De l usage de la notion d identité en géographie. Réflexions à partir d exemples sud-africains // The notion of identity in geography, a reflection through South African exemples  - article ; n°638 ; vol.113, pg 469-488
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De l'usage de la notion d'identité en géographie. Réflexions à partir d'exemples sud-africains // The notion of identity in geography, a reflection through South African exemples - article ; n°638 ; vol.113, pg 469-488

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Annales de Géographie - Année 2004 - Volume 113 - Numéro 638 - Pages 469-488
This paper argues that a geographical approach to societies has to refer to the
notion of identity. The demonstration is exemplified by case-studies in urban South Africa. There are three thematic entries. First, it is necessary to use the notion of identity to understand the way the political agency construct spatial identities - territories - by manipulating space; example of this processus is the construction of the townships during the apartheid era. Second, when using life stories it is necessary to analyse the processes involved in the construction of the individual identities, whose complexity is greater that any political construction. Third, the paper focuses on place identity in Johannesburg. The central idea is that space and its inhabitants interact, refering to the past to produce a common identity.
L'article s'attache à démontrer pourquoi la notion d'identité est nécessaire à la
géographie à travers quelques exemples pris en Afrique du Sud, essentiellement dans le domaine urbain. Cette démonstration se déroule en trois temps. Premièrement la manière dont les acteurs politiques manipulent les identités pour tenter de produire des territoires est décrite. L'exemple utilisé est celui des townships dans les villes de l'apartheid. Deuxièmement est ébauchée une analyse de la façon dont les identités individuelles se construisent dans une complexité qui va au-delà de la production politique de territoires identitaires. Troisièmement c'est l'identité des lieux qui est examinée, à travers le cas de Johannesburg. Il s'agit de montrer finalement comment les identités des lieux et de ceux qui les habitent convergent dans la référence au passé.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 38
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

M. Philippe Gervais-Lambony
De l'usage de la notion d'identité en géographie. Réflexions à
partir d'exemples sud-africains // The notion of identity in
geography, a reflection through South African exemples
In: Annales de Géographie. 2004, t. 113, n°638-639. pp. 469-488.
Abstract
This paper argues that a geographical approach to societies has to refer to the
notion of identity. The demonstration is exemplified by case-studies in urban South Africa. There are three thematic entries. First,
it is necessary to use the notion of identity to understand the way the political agency construct spatial identities - "territories" - by
manipulating space; example of this processus is the construction of the townships during the apartheid era. Second, when using
life stories it is necessary to analyse the processes involved in the construction of the "individual" identities, whose complexity is
greater that any political construction. Third, the paper focuses on place identity in Johannesburg. The central idea is that space
and its inhabitants interact, refering to the past to produce a common identity.
Résumé
L'article s'attache à démontrer pourquoi la notion d'identité est nécessaire à la
géographie à travers quelques exemples pris en Afrique du Sud, essentiellement dans le domaine urbain. Cette démonstration
se déroule en trois temps. Premièrement la manière dont les acteurs politiques manipulent les identités pour tenter de produire
des territoires est décrite. L'exemple utilisé est celui des townships dans les villes de l'apartheid. Deuxièmement est ébauchée
une analyse de la façon dont les identités individuelles se construisent dans une complexité qui va au-delà de la production
politique de territoires identitaires. Troisièmement c'est l'identité des lieux qui est examinée, à travers le cas de Johannesburg. Il
s'agit de montrer finalement comment les identités des lieux et de ceux qui les habitent convergent dans la référence au passé.
Citer ce document / Cite this document :
Gervais-Lambony Philippe. De l'usage de la notion d'identité en géographie. Réflexions à partir d'exemples sud-africains // The
notion of identity in geography, a reflection through South African exemples . In: Annales de Géographie. 2004, t. 113, n°638-
639. pp. 469-488.
doi : 10.3406/geo.2004.21634
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_2004_num_113_638_21634l'usage de la notion d'identité De
en géographie. Réflexions à partir
d'exemples sud-africains
a The reflection notion of through identity South in geography, African exemples
Philippe Gervais-Lambony
Laboratoire Géotropiques (université de Paris X-Nanterre),
Institut Universitaire de France, UMR Temps (ENS/IRD)
Résumé L'article s'attache à démontrer pourquoi la notion d'identité est nécessaire à la
géographie à travers quelques exemples pris en Afrique du Sud, essentiellement
dans le domaine urbain. Cette démonstration se déroule en trois temps.
Premièrement la manière dont les acteurs politiques manipulent les identités
pour tenter de produire des territoires est décrite. L'exemple utilisé est celui des
townships dans les villes de l'apartheid. Deuxièmement est ébauchée une analy
se de la façon dont les identités individuelles se construisent dans une complexit
é qui va au-delà de la production politique de territoires identitaires.
Troisièmement c'est l'identité des lieux qui est examinée, à travers le cas de J
ohannesburg. Il s'agit de montrer finalement comment les identités des lieux et de
ceux qui les habitent convergent dans la référence au passé.
Abstract This paper argues that a geographical approach to societies has to refer to the
notion of identity. The demonstration is exemplified by case-studies in urban
South Africa. There are three thematic entries. First, it is necessary to use the no
tion of identity to understand the way the political agency construct spatial ident
ities "territories" by manipulating space; example of this processus is the
construction of the townships during the apartheid era. Second, when using life
stories it is necessary to analyse the processes involved in the construction of the
"individual" identities, whose complexity is greater that any political construct
ion. Third, the paper focuses on place identity in Johannesburg. The central
idea is that space and its inhabitants interact, refering to the past to produce a
common identity.
Mots-clés Afrique du Sud, identité, individu, temps, lieu, territoire, ville, Johannesburg,
Witwatersrand.
Key-words South Africa, identity, individuality, time, territory, place, city,
La géographie a-t-elle besoin de la notion d'identité? Ou bien celle-ci
doit-elle être laissée aux études psychologiques, éventuellement anthropo
logiques ou sociologiques? Que la question puisse surprendre dans le cadre
de ce numéro n'empêche pas qu'elle doive être posée. En effet, même à
supposer que l'on s'entende sur une définition de l'identité, on peut être
Ann. Géo., n° 638-639, 2004, pages 469-488, © Armand Colin Philippe Gervais-Lambony Annales de Géographie, n° 638-639 2004 470
conduit à renoncer à l'usage de ce vocable pour deux raisons. La première
est d'ordre général: utiliser la notion d'identité peut créer un malentendu,
c'est-à-dire laisser penser que l'on affirme que des identités existent en soi.
La deuxième est spécifique à la discipline «géographie»: dans quelle mesure
pouvons-nous affirmer qu'il y a de la spatialité dans l'identité, et par là que
le géographe est concerné par la notion?
Pour écarter d'abord le risque de malentendu général, posons quelques
pierres d'une définition. L'identité est un construit social. Elle correspond
non pas à une réalité donnée mais à un discours qui propose un «ordre des
choses» en ré-écrivant (ou en écrivant) l'histoire, l'espace, la culture. C'est
un récit «dont la fonction est de rendre normal, logique, nécessaire, inévitable
le sentiment d'appartenir, avec une forte intensité, à un groupe» (Martin,
1994, p. 23). Les locuteurs du discours identitaire ne sont pas identifiables
de façon précise, sauf dans certains cas particuliers et conjoncturels, le di
scours identitaire n'est pas émis par un seul acteur, il est présent, diffus,
dans toute société, porté par le politique, le religieux, le scientifique...
éventuellement de façon concurrente. La fonction de ce récit est donc celle
d'un mythe auquel les individus adhèrent ou pas, ou bien adhèrent à certains
moments de leur vie (ou de leur journée, selon l'échelle de temps à laquelle
on se réfère). Cette adhésion est un choix fondé souvent sur l'intérêt, choix
sur lequel on peut sans cesse revenir. Chaque individu, en outre, appartient
à différentes «communautés» identitaires, mais affirme l'une ou l'autre de
ses appartenances selon le moment. Ainsi il «s'identifie», c'est-à-dire affirme
ce qu'il est mais aussi ce qu'il n'est pas: l'identité avec les uns est aussi la
différence d'avec les autres. C'est d'ailleurs pourquoi traiter de l'identité
pose un problème conceptuel de fond, celui de l'individuel et du collectif.
De quoi parle-t-on en effet? Du sentiment individuel de ce que l'on est,
ou du rattachement à un groupe auquel on est lié par une «identité» com
mune? Et peut-on distinguer l'un de l'autre?
Ceci étant posé, reste pour le géographe à affirmer (ou infirmer) la
dimension spatiale des identités. Ce qui est clair c'est que les discours ident
itaires comprennent très souvent, sinon toujours, une dimension spatiale.
Si l'identité est un discours qui permet de croire le monde ordonné, elle
consiste en une écriture du passé (du temps) et de l'espace (et en cela, elle
propose du territoire). Dans ce cas l'identité est une géographie: une expli
cation de l'organisation de l'espace. Mais à l'inverse, est-ce que vivre quelque
part fait une identité? C'est-à-dire peut-on parler «d'identité de localité»
(Lévy, 1999), «déterminée» par le lieu de vie? Enfin, dans quelle mesure
les lieux eux-mêmes ont-ils une identité? Et ce troisième point relève d'un
registre di

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