De l origine des Turcs et en particulier des Osmanlis - article ; n°3 ; vol.6, pg 158-168
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1915 - Volume 6 - Numéro 3 - Pages 158-168
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1915
Nombre de lectures 48
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Dr Adolphe Bloch
De l'origine des Turcs et en particulier des Osmanlis
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, VI° Série, tome 6 fascicule 3, 1915. pp. 158-168.
Citer ce document / Cite this document :
Bloch Adolphe. De l'origine des Turcs et en particulier des Osmanlis. In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de
Paris, VI° Série, tome 6 fascicule 3, 1915. pp. 158-168.
doi : 10.3406/bmsap.1915.8733
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1915_num_6_3_87331er juillet 1915 158
1121e SÉANCE. — l«r Juillet 1915.
Présidence de M. Guyer.
M. le Secrétaire général annonce le décès de M. Johannes Reinhold
Aspelin, membre correspondant.
Communications.
M. Manouvrier expose qu'il a reçu de M. l'Abbé Labrie une lettre rela
tive à une nouvelle fouille dans la caverne de Fontarnaud avec un petit lot
de fragments d'os humains. Mais ces débris sont si menus que l'examen de
chacun d'eux n'a pu révéler aucun fait intéressant. Il espère que M. Labrie
continuera cette importante exploration.
Discussion. — MM. M. Baudouin et Manouvrier.
DE L'ORIGINE DES TURCS ET EN PARTICULIER DES OSMAN LIS.
Par le Dr Adolphe Bloch.
Les Turcs Osmanlis sont les sujets du sultan, parlant et pratiquant la
religion musulmane, qui tiennent ce nom du fondateur de leur empire,
Osman (1304) ; mais ce ne sont pas là les seuls représentants de la race
turque, si l'on peut appeler de ce nom un ensemble de peuples d'origine répandus en Asie, en Europe et en Afrique, mais n'ayant pas les
mêmes caractères anthropologiques. Il existe, en effet, deux types de
Turcs bien distincts : un type jaune et un type blanc, qui diffèrent non
seulement par la couleur de la peau, mais encore par d'autres caractères ;
ainsi entre un Osmanli et un Kara-Kirghiz du Turkestan russe, la diff
érence est tellement grande que l'on pourrait douter de leur parenté qui
cependant est réelle, en dehors de toute espèce de mélange, ainsi que nous
nous proposons de le démontrer.
Les recherches des philologues sur l'origine de la langue turque ont
établi que le turc appartient au groupe des langues ouralo-altaïques, com
prenant de l'est à l'ouest le tongouze ou mandchou, le mongol, le turc
proprement dit et le finnois.
Au reste voici la répartition des principales tribus turques, d'après
Ilousselet '.
1 Vivien de Saint-Martin et Rousselet —Nouveau Diet, de gèogr., Paris, 1894,
T. 6. Article Turc, A BLOCH. — DE L'ORIGINE DES TURCS ET EN PARTICULIER DES OSMANLIS 159
Iacoutes.
Altaïens ou Turco-Iénisseiens. Groupe oriental
Tatars de Sibérie.
Turcs de la Chine.
Kirghiz.
Euzbegs. Groupe central Tatars de Russie.
Baschkirs.
/ du Turkestan russe.
du afghan, Turkomans. de la .Perse (Iliat).
de la Turquie.
Tatars du Daghestan. Groupe occidental Tatars du Caucase. de Kabarda.
Tcherkesso-Tatars.
Turco-Iraniens. Aderbaïdjani.
Turcs Osmanlis. Turcs méditerranéens. Tauridiens.
On voit que les Turcs sont répandus sur un immense espace, mais s'ils
ne se ressemblent pas tous au point de vue physique, ils présentent cette
particularité que leurs idiomes sont tous formés, paraît-il, de mots
presque identiques, malgré la distance qui sépare les différentes peu
plades et malgré le contact des diverses nations au milieu desquelles ils
vivent.
Peut-on retrouver le type primitif des Turcs dans cette multitude de
peuples si différents au point de vue physique et social ?
Est-ce tout au nord de l'Asie, sur les bords de la mer Glaciale, chez les
Iacoutes, ou plus au sud dans une autre partie de ce continent?
Les Iacoutes, d'après leurs traditions, ne sont que des Turcs venus du
sud, et s'ils présentaient originellement le type turc primitif ils ont pu se
modifier en passant dans le pays qu'ils occupent actuellement. Il en est
de môme des autres Turcs ; ils ont également pu se modifier en s'avan-
çant vers l'Occident et en passant de la vie nomade à la vie sédentaire,
et ce que nous voulons démontrer c'est que les premiers Turcs étaient
une variété de la race jaune asiatique, qui ensuite a évolué pour acquér
ir d'autres caractères anthropologiques.
Nous devons donc faire voir comment cette évolution s'est opérée ;
pour cela il faut d'abord faire connaître le pays qu'ils occupaient primi
tivement et d'où ils sont partis pour se répandre en Asie et en Europe.
C'est par les historiens et les géographes chinois, à partir de l'an 209
avant J.-G , et par les orientalistes de Guignes, Klaproth, Abel Rémusat,
Stanislas Julien, etc., qui ont traduit les auteurs chinois, que l'on est
renseigné sur le nom et l'habitat des anciens Turcs et de leurs ancêtres 1.
* Voici aussi à ce sujet l'Atlas de géographie historique de F. Schrader. Paris 1896.
Le monde mongol par Cahun. lor JUILLET 1915 160
Ceux-ci étaient appelés Hiong-nou par les Chinois, et ils étaient établis
dans une vaste contrée située entre le nord de la Chine (nord du fleuve
Hoang-noJ et le mont Altaï, contrée qui comprend la Mongolie, actuelle.
Ces Hiong-nou parlaient le turc, à en juger d'après les mots de leur
langue qui ont été conservés. Les Hiong-nou que les Chinois appelaient
des barbares (young) formaient un empire très ancien, célèbre dans la
Haute-Asie, mais ces barbares faisaient de fréquentes incursions sur le
territoire de la Chine, ce qui obligea les Chinois à construire, vers
l'an 214 avant l'ère vulgaire, la grande Muraille, longue de 600 lieues,
qui marque exactement la limite méridionale du pays que les Hiong-nou
occupaient à l'époque.
Une tribu de ces Hiong-nou, qui se nommait A-sse-na forma une horde
à part, mais dans la suite elle fut battue par l'empereur Tlaï-wou, de la
dynastie des Weï postérieurs (424-451 après J.-G.) Cinq cents familles
d'A-sse-na s'enfuirent chez un peuple voisin appelé Jou-jou, et demeur
èrent de génération en génération sur les monts Kin-Chan (les monts
Altaï). Les A-sse-na travaillèrent à la fabrication d'instruments enfer. Un
des monts Kin-Chan avait, paraît-il, la forme d'un casque, et comme ils
appelaient casque TouKiou ils prirent de là leur nom1.
Après la fondation de l'empire turc au commencement du ive siècle
l'ancien nom de Hiong-nou tomba en désuétude et ne tarda pas à dis
paraître.
C'est également au vie siècle que les Grecs employèrent le nom de
Toùpxot, mais il faut faire remarquer que le nom de Turcœ se trouve
déjà signalé dans Pline au i*r siècle avant J.-C. Il existait aussi, dans la
seconde moitié du iv9 siècle de l'ère vulgaire, un cosmographe appelé
Ethicus qui fit mention des Turcs sous le nom de Turchi *.
Quoi qu'il en soit les Tou-Kiou étaient, d'après les annales chinoises,
une race particulière des Hiong-nou. Ils laissaient flotter leurs cheveux et
ils jetaient à gauche le pan de leur vêtement, c'est-à-dire qu'ils le bou
tonnaient de droite à gauche, tandis que les Chinois le jetaient à droite,
c'est-à-dire qu'ils le boutonnaient de gauche à droite. L'usage contraire
était considéré par les Chinois comme le signe auquel on reconnaissait
qu'une nation n'est pas civilisée.
Les Tou-Kiou habitaient sous des tentes de feutre ; ils se transpor
taient d'un lieu à un autre suivant qu'ils y trouvaient de l'eau et des
herbes. Leur principale occupation était l'élevage des troupeaux et la
chasse 3.
Lorsque la tribu des A-sse-na prit le nom de Tou-Kiou leur prince
échangea son titre contre celui de Kha-han (Khan) synonyme de chen-yu
(large, grand), nom que portaient les princes Hiong-nou.
1 Julien (>tanislas). — Documents historiques sur les Tou-Kiou (Turcs). Journal
asiatique, 1864, 6* série, T 3 et 4.
ï d'Avezac — Mémoire lu à l'AcaJ. des inscriptions et belles-lettres. Paris, 1852.
3 Julien. — Loc. cit. A. BLOCH. — DE l'oRIGINK DES TURCS ET EN PARTICULIER DES OSMANLIS 461
La puissance des premiers Turcs fut fondée en 532, et dès la fin du
vi* siècle ils s'étaient divisés en deux Khanats distincts, celui des Turcs
occidentaux et celui des Turcs orientaux dont la résidence était sur les
bords de l'Orkhon (Mongolie).
Pendant près de deux siècles les Turcs furent maîtres de toute l'Asie
depuis la mer Caspienne jusqu'à l'Oc&

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