Données comportementales sur la discrimination visuelle chez l animal - article ; n°2 ; vol.75, pg 457-491
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Données comportementales sur la discrimination visuelle chez l'animal - article ; n°2 ; vol.75, pg 457-491

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Description

L'année psychologique - Année 1975 - Volume 75 - Numéro 2 - Pages 457-491
35 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 48
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

C. Thinus-Blanc
Données comportementales sur la discrimination visuelle chez
l'animal
In: L'année psychologique. 1975 vol. 75, n°2. pp. 457-491.
Citer ce document / Cite this document :
Thinus-Blanc C. Données comportementales sur la discrimination visuelle chez l'animal. In: L'année psychologique. 1975 vol.
75, n°2. pp. 457-491.
doi : 10.3406/psy.1975.28109
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1975_num_75_2_28109Année psychoL
1975, 75, 457-491
REVUES CRITIQUES
DONNÉES COMPORTEMENTALES
SUR LA DISCRIMINATION VISUELLE CHEZ L'ANIMAL1
par Catherine Thinus-Blanc
Institut de Neurophysiologie et Psychophysiologie du C.N.R.S.
Laboratoire de Psychologie Animale2
La perception visuelle chez l'animal semble être actuellement un sujet
d'étude bien davantage pour les physiologistes et les neuro-anatomistes
que pour les spécialistes du comportement. Si ces premiers peuvent
rendre compte des capacités de l'animal par la mise en évidence des
structures visuelles et de leur fonctionnement, l'utilisation effective de
ces capacités, étroitement dépendante de facteurs écologiques et étho-
logiques (Polyak, 1957), gagne à être également connue au travers
d'une approche comportementale. C'est dans cette perspective que se
situe le présent article dont le but est de passer en revue, sans d'ailleurs
prétendre à l'exhaustivité, quelques données, plutôt récentes dans
l'ensemble, concernant la perception visuelle chez les Mammifères.
Cependant, certains travaux anciens, ceux de Lashley par exemple, sont
à tel point fondamentaux que dans certains cas ils ne sauraient être
passés sous silence.
Les études sur l'acuité visuelle et la perception des formes bi-dimen-
sionnelles seront tout d'abord évoquées ; nous exposerons ensuite la
discrimination, dans un espace à trois dimensions, des objets et de la
profondeur. En raison de la richesse et de la diversité des théories invo
quées pour rendre compte de la mise en jeu des processus cognitifs
complexes responsables de ces discriminations, cet aspect de la percep
tion visuelle fera l'objet d'une revue ultérieure.
Signalons enfin que parmi les différents indices visuels perceptibles par
1. J'adresse ici tous mes remerciements à M. Gustave Durup pour sa
précieuse contribution à l'élaboration de ce travail.
2. 31, chemin Joscph-Aiguier, 13274 Marseille, Cedex 2. 458 REVUES CRITIQUES
les animaux, la chromaticité, la luminance et le mouvement ne seront
pas traités ici ; en effet, une étude bibliographique de l'aspect compor
temental n'est pas à même d'en rendre compte de façon satisfaisante, la
majorité des travaux effectués à ce sujet étant soit en partie, soit tota
lement physiologiques.
I. — L'ACUITÉ VISUELLE
(Cf. tableau I récapitulatif des données présentées ci-dessous)
La situation expérimentale la plus fréquemment utilisée pour déter
miner les seuils d'acuité visuelle est un dispositif classique de discrimi
nation dans lequel l'animal a le choix entre deux portes : sur l'une est
fixé le stimulus négatif, sur l'autre le stimulus positif. Derrière celle-ci
se trouve la récompense ; le sujet choisit et ouvre l'une ou l'autre porte
soit en se déplaçant (« Purdue General Test Apparatus ») pour les petits
Mammifères, soit manuellement, en étant maintenu devant les stimulus,
pour les Primates (« Wisconsin General Test »). Une autre
technique destinée à recueillir les réponses optomotrices à des stimulus
en mouvement consiste à utiliser un cylindre vertical dont la paroi peut
être mise en rotation à des vitesses variables, par rapport à la base, où
se trouve l'animal' qui reste fixe.
Il faut remonter à Lashley (1930) pour avoir des données précises
sur l'acuité visuelle, surtout en ce qui concerne le Rat. Une étude compar
ative a été effectuée par Grether en 1941. Plus récemment, au cours
d'expériences sur la vision de la profondeur, Walk (1965) a mis en évi
dence que le Rat peut distinguer une surface unie d'un damier dont les
carreaux ont 2 mm de côté, et cela à une distance de 13 cm environ (ce
qui correspond à un angle visuel de 52'). Ces résultats sont en accord
avec ceux de Lashley (1930) selon lesquels des Rats albinos et pigmentés
entraînés à discriminer de fines rayures horizontales et verticales auraient
un angle visuel minimum, de respectivement 86 et 52'. D'autres études
(Walls, 1942) donnent pour le Rat albinos un angle minimum de 52'.
Bien que, rappelons-le, les données physiologiques et anatomiques ne
soient pas ici notre objet, il a été trouvé par Block (1969), par des mesures
sur l'œil excisé, que le Rat est hypermétrope. Cet animal, chassé plutôt
que chasseur, serait mieux équipé pour identifier son environnement par
l'odeur que par la vue. La Souris américaine (« Deermouse », genre
Peromyscus) bien étudiée par Rahmann, Rahmann et King (1968)
présente de grandes variations interspécifiques allant de 10' à 1° 34' ;
ces valeurs, obtenues en conditionnant les animaux à répondre à des
rayures verticales noires et blanches, ne sont pas en accord, du moins
pour une espèce, Peromyscus maniculatus, avec les résultats de Vestal
(1973). Pour cette espèce, Rahmann et al. trouvaient un angle visuel
de 33' ; par contre, Vestal obtient deux jours seulement après l'ouver
ture des yeux 21', valeur qui, d'après cet auteur, pourrait être inférieure Tableau I
Récapitulatif des travaux cités
sur l'acuité visuelle de différentes espèces
Taille
Distance minimale
de des stimulus
Angle présentation utilisés
Animaux visuel (en m) (en mm) Auteurs
86' Hat albinos 0,20 3 Lashley, 1930. 52' Walls, 1942. 52' Rat pigmenté 0,20 3 Lashlev, 1930.
0,13 2 Walk, 1965. (52') 38' Souris américaine . . . 0,11 1,25 1» (5 espèces). 0,038 0,66 33' 0,07 * Rahmann, et King, Rahmann 1968. 54' 0,065 1,05 1°34' 0,038 1,03 21' Souris américaine . . . 0,20 Vestal, 1973. (1,2) (2 jours après
verture des yeux).
36' Lemming Rahmann, 1966. 71' (2 espèces). 20' 0,30 (1 7) Van Hof, 1967. 5' Chat 4 à Wässle, 1971. 5,5' Walls, 1942.
De 0,7° à 3° Chauve-souris Suthers, 1966.
2 Bradbury et
Nottebohm, 1969. 13,6' Loutre de mer 1,30 4,8 Balliet et
Schusterman, 1971
Phoque 1,70 1 Jamieson et (2')
Fisher, 1970. 5,5' Otarie 5,5 (8) Schusterman et
Balliet, 1970. 9' 36" 0,30 Chèvre (0,8) 10' 30" (2 espèces). (1) 11' 18" 0,80 Daim (2,6) Backhaus, 1958. 19' Antilope (4,4) '54" (2 espèces). 13 0,24 (1) 8' 36" Ane 0,27 (0,6) 0.95' Johnson, 1914.
0,74' Singe « écureuil » .... Cowey et
Ellis, 1967. 0,84' 0,36 Woodburne, 1965. (0,07) 0,65' Singe rhésus Cowey et
Ellis, 1967. 0,67' 0,72 Weinstein et (0,12) Grether, 1940. 0,75' 0,91 (0,16) Graham, McVean,
Farrer, 1968. 0,5' et 1' 0,91 Fairer et entre (0,20) Graham, 1967. 1,4' Yarczover etal.,1 966.
0,47' Chimpanzé 1,20 Spence, 1934. (0,17)
(Les valeurs entre parenthèses n'ont pas été mentionnées par les auteurs, mais calculées
d'après leurs données.) 460 REVUES CRITIQUES
à 14' chez l'adulte. Des variations intraspéciflques (de 36 à 71') se
retrouvent également chez un autre Rongeur, le Lemming (Rah
mann, 1966), avec un apprentissage classique de discrimination de
rayures dont l'épaisseur est variable. Cette méthode, utilisée par Van
Hof (1967) avec le Lapin, a permis à cet auteur de déterminer pour la
majorité de ses sujets un angle visuel minimum de 20' à une distance
de 30 cm.
Le Chat a été relativement peu étudié dans des expériences compor
tementales sur l'acuité visuelle. Walls (1942) mentionne pour cet animal
un angle visuel de 5' 5" ; cette valeur est confirmée par un travail physio
logique de Wässle (1971) sur la « qualité optique » de l'œil du Chat mont
rant que la séparation minimale perçue entre deux fentes parallèles
est de 4 à 5'.
L'étude de la vision et de l'acuité visuelle de la Chauve-Souris pose
des problèmes particuliers dans la mesure où cet animal à moeurs crépus
culaires et nocturnes est supposé s'orienter essentiellement par échol

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