Conformité, cohésion et développement des entreprises - article ; n°5 ; vol.29, pg 820-848
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Description

Revue économique - Année 1978 - Volume 29 - Numéro 5 - Pages 820-848
Compliance, cohesion and development of the firms
Every -growing firm is confronted tvith problems of internal cohesion. An increase in size and the lengthening of the hierarchical structure result in a reduction in compliance, which can lead to a complete loss of the firm's strategic coherence.
In order to maintain sufficient cohesion the expanding firm must modify the control structure used by its major shareholders and the organisational relationships between the parent company and its subsidiaries. The article proposes a général model of thé création and development of groups, in which they are presented as a political construct. During their evolution there is a progressive transformation in management recruitment, behaviour patterns in the firm and the compliance expected of fellow managers.
In this perspective the limits of the firm are viewed as the result of specific internal socio-political dysfunctions.
Compliance, cohesion and development of the firms
Every -growing firm is confronted tvith problems of internal cohesion. An increase in size and the lengthening of the hierarchical structure result in a reduction in compliance, which can lead to a complete loss of the firm's strategic coherence.
In order to maintain sufficient cohesion the expanding firm must modify the control structure used by its major shareholders and the organisational relationships between the parent company and its subsidiaries. The article proposes a général model of thé création and development of groups, in which they are presented as a political construct. During their evolution there is a progressive transformation in management recruitment, behaviour patterns in the firm and the compliance expected of fellow managers.
In this perspective the limits of the firm are viewed as the result of specific internal socio-political dysfunctions.
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1978
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Monsieur Jean-Pierre Boizette
Conformité, cohésion et développement des entreprises
In: Revue économique. Volume 29, n°5, 1978. pp. 820-848.
Abstract
Compliance, cohesion and development of the firms
Every -growing firm is confronted tvith problems of internal cohesion. An increase in size and the lengthening of the hierarchical
structure result in a reduction in compliance, which can lead to a complete loss of the firm's strategic coherence.
In order to maintain sufficient cohesion the expanding firm must modify the control structure used by its major shareholders and
the organisational relationships between the parent company and its subsidiaries. The article proposes a général model of thé
création and development of groups, in which they are presented as a political construct. During their evolution there is a
progressive transformation in management recruitment, behaviour patterns in the firm and the compliance expected of fellow
managers.
In this perspective the limits of the firm are viewed as the result of specific internal socio-political dysfunctions.
Résumé
Compliance, cohesion and development of the firms
Every -growing firm is confronted tvith problems of internal cohesion. An increase in size and the lengthening of the hierarchical
structure result in a reduction in compliance, which can lead to a complete loss of the firm's strategic coherence.
In order to maintain sufficient cohesion the expanding firm must modify the control structure used by its major shareholders and
the organisational relationships between the parent company and its subsidiaries. The article proposes a général model of thé
création and development of groups, in which they are presented as a political construct. During their evolution there is a
progressive transformation in management recruitment, behaviour patterns in the firm and the compliance expected of fellow
managers.
In this perspective the limits of the firm are viewed as the result of specific internal socio-political dysfunctions.
Citer ce document / Cite this document :
Boizette Jean-Pierre. Conformité, cohésion et développement des entreprises. In: Revue économique. Volume 29, n°5, 1978.
pp. 820-848.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1978_num_29_5_408417COHÉSION CONFORMITÉ,
ET DÉVELOPPEMENT
DES ENTREPRISES *
La théorie marginaliste « traditionnelle », en affirmant que la
taille des entreprises était limitée par leur capacité de direc
tion, fit longtemps peser sur l'analyse du développement de
la firme une hypothèque théorique très lourde.
Cette conception ne fut d'ailleurs jamais admise sans une grande
réticence. Ainsi, Andrews x notait-il avec ironie en 1949 : « Les écono
mistes ont découvert que l'application au monde réel, de la théorie
abstraite de la concurrence pure et parfaite, nécessitait une crois
sance de la courbe des coûts à long terme, avec la taille de l'entre
prise... Et en l'absence d'autres • hypothèses plausibles, expliquant
pourquoi elle devait croître, ils ont fait appel à la théorie de l'ineff
icacité croissante de la fonction de direction, ce qui ne pouvait être
facilement réfuté... ».
A la fin des années 50, une version allégée, ou si l'on veut, plus
«plausible», de cette analyse fut proposée par Penrose 2. La capacité
de direction imposait des « contraintes dynamiques », qui limitaient
non plus la taille de la firme, mais son taux de croissance. Ainsi fut-il
possible de développer une « théorie de la croissance de la firme »
libre de toute référence aux déséconomies d'échelle de la fonction de
direction. « Par des mesures appropriées de décentralisation et de
contrôle, écrivait N.S. Ross 3, l'entreprise peut se développer sans
* Nous remercions nos maîtres et collègues qui ont bien voulu relire le manusc
rit de cet article et en particulier le professeur A. Bienaymé, dont les remarques
nombreuses et fécondes ont réduit les imperfections de cette étude. Toutefois,
les opinions qu'elle exprime n'engage que son auteur.
1. Andrews P.W.S., Manufacturing Business, Mac Millan, 1949, p. 148.
2. Penrose E., The Theory of the Growth of the Firm, Willey, 1959.
3. Ross N.S., « Management and the Size of the Firm », Review of Economic
Studies, 1953, pp. 148-154.
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Revue économique — N° 5, septembre 1978. Jean-Pierre Boizette
encourir de coûts croissants de coordination jusqu'à atteindre les
limites qui lui imposent l'existence de ressources rares. »
Récemment, toutefois, un courant de l'analyse des organisations
s'est opposé à cette approche, en opérant un véritable retour aux
sources de la théorie classique. O. Williamson 4 met en particulier
l'accent sur certains aspects de la fonction de direction dont CI.
Barnard, dans une contribution remarquable5 à la théorie des organis
ations, avait été le premier à souligner l'importance. Les directeurs
doivent non seulement définir des objectifs et des politiques mais
encore, instaurer au sein de l'entreprise, une conformité suffisante
par rapport à ceux-ci pour les faire appliquer. L'équipe dirigeante
doit assurer la cohésion des principaux responsables pour éviter des
« pertes de contrôle » génératrices d'actions incohérentes.
Nous souhaitons dans cet article prolonger cette analyse en en
dégageant toutes les implications socio-politiques.
Après avoir rappelé l'arrière-plan historique du débat, nous mont
rerons les limites qui, dans la longue période, s'imposent à l'entre
prise du fait des contraintes de conformité et de cohésion. L'hypothèse
principale que nous développons est que la croissance de toute entre
prise n'est possible que dans la mesure où son système dirigeant
fait évoluer les normes autour desquelles se définit sa conformité et
s'organise sa cohésion ; cette évolution implique, le plus souvent, la
transformation et le renouvellement de l'équipe dirigeante elle-même.
I. LA CAPACITE DE DIRECTION
DANS LA THEORIE DE L'ENTREPRISE
La théorie selon laquelle la capacité de direction constitue le
facteur qui limite, in fine, la taille de l'entreprise, n'a rien de monolit
hique. Elle a connu différentes versions, qui ont cherché à adapter
cette thèse au contexte institutionnel de chaque époque.
1. La théorie « biologique » de Marshall (1890) 6 place l'entrepre
neur au centre de son analyse. Elle s'appuie principalement sur deux
idées :
4. Williamson O., Corporate Control and Business Behavior, Prentice-Hall,
1970.
5. Babnard CL, The Functions of the Executive, Harvard University Press,
1938.
6. Marshall A., Principle of Economics, ch. 12 et 13, Mac Millan, 1968
(8e éd.), pp. 243-268.
821 économique Revue
— la taille augmente la complexité du travail de direction et réduit
la disponibilité de l'entrepreneur ;
— la durée de vie de est limitée et les qualités que
requiert la direction d'une entreprise ne sont pas transmissibles par
l'hérédité.
Il en résulte pour l'entreprise des limites « biologiques » qui
tiennent selon les circonstances, à la compétence de ses dirigeants
et/ou à leur âge. Marshall en vient ainsi à développer la célèbre
comparaison entre les firmes et les arbres d'une forêt : « II semble
qu'ils croîtront éternellement et ne cesseront de se renforcer en
croissant. Mais il n'en est rien. Il se peut qu'un arbre dure plus
longtemps que les autres et qu'il atteigne une taille plus importante
que celle des autres. Mais tôt ou tard, l'âge les marque tous... Et,
les uns après les autres, ils doivent laisser la place à ceux qui, bien
que moins puissants, ont pour eux la vigueur de la jeunesse. »
2. La théorie du « facteur fixe d'organisation » a été élaborée dans
les années 1930 par E.A.G. Robinson7, Coase 8 et Kaldor9. Elle
reprend et formalise certains arguments de Marshall en soulignant
que la direction et l'organisation d'une entreprise constituent un
facteur fixe auquel se combinent les autres actifs de l'entreprise. Il
en résulte, comme dans le cas général, une phase de croissance puis
de décroissance des rendements globaux.
Kaldor, par exemple, distingue dans la gestion d'une entreprise
« la prise de risque, la supervision et la coordination ». Il considère
que les deux premières « capacités » sont variables mais que

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