Contribution à l étude du goût dit électrique - article ; n°1 ; vol.35, pg 147-157
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Description

L'année psychologique - Année 1934 - Volume 35 - Numéro 1 - Pages 147-157
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1934
Nombre de lectures 13
Langue Français

Extrait

Z. Bujas
A. Chweitzer
VI. Contribution à l'étude du goût dit électrique
In: L'année psychologique. 1934 vol. 35. pp. 147-157.
Citer ce document / Cite this document :
Bujas Z., Chweitzer A. VI. Contribution à l'étude du goût dit électrique. In: L'année psychologique. 1934 vol. 35. pp. 147-157.
doi : 10.3406/psy.1934.5258
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1934_num_35_1_5258des Laboratoires de Physiologie des sensations du Collège de France (Travail
et de Psychologie expérimentale de la Sorbonne)
VI
CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DU QOÛT DIT ÉLECTRIQUE
Par Z. Bujas et A. Ghweitzer
INTRODUCTION
Comme la plupart des organes des sens, les récepteurs gus-
tatifs peuvent être excités par des stimuli différents. Outre les
solutions sapides, il existe au moins un genre de stimulations
qui peut donner la sensation du goût : le stimulus électrique.
Cependant le mécanisme des excitations gustatives d'ori
gine électrique présente un problème qui a été formulé pour la
première fois par A. von Humboldt1 et qui ne peut être consi
déré comme résolu à l'heure actuelle.
On connaît actuellement des faits en faveur de l'hypothèse
d'une excitation directe des terminaisons nerveuses ; mais il
existe d'autre part des faits qui plaident en faveur de la théorie
électrolytique, d'après laquelle le goût électrique serait provo
qué par le produit d'électrolyse de la salive et du liquide intra
cellulaire. Les lecteurs trouveront une mise au point de la
question (et un aperçu sommaire) dans les travaux de H. Hen
ning2 et de E. von Skramlik3. Les objections principales qu'on
peut formuler contre la théorie électrolytique du goût reposent
sur les faits décrits et interprétés par J. Rosenthal4. Cet
auteur a réussi, après Volta, à provoquer le goût électrique
1. A. von Humboldt, Versuche über gereizten Muskel-und Nervenfa
sern nebst Vermutung über den chemischen Prozess des Lebens in der Tier-
und Pflanzenwelt, 1796, Posen u. Berlin Bd. I.
2. H. Henning, Psychologische Studien am Geschmackssinn. Handb.
der biol. Arbeitsmethoden, 1927, p. 627.
3. E. von Skramlik, Die Physiologie des Geruchs-und Geschmackss
innes. Handb. der Phys., der niederen Sinne. Bd. I, 1926, Leipzig.
4. J. Rosenthal, Über den elektrischen Geschmack. Arch, für Anal.,
Physiol. und Wissenschaf. Med., 1860, p. 217. 148 MÉMOIRES ORIGINAUX
chez un sujet ayant la langue plongée dans une solution alca
line ; or l'alcali, d'après Rosenthal, aurait dû neutraliser dès
son apparition l'acide qui pouvait résulter de l'électrolyse de la
salive.
Une expérience avec le papier de tournesol a donné des
résultats dans le même sens : le sujet éprouve le goût acide,
alors que le papier de tournesol, maintenu entre la langue et
l'anode, ne change pas de couleur. Comme les solutions acides
de concentration subliminaire font déjà rougir le papier de
tournesol l'acidité suffisante pour provoquer la sensation
devrait a fortiori changer la couleur du papier tournesol.
Rosenthal cite encore, comme incompatible avec la théorie
électroly tique, l'expérience dans laquelle deux personnes étant
reliées chacune à un pôle d'une batterie de piles, éprouvent
deux goûts différents en mettant en contact leurs langues.
A ces observations qui sont citées à l'appui de la théorie
d'excitation directe, on peut ajouter une expérience d'öhrwall1
qui a obtenu les goûts vagues de sucré et amer en excitant au
moyen des courants induits des papilles donnant uniquement
ces goûts.
Presque tous les autres faits peuvent être mis en accord
avec la théorie électrolytique. On constate que le goût élec
trique (si on laisse de côté le goût provoqué à la cathode par la
fermeture du courant ; sensation complexe difficile à caractéris
er) est presque toujours un goût acide ; or l'hypothèse de
l'excitation directe ne peut pas facilement expliquer cette
prédominance du goût acide sur les autres qualités gustatives.
On pourrait, d'autre part, expliquer d'une façon satisfai
sante l'apparition du goût acide à l'anode lorsqu'on établit le
courant par l'action des produits de l'électrolyse delà salive2.
Une expérience de R. von Zeynek3 est également en accord
avec l'hypothèse de l'excitation indirecte. Cet auteur a supposé
que la sensation gustative, si elle est provoquée par l'électro
lyse, devrait, en accord avec la théorie de Nernst, changer avec
la tension du courant. Zeynek a constaté des changements de
la qualité gustative en fonction de la tension du courant
employé.
1. H. Öhrwall, Untersuchungen über den Geschmackssinn. Skand.
Archiv für Physiologie. Bd. 2, p. 1, 1890.
2. E. von Skramlik, op. cit., p. 381.
3. R. Zeynek, Ueber den elektrischen Geschmack. Zenlralbl., für
Physiol., 1898, p. 617. BUJAS ET A. CHWEITZER. L'ÉTUDE DU GOÛT 149 Z.
* * *
Les auteurs dont il a été question plus haut n'ont pas utilisé
toutes les méthodes capables de nous renseigner sur le méca
nisme de l'excitation électrique des terminaisons gustatives.
Nous savons actuellement que l'excitabilité d'un tissu se
trouve en rapport avec une constante de temps qui peut être
mesurée à l'aide des méthodes appropriées1.
On pourrait chercher à distinguer l'excitabilité directe et
l'excitabilité chimique en étudiant les relations qui existent
entre le temps de passage d'un courant électrique et son
intensité, étant donné que la chronaxie et le temps utile des
nerfs sont généralement beaucoup plus petits que pour l'exc
itation indirecte2.
Parmi les nombreux auteurs ayant étudié le goût électrique
il n'y a, à notre connaissance, que H. Schriever3 qui ait abordé
le problème de l'excitabilité en fonction du temps, pour les
récepteurs gustatifs.
Cet auteur a utilisé des passages de courant de durées
variables à établissement brusque ainsi que des décharges de
condensateurs simples ou doubles en obtenant des résultats
semblables. Comme électrode différenciée, il a utilisé un fil
terminé par une boule en platine de 1 mm. 6 de diamètre, relié
à la cathode ; l'autre électrode était un bain dans lequel le
sujet plongeait son pied droit. Dans ces conditions, d'après
Schriever, le goût est provoqué à la cathode par la fermeture
du courant ; les intensités liminaires décroissent lorsque les
temps de passage augmentent, en donnant une courbe ayant la
forme analogue à celle de la courbe classique de Hoorweg-
Weiss. Si l'on compare « l'échelle des temps » des expériences de
H. Schriever à celle des résultats trouvés par l'un de nous pour
1. L. Lapicque, L'excitabilité en fonction du temps. La chronaxie, sa
signification et sa mesure. Paris, 1926.
2. Voir H. Piéron, De la variation de l'énergie liminaire en fonction de
la durée d'excitation pour la vision fovéale. C. B. de l'Ac. des Se, t. CLXX,
1920, p. 525.
P. Kucharski, Recherches sur l'excitabilité auditive. L'Année Psychol
ogique, t. XXVIII, 1927, p. 1.
E. Geblewicz, La relation du temps d'action liminaire avec l'intensité
pour les stimulations thermiques. C. B. de la Soc. de biol., t. CXVIII, 1935,
p. 748.
3. H. Schriever, Untersuchungen über die elektrische Erregbarkeit
der Sinnesnerven. I. Mitt. Zeilschr., für Biol., Bd. 90, 4, 1930, p. 347. 150 MÉMOIRES ORIGINAUX
l'excitation chimique des récepteurs gustatifs1, on constate
une différence très grande. Schriever ne tire pas de conclusions
de ces valeurs des temps en ce qui concerne le problème qui
nous intéresse. En se basant sur certaines expériences de
A. Bethe, et tout en faisant quelques objections à la théorie
électroly tique, il pencherait plutôt vers cette dernière. La
théorie électrolytique lui semble être la plus vraisemblable,
d'abord parce que le goût, obtenu est différent pour les deux
électrodes, tandis que ceci ne devrait pas avoir lieu pour
l'excitation directe ; ensuite l'existence d'un processus inter
médiaire a l'avantage, d'après H. Schriever, de pouvoir expli
quer les différences qui existe

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