Deux siècles d évolution démographique en Picardie
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L'Aisne et la Somme ont connu des évolutions de population sensiblement identiques. Les deux conflits mondiaux ont marqué fortement les courbes démographiques de ces deux départements. L'Oise a, quand à elle, subi très tôt l'influence de Paris, d'abord comme réservoir puis comme déversoir de population.

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Langue Français

Extrait

N°87 - 2000
Deux siècles d’évolution
démographique en Picardie
eL’évolution démographique de la Picardie depuis le début du XIX siècle
se caractérise par une croissance différenciée à la fois dans le temps,
par une alternance de périodes de croissance et de dépression,
et dans l’espace, selon les départements.
L’Aisne et la Somme ont connu des évolutions de population
à peu près semblables. Plus fortement qu’ailleurs, les conflits mondiaux
ont marqué les courbes démographiques de ces deux départements.
L’Oise a, quant à elle, subi très tôt l’influence de Paris,
d’abord comme réservoir, puis comme déversoir de population.
Depuis 1946, le dynamisme démographique perdure dans l’Oise.
Il s’est réduit à partir de 1975, davantage dans l’Aisne que dans la Somme,
accentuant ainsi les disparités entre les trois départements.
u cours des deux siècles pas- entre 1801, date du premier recense- n’a été uniforme, ni dans le temps, ni
sés, la population de la Picar- ment de l’ère moderne, et 1999. En dans l’espace, et on peut distinguer
die a été multipliée par 1,5. 200 ans, la population de la Picardie trois périodes dans l’évolution de laA
C’est moins qu’au plan national où le est ainsi passée de 1 234 300 à population picarde depuis 1801 : deux
nombre d’habitants a plus que doublé 1 857 800 habitants. Cette croissance périodes de croissance, à des ryth-
mes toutefois très différents, interrom-


pues par une dépression scandée par

trois guerres.



Jusqu’en 1870, le temps

de la Picardie rurale

La première période dont le recen-
sement de 1866 marque le point haut,
correspond à une progression démo-
graphique régulière. Le taux de crois-
sance annuel moyen de la population

atteint 0,33% par an. Chaque année,
la région gagne près de 4 000 habi-

tants. C’est le temps de la Picardie
rurale. Puis viennent la guerre de 1870
eet les deux conflits mondiaux au XX

siècle. La région est fortement touchée
par ces deux guerres, particulièrement
l’Aisne et la Somme entre les deux
recensements. Entre 1866 et 1946,





deuxième période importante pour la
POPULATION
démographie picarde, la population dé- 1999, le taux de croissance picard est tion démographique se divise en trois
croît de 0,22% par an, perdant en de 0,68% par an. Cela correspond à grandes périodes.
moyenne 3 300 habitants chaque année. 9 000 habitants de plus chaque année, De 1801 à 1866, la forte poussée
soit le double de la période de crois- démographique amène le département
e1946, début de l'attractivité sance du XIX . à 564 000 habitants, un chiffre jamais
Au plan départemental, les compor- atteint depuis. L’Aisne est alors exclusi-du sud de la Picardie
tements démographiques de l’Aisne et vement rurale dans son comportement
De l’après-guerre jusqu'à nos jours, de la Somme sont similaires, mais fort géographique comme économique. Il n’y
troisième grande période de l'évolution différents de celui de l’Oise. a pas de grande ville susceptible d’atti-
de la population régionale, la recons- rer les ruraux. L’industrie est une acti-
truction et le baby-boom profitent à la Dans l'Aisne, vité rurale, sans grand centre de pro-
Picardie comme aux autres régions duction. Les secteurs les plus concer-forte poussée démographique
françaises. De surcroît, le sud de la ré- nés sont le tissage ou la petite métal-interrompue en 1870
gion devient très attractif pour les Fran- lurgie.
ciliens. La courbe de la population re- L’Aisne comptait 425 000 habitants Lors de la guerre de 1870, le dépar-
prend alors sa progression jusqu’en en 1801. Sa population a augmenté d’à tement est le théâtre de combats. Il est
1975, puis se ralentit. Entre 1946 et peine 26% en deux siècles. Son évolu- même partiellement occupé et subit
quelques dommages. A partir de cette
L’attrait de la ville et du Midi date, la population décroît lentement jus-
eAu cours du XX siècle, la population de la France croît en moyenne de 0,37% par an. qu’à la veille de la première guerre mon-
Cependant dans 58 départements, le rythme d’évolution est inférieur à la moyenne fran-
diale. Comme pour tous les départe-
çaise.
ments français, de nombreuses victimesDans 31 départements, essentiellement dans le Massif Central, la population a dimi-
militaires sont à déplorer dans l'Aisne.nué au cours du siècle. La Creuse, par exemple, a perdu plus de la moitié de ses
Mais s’ajoutent un grand nombre dehabitants, la Lozère et le Cantal, un tiers pour chacun. Ce sont des départements ru-
morts parmi la population civile et d’énor-raux et sans grande agglomération. Un exode constant a drainé les habitants de ces
départements vers Paris, y créant d’ailleurs un phénomène de diaspora. mes destructions dues aux importants
Pour 18 départements, dont l’Aisne et la Somme, l’évolution est très peu marquée, combats qui s’y sont déroulés. Au recen-
entre -0,1 et +0,1% par an. L’Aisne présente même en 1999 une population presque sement de 1921, le département ne
identique à celle de 1901 : à peine 700 habitants de plus en 100 ans ! compte plus que 421 000 habitants,
Pour 33 départements, le taux de croissance de la population se répartit autour du
c’est-à-dire moins qu’en 1801. Grâce à
taux national, entre 0,1% par an et 0,5% par an. Sont concernés les départements du
la reconstruction et à un apport migra-littoral du Sud-Ouest
toire, la population se redresse de 68 000

et de l’Ouest de la




personnes en 5 ans. Mais ce gain n'ef-France, ainsi que ceux
% & ’
face pas la perte de 110 000 habitantsdes Alpes. ( )
Le reste des dépar- de 1911 à 1921. D'ailleurs, dès 1931, la

tements présente un population diminue de nouveau. La
taux d’accroissement deuxième guerre mondiale précipite une
annuel de la popula- fois de plus l’Aisne dans le chaos dé-
tion supérieur à 0,5%.
mographique et économique. L’exode,
Leurs chefs-lieux sont
les victimes militaires, l’occupation et lesde grandes agglomé-
victimes civiles entraînent le chiffre derations dont le rayon-
population encore une fois vers le bas.nement dépasse lar-
Et en 1946, il n’est plus que de 453 000gement les limites dé-
partementales : Haute- habitants, soit celui des années 1815-
Garonne, Hérault,% & 1820.
’ Rhône, Bouches-du-

Rhône, Loire-Atlanti- La population axonaise
* que. D’autres consti-
diminue dans les années 90$ # tuent des réservoirs
$ # de population active
L’Aisne a connu comme ailleurs le
$ # pour l’Île-de-France,
baby-boom de l’après-guerre, puis l’ac-comme par exemple$ #
centuation de l’exode rural vers les pô-l’Oise (+0,68% par an)" #
les urbains, hors du département, vrai-ou le Loiret." #
Les départements semblablement vers Paris et Reims, en
" # ! " du littoral méditerra- raison de l’absence de réel pôle dans le
néen bénéficient, de- département. La crise économique des
puis une trentaine d’années notamment, d’un tropisme de plus en plus fort. C’est ainsi années 70 et 80 a accentué le départ
qu’en un siècle, la population des Bouches-du-Rhône a été multipliée par 2,6 et celle de d'Axonais vers d’autres cieux. Combinée
l’Hérault a doublé. Par ailleurs, le département dont la population a le plus augmenté
à la baisse de la natalité, cette émigra-
durant ce siècle est celui des Alpes- Maritimes : +1,26% l’an. La population y a quasi-
tion a conduit pour la première fois de-ment été multipliée par 3,5 !
puis la dernière guerre à une diminution
Nota : Pour la commodité du découpage, les départements de l’Île-de-France ont été regrou-
de la population en au cours de la der-pés en une seule zone. La délimitation des départements parisiens de 1901 ne correspond pas à
e nière décennie. Au recensement decelle en vigueur depuis 1960. La population francilienne a été multipliée par 2,3 au cours du XX
siècle. Son accroissement annuel est de 0,86% par an. Seule la ville de Paris a perdu de la mars 1999, l’Aisne comptait 535 800 ha-
population : 60 000 habitants de moins en 100 ans. bitants, soit 1 400 de moins qu’en 1990.


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