Consolidation, rappel, réactivation - article ; n°1 ; vol.80, pg 237-265
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Description

L'année psychologique - Année 1980 - Volume 80 - Numéro 1 - Pages 237-265
Résumé
Après un retour sur l'hypothèse de la consolidation et sur ses implications, nous présentons les arguments qui amènent à l'hypothèse du rappel. Puis nous passons en reçue les expériences récentes concernant la réactivation.
Des faits expérimentaux exposés, il ressort :
1) Que la plupart des perturbations mnésiques peuvent être interprétées par un défaut du rappel ;
2) Que la phase de labilité de la trace mnésique n'est pas une propriété exclusive de la période de consolidation.
Ceci nous amène à nous interroger sur la similitude qui peut exister entre les processus mnésiques prenant place après l'acquisition, à l'occasion d'une réactivation, ou au moment de la restitution.
Summary
Facts concerning experimental amnesia are reviewed within the framework of the consolidation hypothesis versus the retrieval hypothesis. Recent experiments with reactivation treatment are also presented.
From these two categories of data it appears that :
1) Most memory deficits can be interpreted as a retrieval failure ;
2) Engram sensitivity is not an exclusive property of the consolidation period.
This suggests a similarity between mnesic processes involved just after acquisition, during reactivation and for restitution.
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1980
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

B. Hars
Consolidation, rappel, réactivation
In: L'année psychologique. 1980 vol. 80, n°1. pp. 237-265.
Résumé
Après un retour sur l'hypothèse de la consolidation et sur ses implications, nous présentons les arguments qui amènent à
l'hypothèse du rappel. Puis nous passons en reçue les expériences récentes concernant la réactivation.
Des faits expérimentaux exposés, il ressort :
1) Que la plupart des perturbations mnésiques peuvent être interprétées par un défaut du rappel ;
2) Que la phase de labilité de la trace mnésique n'est pas une propriété exclusive de la période de consolidation.
Ceci nous amène à nous interroger sur la similitude qui peut exister entre les processus mnésiques prenant place après
l'acquisition, à l'occasion d'une réactivation, ou au moment de la restitution.
Abstract
Summary
Facts concerning experimental amnesia are reviewed within the framework of the consolidation hypothesis versus the retrieval
hypothesis. Recent experiments with reactivation treatment are also presented.
From these two categories of data it appears that :
1) Most memory deficits can be interpreted as a retrieval failure ;
2) Engram sensitivity is not an exclusive property of the consolidation period.
This suggests a similarity between mnesic processes involved just after acquisition, during reactivation and for restitution.
Citer ce document / Cite this document :
Hars B. Consolidation, rappel, réactivation. In: L'année psychologique. 1980 vol. 80, n°1. pp. 237-265.
doi : 10.3406/psy.1980.28313
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1980_num_80_1_28313L'Année Psychologique, 1980, 80, 237-265
CONSOLIDATION, RAPPEL, RÉACTIVATION
par Bernard Hars
Laboratoire de Psychophysiologie
Université de Paris Sud1
SUMMARY
Facts concerning experimental amnesia are reviewed within the fr
amework of the consolidation hypothesis versus the retrieval hypothesis. Recent
experiments with reactivation treatment are also presented.
From these two categories of data it appears that :
1) Most memory deficits can be interpreted as a retrieval failure ;
2) Engram sensitivity is not an exclusive property of the consolidation
period.
This suggests a similarity between mnesic processes involved just after
acquisition, during reactivation and for restitution.
Jusqu'à ces dernières années, l'étude expérimentale de la mémoire
chez l'animal a essentiellement porté sur la période immédiatement
consécutive à l'acquisition. En effet, de très nombreux travaux ont
montré que l'acquisition d'une information nouvelle est suivie d'une
période pendant laquelle la mémorisation de cette information peut
être modulée ; au-delà d'un certain délai, l'intervention d'un agent
perturbateur ou facilitateur n'a plus d'effet. Cette période pendant
laquelle la trace mnésique est labile a été appelée période de consolida
tion mnésique.
Pour expliquer cette labilité, on a émis l'hypothèse selon laquelle
les processus déclenchés par l'apprentissage se poursuivraient après
l'acquisition : il y aurait persévération des processus nerveux (Müller
et Pilzecker, 1900; Hilgard et Marquis, 1940; Hebb, 1949). Certains
auteurs ont poussé plus loin cette hypothèse et ont considéré que cette
persévération était nécessaire et suffisante pour la fixation définitive
du souvenir (Burnham, 1903 ; McGaugh, 1966).
1. pn2-cnrs, 91190 Gif-sur- Yvette. 238 Bernard Hars
Cependant, un certain nombre de faits expérimentaux récents per
mettent de remettre en cause l'intérêt presque exclusif accordé à cette
période. En effet, il est apparu que :
— certains déficits mnésiques sont liés non pas à une absence de
fixation de la trace, mais à une perturbation des processus de rappel ;
— ■ la trace mnésique reste potentiellement labile bien après la période
de consolidation : elle peut être réactivée.
Nous nous proposons ici d'envisager les différents aspects de la
discussion entre l'hypothèse de la consolidation et celle du rappel, puis
nous essaierons de dépasser cette controverse à la lumière des données
récentes apportées par les expériences de réactivation.
LA CONSOLIDATION
Deux séries de faits sont à l'origine de l'hypothèse de la conso
lidation :
1) La possibilité de modifier la mémorisation en intervenant après
l'apprentissage ;
2) L'existence d'un gradient temporel d'efficacité pour les agents
modulateurs de la mémorisation.
Nous rappellerons brièvement les principaux faits expérimentaux
retenus pour soutenir l'hypothèse de la consolidation, des revues plus
détaillées ayant déjà été faites par ailleurs (McGaugh, 1966 ; Deweer,
1970; McGaugh et Dawson, 1971 ; Bloch, 1970).
Un des problèmes rencontrés lors de l'examen de la littérature
relative à cette question est que le terme de consolidation est utilisé
de deux façons différentes ; chez certains auteurs il ne sert qu'à dési
gner la période pendant laquelle la mémorisation est susceptible d'être
modifiée par l'action d'un traitement, chez d'autres il correspond à la
stabilisation définitive de la trace. Pour la clarté de notre exposé,
nous parlerons dans le premier cas de l'hypothèse de la persévération,
et dans le second de l'hypothèse de la consolidation au sens strict ou
de la fixation.
L'effet perturbateur de l'électrochoc (EC) a été observé dans dif
férentes situations d'apprentissage et chez de nombreuses espèces
animales (Gerard, 1955 ; Leukel, 1957 ; Kopp, 1966 ; Lee Teng, 1966).
La possibilité de provoquer une amnésie rétrograde avec un EC est
donc assez générale, mais de nombreux traitements sont capables de
faire apparaître ce phénomène. Parmi les plus utilisés, on peut citer :
la dépression corticale envahissante (Bures et Buresova, 1963), les
anesthésiques (Leukel, 1957 ; Bloch, Deweer, Hennevin, 1970), les
tranquillisants (Doty et Dôty, 1964), les inhibiteurs de la synthèse
protéique (Flexner et Flexner, 1968 ; Agranoff, 1968), les stimula- rappel, réactivation 239 Consolidation,
tions électriques centrales : dans le noyau caudé (Wyers et coll., 1968),
dans l'hippocampe dorsal (Lidsky et Slotnick, 1970 ; Vardaris et Schwartz,
1972), dans l'amygdale (Bresnahan et Routtenberg, 1972 ; Zornetzer
et Chronister, 1973 ; Gold, Macri et McGaugh, 1973 ; De Vietti et
Kirkpatrick, 1976).
Mais l'interprétation en termes de mémoire des résultats obtenus
avec les agents perturbateurs a soulevé des objections (Hunt et
Brady, 1951 ; Coons et Miller, 1960 ; Hunt, 1965) : il se peut que les
agents perturbateurs modifient l'état général des animaux ou qu'ils
aient valeur de renforcement aversif (Alexinsky et Chapouthier, 1978 ;
Gisquet- Verrier, 1978). Cependant, la plupart des auteurs considèrent
que l'action des agents amnésiants s'explique par une désorganisation
ou une dépression du fonctionnement nerveux consécutif à la saisie de
l'information.
La démonstration de la labilité de la trace après l'acquisition serait
incomplète si elle ne reposait que sur les résultats obtenus avec des
agents perturbateurs. C'est pourquoi un certain nombre d'auteurs se
sont attachés à démontrer que l'on pouvait, de façon symétrique,
obtenir des facilitations en intervenant après l'apprentissage. Ainsi,
McGaugh et ses collaborateurs, guidés par l'expérience princeps de
Lashley (1917), montrent que la strychnine, administrée à faible dose
après l'apprentissage, est capable de faciliter la mémorisation (McGaugh,
1959 ; McGaugh, Thomson, 1962 ; Ross, 1964 ; Bovet, McGaugh et
Oliverio, 1966). Des résultats similaires ont été obtenus avec d'autres
drogues excitantes (Breen et McGaugh, 1961 ; Bovet, Bignami et Robus-
telli, 1963). Bloch et ses collaborateurs ont montré que des stimulations
ménagées de la formation réticulaire activatrice facilitent l'acquisition
d'un apprentissage et que ce traitement peut compenser l'effet pertur
bateur d'une amnésie (Denti, 1965 ; Bloch, Denti, Schmaltz, 1966 ;
Bloch, Deweer et Hennevin, 1970 ; Deweer, 1970 et 1976). De même,
des stimulations de l'hippocampe dorsal, inférieures au seuil de post
d

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