder aucun caractère phénoménal, n'en auraient pas moins une
étendue bien déterminée et une efficacité fonctionnelle. L'extension
dans le temps est une des caractéristiques des faits de conscience;
elle ne peut être réduite à des éléments spatiaux ou à des différences
d'intensité et de qualité. E. M.
IV. — Associations.
E. GOBLOT. — Un cas dissociation latente. — Revue philoso
phique, janv. 1909, p. 55.
L'auteur ouvre un livre grec qu'il a lu autrefois, il lit quinze
lignes, est interrompu, et a la suggestion d'un mot grec qu'il ne
comprend qu'à demi; vérification faite, ce mot grec se trouvait
quelques pages plus loin.
V. — Attention.
E. DÜRR. — Die Lehre von der Aufmerksamkeit [Vétude de Vatten-
tion). — Un vol. in-8 de 192 p. — Quelle et Meyer, Leipzig.
Ce volume n'est pas consacré à l'attention d'une manière exclu- ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES 398
sive ; il nous donne encore les résultats d'une série de recherches
sur les actes volontaires, effectuées suivant la méthode de l'école
de Wurtzbourg. De sorte que le lecteur se trouve en présence de
deux essais, tous deux systématiques, entrepris pour coordonner
et compléter nos connaissances sur les sujets les plus embrouillés
peut-être de la psychologie. — Ce n'est pas tout : l'auteur a indiqué
les applications pédagogiques des doctrines qui lui ont paru suf
fisamment prouvées.
Le livre de M. Dürr mérite donc pour plusieurs motifs une
analyse minutieuse, et cet examen détaillé se trouve d'autant plus
nécessaire, que les ouvrages sur l'attention publiés dans notre
langue sont tous fort loin d'avoir la valeur de ce consciencieux
traité.
Celui-ci comprend cinq parties. L'objet des trois premières est de
définir la nature de l'attention et de reconnaître d'une manière
empirique ses conditions et ses effets, — cela, sans que l'auteur se
dissimule que les coupures ainsi établies seront probablement
artificielles, puisqu'il ne s'agit pas de décomposer en ses périodes
successives un enchaînement causal simple, mais bien de formuler
des relations fonctionnelles complexes. — La quatrième partie traite
des théories de l'attention ; la cinquième, la moins originale, de ses
variétés.
I. Nature de l'attention. — Un premier problème se pose : l'atten
tion se manifeste-t-elle toujours par une attitude bien déterminée?
— Quelques psychologues ont répondu affirmativement; parmi eux,
M. Ribot déclare d'emblée que l'attention est un phénomène
moteur. On sait d'autre part qu'une vue toute semblable sur la
nature des émotions a été exprimée par ce paradoxe : nous ne
pleurons pas parce que nous sommes tristes, mais nous sommes
tristes parce que nous pleurons. De même, on pourrait dire : les
contractions de muscles par lesquelles notre visage exprime l'éton-
nement ne se produisent pas parce que nous sommes attentifs,
mais nous sommes attentifs parce que ces phénomènes moteurs
s'effectuent dans notre organisme. M. Ribot ne s'est pas aventuré
jusque-là : il s'est contenté d'avancer, sans en fournir la moindre
preuve d'ailleurs, que les mouvements d'expression sont ici la partie
constitutive essentielle. Ce qui est inexact, comme Darwin1 et
J. Sully2, entre autres, l'ont fort bien montré, et comme M. Dürr,
qui semble ignorer leurs travaux, s'efforce à son tour de le faire
voir d'une manière qui nous satisfait moins.
L'attention est-elle un sentiment? — Dürr ne le pense pas. Nous
sommes du même avis : le sentiment d'être attentif n'est pas l'atten
tion elle-même. — II faut donc affirmer que c'est par des différences
dans les processus de la connaissance objective que l'attention se
1. L'expression des émotions, p. 241.
2. Brain, 1890, p. 156. ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES 399
manifeste. Et l'on doit reconnaître de plus que les objets ne se
divisent pas en deux classes comprenant, l'une ceux qui pourraient
la provoquer, l'autre ceux qui ne le pourraient pas.
Enfin l'attention ne peut être l'effet exclusif des impressions les
plus intenses, car si elle l'était il nous serait presque impossible
pendant le jour de la fixer sur nos idées, comme l'a justement fait
remarquer miss Vashburn1.
Puisqu'on a été conduit à faire abstraction des dissemblances de
qualité et d'intensité, il ne reste plus qu'un caractère par lequel les
phénomènes psychologiques peuvent se distinguer les uns des
autres : c'est leur « degré de conscience », qui varie en effet beau
coup et occasionne les différences dites de netteté et de clarté.
L'essence de l'attention ne peut donc se trouver que dans le degré
de conscience. (In einer besonderen Höhe des Bewusstseinsgrades.)
On parle couramment toutefois des phénomènes d'attention
comme s'ils étaient dus à l'exercice d'une faculté, tandis qu'il faut
voir en eux, si l'analyse qui précède est exacte, simplement un
aspect, une qualité de certains phénomènes. Le contraste est très
net. Dürr l'explique en disant que le concept d'activité indépen
dante est devenu inacceptable. La science, ajoute-t-il, ne connaît
que des réactions.
Mais ne pourrait-on pas trouver préférable de mettre en évidence
la cause au lieu du résultat? Il faudrait alors définir l'attention
comme le processus par lequel le degré de conscience peut être
surélevé. — Dürr pense qu'adopter cette manière de voir, c'est
s'engager dans un chemin sans issue, parce qu'il faut dire de quelle
sorte est le processus dont on parle. — Et d'abord, celui-ci est-il ou
n'est-il pas conscient?
Sur ce premier point, les psychologues ont présenté des théories
contradictoires. — Les uns, avec Wundt, tiennent pour identiques
l'attention et la volonté, et se représentent cette dernière comme
un état de la conscience composé de représentations et de sent
iments. Ce qui n'empêche pas leurs réponses d'être embarrassées
quand on leur demande en quoi consiste l'attention. Ils invoquent
alors les sentiments d'activité, les sensation

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