Crépieux-Jamin, L écriture et le caractère - compte-rendu ; n°1 ; vol.2, pg 741-746
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Crépieux-Jamin, L'écriture et le caractère - compte-rendu ; n°1 ; vol.2, pg 741-746

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Description

L'année psychologique - Année 1895 - Volume 2 - Numéro 1 - Pages 741-746
6 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1895
Nombre de lectures 60
Langue Français

Extrait

J. Courtier
Crépieux-Jamin, L'écriture et le caractère
In: L'année psychologique. 1895 vol. 2. pp. 741-746.
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Courtier J. Crépieux-Jamin, L'écriture et le caractère. In: L'année psychologique. 1895 vol. 2. pp. 741-746.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1895_num_2_1_1688MOUVEMENTS 741
différentes formes désignées sous les noms de types auditifs, visuels,
moteurs, indifférents. Saint-Paul, dirigé par Lacassagne, fit cette
enquête et en a résumé les résultats dans ses Essais sur le langage
intérieur, où il a montré, entre autres choses, qu'il faut adopter un
vocabulaire particulier pour distinguer les images d'objets et les
images de mots ; il y a des personnes en effet qui se représentent
sous forme visuelle les objets et sous forme de sons les mots ; appeler
ces personnes des visuels ou des auditifs, ce serait produire une
(confusion; pour caractériser leur langage intérieur, il faut les appeler
des cerbo-auditifs ; de cette manière ont été formés les mots verbo-
visuel, verbo-moteur, qu'il est inutile d'expliquer. Saint-Paul a const
até que les types purs sont rares, que les types indifférents se servant
indifféremment d'images de nature différente, sont exceptionnels, et
qu'il y a au contraire une grande fréquence d'associations, en par
ticulier celle du moteur et de l'auditif constituant le type auditivo-
moteur verbal.
M. Ajam a continué, au moins en partie, l'œuvre entreprise, en
opérant comme son devancier au moyen d'un questionnaire ; il a
étudié spécialement les orateurs professionnels. Les réponses sont
réunies dans le dernier chapitre de son livre, et montrent, entre
autres choses, que l'auditif est plus troublé par des incidents du
dehors, moins sûr de lui-même que le moteur pur.
Ce livre contient aussi une série d'études sur les orateurs anciens,
un exposé de la question du langage et des conseils pratiques pour
l'art oratoire.
A. BlNET.
III. — ECRITURE
CRÉPIEUX-JAMIN. — L'écriture et le caractère. 1 vol. in-8°, 441 p,
Paris, Alcan, 1895.
Le livre de M. Crépieux-Jamin est l'un des plus importants qui
existent sur la graphologie. L'auteur s'est complètement adonné à
l'étude des questions qu'elle comporte, voyant dans les particularités
de l'écriture, non seulement un moyen de connaître le caractère des
personnes, mais même un instrument de découverte en psychologie ;
car un caractère est une synthèse d'éléments dont la graphologie
fait l'analyse ; elle permettra ainsi d'arriver à connaître les modes
d'association et de subordination de ces éléments.
L'auteur fait d'abord un court historique des origines de la gra
phologie. C'est l'Italien Camille Baldo qui en fut le premier promot
eur dans son livre intitulé Bu moyen de connaître les mœurs et les
qualités d'un écHvain d'après ses lettres missives (1622). Lavater et le
professeur Moreau (de la Sarthe), qui édita ses œuvres, l'abbé Flan-
drin, Henze,dans sa Chirogrammalomancie, le peintre Delestre, dans 742 ANALYSES
un chapitre de son ouvrage, De la physionomie, en ont été les pre
miers fondateurs. L'abbé Michon qui publia en 1872 les Mystères de
l'écriture (livre dont Desbarolles n'avait écrit que l'avant -propos)
et qui dirigea de 1873 à 1881 le journal la Graphologie, fut, dit
M. Crépieux-Jamin, par la découverte et la classification d'une foule
de signes, le fondateur par excellence de cette science nouvelle.
La base de la graphologie est physiologique. L'écriture est un
geste, et le rapport de l'écriture au caractère ne peut être établi que
par analogie avec le geste. L'écriture est une mimique particulière.
On est donc en droit, dit l'auteur, d'y rechercher tout ce qui rentre
dans le champ de l'activité, les signes de supériorité et d'infériorité,
les signes de la nature et des moyens de l'intelligence, les signes du
caractère moral (mœurs et sentiments), les signes de la volonté, du
sens esthétique, de l'âge, du sexe, de la santé ou de la maladie.
L'auteur insiste sur la nécessité de se servir de l'écriture naturelle,
courante et tracée dans des conditions matérielles de papier, de
plume et d'encre, ordinaires et normales. Il faut aussi que l'état de
santé du sujet soit connu. Enfin le graphologue ne doit interpréter
qu'à l'aide de signes consacrés par l'expérience. ^
Dans l'analyse des signes, il devra se conformer à quelques
règles et observations générales, que l'auteur formule. Il recher
chera la signification d'un trait en le considérant comme un mouve-
mentphysiologique et en le mettant en rapport d'étendue, de constance
et d'énergie avec le mouvement psychologique correspondant. Il
tiendra compte que notre organisme réagit parfois d'une façon simi
laire dans des états psychologiques différents. De môme, un signe
graphologique ne représente pas nécessairement un seul trait du
caractère , et par contre un seul trait du caractère peut être rendu
par des signes divers ou par des combinaisons de signes. On ne devra
pas non plus conclure de l'absence d'un signe à l'existence de la qual
ité opposée à celle que ce signe exprimerait.
Les signes sont généraux ou particuliers. Les signes généraux sont
les caractères de l'écriture considérée dans un ensemble de lignes
ou de pages : peut être montante, descendante, grande,
petite, anguleuse, arrondie, mouvementée, hésitante, calligraphique,
verticale, inclinée, renversée, légère, pâteuse, compliquée, sim
plifiée, lente ou rapide, etc. Les signes particuliers sont déterminés
par l'étude minutieuse des mots, des lettres, des paraphes. Les lettres
d'un mot peuvent aller en diminuant ou en augmentant de grandeur
du commencement à la fin ; être filiformes, c'est-à-dire lisibles seu
lement dans leurs premières lettres ; les lettres peuvent être liées
ou juxtaposées; leur forme peut différer de mille manières, des
exemples et des reproductions peuvent sur ce point renseigner pe
rtinemment le lecteur. De même pour les paraphes en lazzo, fulgurants,,
arachnéides, enclavants, etc. M. Crépieux-Jamin multiplie avec raison
les figures. MOUVEMENTS 743
L'étude des signes isolés, puis rapprochés, permet d'induire le
caractère des personnes. M. Crépieux-Jamin a eu à sa disposition un
nombre vraiment considérable d'autographes. Il a tenté également
des expériences de graphologie expérimentale. Il rappelle d'abord
les recherches très intéressantes de MM . Ferrari , Héricourt et
Richet qui ont eu recours aux suggestions hypnotiques pour contrôler
les données de la graphologie. « Si la forme de l'écriture, disaient
ces auteurs, est réellement sous la dépendance des états de conscience
et de personnalité, à chaque personnalité différente doit correspondre
une écriture différente. » Les résultats ont confirmé les prévisions.
L'on suggère à une dame qu'elle est Napoléon à la bataille de
Waterloo ; elle écrit ces mots : « Immédiatement faire venir Grouchy,
l'heure presse. Tout de suite ; l'ennemi déborde mes lignes. Napoléon. »
Pendant la suggestion, l'écriture est inégale, rapide, désordonnée.
Les mêmes phrases écrites à l'état de veille sont d'une écriture
calme, régulière et posée qui fait contraste.
M. Crépieux-Jamin a pensé que l'hypnotisme compliquait le mode
opératoire ; il a cherché à agir par persuasion. Faisant choix d'une
personne qui n'avait jamais entendu parler de graphologie, il lui
demanda d'abord d'écrire quelques phrases sans lui donner d'expli
cations, puis de se mettre dans tel et tel état d'esprit, et de récrire
les mêmes phrases. Il a obtenu des résultats analogues à ceux de la
suggestion hypnotique.
Il a enfin fait des épreuves expérimentales sur lui-même, en étu
diant sa propre écriture dans les conditions les plus différentes
d'heure, de milieu physique, d'événements et de dispositions intel
lectuelles et morale

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