Dispersion des signaux et niveau de vigilance - article ; n°1 ; vol.62, pg 17-28
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Description

L'année psychologique - Année 1962 - Volume 62 - Numéro 1 - Pages 17-28
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 24
Langue Français

Extrait

J. Leplat
Dispersion des signaux et niveau de vigilance
In: L'année psychologique. 1962 vol. 62, n°1. pp. 17-28.
Citer ce document / Cite this document :
Leplat J. Dispersion des signaux et niveau de vigilance. In: L'année psychologique. 1962 vol. 62, n°1. pp. 17-28.
doi : 10.3406/psy.1962.7154
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1962_num_62_1_7154Centre d'Études et Recherches psychotechniques
DISPERSION DES SIGNAUX ET NIVEAU DE VIGILANCE
par Jacques Leplat
Dans les tâches de surveillance et d'inspection, il a été établi
par un grand nombre d'expériences que la fréquence des signaux
détectés croissait avec celle des signaux présentés au cours de
l'exploration (Deese, 1955 ; Jenkins, 1958 ; Ellis et Ahr, 1960 ;
Leplat, 1960, par exemple). Mais la fréquence moyenne d'appar
ition n'est pas la seule caractéristique de la distribution des
signaux, et une autre qui semble pouvoir jouer
un rôle important est la dispersion. Broadbent (1958) écrivait
à ce sujet qu' « un point qui a besoin de nouvelles investigations
est l'effet de la variabilité des intervalles entre les signaux plutôt
que de leur moyenne ». Les expériences sur ce dernier point sont
peu nombreuses. Baker (1959, a) a remarqué qu'en diminuant la
variabilité des intervalles inter-signaux on réduisait l'altération
de la fréquence de détection due au temps. Holland (1959) rap
porte des conclusions analogues.
Un autre point important, dans l'étude des mécanismes de la
vigilance, a trait au comportement du sujet entre les signaux
détectés. On peut poser ce problème en termes de variations du
niveau de vigilance entre les signaux. Les recherches ou plus sou
vent les études marginales faites sur cette question sont loin
d'aboutir à des conclusions analogues. Mowrer (1940, cité par
Baker, 1959, b) donne à détecter des sons espacés régulièrement
de douze secondes. De temps en temps, il intercale des sons venant
après un intervalle de 3, 9, 12, 15, 18, 21 ou 24 secondes, et ceci
aléatoirement. Prenant comme critère du niveau de vigilance le
temps de réaction, il note que ce temps diminue fortement, de
3 à 12 secondes, puis s'élève, mais beaucoup plus lentement qu'il
ne s'abaissait précédemment, de 12 à 24 secondes. Mackworth
(1950) a montré que la fréquence de détection s'améliorait en
moyenne quand l'intervalle entre les signaux s'allongeait. Deese
(1955) a fait des remarques analogues. Par contre, Jenkins (1958)
A. psvcHor.. 62 2 MKMOTT1KS ORIGINAUX 18
mentionne que dans une tâche où il présentait 480 signaux par
heure, la fréquence de détection tombait de 86,8 %, 2 secondes
après le signal détecté, à 68,5 % pour des intervalles de 22
ou plus.
Les caractéristiques de la distribution et la distance au signal
précédent ne sont pas indépendantes. Par exemple, Jenkins (1958)
comparant pour une même distance inter-signaux deux vitesses
de présentation trouvait des fréquences de détection de 80,4 %
pour une fréquence moyenne de 480 signaux par heure et de
58,8 % pour 60 signaux par heure. L'expérience présente aura
pour but d'étudier l'influence de deux facteurs, dispersion des
intervalles et distance au signal précédemment perçu et de leur
interaction sur le niveau de vigilance1. Nous examinerons à
partir de deux hypothèses sur le mécanisme de la vigilance quels
résultats peuvent être attendus de notre expérience.
HYPOTHÈSE d'eXPECTATION
D'après cette hypothèse, surtout soutenue par Deese (1955)
et Baker (1959), l'observateur intégrerait (processus d; averaging)
constamment les intervalles antérieurs entre signaux pour prévoir
l'arrivée des signaux ultérieurs. Ce processus a été rapporté par le
premier auteur, au niveau d'adaptation de Helson, par le second à
l'effet de récence négatif de Jarvick (1951). Ce dernier présentait
des signaux pouvant prendre l'une des deux valeurs, selon une
probabilité déterminée et il a montré qu'après une séquence
continue du signal le plus fréquent, le sujet s'attendait davantage
à voir apparaître le signal le moins fréquent.
Deese (1955) formulait ainsi cette hypothèse :
« a) L'attente ou la prédiction de l'observateur sur sa tâche
de recherche est déterminée par l'arrivée des stimuli durant
l'exécution antérieure de la tâche ;
« b) Le niveau d'expectation de l'observateur détermine son
niveau de vigilance et par là sa probabilité de détection. »
Nous essayerons ici de préciser ce qu'il faut entendre par
« l'arrivée des stimuli durant l'exécution antérieure de la tâche ».
1. Dans le cours de cet article nous définirons le niveau de vigilance à un
moment donné comme la probabilité de détecter un signal à ce moment et nous
l'estimerons par la fréquence des détections observées. Le problème qui reste
ouvert est celui de savoir si le temps de réaction au signal peut être considéré
comme un critère de ce même niveau, c'est-à-dire, pratiquement, si les deux
variables, fréquence et temps de détection, sont liées de manière étroite, LEPLAT. DISPERSION DES SIGNAUX ET NIVEAU DE VIGILANCE 19 S.
D'après cette hypothèse, si les signaux sont régulièrement
espacés, le sujet pourra anticiper ou attendre leur arrivée : ces
attentes, étant confirmées par l'apparition des signaux, seront
ainsi renforcées. Deux conséquences s'ensuivraient :
a) Une fréquence élevée de détection ;
b) Des variations importantes du niveau de vigilance, celui-ci
étant faible après un signal et s'élevant progressivement avec
l'accroissement de la grandeur de l'intervalle jusqu'à une limite
qu'il faudrait déterminer et qui correspondrait peut-être au
moment où le sujet considère que la distribution change de
caractéristiques.
Quand les signaux sont séparés par des intervalles variables,
de nombreuses attentes ne seront pas confirmées et aucune loi
d'attente ne pourra être découverte. Le manque de renforcement
de attentes aura pour conséquences :
a) Une fréquence plus faible de détection (par rapport au
cas où la variabilité des intervalles est nulle, leur moyenne étant
identique au cas présent) ;
b) Des variations du niveau de vigilance peu en rapport
avec la dimension de l'intervalle et changeant vraisemblable
ment beaucoup pour un même sujet à différents moments et chez
des sujets différents.
HYPOTHÈSES DES RÉPONSES D'OBSERVATION DE HOLLAND
Pour Holland, la détection des signaux dépend de « l'émission
de réponses » qui rendront la détection possible. Ces réponses
peuvent consister à orienter le regard vers telle ou telle partie
du dispositif à explorer, à fixer, ou à balayer tel secteur du champ
à prospecter. Elles sont dites d'observation en ce qu'elles entraî
nent l'observation des signaux. Elles devraient donc suivre le même
principe que les réponses instrumentales et être ainsi étudiées de
manière analogue. La détection du signal constituerait le ren
forcement de ces réponses d'observation : elle pourrait ainsi
régler la fréquence d'émission de telles réponses de la même
manière que le renforcement par la nourriture commande l'allure
des réponses instrumentales chez l'animal.
Pour éprouver cette hypothèse, Holland a imaginé le dispositif
suivant : les sujets ont à détecter les déplacements d'une aiguille
sur un cadran, mais le dispositif est situé dans l'obscurité et
l'aiguille ne peut être vue que lorsqu'une clé est pressée qui
fournit un bref éclair lumineux (7/100 de seconde). On enregistre MKMOinns originaux 20
les réponses sous forme de courbes cumulatives. On constate
alors deux phénomènes, quand l'espacement des signaux est
régulier :
a) La pente moyenne des courbes (c'est-à-dire le nombre de
réponses d'observation émises par unité de temps) est d'autant
plus forte que les signaux sont plus rapprochés ;
b) Après l'apparition d'un signal, le nombre de réponses
d'observatio

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