Contribution à l étude des différences entre hommes et femmes dans la perception spatiale - article ; n°1 ; vol.55, pg 41-60
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Description

L'année psychologique - Année 1955 - Volume 55 - Numéro 1 - Pages 41-60
Résumé
Après l'exposé des travaux de Sandström relatifs aux différences entre les sexes dans l'orientation et la localisation spatiale, nous avons proposé trois hypothèses susceptibles de fournir une explication théorique aux phénomènes constatés : Premièrement, dans les situations de dissociation des « informations » fournies par les divers récepteurs sensoriels, la force relative de « l'hypothèse » proprioceptive est moindre chez les femmes. Deuxièmement, les « informations » fournies par les récepteurs tactiles et kinesthésiques sont chez les femmes moins fidèles. Troisièmement, les femmes sont moins douées pour la représentation visuelle et la structuration spatiale des perceptions kinesthésiques. Nous avons entrepris, pour éprouver ces trois hypothèses, deux expériences, comprenant la passation de deux tests de coordination perceptive et motrice dans la localisation spatiale ; de deux épreuves kinesthésiques : épreuve des Règles et épreuve des Contours ; de deux tests de structuration et de trois tests d'aptitudes mécaniques. La première hypothèse a été rejetée dans la forme trop générale, qui lui a été donnée ; la deuxième hypothèse a été infirmée complètement ; la troisième hypothèse a été vérifiée par les résultats au test des Contours, épreuve de structuration des perceptions kinesthésiques. En conclusion, la troisième hypothèse et une quatrième hypothèse formulée a posteriori — les femmes dépensent dans leur comportement perceptif une moindre activité de manipulation et de construction des formes spatiales — ont été retenues pour une analyse fonctionnelle des différences entre les sexes dans la perception de l'espace.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1955
Nombre de lectures 17
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

C. Andrieux
Contribution à l'étude des différences entre hommes et femmes
dans la perception spatiale
In: L'année psychologique. 1955 vol. 55, n°1. pp. 41-60.
Résumé
Après l'exposé des travaux de Sandström relatifs aux différences entre les sexes dans l'orientation et la localisation spatiale,
nous avons proposé trois hypothèses susceptibles de fournir une explication théorique aux phénomènes constatés :
Premièrement, dans les situations de dissociation des « informations » fournies par les divers récepteurs sensoriels, la force
relative de « l'hypothèse » proprioceptive est moindre chez les femmes. Deuxièmement, les « informations » fournies par les
récepteurs tactiles et kinesthésiques sont chez les femmes moins fidèles. Troisièmement, les femmes sont moins douées pour la
représentation visuelle et la structuration spatiale des perceptions kinesthésiques. Nous avons entrepris, pour éprouver ces trois
hypothèses, deux expériences, comprenant la passation de deux tests de coordination perceptive et motrice dans la localisation
spatiale ; de deux épreuves kinesthésiques : épreuve des Règles et épreuve des Contours ; de deux tests de structuration et de
trois tests d'aptitudes mécaniques. La première hypothèse a été rejetée dans la forme trop générale, qui lui a été donnée ; la
deuxième hypothèse a été infirmée complètement ; la troisième hypothèse a été vérifiée par les résultats au test des Contours,
épreuve de structuration des perceptions kinesthésiques. En conclusion, la troisième hypothèse et une quatrième hypothèse
formulée a posteriori — les femmes dépensent dans leur comportement perceptif une moindre activité de manipulation et de
construction des formes spatiales — ont été retenues pour une analyse fonctionnelle des différences entre les sexes dans la
perception de l'espace.
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Andrieux C. Contribution à l'étude des différences entre hommes et femmes dans la perception spatiale. In: L'année
psychologique. 1955 vol. 55, n°1. pp. 41-60.
doi : 10.3406/psy.1955.8762
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1955_num_55_1_8762Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée de la Sorbonne
(École des Hautes Études)
et Centre d'Études sociologiques
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES DIFFÉRENCES
ENTRE HOMMES ET FEMMES
DANS LA PERCEPTION SPATIALE
par Cécile Andrieux
INTRODUCTION
L'inégalité entre les aptitudes des hommes et des femmes
dans la perception des relations spatiales est connue et constam
ment confirmée depuis les premières recherches de Thompson,
Whipple, Spearman, Goodman, McFarlane. Les recherches fac-
torielles plus récentes de Thurstone, de Michael, Zimmerman et
Guilford (3, 10, 11), ayant différencié cette aptitude spatiale
(S ou K) en 3 ou 4 facteurs spécifiques, il est possible actuellement
d'avancer que les hommes marquent une supériorité sur les
femmes dans la manipulation mentale de relations spatiales avec
rotation ou translation de figures rigides ; dans les manipulations
mentales avec changements introduits la structure des
objets ou la position relative des parties entre elles, aptitude
appelée visualisation ; dans la localisation par rapport au corps
et dans l'orientation.
Cependant jusque-là la psychologie différentielle des sexes
ne nous a guère fourni dans le domaine de la perception spatiale
que des constatations et des descriptions. Enfin des travaux
originaux, provenant les uns du Laboratoire de Psychologie de
Brooklyn College, de Witkin et de ses collaborateurs sur la dépen
dance à l'égard du champ dans l'orientation spatiale ; les autres,
du Laboratoire de Psychologie de l'Université de Stockholm,
de Sandström sur l'intégration du schéma de l'espace, préparent
les voies à une théorie explicative des différences entre hommes 42 MÉMOIRES ORIGINAUX
et femmes dans la perception de l'espace et nous donnent à penser :
que l'explication de ces différences par le seul apprentissage spé
cifique et l'information (la familiarité des garçons avec les
épreuves de type mécanique) est insuffisante1; que d'autres causes
de l'inégalité féminine dans les aptitudes spatiales et mécaniques
peuvent être mises au jour par une étude fonctionnelle de la
perception et l'analyse différentielle des processus perceptifs.
Les travaux de Witkin et de ses collaborateurs (15, 16, 17, 18)
sont déjà avancés dans cette voie ; les résultats de ces recherches,
déjà présentés dans cette revue (1, 5), sont expérimentalement
éprouvés, très cohérents, et d'un grand intérêt pour l'étude des
relations entre la personnalité, le rôle social et les modes de per
ception ; nous ne ferons ici qu'en donner très brièvement le dessin
général et les seules conclusions relatives à la perception spatiale,
auxquelles nous aurons à nous référer au cours de notre article.
Witkin réalise toutes ses expériences selon le principe su
ivant : il met en conflit les critères optiques de l'orientation et de
la localisation avec les critères fournis par les autres sens. Il place,
par exemple, les sujets devant une chambre-boîte, ou un cadre
lumineux dans une chambre noire incliné sur la verticale ; la
tâche du sujet consiste à ajuster à la verticale soit la chambre-
boîte ou le cadre, soit une tige, soit son propre corps ; certains
sujets se réfèrent davantage dans la perception de la verticale
aux coordonnées spatiales du champ visuel, d'autres aux données
proprioceptives : posturales et labyrinthiques. Les femmes dévient
en moyenne davantage que les hommes la verticale apparente
par rapport à la verticale réelle, tranchant le conflit en faveur
du champ environnant et des perceptions visuelles. Les femmes
sont aussi moins capables de résister à la structure totale pré-
gnante du champ perceptif et d'extraire un élément donné du
champ. Elles ont une moindre habileté dans l'attitude analytique.
Les résultats des expériences de Sandström relatives aux
différences entre hommes et femmes dans la perception de l'espace,
sont moins connus, n'ont pas encore été éprouvés sur des popul
ations variées et pas donné lieu encore à une explication
fonctionnelle (6, 7, 8). La recherche dont nous rendrons compte a
pour but de vérifier sur une population française les données
de la psychologie différentielle des sexes, révélées par Sandström,
de rapprocher ces données de celles de Witkin par l'induction
d'hypothèses communes, et, en développant ces hypothèses, de
1. Cette idée a déjà été émise par R. Zazzo dans un article d'Enfance [19]. ANDRIEUX. — LA PERCEPTION SPATIALE 43 C.
dégager des processus, auxquels seraient imputables, conjoint
ement à ceux étudiés par Witkin, les différences dans la perception
spatiale entre les sexes.
Exposé des travaux de Sandström
Les expériences de Sandström, qui ont servi de point de départ à
notre recherche sont de trois types :
1° Expériences de coordination perceptive et motrice dans la localisa
tion spatiale ;
2° d'orientation ;
3° Expériences de perception visuelle et de perception tactile et kines-
thésique de la verticale.
Les variantes du premier type d'expériences sont :
— visée d'un point lumineux dans une chambre noire ;
—rouge fixé au préalable dans la lumière et pointé
avec les yeux fermés ;
— pointage sous une planche, d'un point dessiné sur sa surface ;
— recouvrement avec la main, dans une chambre noire, d'une bande
peinte sur un bâton, fixée au préalable dans la lumière à 2 m. de
distance.
Les résultats de Sandström révèlent une variabilité inter-individuelle
et une consistance intra-individuelle dans la précision des pointages
hors du contrôle de la vue. Us décèlent des différences entre les sexes :
les pointages des femmes sont plus dispersés, plus éloignés en moyenne
des points visés, le centre de gravité des pointages des femmes est placé
plus haut que celui des hommes. Nous donnons ici un exemple des
résultats obtenus par Sandström, qu

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