Cycles et croissance : une approche néo-kaldorienne.  - article ; n°6 ; vol.46, pg 1433-1444
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Revue économique - Année 1995 - Volume 46 - Numéro 6 - Pages 1433-1444
In this paper, an endogenous growth model which belongs to the tradition of Kalecki, Kaldor and Goodwin is developed. Such an approach appears to be particularly fruitful in order to explore the impact on growth paths of financial constraints undergone by the firms It appears that the ratio between capital and debt commitments affects the pace of investment and explains jointly with increasing returns and embodied technical pro gress me emergence of endogenous cyclical growth paths.
Dans cet article, nous développons un modèle de croissance qui s'inscrit dans la tradition de pensée initiée par Kalecki, Kaldor et Goodwin. Cette approche se révèle particulièrement fructueuse pour analyser l'impact sur la stabilité des sentiers de croissance, de l'existence de contraintes de financement. Il apparaît que le ratio entre les dettes et les fonds propres affecte la dynamique de l'investisse­ment et explique conjointement au progrès technique incorporé et à la présence de rendements d'échelle croissants l'émergence de sentiers de croissance cyclique.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 46
Langue Français

Extrait

Monsieur Richard Arena
Monsieur Alain Raybaut
Cycles et croissance : une approche néo-kaldorienne.
In: Revue économique. Volume 46, n°6, 1995. pp. 1433-1444.
Abstract
In this paper, an endogenous growth model which belongs to the tradition of Kalecki, Kaldor and Goodwin is developed. Such an
approach appears to be particularly fruitful in order to explore the impact on growth paths of financial constraints undergone by
the firms It that the ratio between capital and debt commitments affects the pace of investment and explains jointly with
increasing returns and embodied technical pro gress me emergence of endogenous cyclical growth paths.
Résumé
Dans cet article, nous développons un modèle de croissance qui s'inscrit dans la tradition de pensée initiée par Kalecki, Kaldor et
Goodwin. Cette approche se révèle particulièrement fructueuse pour analyser l'impact sur la stabilité des sentiers de croissance,
de l'existence de contraintes de financement. Il apparaît que le ratio entre les dettes et les fonds propres affecte la dynamique de
l'investisse-ment et explique conjointement au progrès technique incorporé et à la présence de rendements d'échelle croissants
l'émergence de sentiers de croissance cyclique.
Citer ce document / Cite this document :
Arena Richard, Raybaut Alain. Cycles et croissance : une approche néo-kaldorienne. In: Revue économique. Volume 46, n°6,
1995. pp. 1433-1444.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1995_num_46_6_409743Cycles et croissance
une approche néo-kaldorienne
Richard Arena
Alain Raybaut
Dans cet article, nous développons un modèle de croissance qui s'inscrit dans
la tradition de pensée initiée par Kalecki, Kaldor et Goodwin. Cette approche se
révèle particulièrement fructueuse pour analyser l'impact sur la stabilité des sent
iers de croissance, de l'existence de contraintes de financement. Il apparaît que
le ratio entre les dettes et les fonds propres affecte la dynamique de l'investiss
ement et explique conjointement au progrès technique incorporé et à la présence
de rendements d'échelle croissants l'émergence de sentiers de croissance
cyclique.
Classification JEL: E1 2, E32, O41
INTRODUCTION
Une des limites de la théorie traditionnelle de la croissance résidait dans sa
complète indépendance vis-à-vis de l'analyse des cycles d'affaires. On sait que,
pour cette approche, cycles et croissance renvoyaient à deux catégories analyti
ques disjointes. Alors que les cycles étaient appréhendés comme un phénomène
de pure courte période, engendrés par des désajustements temporaires sur les
marchés des biens ou du travail, la croissance s'expliquait par l'accumulation
du capital et le progrès technique dont le trend de long terme restait indépendant
des perturbations de court terme. Or la difficulté, plusieurs fois soulignée par
Pasinetti ou Kaldor, provenait de ce que les deux théories ne remplissaient pré
cisément pas cette condition d'indépendance logique.
H est indéniable que le renouveau, faisant suite à celui de la théorie des
cycles que connaît ces dernières années la théorie de la croissance, permet
aujourd'hui de reconsidérer cette conception peu satisfaisante de la dynamique
économique.
D'une part, on sait que le développement, à partir du début des années
quatre- vingt, de la théorie des cycles réels a permis d'esquisser, tant sur le ter
rain économétrique que formel, un premier rapprochement entre l'analyse des
cycles et de la croissance. D'autre part, contrairement aux approches tradition
nelles, les modèles de croissance endogène n'excluent pas, a priori, l'existence
* CNRS-LATAPSES/Université de Nice-Sophia Antipolis, 250, avenue Albert-
Einstein, 06500 Valbonne (France).
1433
Revue économique — N° 6, novembre 1995, p. 1433-1444. Revue économique
d'une interrelation entre croissance et cycles d'affaires. En particulier, la mise
en évidence d'équilibres multiples stables ou instables permet d'abandonner la
référence à un seul état régulier à taux constant au profit d'une dynamique beau
coup plus riche fondée sur la présence d'innovations, de rendements croissants
ou encore de mécanismes d'aprentissage. On sait que ces travaux empruntent
fortement par de nombreux aspects à la théorie kaldorienne (Lordon [1991],
Amable [1993]). Il apparaît donc intéressant de revenir, dans un premier temps,
à ce cadre d'analyse original, puis, dans un second temps, de tenter d'en cerner
les principales caractéristiques à partir d'un modèle illustratif .
Dans cette perspective, référons-nous à la théorie kaldorienne de la crois
sance. La position de Kaldor est alors double.
On sait que Kaldor [1957, 1961] établit une liaison fonctionnelle entre le
taux de croissance de la productivité du travail et le taux de variation du rapport
capital emploi.
Par ailleurs, l'auteur, dans ses derniers travaux, place au cœur de l'analyse du
mouvement économique le caractère croissant des rendements d'échelle, qui
constitue une caractéristique normale des économies industrielles (Kaldor
[1972, 1975 et 1985]). C'est dans cette perspective qu'il faut comprendre
l'acceptation et la popularisation par Kaldor dans ses Lectures de 1966, sous le
nom de « loi de Verdoorn-Kaldor », d'une liaison, à l'origine empirique dégagée
par Verdoorn, entre taux de variation de la productivité et taux de croissance.
Comme le souligne Vaglio [1990], l'idée selon laquelle la croissance des éco
nomies industrielles se caractérise par la présence d'économies d'échelle, de
mécanismes d'apprentissage par l'expérience, par l'endogénéïté du progrès
technique ou encore par l'importance conjointe des processus de spécialisation
et d'interdépendances entre les firmes, permet à la fois d'éclairer et de justifier
la référence à l'interprétation kaldorienne de la loi de Verdoorn. Une telle rela
tion positive s'explique en effet par l'existence conjointe d'économies d'échelle
statiques et dynamiques. Les économies d'échelle statiques renvoient à l'idée
selon laquelle un accroissement des volumes de production s'accompagne d'un
élargissement de la taille des marchés et intensifie la division du travail. Les
économies d'échelle dynamiques renvoient pour leur part aux effets de
l'apprentissage et du progrès technique induit. Dès lors, comme le note Kaldor,
« Une fois que l'on intègre les rendements croissants, les forces qui provoquent [le
mouvement] sont endogènes - elles sont engendrées à l'intérieur du système économiq
ue. Comme l'avait noté Young, en présence de rendements croissants, le changement
devient progressif et se développe en un processus cumulatif. » ([1972/1989], p. 383).
L'auteur n'a pas proposé, en raison semble-t-il de ses positions méthodologi
ques et de la complexité de sa vision du fonctionnement des économies de mar
ché, un cadre analytique suffisamment général qui concilie les deux
perspectives mentionnées ci-dessus (Thirlwall [1983] ; Targetti [1988]). Toutef
ois, plusieurs tentatives de rapprochement ont vu le jour ces dernières années.
Ces travaux permettent d'envisager la construction d'une fonction de progrès
technique élargie à la prise en compte de la loi de Verdoorn, directement inté-
grable dans des modèles de croissance d'inspiration kaldorienne (Dixon et Thir
lwall [1975] ; R.Boyer et P.Petit [1980, 1989] ; McCombie [1982] ; Dosi
[1982] ; Vaglio [1988] ; Vespagen [1990]).
1434 Richard Arena, Alain Raybaut
Toutefois, cette littérature néo-kaldorienne sur la croissance présente deux
limites principales.
En premier lieu, la dynamique transitoire, c'est-à-dire la question de la stabil
ité des sentiers de croissance n'est que très rarement analysée dans ces travaux
(Verpagen [1990], Caminati [1991]). Or il apparaît, sur la base des remarques de
Kaldor [1972], que la mise en avant du rôle dominant des rendements croissants
dans la dynamique des économies industrielles passe par l'abandon d'une
modélisation du mouvement économique en termes de régimes réguliers et sta
bles au profit d'une croissance fluctuante. Comme le souligne Goodwin [1987],
les économies n'évoluent jamais en croissance r

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