B. Erdmann, R. Dodge. Recherches psychologiques sur la lecture, fondées sur des expériences - compte-rendu ; n°1 ; vol.5, pg 673-694
23 pages
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B. Erdmann, R. Dodge. Recherches psychologiques sur la lecture, fondées sur des expériences - compte-rendu ; n°1 ; vol.5, pg 673-694

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Description

L'année psychologique - Année 1898 - Volume 5 - Numéro 1 - Pages 673-694
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1898
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Victor Henri
B. Erdmann, R. Dodge. Recherches psychologiques sur la
lecture, fondées sur des expériences
In: L'année psychologique. 1898 vol. 5. pp. 673-694.
Citer ce document / Cite this document :
Henri Victor. B. Erdmann, R. Dodge. Recherches psychologiques sur la lecture, fondées sur des expériences. In: L'année
psychologique. 1898 vol. 5. pp. 673-694.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1898_num_5_1_3097VI
ATTENTION, PERCEPTION, RAISONNEMENT
B. ERDMANN u.xdR. DODGE. —Psychologische Untersuchungen über
das Lesen auf experimenteller Grundlage {Recherches psycholo
giques sw la lecture fondées sur des expériences). 1 vol. in-8°,
360 p., 1898, Halle, Niemeyer.
Le processus psychologique de la lecture est extrêmement comp
liqué, il nécessite l'intervention d'une quantité d'actes psychiques
différents; en effet, en schématisant autant que possible, ce processus,
nous y trouvons déjà trois moments différents : 1° le symbole écrit
ou imprimé est perçu par la vision, donc ici on se demande com
ment ce symbole est perçu et il y aura certainement lieu de distin
guer les cas où on aura des lettres isolées, ou des syllabes, des mots,
des phrases ou enfin des pages entières de texte plus ou moins
connu ; 2° cette perception visuelle évoque en raison des associa
tions acquises la représentation du son qui est symbolisé par les
signes marqués sur le papier; ici encore les mêmes cas doivent être
examinés ; 3° Ces représentations des sons évoquent à leur tour
par association cet ensemble de représentations que l'on appelle le
sens ou la signification des mots, phrases ou passages. Voici donc
trois étapes qui se trouvent d'après les auteurs toutes les fois que
nous lisons quelque chose, telle est au moins l'affirmation qu'ils
font dans la préface à la page 5 ; cette affirmation ne me paraît pour
tant pas évidente, je crois qu'il y a des cas dans lesquels le second
moment manque complètement et où on passe directement de la
perception visuelle à la signification des mots écrits.
Cette complexité extrême du processus de la lecture permet donc
d'étudier toute une série d'actes psychiques en faisant des
recherches sur la lecture ; on a donc là un moyen précieux pour
étudier différents phénomènes de la vie psychique d'un individu,
phénomènes qui ont trait et aux perceptions et à l'acte de pensée
de l'individu, acte très compliqué qui contient en lui les associations
des idées, les représentations, l'attention, l'imagination, etc., etc.,
l'année psychologique, v. 43 674 ANALYSES
en somme, on retrouve en étudiant la lecture sous une forme
abrégée la vie psychique d'une personne. La lecture présente un
avantage énorme : c'est un acte courant pour chaque personne
instruite; donc les effets d'exercice ne se feront pas beaucoup sentir,
l'expérimentation est très facile, l'impression externe pouvant être
modifiée à volonté, et enfin il est facile de faire des mesures et de
rassembler des observations précises sur les questions les plus
diverses de la lecture.
Si on passe en revue la littérature psychologique, comme le
font les auteurs dans leur introduction, on voit que la question
a été à peine effleurée jusqu'ici; on a déterminé la durée d'expo
sition minimum nécessaire pour lire un mot ou une lettre; on a
déterminé la vitesse de lecture et de perception des lettres et des
mots (expériences de Donders, Cattell, etc.), et c'est à peu près tout
ce qui a été étudié jusqu'ici. Les aliénistes ont de leur côté attiré
l'attention sur les anomalies pathologiques qui se produisaient chez
des aphasiques, telles sont les recherches de Grashey [Archiv für
Psychiatrie, XVI, 1885), de Wernicke, Charcot, Kussmaul, Rieger et
surtout de Goldscheider et Fr. Müller [Zur Physiologie und Pathol
ogie des Lesens. Zeitsch. f. klinische Médecin, XXIII, 1893). Ces
auteurs ont fait quelques expériences sur des malades et des no
rmaux tendant surtout à décider si le malade comprend ou ne com
prend pas le sens de ce qu'il lit, recherchant la durée minimum
d'exposition nécessaire pour la lecture et étudiant la question si
dans la lecture les lettres sont perçues successivement ou par
groupes simultanément. Mais ces études des aliénistes sont loin
d'être complètes et elles ne soulèvent qu'une faible partie des
questions à étudier dans le processus de lecture.
Le travail considérable de Erdmann et Dodge a pour but d'étudier
la lecture dans son ensemble en commençant par les questions les
plus élémentaires et terminant par les plus générales. Vu l'impor
tance de ces recherches pour toute la psychologie, nous en ferons
une analyse assez longue en essayant de rapporter les faits princ
ipaux obtenus par les auteurs.
Quelles sont les conditions nécessaires pour la perception visuelle des
symboles écrits ? Telle est la première question qui se pose. Il y a
deux conditions principales qui doivent être étudiées : 1° lorsqu'on
lit un texte, les yeux se déplacent, on se demande donc comment se
fait le mouvement des yeux et quel est le but de ce mouvement ;
faut-il admettre, comme l'ont fait Helmholtz, Aubert, Hering, Don
ders et Listing, que la vision dans la lecture ne se fait que par la
fovea centralis, c'est-à-dire que le sujet déplace son point de fixa
tion continuellement et que ce sont les lettres fixées qui sont per
çues successivement l'une après l'autre, ou bien ne pourrait-on pas
admettre que les yeux se déplacent par saccades et que chaque fois
on perçoit non seulement les lettres sur lesquelles tombe le point — PERCEPTION. — RAISONNEMENT 675 ATTENTION.
de fixation, mais aussi des lettres voisines, la perception se faisant
donc simultanément pour un groupe de lettres ? 2° puisque dans tous
les cas on fait des mouvements avec les yeux pour lire différentes
parties du mot ou de la ligne, on se demande si la perception se fait
pendant le déplacement des yeux ou dans les pauses de repos. Ces
deux questions sont examinées dans le premier chapitre.
Les premières observations avaient pour but de déterminer le
genre de déplacement des yeux pendant la lecture ; l'observation du
sujet lui-même peut rarement donner des renseignements pour cette
question ; les auteurs plaçaient un miroir de façon qu'on pouvait
facilement observer dans ce miroir les déplacements de l'œil droit
du sujet; au début le miroir gêne un peu, mais on s'y habitue très
vite et le sujet n'y fait, pas attention. Il est très facile de compter les
nombres de déplacements des yeux du sujet pendant la lecture ; on
voit en effet comment ses yeux se déplacent par saccades depuis le
commencement de chaque ligne jusqu'à la fin ; une condition nécess
aire pour faire ces observations est de maintenir dans l'immobilité
la tête, ce que l'on obtient facilement en faisant reposer la tête sur
une main. Le sujet est prié de lire comme d'habitude en faisant
attention au sens des passages qu'il lit. Chacun peut facilement
refaire l'expérience, il faut seulement avoir soin de ne pas dire à la
personne sur laquelle on fait l'expérience ce que l'on veut observer,
on se rend compte beaucoup mieux de la nature des expériences et
des résultats signalés plus loin en refaisant une ou deux fois l'expé
rience qu'en lisant les descriptions.
Le nombre de déplacements des yeux pour chaque ligne varie sui
vant les conditions , mais il est de beaucoup inférieur au nombre de
lettres, ainsi il est de 7 chez le sujet E, pour une ligne de 12 cm. 2
de longueur ayant 63 lettres, et de 5 pour le sujet D dans une ligne
de 8 cm. 3 de longueur ayant 47 lettres; à chaque position de repos
des yeux correspondent donc en moyenne chez E 9 lettres et chez D
9, 4 lettres ; ces cas se rapportent à des textes très faciles, écrits
dans la langue maternelle du sujet et qu'il lisait pour la première
fois. Si on compte le nombre de saccades pour les différentes lignes
successives, on voit que ce nombre varie très peu d'une ligne à l'autre.
Des expériences comparatives faites sur un texte facile lu pour la
première fois et sur un texte analogue qui avait été lu par le sujet
plusieurs fois de suite avant l'expérieuce montrent que le nombre
de déplacements

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