Catholicisme et professionnalisation du travail en Alsace - article ; n°1 ; vol.56, pg 33-43
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Description

Autres Temps. Cahiers d'éthique sociale et politique - Année 1997 - Volume 56 - Numéro 1 - Pages 33-43
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1997
Nombre de lectures 46
Langue Français

Extrait

Marc Ehrhard
Catholicisme et professionnalisation du travail en Alsace
In: Autres Temps. Cahiers d'éthique sociale et politique. N°56, 1997. pp. 33-43.
Citer ce document / Cite this document :
Ehrhard Marc. Catholicisme et professionnalisation du travail en Alsace. In: Autres Temps. Cahiers d'éthique sociale et
politique. N°56, 1997. pp. 33-43.
doi : 10.3406/chris.1997.2000
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/chris_0753-2776_1997_num_56_1_2000Catholicisme
et professionnalisation
du travail social en Alsace
Marc Ehrard
I. Perspectives de l'étude et délimitation de son objet
II sera ici question d'établissements et services accueillant des en
fants, adolescents ou adultes, inadaptés sociaux ou handicapés men
taux principalement, relevant d'institutions confessionnelles catho
liques, protestantes, juives (congrégations religieuses ou associations
constituées par des autorités religieuses).
Il s'agit d'établissements fondés avant la guerre, parfois au siècle
dernier, mais transformés et réformés, modernisés depuis la guerre, s
itués en Alsace et en Moselle, dont les liens avec les Églises sont de
nature très variable : congrégations religieuses autonomes, fédérations
d'œuvres regroupant certaines associations ou congrégations sous pré
sidence approuvée par l'Église catholique, ou par un Consistoire, éta
blissements ou services directement gérés par des centrales d'œuvres
de type « Caritas » par exemple. Mais la matière est trop nombreuse
pour que je puisse détailler davantage concernant les fondateurs, suc
cesseurs, leur profil etc.
Le domaine observé sera donc plus particulièrement celui d'œuvres
qui, de près ou de loin, touchent à la prévention, à l'éducation et à la ré
insertion sociale des enfants et des jeunes inadaptés et des handicapés.
Cependant le regard porté sera, sauf pour une courte période de
deux ans, « extérieur » à ce champ. Mon expérience dans le secteur
Educateur spécialisé, ancien directeur de l'École d'éducateurs spécialisés
de Strasbourg.
33 considéré est de 50 années d'activités bénévoles et/ou salariées, dans
le secteur dit des inadaptés, handicapés, marginaux ; expérience qui a
débuté avec le bénévolat (scoutisme, prévention) et se poursuit actuel
lement encore, grâce à la retraite (toxicomanie, insertion de handica
pés mentaux adultes par la culture, accès des jeunes au droit etc.).
Durant ces 50 ans, j'ai été salarié pendant 40 ans, dont 27 ans
comme directeur de l'École d'Éducateurs spécialisés qui avait, en
fin de cette période, étendu sa compétence à la formation des direc
teurs. A ce titre, j'ai été en rapport structurel - via mon Conseil
d'Administration où elles étaient toutes représentées es
qualité — avec les trois confessions religieuses et leurs Fédérations
d' Œuvres respectives et, d'autre part, en rapport de travail pratique
de formation d'élèves avec la quasi-totalité des établissement et
services qui, dans les années 50 et 60 étaient très majoritairement
des « œuvres » religieuses ou confessionnelles au service de l'en
fance inadaptée.
A côté de cela et dans le même temps, j'ai exercé quarante années
de bénévolat en militant sur divers sites au plan national et régional ;
celui qui se rapprochait le plus du « religieux » était la responsabilité
nationale, pendant quinze ans (1959 à 1974), d'un service qu'avaient
créé les Scouts de France, au lendemain de la guerre, pour aider, sout
enir, accompagner au plan de leurs « motivations spirituelles selon
l'esprit du scoutisme catholique » pourrait-on dire, les chefs et chef
taines scouts et guides de France, qui, nombreux s'étaient engagés
dans un service nommé « l'Arc-en-Ciel » (il existe toujours actuelle
ment, mais sous la forme d'une proposition d'accueil dans les unités
de base des Scouts de France, adressée directement à des
inadaptés et handicapés).
Compte tenu de l'expérience mentionnée ci-dessus, je traiterai de
« la place des œuvres et de leurs agents dans le champ religieux » à la
fois :
- du point de vue d'une position de directeur d'une École de Format
ion (avec tout ce que cela représente de tensions, de conflits, de que
relles tant internes qu'avec l'environnement professionnel, en particul
ier autour de valeurs, d'éthique, d'idéologies, de politique), une École
administrée en quasi-majorité par des organes confessionnels, (catho
liques, protestants, israélites) ; ce qui fait que je me suis trouvé in
vesti, par CA interposé, par les œuvres des confessions religieuses
d'Alsace-Moselle pour y assumer la mission d'un certain style de fo
rmation aux fonctions éducatives et aux fonctions de cadre, auprès
d'inadaptés.
34 - d'un point de vue plus personnel et libre, celui d'un militant éthi-
quement et « religieusement » (je dirai plutôt : « spirituellement »)
motivé, mais agissant au sein d'associations n'ayant pas le statut
d'« œuvre » relevant du champ religieux au sens strict.
II. Les œuvres dans le champ religieux
Je voudrais d'abord, à propos des œuvres dans le champ religieux,
faire quelques remarques concernant la place des œuvres et de leurs
agents, clercs et laïcs, et le sens de l'action caritative, en rapport avec
les régulations institutionnelles.
1. Qu'elles soient confessionnelles ou non, qu'elles relèvent ou non du
« religieux » institué, les œuvres du domaine de l'enfance et des per
sonnes inadaptées, handicapées ou en difficultés sociales graves, se
veulent toutes altruistes et donc caritatives dans leurs finalités, dans
leurs projets et dans les moyens mis en œuvre : L'intention de « ser
vice » - à des personnes, des groupes, des populations - est précisé
ment affichée, voire proclamée, mise en avant, défendue etc.
2. Dans ce sens, les œuvres ou institutions non cataloguées comme
« religieuses » sont elles-mêmes altruistes et se nourrissent de convict
ions et de philosophies d'action qui, pour être « philanthropiques » au
sens large, n'en sont pas moins, pour certains de leurs membres, admin
istrateurs et salariés, sérieusement et ouvertement rattachées au do
maine spirituel et religieux : simplement, l'œuvre en question n'est
pas, dans ce cas, juridiquement et institutionnellement définie comme
religieuse ; ce qui peut correspondre au choix d'une politique sociale
clairement distincte du domaine « religieux » institué (Églises, Fédér
ations confessionnelles d' œuvres etc.).
3. En revanche, il ne me paraît pas évident, en réfléchissant sur mon
expérience de 50 ans dans ce domaine, que les « œuvres » dites et
constituées comme « religieuses » soient immédiatement perçues et
reconnues telles par le public, par ses usagers, ni même, plus
largement, par le corps social. En effet :
- de plus en plus, ces œuvres remplissent de fait une mission de
service public, que les pouvoirs publics ne peuvent, faute de moyens
et de compétence, remplir pour faire face aux devoirs élémentaires de
solidarité et de justice sociale ;
35 — part, les projets, les moyens et les pratiques mis en œuvre d'autre
ne sont pas ou ne sont plus explicitement référées au champ religieux
(ce qui peut se comprendre) et même ne sont plus guère « repérables »
(ce qui se comprend moins) comme relevant de ce champ.
Ma position professionnelle ne m'a pas permis de disposer d'info
rmations sur l'aspect institutionnel de l'intégration des personnels à
l'intérieur des structures administratives confessionnelles ou rel
igieuses. De plus, je m'étais davantage préoccupé de la qualité du type
d'éducation qui allait pouvoir être, dans les faits, mis en œuvre auprès
d'inadaptés en tous genres : l'important a toujours été à mes yeux la
personne de l'autre qui était à soigner et à éduquer. Dès lors, les ques
tions institutionnelles, pour importantes quelles soient, étaient rel
éguées au rang du « cadre administratif indispensable ». Le fait que ce
cadre é

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