De la psychopharmacologie à la psychopharmaco-génétique - article ; n°2 ; vol.74, pg 507-531
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Description

L'année psychologique - Année 1974 - Volume 74 - Numéro 2 - Pages 507-531
25 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 10
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

R. Dantzer
De la psychopharmacologie à la psychopharmaco-génétique
In: L'année psychologique. 1974 vol. 74, n°2. pp. 507-531.
Citer ce document / Cite this document :
Dantzer R. De la psychopharmacologie à la psychopharmaco-génétique. In: L'année psychologique. 1974 vol. 74, n°2. pp. 507-
531.
doi : 10.3406/psy.1974.28062
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1974_num_74_2_28062Année psychol.
1974, 74,507-532
REVUES CRITIQUES
DE LA PSYCHOPHARMACOLOGIE
À LA PSYCHOPHARMACOGÉNÉTIQUE
Déterminants des effets des drogues sur le comportement,
rôle des facteurs génétiques
par Robert Dantzer
Institut national de la Recherche agronomique1
Station de Pharmacologie-Toxicologie
Les différences interindividuelles ont toujours constitué un facteur
important de variabilité en biologie, et leur étude systématique a
contribué souvent à éclaircir les mécanismes d'action. Dans le domaine
de la pharmacologie du comportement, le désir d'agir de façon contrôlée
sur cette source de variation a été à l'origine d'une discipline nouvelle,
la psychopharmacogéné tique.
L'analyse des effets d'une drogue sur le comportement chez les
animaux, différant par un ou des facteurs génétiques, représente le
but habituellement poursuivi dans les travaux de psychopharmaco-
génétique, que cette analyse se limite au ou qu'elle
prenne également en compte la nature des différences neurochimiques
entre souches.
Le psychopharmacogénéticien se trouve ainsi placé au point de
rencontre de trois disciplines : l'étude du comportement, la psycho
pharmacologie et la génétique. Il doit donc en manier les méthodes et
les concepts, tout en gardant à l'esprit leurs contraintes.
Plutôt que de passer en revue de façon systématique les travaux
réalisés dans ce domaine, nous avons préféré mettre en évidence et
illustrer les principales difficultés que peut rencontrer l'expérimentateur
sur le plan méthodologique, en limitant de façon volontaire notre exposé
1. 180, chemin de Tournefeuille, 31300 Toulouse. 508 REVUES CRITIQUES
à l'action des drogues sur le comportement, sans envisager l'aspect
neurochimique qui introduirait une dimension supplémentaire. Nous
serons ainsi conduits à évoquer successivement les tests de comporte
ment, les substances psychotropes et la mesure de leurs effets sur le
comportement, et enfin l'intervention des facteurs génétiques.
I. — LES TESTS DE COMPORTEMENT
Dans un test de comportement, l'expérimentateur se propose, en
général, de mesurer certains paramètres de la réponse de l'animal,
face à une situation expérimentale donnée. Celle-ci délimite de façon
étroite le cadre d'études possibles. Prenons le cas de la réponse condi
tionnée d'évitement qui constitue l'outil de prédilection de nombreux
psychopharmacologues et psychopharmacogénéticiens. Elle est le plus
souvent pratiquée dans un dispositif type boîte à deux compartiments,
ou shuttle-box ; un son — le stimulus conditionnel (SC) — signale à
l'animal (un rat ou une souris) l'arrivée d'un choc électrique — le stimulus
inconditionnel (SI) — auquel il peut mettre fin en passant d'un compar
timent dans l'autre (réponse de fuite), ou dont il peut empêcher l'appari
tion en traversant dans l'intervalle SC-SI (réponse d'évitement). La
présentation du couple SC-SI constitue un essai. Les essais, espacés
d'un intervalle convenable, sont regroupés en séances habituellement
quotidiennes (procédure dite « à essais distincts »). Au fur et à mesure
de la répétition des essais, les réponses de fuite vont faire progressiv
ement place aux réponses d'évitement, jusqu'à ce que l'animal évite de
façon systématique un certain pourcentage de chocs, de l'ordre de 70 %
après 3 à 4 séances de 30 essais par exemple. Il s'agit là d'un cond
itionnement faisant intervenir comme réponse (c'est-à-dire l'unité de
comportement que l'expérimentateur a choisi de renforcer) le passage
d'un compartiment à l'autre, et, comme renforcement, un renforcement
négatif (le choc électrique) puisqu'il augmente la probabilité d'émission
d'une réponse destinée à y mettre fin ou à empêcher son apparition.
La théorie des deux facteurs ou théorie de Mowrer-Miller, rend compte
de l'apprentissage de la façon suivante :
1. Par son couplage avec le SI, le SC acquiert des propriétés aver-
sives, et devient capable d'évoquer des phénomènes végétatifs et
moteurs rassemblés sous la dénomination de « peur conditionnée ».
Le processus responsable de ce transfert au SC des propriétés du SI,
serait un processus de conditionnement classique, obéissant à la loi de
contiguïté.
2. La réponse instrumentale qui provoque la cessation du SC, met
aussi fin à la « peur » qui lui est conditionnée, et se trouve ainsi renforcée
selon la loi de l'effet.
D'autres versions de ce test peuvent être envisagées : celle que nous R. DANTZER 509
avons décrite est une version bilatérale, puisque les deux compartiments
ont la même valeur pour l'animal : il peut recevoir le choc électrique, ou
se réfugier dans n'importe lequel des compartiments. Dans la version
unilatérale, par contre, l'expérimentateur établit une distinction entre
les deux compartiments, en reprenant l'animal à la fin de l'essai, et en
le replaçant dans un des compartiments, toujours le même (le compar
timent de départ), de sorte qu'il existe de façon non ambiguë, un « choc » et un compartiment « non-choc ». Dans ces deux versions,
l'animal évite le choc par un mouvement actif : il s'agit donc de tests
d'évitement actif. On peut également utiliser des tests dans lesquels
l'expérimentateur renforce de façon systématique l'absence de réponse
de traversée, en les punissant si elles viennent à se produire (et pour
mieux les punir, il favorisera leur apparition en plaçant l'animal par
exemple dans un grand compartiment éclairé, avec en face de lui une
enceinte plus petite et obscure où il aura tendance à se réfugier, et où
il recevra un choc électrique). Dans ce cas, l'animal s'arrêtera très vite
de traverser, et on aura affaire à un évitement passif.
Tous ces tests utilisent des procédures à essais distincts. Le passage
à une procédure continue, dans laquelle l'animal fixe lui-même le dérou
lement de la séance (dans la limite de sa durée cependant), peut être
réalisé en présentant dans la boîte à deux compartiments, des chocs
électriques à intervalle régulier (intervalle choc-choc) ; si l'animal vient
à répondre dans l'intervalle, il retarde l'arrivée du prochain choc d'une
durée fixe appelée intervalle réponse-choc. Ainsi, si l'intervalle choc-choc
est de 30 s et l'intervalle réponse-choc de 20 s, cela signifie que l'animal
va recevoir un choc toutes les 30 s, sauf s'il passe d'un compartiment
dans l'autre ; cette réponse interrompt l'intervalle choc-choc en cours
et le choc suivant ne sera présenté que 20 s plus tard. Réalisé dans une
boîte de Skinner, avec comme réponse l'appui sur un levier, ce test
porte le nom d'épreuve d'évitement de Sidman (Sidman, 1953).
Nous verrons par la suite que ces différentes variantes d'un même
comportement ne sont pas sensibles de la même façon aux effets d'une
variable indépendante comme une drogue, et ce d'autant plus que les
variables envisagées ne sont pas nécessairement les mêmes d'un test
à l'autre : le nombre de chocs reçus constitue en règle générale la variable
jugée la plus intéressante ; dans l'évitement actif à essais distincts,
cette mesure pourrait suffire puisque le nombre d'essais et donc de
chocs possibles est fixé par l'expérimentateur ; les réponses de traversée
dans l'intervalle entre essais fournissent cependant une information
supplémentaire souvent reliée à l'activité générale ; un autre indice
important est

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