Dépenses publiques, progrès technique et croissance - article ; n°2 ; vol.44, pg 287-318
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Description

Revue économique - Année 1993 - Volume 44 - Numéro 2 - Pages 287-318
Dépenses publiques, progrès technique et croissance
Nous examinons le lien entre dépenses publiques et croissance d'un double point de vue : théorique et empirique. Nous développons tout d'abord deux modèles théoriques qui exhibent la possibilité qu'un surcroît de dépenses publiques ait un effet durable sur la croissance, même si la solvabilité de l'État impose que les dépenses supplémentaires soient compensées par des réductions ultérieures de dépenses ou par des impôts.
Dans une seconde partie, nous examinons économétriquement le lien entre dépenses publiques, totales ou en recherche-développement, effort d'innovation public ou privé, investissement ou épargne, population et croissance. Notre analyse consiste à tenter d'expliquer les différences entre vingt et un pays de l'OCDE en ce qui concerne les évolutions moyennes des années soixante-dix et des années quatre-vingt.
Public expenditures, technical progress and growth
We analyze the link between public expenditures and growth from both a theoretical and an empirical point of view.
We first develop two theoretical models where public expenditues can have a permanent effect on growth, even if the solvency constraint implies that supplementary spending is compensated by future decreases in spending or by increased taxes.
In a second part, we build econometric equations explaining the differences between 21 OECD countries for the average growth rates during the 70's and 80's.
The explanatory variables introduced are public spending as a whole or in research and development, public or private research expenditures, investment in fixed capital and national savings, population growth.
32 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 58
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Patrick Artus
Monsieur Moncef Kaabi
Dépenses publiques, progrès technique et croissance
In: Revue économique. Volume 44, n°2, 1993. pp. 287-318.
Résumé
Nous examinons le lien entre dépenses publiques et croissance d'un double point de vue : théorique et empirique. Nous
développons tout d'abord deux modèles théoriques qui exhibent la possibilité qu'un surcroît de dépenses publiques ait un effet
durable sur la croissance, même si la solvabilité de l'État impose que les dépenses supplémentaires soient compensées par des
réductions ultérieures de dépenses ou par des impôts.
Dans une seconde partie, nous examinons économétriquement le lien entre dépenses publiques, totales ou en recherche-
développement, effort d'innovation public ou privé, investissement ou épargne, population et croissance. Notre analyse consiste
à tenter d'expliquer les différences entre vingt et un pays de l'OCDE en ce qui concerne les évolutions moyennes des années
soixante-dix et des années quatre-vingt.
Abstract
Public expenditures, technical progress and growth
We analyze the link between public expenditures and growth from both a theoretical and an empirical point of view.
We first develop two theoretical models where public expenditues can have a permanent effect on growth, even if the solvency
constraint implies that supplementary spending is compensated by future decreases in spending or by increased taxes.
In a second part, we build econometric equations explaining the differences between 21 OECD countries for the average growth
rates during the 70's and 80's.
The explanatory variables introduced are public spending as a whole or in research and development, public or private research
expenditures, investment in fixed capital and national savings, population growth.
Citer ce document / Cite this document :
Artus Patrick, Kaabi Moncef. Dépenses publiques, progrès technique et croissance. In: Revue économique. Volume 44, n°2,
1993. pp. 287-318.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1993_num_44_2_409451Dépenses publiques,
progrès technique et croissance
Patrick Artus
Moncef Kaabi
Nous examinons le lien entre dépenses publiques et croissance d'un double
point de vue : théorique et empirique. Nous développons tout d'abord deux modèles
théoriques qui exhibent la possibilité qu'un surcroît de dépenses publiques ait un
effet durable sur la croissance, même si la solvabilité de l'État impose que les
dépenses supplémentaires soient compensées par des réductions ultérieures de ou par des impôts.
Dans une seconde partie, nous examinons économétriquement le lien entre
dépenses publiques, totales ou en recherche-développement, effort d'innovation
public ou privé, investissement ou épargne, population et croissance. Notre analyse
consiste à tenter d'expliquer les différences entre vingt et un pays de l'OCDE en
ce qui concerne les évolutions moyennes des années soixante-dix et des années
quatre-vingt.
Dans cet article, nous partons de trois idées de base qui ont donné lieu à de
nombreux développements dans la littérature récente.
- L'observation empirique montre que les fluctuations de la production sont
durables, et non transitoires, et de plus corrélées positivement avec celles de F emp
loi et du salaire réel. Ce résultat n' est pas obtenu dans le modèle de cycle d' équi
libre le plus simple, ou la décroissance de la productivité marginale implique au
contraire que le salaire réel décroît avec la production, et où une hausse de pro
duction est normalement suivie d'une baisse ultérieure. Pour obtenir le résultat
voulu, diverses pistes de modification du modèle de cycle d'équilibre s'offrent
(Lucas [1977], Barro [1981], Prescott [1986], McCallum [1989], Osano-Inove
[1991]) :
(i) introduire des chocs de productivité associés à une forte substitution inter
temporelle du loisir, ce qui engendre de forts mouvements procycliques de l'em
ploi avec de petites fluctuations des salaires réels (King - Plosser - Rebelo [1988],
Long - Plosser [1983]) ;
(ii) supposer l'existence de contrats salariaux de long terme qui impliquent des
transferts intertemporels dus au partage du risque (Wright [1988], Abowd - Card
[1987]) ;
(iii) faire l'hypothèse que les agents économiques ont une information imparf
aite sur la demande, donc le prix, agrégés, et les estiment au mieux à partir de
l'information locale (disponible sur leur marché) dont ils disposent (Lucas [1973
et 1975], Barro [1976], Barro [1980]), ce qui permet de générer des mouvements
de prix, de production et éventuellement d'investissement procycliques et rend
la monnaie non neutre, alors que la neutralité est de règle dans les modèles de
cycle réel (King - Plosser [1984]) ;
287
Revue économique — N° 2, mars 1993, p. 287-318. Revue économique
(iv) supposer une indivisibilité du travail (Hansen [1985]), un coût minimal
en temps du choix de travailler (Kydland - Prescott [1991]), ou encore une gestion
optimale du taux d'utilisation des capacités ou des stocks par les entreprises
(Greenwood - Hercowitz - Huffman [1988], Kydland - Prescott [1985], Blinder -
Fischer [1981]), toutes ces solutions corrélant dans le temps les mouvements de
l'emploi et de la production ;
(v) poser l'existence d'un délai entre les dépenses d'investissement et la dis
ponibilité de capital productif supplémentaire (Kydland - Prescott [1982]), sour
ce naturellement de corrélation temporelle ;
(vi) introduire des rendements croissants (c'est-à-dire une courbe d'offre
décroissante), ce qui permet d'associer les booms de production avec de fortes
productivités et des salaires réels élevés (Shleifer - Murphy - Vishny [1990]).
Nous utilisons ici une autre piste récemment explorée pour générer la persis
tance des fluctuations économiques et la « bonne » structure de corrélation entre
les différents chocs : faire jouer un rôle aux dépenses publiques dans la fonction
de production privée, une hausse des dépenses améliorant la productivité globale
ou celle du capital, ou simplement faire dépendre la productivité courante des
niveaux passés d'activité, plus de production impliquant plus de savoir faire, des
externalités entre entreprises... Barro - King [1984] utilisent la première possibil
ité pour générer un effet des dépenses publiques courantes sur la production ;
cependant, si les préférences des consommateurs sont séparables dans le temps,
ils montrent que les dépenses publiques futures n'ont d'effet que sur le taux d'in
térêt réel, mais pas sur le niveau d'activité. Stadler [1990] utilise la seconde solu
tion pour générer la persistance dans le modèle de cycle réel sans autocorréler
artificiellement les chocs de productivité : un choc transitoire qui accroît la pro
duction accroît la productivité globale des facteurs, donc la production dans le
futur.
— Ces dernières modifications du modèle de cycle d'équilibre rejoignent les
travaux qui tendent à renouveler l'approche macro-économique usuelle des
dépenses de l'État, largement basées sur l'idée qu'elles servent à la régulation
cyclique. Aschauer [1985], Calvo [1985], Findlay - Wilson [1987], par exemple,
montrent que l'effet essentiel des dépenses publiques peut être, d'une part, celui
sur la fonction de production privée, en stimulant par exemple la productivité du
d' autre part, celui-ci sur le bien-être des consommateurs. Les effets usuels capital,
des déficits publics peuvent alors être profondément modifiés, puisqu'ils peuvent
impliquer une hausse de la profitabilité marginale du capital et de l'investiss
ement (donc l'inverse de l'effet d'éviction) et une baisse de consommation, si
dépenses publiques et privées sont substituables (donc l'inverse de multiplicat
eur). Les effets des dépenses publiques sur les relations commerciales interna
tionales qui passent par leur influence sur la productivité privée ont aussi été
étudiés (Ishizazwa [1988], Manning - McMillan [1979], Clarida - Findlay
[1991]). Si les dépenses de l'État ont une influence sur les productivités des dif
férents secteurs, elles modifient la spécialisation internationale du pays étudié.
— Les modèles de croissance endogène supposent que la

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