Dévaluation et compétitivité en Côte-d Ivoire.  - article ; n°3 ; vol.46, pg 739-749
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Dévaluation et compétitivité en Côte-d'Ivoire. - article ; n°3 ; vol.46, pg 739-749

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Revue économique - Année 1995 - Volume 46 - Numéro 3 - Pages 739-749
Devaluation and competitivity in Côte D'Ivoire
This paper assesses the short-run effects on competitivity and output of the 100 per cent nominal devaluation of the CFA franc. We estimate with a computable general equili­brium model the degree of the real devaluation under different assumptions concerning elasticities, public expenditures and wage indexation. The effect on output is positive, whatever the value of the elasticities. More significant is the role played by the real wage. However the mid-long run effects remain to be studied.
Cet article examine les effets de court terme de la dévaluation nominale de 100 % du franc CFA sur la compétitivité et l'activité. Nous évaluons à l'aide d'un modèle d'équilibre général, le degré de dévaluation réelle attendu sous différentes hypothèses concernant les élasticités d'offre et de demande et la résistance sala­riale. L'effet sur l'activité est positif. Ce résultat est robuste par rapport aux hypo­thèses d'élasticités de demande. Une variable clé est l'ajustement du salaire réel. Cependant, les enjeux de moyen terme demeurent.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 87
Langue Français

Extrait

Akiko Suwa-Eisenmann
Monsieur François Bourguignon
Monsieur Jaime de Melo
Dévaluation et compétitivité en Côte-d'Ivoire.
In: Revue économique. Volume 46, n°3, 1995. pp. 739-749.
Abstract
Devaluation and competitivity in Côte D'Ivoire
This paper assesses the short-run effects on competitivity and output of the 100 per cent nominal devaluation of the CFA franc.
We estimate with a computable general equili-brium model the degree of the real devaluation under different assumptions
concerning elasticities, public expenditures and wage indexation. The effect on output is positive, whatever the value of the
elasticities. More significant is the role played by the real wage. However the mid-long run effects remain to be studied.
Résumé
Cet article examine les effets de court terme de la dévaluation nominale de 100 % du franc CFA sur la compétitivité et l'activité.
Nous évaluons à l'aide d'un modèle d'équilibre général, le degré de dévaluation réelle attendu sous différentes hypothèses
concernant les élasticités d'offre et de demande et la résistance sala-riale. L'effet sur l'activité est positif. Ce résultat est robuste
par rapport aux hypo-thèses d'élasticités de demande. Une variable clé est l'ajustement du salaire réel. Cependant, les enjeux de
moyen terme demeurent.
Citer ce document / Cite this document :
Suwa-Eisenmann Akiko, Bourguignon François, de Melo Jaime. Dévaluation et compétitivité en Côte-d'Ivoire. In: Revue
économique. Volume 46, n°3, 1995. pp. 739-749.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1995_num_46_3_409684Dévaluation et compétitivité
en Côte-d' Ivoire
François Bourguignon,
Jaime de Melo,
Akiko Suwa-Eisenmann*
Cet article examine les effets de court terme de la dévaluation nominale de
100 % du franc CFA sur la compétitivité et l'activité. Nous évaluons à l'aide d'un
modèle d'équilibre général, le degré de dévaluation réelle attendu sous différentes
hypothèses concernant les élasticités d'offre et de demande et la résistance salar
iale. L'effet sur l'activité est positif. Ce résultat est robuste par rapport aux hypo
thèses d'élasticités de demande. Une variable clé est l'ajustement du salaire réel.
Cependant, les enjeux de moyen terme demeurent.
Classification JEL : C68, F40, O55
INTRODUCTION
L'efficacité d'une dévaluation éventuelle du franc CFA a souvent été mise en
doute avant janvier 1994 (par exemple Coquet et Daniel). Un changement de
parité serait sans effet sur la compétitivité (le prix et le volume des exportations
n'étant pas déterminés par les pays africains) et aboutirait seulement à alourdir
la facture des importations (nécessaires pour la production car concernant des
produits sans équivalents locaux). En outre, elle augmenterait la charge de la
dette et minerait la crédibilité des États africains, privés de la garantie en dernier
ressort de la France. Cet argumentaire est tiré de la littérature foisonnante sur la
dévaluation contractionniste dans les pays en voie de développement*, qui
insiste notamment sur le rôle des élasticités commerciales et des coûts de pro
duction. Krugman et Taylor montrent également la possibilité d'une redistribu
tion en faveur du gouvernement si celui-ci tire une part importante de ses
ressources du commerce (ce qui est le cas en Côte-d' Ivoire) et plaident pour des
mesures d'accompagnement qui augmentent la demande. Le cas de la Côte-
d'Ivoire permet d'évaluer ces effets sur un exemple grandeur nature. Cepend
ant, ce n'est pas un exemple « pur » de dévaluation, car l'effet de celle-ci est à
* Respectivement, EHESS et Delta ; Université de Genève et CEPR ; et INRA, Delta
et CEPR. Le Delta est une unité mixte du CNRS (ENS-EHESS).
1. Pour une revue de littérature, cf. Lizondo et Montiel ; pour un modèle simple qui
lie efficacité de la dévaluation et élasticités, voir Gylfason et Schmid ; pour une analyse
en équilibre général appliqué avec mouvements de capitaux endogènes, cf. Suwa-Eisen
mann.
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Revue économique — vol. 46, n° 3, mai 1995, p. 739-749. Revue économique
distinguer à la fois des effets des mesures adoptées par le gouvernement ivoirien
et de la reprise des cours internationaux de matières premières depuis le début
de l'année. De plus, à l'heure actuelle, la dévaluation n'a pas encore joué ple
inement. En effet, si l'ajustement des prix peut être immédiat, celui des quantités
requiert plus de temps. L'horizon temporel est donc de deux à trois ans. Aussi
un modèle numérique permettant des simulations est-il nécessaire pour évaluer
l'impact de la dévaluation.
Le but de cet article est de donner un ordre de grandeur des changements pro
bables de prix relatifs et d'activité dus à la dévaluation de 1994. Nous présen
tons d'abord un modèle simple à un secteur, puis la version multi-sectorielle
appliquée à la Côte-d' Ivoire, avant d'analyser le plan d'accompagnement et
commenter le scénario de base ; enfin, des hypothèses alternatives concernant la
rigidité de l'offre et de la demande sont explorées.
UN MODÈLE SIMPLE
Tableau 1 . Le modèle à un secteur
Q* = (1) Production : F (V, M«)
V = 1 V[jr}p'mp'-Qe (2) Valeur ajoutée :
Q* = DJ + EJ (3) Offre d'exportations :
(4) Demande > P* = L C > 0 e\ep*s e a e d'exportations :
pcQd = pdD + eM (5) Dépenses totales :
(6) Demande M _
d'importations : D
-AD* = PlE-—M-Mn-i*D* (7) Compte courant :
e e
(8) Demande de
monnaie :
(9) Marché monétaire : Hd = Hs
(10) Marché des biens : Ds = Dd
Les deux définitions du taux de change réel
- Compétitivité :
Pd
- Prix intersectoriel : e/ 'pd
740 François Bourguignon, Jaime de Melo, Akiko Suwa-Eisenmann
La production brute (Q*) est fonction de la valeur ajoutée et d' intrants import
és complémentaires (Mra). Cette offre se répartit entre le marché domestique
(D) et le marché extérieur (exportations E). La demande d'exportation dépend
des prix relatifs (le prix des exportations ivoiriennes pe incluant une taxe) et
d'une élasticité. Ici, l'élasticité n'est pas infinie, le pays n'est donc pas « petit »
au regard des exportations et le prix auquel il vend sur le marché mondial pje
n'est pas donné par p* (e étant le taux de change nominal). Du côté de la
demande, le modèle adopte la spécification standard d' Armington : la demande
se décompose en biens domestiques et biens importés, selon les prix relatifs
(incluant les droits de douanes), avec une élasticité de substitution. Les hypo
thèses financières sont simplifiées à dessein. La monnaie est le seul actif détenu
par les particuliers. L'offre de monnaie est entièrement contrôlée par les autorit
és. Toute demande excédentaire de monnaie se traduit donc par un ajustement
du taux d'intérêt. Cette schématisation semble être en contradiction avec la
notion d'union monétaire et de libre mouvement des capitaux avec la France.
En pratique, la contrainte extérieure était telle, surtout après 1988, que la mobil
ité des capitaux était loin d'être parfaite en Côte-d' Ivoire, malgré la zone franc.
En outre, une création monétaire restrictive coexistant avec un dérapage des
finances publiques est le signe d'une accumulation d'arriérés de paiement de la
part de l'État et d'une ponction sur l'épargne privée, phénomène qui a effectiv
ement eu lieu en Côte-d' Ivoire.1
Dans ce cadre simple, on peut distinguer deux définitions possibles du taux
de change réel. La première définition est le rapport entre les prix à la frontière
des exportations et importations ivoiriennes et les prix des biens produits
domestiquement. Cette notion, similaire à celle utilisée par le FMI par exemple,
mesure la compétitivité. La seconde définition se rapproche de celle du modèle
de Salter-Swan et rapporte le prix des biens échangeables à celui des non-échan
geables (approché ici parpj), mesurant ainsi l'incitation à réallouer les ressour
ces entre secteurs (dans la suite du texte, il

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