D Alembert « traduit » Chambers. Les articles de mécanique de la Cyclopædia à l Encyclopédie - article ; n°1 ; vol.21, pg 75-90
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D'Alembert « traduit » Chambers. Les articles de mécanique de la Cyclopædia à l'Encyclopédie - article ; n°1 ; vol.21, pg 75-90

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Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie - Année 1996 - Volume 21 - Numéro 1 - Pages 75-90
Paolo Quintili : D'Alembert « traduit Chambers » : de la Cyclopædia à l'Encyclopédie.
Les articles de mécanique que d'Alembert a signé (O), dans le Dictionnaire raisonne sont, pour la plupart, des traductions de la Cyclopœdia (Londres, 1728), la grande œuvre de Chambers. Le mathématicien français les a laissés, dans certains cas, presque inchangés. En d'autres cas, plusieurs mots ont connu des modifications importantes. Les nombreuses adjonctions ou les omissions de D'Alembert témoignent ainsi du travail de vulgarisation et de synthèse qu'il a fait a partir du texte de Chambers, en l'intégrant aux nouvelles conquêtes, issues de sa propre recherche mathématique. Au cœur de 1'article Méchanique (mathématique), (Enc. X,1765), dans la troisième section (les deux premières sont de Chambers), nous retrouvons les traces de l'énoncé du Traité de Dynamique (1743) : le principe des vitesses virtuelles. Quel sera le sens philosophique de cette découverte, qui ouvre la voie, a la fin du XVIIIe siècle, à l'établissement du grandiose édifice de la mécanique analytique par Lagrange ? Cette étude porte sur les notions centrales de « métaphysique du calcul » et de « principe métaphysique » de la mécanique, dans la philosophie de D'Alembert autour des années 1751-59.
Paolo Quintili : D'Alembert 'translates Chambers' : from the Cyclopædia to the Encyclopédie.
The articles on mechanics which D'Alembert signed '(O)' in the Dictionnaire raisonné are mostly translations from Chambers's great Cyclopœdia (London, 1726). In certain cases he left the original articles almost unchanged, while in others, several words underwent important modifications. D'Alembert's numerous additions or omissions also indicate the way he popularised and synthesised Chambers's text, while adding new discoveries resulting from his own mathematical research. At the heart of his article méchanique (mathématique) (vol.X, 1765), in the third section (the first two are by Chambers), we find traces of the main principle of his Traité de dynamique (1743), the principle of virtual speeds. In order to understand the philosophical importance of this discovery which opened the way to the construction, at the end of the 18th Century, of Lagrange's magnificent edifice of analytical mechanics, this study examines the notions of the 'metaphysics of calculation' and of the 'metaphysical principle' of mechanics in D'Alembert's philosophy around 1751-59.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1996
Nombre de lectures 56
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Paolo Quintili
D'Alembert « traduit » Chambers. Les articles de mécanique de
la Cyclopædia à l'Encyclopédie
In: Recherches sur Diderot et sur l'Encyclopédie, numéro 21, 1996. pp. 75-90.
Citer ce document / Cite this document :
Quintili Paolo. D'Alembert « traduit » Chambers. Les articles de mécanique de la Cyclopædia à l'Encyclopédie. In: Recherches
sur Diderot et sur l'Encyclopédie, numéro 21, 1996. pp. 75-90.
doi : 10.3406/rde.1996.1347
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rde_0769-0886_1996_num_21_1_1347Résumé
Paolo Quintili : D'Alembert « traduit Chambers » : de la Cyclopædia à l'Encyclopédie.
Les articles de mécanique que d'Alembert a signé (O), dans le Dictionnaire raisonne sont, pour la
plupart, des traductions de la Cyclopœdia (Londres, 1728), la grande œuvre de Chambers. Le
mathématicien français les a laissés, dans certains cas, presque inchangés. En d'autres cas, plusieurs
mots ont connu des modifications importantes. Les nombreuses adjonctions ou les omissions de
D'Alembert témoignent ainsi du travail de vulgarisation et de synthèse qu'il a fait a partir du texte de
Chambers, en l'intégrant aux nouvelles conquêtes, issues de sa propre recherche mathématique. Au
cœur de 1'article Méchanique (mathématique), (Enc. X,1765), dans la troisième section (les deux
premières sont de Chambers), nous retrouvons les traces de l'énoncé du Traité de Dynamique (1743) :
le principe des vitesses virtuelles. Quel sera le sens philosophique de cette découverte, qui ouvre la
voie, a la fin du XVIIIe siècle, à l'établissement du grandiose édifice de la mécanique analytique par
Lagrange ? Cette étude porte sur les notions centrales de « métaphysique du calcul » et de « principe
métaphysique » de la mécanique, dans la philosophie de D'Alembert autour des années 1751-59.
Abstract
Paolo Quintili : D'Alembert 'translates Chambers' : from the Cyclopædia to the Encyclopédie.
The articles on mechanics which D'Alembert signed '(O)' in the Dictionnaire raisonné are mostly
translations from Chambers's great Cyclopœdia (London, 1726). In certain cases he left the original
articles almost unchanged, while in others, several words underwent important modifications.
D'Alembert's numerous additions or omissions also indicate the way he popularised and synthesised
Chambers's text, while adding new discoveries resulting from his own mathematical research. At the
heart of his article méchanique (mathématique) (vol.X, 1765), in the third section (the first two are by
Chambers), we find traces of the main principle of his Traité de dynamique (1743), the principle of
virtual speeds. In order to understand the philosophical importance of this discovery which opened the
way to the construction, at the end of the 18th Century, of Lagrange's magnificent edifice of analytical
mechanics, this study examines the notions of the 'metaphysics of calculation' and of the 'metaphysical
principle' of mechanics in D'Alembert's philosophy around 1751-59.Paolo QUINTILI
D'Alembert «traduit» Chambers
Les articles de mécanique,
de la Cyclopœdia à Y Encyclopédie
ÉTUDES 1. Originalité de la contribution de d'Alembert: l'état des
Les études de John Lough (1968), (1973) et (1980) sur la contribution
de D'Alembert à Y Encyclopédie et sur les rapports entre celle-ci et la
Cyclopœdia de Chambers ont donné aux chercheurs une base d'information
indispensable pour aborder la question de l'originalité dépensée propre de
l'auteur de beaucoup d'articles sur les sciences physiques et mathémat
iques, signés (O)1.
Il faut aussi relever le jugement de Lough, sous un double aspect.
Premièrement : ni Diderot, ni D'Alembert ne considéraient « avec dégoût»
tous les articles traduits du Dictionnaire de Chambers, comme étant théo
riquement insuffisantes; et ils ont laissé une bonne partie de ces articles
presque inchangés, ou avec des modifications insignifiantes. C'est, par
exemple, le cas du mot Nature et enchaînement, qui avant le (O) est pré
cédé par la signature «Chambers », comme tant d'autres articles.
D'Alembert, ne l'oublions pas, disposait des traductions qui lui avaient été
données par G. Sellius et Gua de Malves, ainsi que des contributions de
Formey, qui avait entrepris son travail pour Y Encyclopédie déjà à partir de
17472.
Deuxièmement, cette contribution scientifique de D'Alembert, — en
donnant compte du rapport aux sources — a été remarquable mais inégale.
Il faut considérer à part les sept premiers volumes qui portent le nom de
D'Alembert sur la page de titre, publiés entre 1751 et 1757, et les dix der-
1. V. John Lough (1968), pp. 232-233 ; et (1973), pp. 121-125.
2. V. David J. Adams, Formey continuateur de l'Encyclopédie, dans RDE, 13, octobre
1992, pp. 117-129; et Wilson, pp. 108-109.
Recherches sur Diderot et sur V Encyclopédie, 21, octobre 1996 76 PAOLO QUINTILI
niers volumes, donnés au public après sa démission, en 1758-59. Le
nombre des articles contenus dans les premiers sept volumes est double par
rapport aux dix derniers. Le contenu même — déjà Lough l'a remarqué —
n'est plus ainsi original3.
Or, il y a encore deux questions à poser, après le travail de Lough4.
1° : les traductions dont D'Alembert disposait sont-elles toutes de la
main des traducteurs précédents, nommés ci-dessus ? Ou bien D'Alembert
a-t-il traduit lui-même quelques articles? Nous ne saurons pas répondre
avec sûreté à cette question, car nous savons seulement que les encyclopéd
istes disposaient des «rouleaux de papier» des traductions faites par
Gottfried Sellius, rien de plus. On ne sait pas combien d'articles Sellius
avait déjà traduits au moment où Diderot et D'Alembert prennent la relève
de l'abbé Gua de Malves, en 1747-48. Au contraire, on peut suivre le tra
vail de « traduction » conceptuelle que D'Alembert a fait sur les textes dont
il disposait déjà.
2° : le manque d'originalité, plus visible dans les derniers dix
volumes, présente-t-il quelques exceptions ? Le travail de Lough se borne à
une classification des articles signés (O), mais n'analyse pas dans les
détails le contenu de chaque article en le rapprochant de la source, la
Cyclopœdia de Chambers5.
Dans ma récente édition italienne des articles mécanique de
Y Encyclopédie, j'ai essayé de mesurer en quoi consiste effectivement la
contribution originale de D'Alembert par rapport à Chambers6, même dans
l'enchaînement des renvois, insérés dans le texte principal7. Pour ne pas
attribuer, donc, à D'Alembert encyclopédiste des propos qui ne sont pas à
lui, voyons, d'abord, la description de ce texte. L'article méchanique est
l'un des plus riches parmi les articles de physique ; compte 49 renvois, est
divisé en trois parties : les deux premières, Méchanique (Ord. encycl) et
«adj.», sont une traduction augmentée et enrichie de l'article homonyme
de Chambers.
La troisième partie seule: Méchanique (Mathém.) est entièrement
3. Lough (1968), p. 249.
4. Ibid, p. 251. Lough conclut : « On the other hand a glance at the list of D'AIemebrt
contributions to the Encyclopédie will suffice to show that Diderot put far more of himself
into the work than did his colleague. Important and interesting as often they are,
D'Alembert 's articles can scarcely compare with what Diderot gave to the work both as
contributor and as an editor».
5. Voir Lough (1980), p. 221 : « So far no one has had the patience to make a detailed
study of the exact relationship between the text of Diderot's Encyclopédie and the work of
Ephraim Chambers. This would no doubt require several years of arduous toil devoted to
comparing the two works article by article». Cf. infra, note 7 et Annexe [à paraître].
6. L'édition de la Cyclopaedia, que je cite dans ma traduction française, est la ci
nquième, publiée à Dublin, 2 vol., 1742. Pour une confrontation entre le texte anglais et la
version française des articles de mécanique dans V Encyclopédie, voix Annexe.
7. Cf. Diderot-D'Alembert-Marmontel-Quesnay-Deleyre, Arti, scienze e lavoro
nell'età dell'Illuminismo. La filosofia dell 'Encyclopédie, Roma, A. Pellicani, 1995,
Première Partie : « Le Arti e la téchne », pp. 135-300. ' ALEMBERT « TRADU

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