Densité de peuplement en Bretagne, analyse cartographique des évolutions (Octant n° 79)
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La Bretagne de 1999 n'est pas très différente de la Bretagne de la décennie précédente. Les oppositions classiques, intérieur-littoral, villes-campagne se perpétuent. La moitié du territoire breton est en déficit naturel selon une ligne de partage est-ouest. En revanche, les zones en déficit migratoire sont moins nombreuses, notamment sur la côte nord et dans l'intérieur.

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Extrait

Densité de peuplement en Bretagne,
analyse cartographique des évolutions
La Bretagne de 1999 n’est pas très différente de la Bretagne de la décennie
précédente. Les oppositions classiques, intérieur-littoral, villes campagne
se perpétuent. La moitié du territoire breton est en déficit naturel selon
une ligne de partage est ouest. En revanche, les zones en déficit migratoire
sont moins nombreuses, notamment sur la côte nord et dans l’intérieur.
e recensement permet de multiples par la spécificité du maillage urbain. La Bre Une densité particulièrement
représentations de la répartition spa tagne dispose en effet, en plus des deuxforte le long du littoral
tiale de la population et de son évo- métropoles de Rennes et de Brest, d’un/
lution. Selon que l’on étudie les variations La densité moyenne de peuplement chapelet de villes moyennes qui s’étale es
absolues ou les variations relatives, selon de la Bretagne est égale à celle de la sentiellement le long des côtes : Vannes,
que l’on considère le mouvement naturel ou France, mais avec une répartition spatiale Lorient, Quimper, Morlaix, Lannion, Saint-
le solde migratoire, les messages transmis différente. Comme ailleurs, cette densité Brieuc et Saint Malo. Ainsi, la carte des for
par la carte seront différents, mais tous au- est forte dans les principales villes, et dé tes densités dessine une large bande
ront leur pertinence. croît en périphérie en fonction de la dis urbanisée bordant la région. En revanche,
Plutôt qu’une représentation détaillée, tance par un phénomène de polarisation. en Bretagne centrale, les villes de Carhaix,
qui peut masquer les grandes tendances La particularité de la région est surtout la Rostrenen, Guingamp, Quintin, Pontivy,
d’évolution de la répartition spatiale du peu faible fréquence des communes de faible Loudéac, Lamballe, Dinan, Ploërmel et Re
plement, nous avons préféré, dans ce nou densité : seulement 30 % des communes don ne parviennent pas à drainer autour
veau jeu de cartes bretonnes, une repré bretonnes comptent moins de 40 habi d’elles un puissant mouvement d’urbanisa
sentation statistique lissée, plus immédiate tants au kilomètre carré, contre 55 % sur tion.
ment interprétable. l’ensemble de la France. Cela s’explique
10 OCTANT n° 79Le lissage géographique
Qu’est ce que le lissage géographique ? ’HQVLWp GH SRSXODWLRQ HQ (données non lissées)
On représente d’ordinaire sur une carte
la valeur observée au point où on l’a obser-
vée ou au centre de la surface considérée.
Dans le cas d’une commune, on pourra
aussi se situer à la mairie.
Le lissage géographique consiste tout
d’abord à représenter non pas la valeur ob-
servée en ce point, mais une moyenne
pondérée des valeurs observées alentour ;
les pondérations sont décroissantes en
Nombre
fonction de la distance, jusqu’à s’annuler à d’habitants
au km2la distance appelée distance d’intérêt du lis
sage (dans cet article, 20 km). On s’affran-
600
chit ainsi des valeurs observées en chaque 400
200point pour s’intéresser à la valeur moyenne
100du phénomène considéré dans le voisinage
60
d’un point. Cette technique nous permet en 40
outre d’attribuer une valeur en n’importe
quel point de l’espace, puisqu’il suffit de
connaître les distances aux points d’obser-
vation. On peut ainsi représenter des va-
’HQVLWp GH SRSXODWLRQ HQ (données lissées)
leurs lissées sur un tout autre maillage que
celui de la collecte des informations.
Le maillage utilisé ici est à base hexa-
gonale, ce qui explique que le dessin des
courbes ait parfois cet aspect « stylisé ».
L’avantage de ce maillage est de traduire
plus finement les phénomènes observés, à
une échelle plus petite que celle de la col
lecte. Il convient de noter que le lissage n’a
de sens que pour les variables dont la dis-
Nombretribution en fonction de l’espace est por d’habitants
au km2teuse de sens, et continue. C’est le cas de
la densité de population (en nombre d’habi-
600
tants au kilomètre carré), qui est représen- 400
200tée dans ce dossier cartographique selon
100différentes déclinaisons.
60
40
Une valeur lissée exprime des influences
Les deux cartes ci-contre permettent de
comparer les deux représentations du 3RQGpUDWLRQ S HQ IRQFWLRQ GH OD GLVWDQFH G 2 2S = [ 1 ( ) ]même phénomène de densité. La première G (distance d’intérêt = 20 km) ’
carte, non lissée, représente la valeur réelle
DYHFG ’
de la densité, par commune, en 1999. La
deuxième carte est lissée, selon la mé-
thode décrite plus haut. On constate que la
Pour en savoir plusvaleur lissée sur la deuxième carte, en un
point précis du territoire, peut être sensible-
- Encyclopédie d’économie spa ment différente de la valeur réelle mesurée
tiale Économica 1994.en ce même point : en effet, ce qui est re-
présenté en un point par le lissage est bien - "Cartographie et estimation de
l’influence de ce qui existe « au voisinage » densité", présenté dans INSEE
du point considéré. n° H9802 Philippe CHATAIGNON
INSEE Limousin
OCTANT n° 79 11
-Solde naturel : opposition est-ouest et opposition ville-campagne
En Bretagne, au cours des années 9DULDWLRQ GH GHQVLWp GXH DX VROGH QDWXUHO 5DSSHO
1990 1998, la population s’accroît d’environ
3 900 habitants par an par solde naturel
moyen. La moitié du territoire breton est en
déficit naturel, l’autre moitié est excéden
taire, selon une ligne de partage est-ouest.
Le territoire déficitaire accumule un
perte de 4 600 personnes par an. Il se situe
surtout au centre ouest de la région, mais il
comprend également la pointe de la Cor-
nouaille, de Pont Croix au Guilvinec, et qua-
Variationsiment toute la côte nord, de Plouescat aux
du nombre
communes de la baie du Mont Saint Michel, d’habitants
2au kmà l’exception des régions de Saint Brieuc et
de Saint Malo. Le déficit sur le littoral nord + 40
est le signe d’une forte proportion de per- + 10
+ 4sonnes âgées parmi les habitants.
+ 1
- 1
La plupart des grandes agglomérations - 4
présentent au contraire un solde naturel po-
sitif. Le dynamisme du marché de l’emploi,
dans les pôles urbains et leur périphérie, at-
tire les actifs, et notamment les jeunes actifs
9DULDWLRQ GH GHQVLWp GXH DX VROGH QDWXUHO ayant une famille. Les quatre pôles qui mon-
trent un plus grand dynamisme, par leur
mouvement naturel sont bien sûr : Rennes,
Brest, Vannes et Lorient.
Ce schéma prévalait déjà dans le passé,
cependant la zone dépressionnaire s’est
étendue du centre ouest à tout le Trégor,
tandis que les régions excédentaires ont
perdu de la vigueur et du terrain.
Variation
du nombre
d’habitants
2au km
+ 40
+ 10
+ 4
+ 1
1
4
Les cartes de la page précédente repré cours de la période, et le solde migratoire un forte inertie, comme on le constate en
sentaient la densité de population en 1999. apparent, obtenu par différence entre la va comparant les cartes correspondants aux
On s’intéresse maintenant à l’évolution de riation totale et la variation due au solde na- deux dernières périodes intercensitaires.
cette densité entre 1982 et 1990 et entre 1990 turel.
et 1999 : ces évolutions sont évidemment di- Ces deux cartes, comme celles des pa-
rectement proportionnelles à l’évolution abso La répartition géographique du solde ges suivantes, ont une échelle identique.
lue de la population, puisque la surface des naturel, étudiée dans les deux cartes ci- Les zones du jaune au marron ont connu
territoires considérés est fixe. dessus, correspond grosso modo à une un accroissement de population dû au
carte du vieillissement, la natalité et la mor- solde naturel, les zones en bleu ont subi
La variation de la densité peut être dé- talité étant très dépendantes de la réparti une baisse de population due au solde na-
composée en deux éléments : le solde na- tion par âge de la population. Cette turel. Dans les zones en vert pâle, les nais

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