Comment l'enseignement de l'histoire doit-il accorder toute sa place à des faitscomme l'esclavage, le colonialisme, les génocides... ? Comment évoquer des événements en faisant dialoguer mémoire et histoire ? Comment sensibiliserles élèves, sans réduire le cours à un exercice de déploration ? Comment respecter le caractèreunique de la Shoah en l'inscrivant dans l'histoire européenne sans le banaliser ? Comment éviter lasacralisation qui évacue la politique et l'histoire ? Il est clair que l'enjeu des mémoires est décisif dans la construction d'un projet collectif futur. Lanation française, une construction permanente, « un plébiscite permanent » disait Renan doitassumer la diversité, les contradictions de ces mémoires. De la même manière, que l'Histoire de France a, avec difficulté, assumé la double mémoire deSaint-Louis et des bûchers cathares, de Versailles et des dragonnades, elle doit assumer clairementaujourd'hui les crimes de la colonisation comme mettre en lumière les causes du développement desvilles portuaires de l'Atlantique grâce à un « commerce triangulaire » reposant sur la mise enesclavage de millions de personnes. En tout état de cause, il est nécessaire d'affirmer qu'il ne sert àrien de nier les difficultés d'enseignement qui peuvent exister ici ou là ; il ne faut jamais considérerque c'est sans gravité, il faut toujours réagir. L'enseignement, l'appropriation de « mémoires » collectives semblent être au coeur du processus ...