Cours - Argumentation
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COURS SUR L’ARGUMENTATION I. Les différents types d’arguments 1. Les arguments logiques Les arguments logiques s’inspirent de la démarche scientifique. • Le raisonnement par induction : on part de faits particuliers pour conclure sur une vérité générale Ex : Il a voté dimanche (argument) : c’est (donc) un bon citoyen (conclusion) • Le raisonnement par déduction : on part d’idées générales pour justifier une conclusion particulière. C’est aussi la démarche de raisonnements en forme de syllogismes qui fondent une conclusion sur deux propositions posées comme vraies Ex : Les hommes sont mortels (vérité générale = argument 1) (or) Socrate est un homme (évidence admise par tout le monde = argument 2) (donc) Socrate est mortel (conclusion particulière) Très souvent le syllogisme est raccourci : Socrate est mortel parce qu’il est un homme (ici l’argument 1 est implicite). 2. Les arguments d’autorité La citation d’une personnalité qui fait autorité, un proverbe… peuvent renforcer un argument ou en jouer le rôle, mais ils peuvent être contestables. 3. Les exemples Pour soutenir une opinion, on peut l’illustrer par une donnée concrète plus facile à saisir, un fait connu, une histoire vraie ou fictive, une comparaison ou une métaphore frappant l’imagination, qui sert d’exemple. L’exemple vient en principe appuyer l’argumentation logique, comme illustration. Mais dans certains cas, il peut servir de point de départ à une ...

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COURSSUR L’ARGUMENTATION I. Les différents types d’arguments 1. Les arguments logiques Les arguments logiques s’inspirent de la démarche scientifique. ·Le raisonnement par induction : on part de faitsparticuliers pour conclure sur une véritégénéraleEx : Il a voté dimanche (argument) : c’est (donc) un bon citoyen (conclusion) ·: on part d’idéesLe raisonnement par déduction généralesjustifier pour une conclusionparticulière. C’est aussi la démarche de raisonnements en forme desyllogismesfondent une conclusion sur deux propositions qui posées comme vraies Ex : Les hommes sont mortels (vérité générale = argument 1) (or) Socrate est un homme (évidence admise par tout le monde = argument 2) (donc) Socrate est mortel (conclusion particulière) Très souvent le syllogisme est raccourci : Socrate est mortel parce qu’il est un homme (ici l’argument 1 est implicite). 2. Les arguments d’autorité Lacitationd’une personnalité qui fait autorité, un proverbe… peuvent renforcer un argument ou en jouer le rôle, mais ils peuvent être contestables.3.Les exemplesPour soutenir une opinion, on peut l’illustrer par une donnée concrète plus facile à saisir, un fait connu, une histoire vraie ou fictive, unecomparaisonune ou métaphore frappant l’imagination, qui sert d’exemple. L’exemple vient en principe appuyer l’argumentation logique, commeillustration. Mais dans certains cas, il peut servir de point de départ à une généralisation et remplacer une démonstration : il ne s’agit donc plus d’unexemple illustratif mais d’unexemple argumentatif(cf. lesFables de La Fontaine qui donnent lieu à des moralités).
II. Les différentes stratégies d’argumentation 1. La thèse de l’auteur Dans certains textes, tous les arguments et les raisonnements présentés sont en faveur de la thèse soutenue par l’auteur :plaidoyer, apologie. La thèse peut être placée en tête du raisonnement et reprise en conclusion ou apparaître seulement en conclusion. Les citations et les arguments ouvrent, accompagnent ou clôturent le dispositif argumentatif.2. La thèse opposée Dans d’autres textes, on peut prendre en compte la thèse opposée :discussion, débat -on peutréfuter les arguments de son adversaire en montrant qu’ils ne sont pas pertinents ou qu’ils sont faibles -on peut aussiobjecterun argument de l’adversaire un à contre-argument, ou retourner l’argument contre lui -on peut jouer de laconcessionest un procédé par lequel on qui donne raison, dans un premier temps, à la thèse adverse pour mieux la rejeter ensuite. (ex :Bien sûr il y a des injustices en France,maisregardez ce qui se passe ailleurs !) -on peut laisserimplicite certains éléments du raisonnement, car ce qui est sous-entendu est plus difficilement réfutable que ce qui est explicitement dit 3. L’adversaire Dans certaines stratégies on vise à disqualifier l’adversaire : -leraisonnement par l’absurdedémontre la fausseté d’une thèse par les absurdités qui s’en suivraient si on l’admettait. (ex : En France la publicité pour les distributeurs est interdite à la télévision. En Europe elle est permise. Bref, la France n’est pas en Europe) -ledilemme: Si lal’autre dans un choix impossible (ex  enferme femme qu’on épouse est belle, elle est cause de jalousie ; si elle est laide, elle déplaît, donc il ne faut point se marier) -l’ironieà feindre d’adopter l’opinion de l’autre pour mieux la consiste détruire, en la ridiculisant4.Les faux argumentsDans une argumentation de mauvaise foi on peut arriver à de faux arguments : -latautologie: 100 % desest un raisonnement en cercle vicieux (ex gagnants ont tenté leur chance) -leprétexteest une fausse raison invoquée pour se tirer d’un mauvais pas -l’argument ad hominem s’attaque à la personnalité de l’adversaire (son physique, sa morale, ses origines...) et non à son raisonnement pour réfuter son opinion ou le condamner : ainsi que lorsqu’on attaque les thèses de Rousseau en invoquant le fait qu’il a abandonné ses enfants
III. Le texte argumentatif Il cherche à modifier l’opinion du destinataire et à le faire adhérer à celle du locuteur. 1. Le reconnaître A quels indices le reconnaît-on ? Selon la stratégie d’argumentation choisie: -le locuteur ne se manifeste pas : il adopte l’objectivité du texte informatif / explicatif (3° personne, phrases déclaratives...), qui masque ainsi l’intention de convaincre -le locuteur se manifeste : il affiche desindices d’énonciation (1° et 2° personnes), des marques de jugement Desarticulations logiques(car, donc, cependant...) : elles permettent d’organiser des oppositions, des raisonnements. Lelexique: selon la stratégie adoptée, il est neutre ou au contraire comporte des termes valorisants ou dévalorisants.2. Argumenter Comment argumenter ? Le déroulement de l’argumentation (position de la thèse défendue, de la thèse rejetée, arguments, exemples, conclusion) peut varier sensiblement selon la stratégie choisie (opposition, concession...) On utilise à des fins argumentatives : les enchaînements logiques, le discours rapporté, les figures de rhétorique (notamment l’ironie), l’implicite...3.Où le trouve-t-on ?Le texte argumentatif se rencontre dans : les essais, les fables, les contes philosophiques, la publicité, la presse d’opinion, les discours politiques ou religieux...
IV. Les connecteurs logiques (articulations du texte argumentatif) 1. La relation de cause Pour expliquer ou démontrer un fait ou une idée, pour justifier unethèse B, on s’appuie sur un argument A, donné comme cause ou comme preuve : B est vrai car A est vrai La relation de cause est signaléeexplicitementpar : -des procédés grammaticaux: conjonction de coordinationcar, adverbe en effet, à cause de, à force de..., subordonnée hypothétique s’il est vrai que...alors … -des prcédés lexicaux: verbe (B résulte, provient, dépend... de A); nom (la cause, la raison, l’explication, le motif de B est A, réside dans A) Elle est établieimplicitementB et A sont juxtaposés (reliés seulement par la ponctuation), à : condition que le rapport de sens entre les deux éléments soit éclairé par le contexte :Il voulut quitter la salle de cinéma (B) : le film l’ennuyait (A).2. La relation de conséquence Elle part de l’argument A pour aboutir à la thèse soutenue B : A est vrai, donc B est vrai. Elle est signaléeexplicitementpar : -des procédés grammaticauxconjonction de coordination donc, adverbe : c’est pourquoi, par conséquent, en conséquence, alors, aussi, ainsi, conjonction de subordination de sorte que, si bien que, tellement, si ... que, trop... pour que, sans que -des procédés lexicaux: verbe (A entraîne, implique, prouve...B), nom (A a pour effet, conséquence, résultat ....B) Elle est établie implicitementpar la ponctuation : Le film l’ennuyait (A) : il voulut quitter la salle de cinéma (B). Les outils soulignant les articulations de cause à conséquence sans pour autant être indispensables rendent plus apparentes les étapes d’un raisonnement. La force d’un raisonnement dépend de la solidité de l’argument A donné comme vrai et de la pertinence du rapport entre A et B.3. La relation d’opposition Dans une discussion, pour réfuter un argument, pour introduire uneobjection, uncontre-argument, mettre des éléments en opposition, on a recours à : -des procédés grammaticauxconjonction de coordination mais, or, : adverbe au contraire, en revanche, par contre ; conjonction de subordination alors que, tandis que ... -des procédés lexicaux: verbe contester, objecter, s’opposer à... -la juxtaposition: avec signes de ponctuation Si on adopte une stratégie de concession, chacun des deux temps du raisonnement est marqué par des outils spécifiques :
Premier temps : on concède un fait, un argument qui ne va pas dans le sens de ce que l’on soutient, on utilise : -des procédés grammaticaux: conjonction de subordination bien que, quoique, quand bien même, même si...; adverbe certes, bien entendu, sans doute ... ; préposition malgré, en dépit de ...; subordonnée relative concessive qui que, quoi que, quel...que... -des procédés lexicaux : verbe avoir beau...; formules diverses il se peut, il est incontestable que, j’admets que, s’il est vrai que...Deuxième temps : on oppose à ce qui vient d’être concédé un argument plus fort, allant dans le sens de ce que l’on soutient, on emploie : -des procédés grammaticaux : adverbe mais, cependant, toutefois, pourtant, néanmoins, en réalité, en fait, au fond, tout de même... -des procédés lexicaux : verbe il n’empêche, il n’en reste pas moins que...4.La relation d’adjonctionPour marquer un enchaînement de causes, de conséquences ou d’objections, on peut simplement les juxtaposer. On peut aussi utiliser divers outils : -conjonctions et adverbes de coordination (éléments distincts mais convergents) : et, ni, de plus, ainsi que, en outre, aussi, par ailleurs, d’ailleurs ; et même, voire (élargissement) -des termes corrélés : d’une part...d’autre part ; non seulement...mais encore ; d’abord...ensuite; autrefois...aujpourd’hui; de même que...de même -des outils lexicaux : j’ajoute, s’ajoute à cela le fait que... Ladisjonction (alternative entre deux éléments) est signalée par des mots comme ou, ou bien ; ou...ou ; soit...soit ; tantôt...tantôt... Pour introduire un exemple, une citation, on fait appel à des expressions comme : par exemple, ainsi, c’est ainsi que...
V. Les questions à poser 1. L’organisation logique Etude de la construction du raisonnement -Quelle est lathèse soutenueQuelle est la ? thèse rejetée ? figurent-elles dans le texte ? Comment les reformuler ? -Quels sont lesarguments et lesexemplesfaveur de chacune des en thèses ? Les identifier et donner leur type (argument logique, argument d’autorité...). -Quelles sont lesprincipales étapes de l’argumentationQuels sont ? les outils d’argumentation logique ouconnecteurs logiques? -Quel rôle joue ladisposition typographique(ponctuation, organisation en paragraphes) ? Elle peut renseigner sur la dynamique du raisonnement. -Quelle est la part de l’implicite(présuppositions, sous-entendus) dans l’argumentation ? 2. L’organisation énonciative Examen desindices d’énonciation -Commentse manifeste celui qui soutient la thèse du texte(présence explicite ou non de mots de 1° personne, exclamations...) ? -Quelles sont lesmarques de jugement ou modalisations ? (expressions signalant les croyances, les certitudes, les volontés : peut-être, je sais, il faut..., les jugements de valeur : je regrette, heureusement..., le vocabulairemélioratifoupéjoratif). -A qui le texte s’adresse-t-il(adversaire, auditeur, lecteur) ?-Commentl’adversaire est-il présenté ? Il peut être interpellé (vrai dialogue ou dialogue fictif ; marques de 2° personne, questions, ordres...), cité (discours direct). Son discours peut au contraire être rapporté indirectement, tronqué (fragments isolés entre guillemets). 3.L’organisation lexicale et rhétoriqueEtude du vocabulaire et des moyens de l’argumentation -Quel est le sens d’un mot, d’une formule frappante, autour desquels s’organise la discussion ? -Comment les thèses en présence s’opposent-elles à partir dechamps lexicaux contraires (réseaux deconnotations appréciatives et dépréciatives, les oppositions temporelles ) ? -Quel est leton (didactique :qui vise à instruire ;satirique : qui recourt à la raillerie pour s’attaquer à des vices, à des ridicules ; polémique : qui contient une critique agressive...) et quels sont les procédés d’expression(rythme, lexique, figures...) qui le déterminent ? -Quel est le rôle de telle ou tellefigure(comparaison, antithèse...) ? -En quoi consiste, le cas échéant, l’ironie du texte(figure de rhétorique, consistant à faire entendre, par raillerie, le contraire de ce qu’on dit) ? Des figures (litote, hyperbole, antiphrase...) peuvent y contribuer, ainsi qu’un usage polémique du discours rapporté ou des guillemets (marques de distance).
VI. Analyser un texte argumentatif 1. Le sens du texte Rendre compte du sens du texte : Lapréparation du travailconsiste, pour bien comprendre le texte, à repérer : -le(s)mot(s)-thème(s), la (les) phrase(s) exprimant laproblématiquedu texte et lesthèsesen présence. -lesarguments(dissociés des exemples), laconclusion. -lesmots de liaisonils signalent les articulations du texte marquées : aussi par les oppositions lexicales, le découpage en paragraphes... Cette analyse de l’organisation du sensà schématiser le déroulement du texte (plan avec conduit titres, sous-titres...). Letravail d’écriture proprement dit vise à restituer la démarche du texte et à en conserver le sens sous une forme réduite. Il faut : -supprimerinformations non nécessaires à l’argumentation les (répétitions, digressions, citations, exemples...). -condenseron remplacera par exemple une énumération par un : terme englobant correspondant, plusieurs phrases du texte de départ par une seule phrase, etc. -reformuler: on remplacera certains mots par des synonymes, sans s’interdire de réutiliser les termes essentiels du texte. On recherchera une expression neutre : élimination des procédés rhétoriques du texte initial, du vocabulaire polémique... -expliciterle mouvement logique du texte (sans suivre nécessairement son déroulement linéaire) On évitera toute addition d’information au texte et tout commentaire personnel. 2.La stratégie argumentativeApprécier la stratégie argumentative : l’évaluation de l’argumentation et de son efficacité Préparation: observation des thèses en présence et du contenu de l’argumentation, mais aussi de : -lesalentours du textenom de l’auteur, date de publication, source : (article de presse, passage d’essai, de conte...) ; ces informations peuvent aider à définir lavisée du texte. -l’organisation énonciative, lexicale et rhétorique. -laviséeles et modalités de l’argumentation: réfutation, plaidoyer, réquisitoire...; dialogue, monologue intégrant le discours adverse (discours rapporté), parodie... Letravail d’écriture présentera de manière synthétique les moyens utilisés pour entraîner l’adhésion du lecteur. On indiquera si le texte est conçu (globalement ou partiellement) sur le mode démonstratif (argumentation logique), ou satirique (on caricature l’adversaire sans vraiment le réfuter), ou polémique (on l’attaque, on se défend, notamment par l’ironie).
VII. Discussion sur le texte argumentatif Entrer dans le débat : unengagement personnelpeut être demandé, qui consiste, après un travail préparatoire de compréhension des thèses et des arguments, àétayerde ces thèses ou à la une réfuter, ou à ouvrir unediscussionconduisant à la formulation d’une opinion personnelle. 1. Justifier Etayer, justifier une thèse : il peut s’agir de celle que défend l’auteur ou de celle qu’il réfute dans le texte ou une partie du texte. Si le texte présente un débat entre deux opinions, la consigne indiquera celle qu’il faut défendre. On peut soutenir ou amplifier une thèse : -endéveloppant des arguments favorablesqui ne figurent pas dans le texte. -enprévenant les objectionspossibles (contre-argument). -enfournissant des exemplespris dans l’histoire ou nouveaux l’actualité, dans les domaines les plus variés (société, politique, sciences, arts, littérature...).2. Réfuter Réfuter une thèse : il peut s’agir de celle de l’auteur ou de celle d’un personnage qui s’exprime dans le texte ou une partie du texte. Il faut : -rejeter un argument fondé sur une autorité que l’on récuse. -dénoncer un argument pseudo-logique (fausse analogie, raisonnement erroné ou maladroit). -dégager et refuser les sous-entendus, les présuppositions. -contester les exemples non pertinents. -fournir des contre-arguments et des contre-exemples. Dans ces deux cas, les travaux d’écriture impliquent que l’on s’efforce de comprendre un point de vue que l’on peut ne pas partager. On cherchera dans tous les cas àconvaincre: on adoptera donc une progression qui utilise des moyens de force croissante, au service de la défense ou de l’attaque.3.DiscuterDiscuter une thèse : la consigne peut appeler à donner unavis personnel après avoir mené une discussion sur une opinion ; elle peut appeler àprendre partientre deux opinions opposées. Conduire une discussion, c’est choisir unitinéraire qui conduit à la conclusion personnelle que l’on s’est fixée. Cela implique : -unepréparation-l’élaboration d’un plan dialectique/ antithèse / synthèse) (thèse permettant la confrontation des points de vue : après l’introduction qui met en place le thème et formule laproblématique, chacune des parties devra présenter des arguments et des exemples ; la conclusion pourra confirmer, rejeter ou dépasser la thèse discutée. Le travail d’écriture consistera dans la rédaction personnelle d’untexte argumentatif, doté d’articulations logiquesclaires, d’unestratégiecapable de convaincre.
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