Coréférence et thématisation - article ; n°2 ; vol.79, pg 411-427
19 pages
Français

Coréférence et thématisation - article ; n°2 ; vol.79, pg 411-427

-

Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres
19 pages
Français
Le téléchargement nécessite un accès à la bibliothèque YouScribe
Tout savoir sur nos offres

Description

L'année psychologique - Année 1979 - Volume 79 - Numéro 2 - Pages 411-427
Summary
Two experiments were performed in order to show that assigning the coreference of ambiguous pronouns (PRO) that appear in sentences having the structure [NP1 V NP2 because PRO] depends on the semantic nature of the verb and on sentence topicalization. Experiment I involved a completion task, while in Experiment II subjects had to choose between completions that either were or were not consistent with the interpretation bias of the PRO induced by the verb. The results show that with the active form (which is neutral as far as topicalization is concerned) the choice of the coreferent is determined by the nature of the verb f« implicit causality ») : VNl verbs such as « to frighten » induce the interpretation of NP1 as the coreferent of the PRO, VN2 verbs such as « to admire » induce the interpretation of NP2, while VNl verbs such as « to protect » induce no preferential interpretation. With the passive form (which is marked as far as topicalization is concerned) the results show a systematic interpretation bias : the logical object, i.e. the topic of the sentence, is chosen as the coreferent, with a clearer effect for VNl verbs than for VN2 verbs. When the verb (VNl N2) does not induce a preferential interpretation of the PRO, the assignment of coreference is determined by the sentence topic.
Résumé
Afin de montrer que l'assignation de la coréférence de pronoms anaphoriques ambigus (PRO) qui apparaissent dans des énoncés ayant la structure [NP1 V NP2 parce que PRO] dépend des caractéristiques sémantiques du verbe et de la thématisation de la phrase, on a réalisé deux expériences. Dans l'expérience I, il s'agit d'une tâche de complètement d'énoncé, alors que dans l'expérience II les sujets doivent choisir entre deux complètements qui sont ou non congruents avec le biais d'interprétation induit par le verbe. Les résultats indiquent qu'à la voix active (qui peut être envisagée comme neutre du point de vue de la thématisation) le choix du coréférent du PRO est déterminé par la nature du verbe (sous l'angle de « sa causalité implicite »,) : les verbes VN1 tel « effrayer » induisent l'interprétation de la coréférence en termes de NP1, les verbes VN2 tel « admirer » induisent l'interprétation NP2 alors que les verbes VN1 N2 tel « protéger » n' induisent pas d'interprétation privilégiée. A la voix passive (marquée du point de vue de la thématisation) les résultats montrent un biais systématique d'interprétation : l'objet logique, c'est-à-dire le thème de la phrase, est choisi comme coréférent, et ceci de manière plus nette pour les verbes VN1 que pour les verbes VN2. Quand les verbes (VN1 N2) n'induisent pas d'interprétation privilégiée du PRO, l'assignation de la coréférence est déterminée par le thème de la phrase.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1979
Nombre de lectures 62
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M Kail
Coréférence et thématisation
In: L'année psychologique. 1979 vol. 79, n°2. pp. 411-427.
Citer ce document / Cite this document :
Kail M. Coréférence et thématisation. In: L'année psychologique. 1979 vol. 79, n°2. pp. 411-427.
doi : 10.3406/psy.1979.28277
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1979_num_79_2_28277Abstract
Summary
Two experiments were performed in order to show that assigning the coreference of ambiguous
pronouns (PRO) that appear in sentences having the structure [NP1 V NP2 because PRO] depends on
the semantic nature of the verb and on sentence topicalization. Experiment I involved a completion task,
while in Experiment II subjects had to choose between completions that either were or were not
consistent with the interpretation bias of the PRO induced by the verb. The results show that with the
active form (which is neutral as far as topicalization is concerned) the choice of the coreferent is
determined by the nature of the verb f« implicit causality ») : VNl verbs such as « to frighten » induce the
interpretation of NP1 as the coreferent of the PRO, VN2 verbs such as « to admire » induce the of NP2, while VNl verbs such as « to protect » induce no preferential interpretation. With
the passive form (which is marked as far as topicalization is concerned) the results show a systematic
interpretation bias : the logical object, i.e. the topic of the sentence, is chosen as the coreferent, with a
clearer effect for VNl verbs than for VN2 verbs. When the verb (VNl N2) does not induce a preferential
interpretation of the PRO, the assignment of coreference is determined by the sentence topic.
Résumé
Afin de montrer que l'assignation de la coréférence de pronoms anaphoriques ambigus (PRO) qui
apparaissent dans des énoncés ayant la structure [NP1 V NP2 parce que PRO] dépend des
caractéristiques sémantiques du verbe et de la thématisation de la phrase, on a réalisé deux
expériences. Dans l'expérience I, il s'agit d'une tâche de complètement d'énoncé, alors que dans
l'expérience II les sujets doivent choisir entre deux complètements qui sont ou non congruents avec le
biais d'interprétation induit par le verbe. Les résultats indiquent qu'à la voix active (qui peut être
envisagée comme neutre du point de vue de la thématisation) le choix du coréférent du PRO est
déterminé par la nature du verbe (sous l'angle de « sa causalité implicite »,) : les verbes VN1 tel «
effrayer » induisent l'interprétation de la coréférence en termes de NP1, les verbes VN2 tel « admirer »
induisent l'interprétation NP2 alors que les verbes VN1 N2 tel « protéger » n' induisent pas
d'interprétation privilégiée. A la voix passive (marquée du point de vue de la thématisation) les résultats
montrent un biais systématique d'interprétation : l'objet logique, c'est-à-dire le thème de la phrase, est
choisi comme coréférent, et ceci de manière plus nette pour les verbes VN1 que pour les verbes VN2.
Quand les verbes (VN1 N2) n'induisent pas d'interprétation privilégiée du PRO, l'assignation de la
coréférence est déterminée par le thème de la phrase.L'Année Psychologique, 1979, 79, 411-427
Laboratoire de Psychologie expérimentale et comparée1
EPHE, 3e section ; Université Bené-Descartes
associé au CNRS
CORÉFÉRENCE ET THÉMATISATION
par Michèle Kail2
SUMMARY
Two experiments were performed in order to show that assigning the
coreference of ambiguous pronouns (PRO) that appear in sentences having
the structure [NP1 V NP2 because PRO] depends on the semantic nature
of the verb and on sentence topicalization. Experiment I involved a complet
ion task, while in Experiment II subjects had to choose between
ions that either were or were not consistent with the interpretation bias
of the PRO induced by the verb. The results show that with the active form
(which is neutral as far as topicalization is concerned) the choice of the
coreferent is determined by the nature of the verb f« implicit causality ») :
VNl verbs such as « to frighten » induce the interpretation of NP1 as the of the PRO, VN2 verbs such as « to admire » induce the inter
pretation of NP2, while VNl verbs such as « to protect » no prefe
rential interpretation. With the passive form (which is marked as far as
topicalization is concerned) the results show a systematic interpretation bias :
the logical object, i.e. the topic of the sentence, is chosen as the coreferent,
with a clearer effect for VNl verbs than for VN2 verbs. When the verb
(VNl N2) does not induce a preferential interpretation of the PRO, the
assignment of coreference is determined by the sentence topic.
Pour assigner à un pronom anaphorique son réfèrent, le
locuteur doit mettre en œuvre des procédures variées impli
quant des connaissances différentes, syntaxiques, sémantiques,
1. 28, rue Serpente, 75005 Paris.
2. Cette recherche a été réalisée avec la précieuse collaboration de
Madeleine Léveillé. 412 M. Kail
voire même pragmatiques. Pour étudier l'intervention de ces
différentes connaissances, les phrases où la coréférence du
pronom (PRO) est potentiellement ambiguë constituent un
matériel linguistique privilégié.
Par phrase ambiguë, nous entendons des phrases pour le
squelles le sujet ne peut apparier le PRO à son antécédent sur la
base de distinctions lexicales critiques (par exemple ± mâle, etc.).
Ce sont les phrases de type (1) par opposition aux phrases de
type (2) :
(1) Hélène a embrassé Marie quand elle est entrée dans la pièce.
(2)a Jacques quand elle est entrée dans la
pièce.
Pour les phrases de type (1), le pronom « elle » peut avoir pour
coréférent « Hélène » ou « Marie », alors que pour les phrases de
type (2) seule « Hélène » peut être coréférent.
L'appariement du pronom (PRO) avec l'un des syntagmes
de la phrase, réalisé à partir de la prise en considération des traits
lexicaux (cas des phrases (2)), est une démarche qui apparaît
assez tardivement chez l'enfant. Dans une série de recherches
(Kail, 1976 ; Kail et Léveillé, 1977), nous avons montré que,
jusqu'à 6 ans, les jeunes enfants utilisent une stratégie de
compréhension qui consiste à conserver dans la proposition qui
contient le pronom les relations fonctionnelles de la première
proposition. Ainsi, par exemple, pour une phrase de type (3) :
(3) Hélène a embrassé Jacques quand il est entré dans la pièce
les enfants utilisent une stratégie dite des fonctions parallèles
(Sheldon, 1974), telle que « Hélène » agent de la première propos
ition est également pris comme agent de la seconde ; de sorte
que dans (3) les enfants sont conduits à des transgressions lexi
cales, dans le même temps où cette stratégie peut être opérante
pour des phrases de type (1) et de type (2).
Dans une recherche non publiée, nous avons montré que la
stratégie des fonctions parallèles peut être utilisée par l'adulte,
dans certaines conditions : lorsque la coréférence est ambiguë et
lorsque le verbe de la proposition principale n'induit pas d'inter
prétation privilégiée. Dans une recherche très récente, Grober,
Beardsley etCaramazza (1978) concluent que l'hypothèse des fonc
tions parallèles renvoie à une stratégie perceptive de base sous-
tendant la compréhension de phrases ayant un pronom ambigu Coréférence et Ihématisalion 413
placé en position de sujet de la proposition subordonnée. Cette
stratégie proposée pour le contrôle de l'assignation de la coréfé
rence est proche des stratégies perceptives de base proposées
par Bever (1970), à l'œuvre dans la compréhension des phrases.
Dans les deux recherches que nous présentons ici, nous vou
lons montrer l'intervention de deux facteurs dans l'attribution
de la coréférence de pronoms dans des phrases de type (1) : d'une
part, les caractéristiques sémantiques du verbe de la proposition
principale, d'autre part, la forme syntaxique (active vs passive)
de la phrase.
En ce qui concerne le premier de ces facteurs, Garvey et
Caramazza (1974) et Garvey, Garamazza et Yates (1976) ont
réalisé un ensemble de recherches destinées à tester l'hypothèse
de la présence dans les verbes

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents