Du culte du serpent chez divers peuples anciens et modernes - article ; n°1 ; vol.5, pg 486-516
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Description

Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1864 - Volume 5 - Numéro 1 - Pages 486-516
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1864
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Boudin
Du culte du serpent chez divers peuples anciens et modernes
In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, I° Série, tome 5 fascicule 1, 1864. pp. 486-516.
Citer ce document / Cite this document :
Boudin . Du culte du serpent chez divers peuples anciens et modernes. In: Bulletins de la Société d'anthropologie de Paris, I°
Série, tome 5 fascicule 1, 1864. pp. 486-516.
doi : 10.3406/bmsap.1864.6675
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0301-8644_1864_num_5_1_6675486 . SÉANCE DU 16 JUIN 1864
le doute ; mais il ne s'agit ici après tout que de comparer
ensemble deux ou trois planches données par l'auteur lui-
même. Que la Société veuille donc bien nommer une com
mission chargée d'examiner ma critique ; , c'est ce que je .
demande instamment, ne voulant en définitive que le vrai ;
qu'elle nomme cette commission et je serai le premier à
appeler sur mon œuvre toute sa sévérité si j'ai frappé à
faux.
» La Société, lorsqu'on lui livre un travail étranger, est
dans l'habitude de nommer une commission d'examen qui
lui en fait un rapport ; qu'on en agisse de même ici, c'est
ce que je demande afin que lumière se fasse. »
M. Brocà. L'observation de M. Bonté est motivée par les
quelques mots que j'ai prononcés dans la séance dernière.
Je ne voudrais pas que M. Bonté considérât les mots de
critique sévère comme une expression de blâme que je lui
adressais. J'exprimais seulement l'impression qu'avait fait
naître chez moi sa lecture.
Quant* à la question particulière, je n'en parlerai point,
laissant à Pruner-Bey le soin d'y répondre; mais je ferai
observer que la commission demandée par M. Bonté serait
Société." Le travail de contraire à tous les usages de la
M. Bonté sera imprimé, chacun aura le droit de le discuter
et de le critiquer, comme M« Bonté a lui-même discuté et .
critiqué le mémoire de M. Pruner-Bey.
LECTURES
Du culte du serpent chez divers peuples anciens et
modernes
Par M. Boudin
Un des philosophes les plus éminents de l'antiquité a
défini Vhomme un animal religieux. « II n'est en effet aucun — DU CULTE DU SERPENT 487 BOUDIN.
animal (1) hormis l'homme, dit Cicéron, qui ait connais
sance de Dieu ; il n'est point de nation si féroce ni si sau
vage qui, si elle ignore quel Dieu il faut avoir, ne sache du
moins qu'il en faut avoir* un (2).» «Vous pourrez ajoute
Plutarque (3), trouver des cités privées de murailles, de
maisons, de gymnases, de lois, de' monnaies, de lettres ;
mais un peuple sans dieu, sans prières, sans serments,
sans rites religieux, sans sacrifices, voilà ce que personne
n'a jamais vu. »
La religion fait tellement partie des besoins de l'homme,
que plutôt que de s'en passer, on le voit, comme auBoutan,
se dégrader jusqu'à adorer et manger les excréments jiu
grand lama, et se livrer aux orgies et à toutes les
obscénités du culte phallique.
En résumé, la religion, en élevant l'homme à la civilisa
tion ou en le vouant à la barbarie, étant en définitive la
plus haute expression de ses aspirations intellectuelles et
morales, son étude constitue, de toute évidence, une des
branches les plus importantes de l'anthropologie. C'est à
ce titre que nous avons entrepris quelques recherches sur
les cultes de divers peuples, recherches qui établissent dès
(1) Le bouddhisme seul passe pour avoir tenté de transmettre ses dog
mes à la brute. L'auteur d'un ouvrage tibétain, traduit en langue mongole
et du mongol en français par Klaproth, et qui traite <ie l'origine des pro
grès de la religion de Bonddha dans l'Inde et dans d'autres pays de l'Asie,
raconte le .trait suivant : « Lorsque la véritahle religion de Chakia-Mouni
» eut été répandue dansl'Indoustan et chez les barbares les plus éloignés, *
» le grand prêtre et chef de la croyance bouddhiste, ne voyant plus rien
» à convertir parmi les hommes, résolut de civiliser la grande espèce de
» singes appelée / aktcha ou ratkcha, d'introduire chez eux la religion
» de Bouddha, et de les accoutumer à la pratique des préceptes ainsi
» qu'à l'observation exacte des rites sacrés. L'entreprise fut confiée à •
» une mission, sous la direction d'un prêtre regardé comme une incar- »' nation du saint Komchim-Botitaso. Ce prêtre réussit parfaitement et
» convertit un nombre prodigieux de singes à la croyance indienne. »
(2) De leg., lib. H, cap. 8.
(3) Adv. Collot. . . séance du 46 juin 1864 488
à présent et d'une manière incontestable : l°Qiie la religion
est indépendante de toute influence ethnique, car tantôt
des peuples de race identique professent les cultes les plus
variés, tantôt les races les plus variées et les plus dissémi
nées professent au contraire un culte identique ; 2° Que la
civilisation des peuples, loin de dicter le choixde la religion,
est, au contraire, la conséquence de ce choix. En d'au
tres termes, la religion engendre la civilisation ou la bar
barie, mais n'est point leur produit.
Quelque étrange que soit le culte du serpent ce culte a
été sans contredit un des plus répandus dans l'antiquité.
On le constate en Egypte, dans l'Inde, chez les Perses, les
Phéniciens, en Grèce et à Rome ; il a joué uji rôle consi
dérable au deuxième siècle de- notre ère dans la secte des
Orphites ; on l'a trouvé au seizième siècle en Amérique ; de
nos jours, il continue en Asie, en Amérique, en Océanie et
dans une grande partie deT Afrique ; il a été signalé plusieurs
fois dans ces derniers temps parmi les nègres de la Nou
velle-Orléans ; enfin, au mois de février 1864, le Moniteur
d'Haïti annonçait au monde étonné la condamnation à mort
de huit habitants de cette île, sectateurs du Vaudou, con
vaincus d'avoir sacrifié et mangé un enfant par ordre de
leur divinité.
Telle était dans l'antiquité l'extension qu'avait prise le-
culte du serpent, que l'on donnait aux temples en général
le nom de draconia(i), c'est-à-dire maisons du serpent.
Quoi qu'il en soit, on ne saurait s'étonner du doute assez
généralement professé aujourd'hui sur la réalité de ce culte
1
dans l'antiquité, si l'on considère qu'en 1863, c'est-à-dire _
peu de semaines avant la perprétration du. crime, commis»
à Haïti, le président Geffrard lui-même qualifiait de préjuge
européen le soupçon que lui exprimait l'honorable arche-
(1) Strabo, 1. XIV. — DU CULTE DU SERPENT 489 ! BOUDIN,
vêque sur la probabilité du culte du Vaudou parmi ses con
citoyens. Sans nier absolument le culte du serpent parmi -,
les peuples anciens et modernes, quelques personnes se ,j
bornent à exprimer des doutes sur l'objet et la nature de s
ce culte dans lequel, en vertu de certaines tendances méta
physiques (1), on s'efforce à ne voir, comme toujours, que,.-
symboles allégories, etc., là où l'observation dégagée d'un »
scepticisme ridicule,, nous montre partout, et aussi bien
chez les peuples modernes [que dans l'antiquité, un ser- •
pent en chair et en os, un serpent vivant.
La première mention historique de ce culte étrange est «,
probablement celle que nous trouvons dans le livre de Da
niel et qui a trait à Babylone : « Erat draco magnus in hoc f
locoetcolebanteumBabylonii.j>l\ est évident, d'après le ■■•
récit de Daniel, < que le serpent de Babylone était un être >
vivant; pourquoi donc en aurait-il été autrement du serpent
égyptien et de ce fameux serpent d'Épidaure, représentant «
Esculape, qu'une ambassade romaine eut un beau jour mis
sion de transporter . dans la ville éternelle? Pourquoi enfin ■-■
en serait-il autrement du serpent des îles Viti, dans l'océan"
Pacifique, qui, aujourd'hui encore,, réprésente la princi- •
pale divinité; du pays, enfin An; Vaudou Ae la Nouvelle- -
Orléans, que la police surprit au milieu de la nuit, il y ai
quelques années, dans une cage surmontée par une py-
thonisse écumante, autour de laquelle des millie

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