Effets du contexte et du délai sur la probabilité de stockage des inférences pragmatiques - article ; n°2 ; vol.81, pg 409-428
22 pages
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Effets du contexte et du délai sur la probabilité de stockage des inférences pragmatiques - article ; n°2 ; vol.81, pg 409-428

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Description

L'année psychologique - Année 1981 - Volume 81 - Numéro 2 - Pages 409-428
Summary
Certain aspects of the meaning of a sentence may elicit pragmatic ingerences which, contrary to logical inferences, are not necessarily true in every context. In an incidental learning condition, in 50 % of the cases, subjects believed they had already heard a pragmatic inference which was only suggested by a sentence inserted in an adequate context. The same information was judged as new in about 80 % of the responses when the inductive sentence was inserted in a context leading to a different pragmatic inference.
The notion of strength of inference, operationally defined in terms of probability of production after contextless sentences is no longer relevant when inferences can be derived from an adequate context, since in this case they elicit the same rate of errors, be they strongly or slightly induced by an isolated sentence.
In short, memory for pragmatic inferences seems to work in the same way as memory for directly asserted information, which appears to support the argument in favor of the construction-in-storage hypothesis.
Résumé
Certains aspects de la signification d'une phrase peuvent susciter chez l'auditeur des inférences pragmatiques qui, à la différence des inférences logiques, ne sont pas nécessairement vraies dans tous les contextes. Dans la situation d'apprentisage incident utilisée dans cette expérience les sujets croient, dans 50 % des cas, avoir déjà entendu une inférence prag- manque simplement suggérée par une phrase placée dans un contexte narratif approprié. La même information est jugée nouvelle dans près de 80 % des réponses si sa phrase inductrice est placée dans un contexte permettant une inférence pragmatique différente.
La notion de force des inférences, définie opérationnellement en fonction de leur probabilité de production à partir de phrases sans contexte, n'est plus pertinente quand les inférences sont dérivables d'une situation contextuelle adéquate puisque, dans ce cas, elles suscitent le même taux de fausses reconnaissances, qu'elles soient fortement ou faiblement induites par une phrase isolée.
Enfin, la mémoire des inférences pragmatiques semble évoluer comme celle de l'information directement assenée, ce qui constitue un argument en faveur de l'hypothèse selon laquelle elles sont construites lors du stockage.
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

R. Plas
O. de Froment Latour
Effets du contexte et du délai sur la probabilité de stockage des
inférences pragmatiques
In: L'année psychologique. 1981 vol. 81, n°2. pp. 409-428.
Citer ce document / Cite this document :
Plas R., de Froment Latour O. Effets du contexte et du délai sur la probabilité de stockage des inférences pragmatiques. In:
L'année psychologique. 1981 vol. 81, n°2. pp. 409-428.
doi : 10.3406/psy.1981.28383
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1981_num_81_2_28383Abstract
Summary
Certain aspects of the meaning of a sentence may elicit pragmatic ingerences which, contrary to logical
inferences, are not necessarily true in every context. In an incidental learning condition, in 50 % of the
cases, subjects believed they had already heard a pragmatic inference which was only suggested by a
sentence inserted in an adequate context. The same information was judged as new in about 80 % of
the responses when the inductive sentence was inserted in a context leading to a different pragmatic
inference.
The notion of strength of inference, operationally defined in terms of probability of production after
contextless sentences is no longer relevant when inferences can be derived from an adequate context,
since in this case they elicit the same rate of errors, be they strongly or slightly induced by an isolated
sentence.
In short, memory for pragmatic inferences seems to work in the same way as memory for directly
asserted information, which appears to support the argument in favor of the construction-in-storage
hypothesis.
Résumé
Certains aspects de la signification d'une phrase peuvent susciter chez l'auditeur des inférences
pragmatiques qui, à la différence des inférences logiques, ne sont pas nécessairement vraies dans tous
les contextes. Dans la situation d'apprentisage incident utilisée dans cette expérience les sujets croient,
dans 50 % des cas, avoir déjà entendu une inférence prag- manque simplement suggérée par une
phrase placée dans un contexte narratif approprié. La même information est jugée nouvelle dans près
de 80 % des réponses si sa phrase inductrice est placée dans un contexte permettant une inférence
pragmatique différente.
La notion de force des inférences, définie opérationnellement en fonction de leur probabilité de
production à partir de phrases sans contexte, n'est plus pertinente quand les inférences sont dérivables
d'une situation contextuelle adéquate puisque, dans ce cas, elles suscitent le même taux de fausses
reconnaissances, qu'elles soient fortement ou faiblement induites par une phrase isolée.
Enfin, la mémoire des inférences pragmatiques semble évoluer comme celle de l'information
directement assenée, ce qui constitue un argument en faveur de l'hypothèse selon laquelle elles sont
construites lors du stockage.L'Année Psychologique, 1981, 81, 409-428
Laboratoire de Psychologie expérimentale
Université René-Descarles et EPHE 3e section
associé au CNRS1
EFFETS DU CONTEXTE ET DU DÉLAI
SUR LA PROBABILITÉ DE STOCKAGE
DES INFERENCES PRAGMATIQUES
par Régine Plas et Odile de Froment Latour
SUMMARY
Certain aspects of the meaning of ä sentence may elicit pragmatic
inferences which, contrary to logical inferences, are not necessarily true
in every context. In an incidental learning condition, in 50 % of the cases,
subjects believed they had already heard a pragmatic inference which was
only suggested by a sentence inserted in an adequate context. The same
information was judged as new in about 80 % of the responses when the
inductive sentence was inserted in a context leading to a different pragmatic
inference.
The notion of strength of inference, operationally defined in terms of
probability of production after contextless sentences is no longer relevant
when inferences can be derived from an adequate context, since in this
case they elicit the same rate of errors, be they strongly or slightly induced
by an isolated sentence.
In short, memory for pragmatic inferences seems to work in the same
way as memory for directly asserted information, which appears to support
the argument in favor of the construction- in-storage hypothesis.
Depuis une dizaine d'années, l'intérêt des psycholinguistes
pour les processus d' « intégration sémantique » (Hupet, 1979)
s'affirme. Si les plus nombreux d'entre eux, suivant une direction
de recherches commencée par Brandsford et Franks (1971), s'inté
ressent aux stratégies de compréhension des informations direct
ement assertées (c'est-à-dire énoncées explicitement par le locuteur) ,
1. 28, rue Serpente, 75005 Paris.
ap — 15 R. Pias et 0. de Froment Latour 410
à la genèse et à la nature des représentations sémantiques éla
borées à partir d'elles, on observe cependant un nombre croissant
de travaux relatifs au traitement ou au stockage des informations
indirectement assertées, et à leur participation à la construction
de telles représentations.
Leurs auteurs revendiquent presque immanquablement — bien
souvent d'ailleurs sous forme de pétition de principe — une
conception des processus de compréhension du langage impli
quant la prise en considération de l'ensemble de la situation
discursive, c'est-à-dire des connaissances tant linguistiques
qu'extra-linguistiques de l'auditeur, notamment celles qui
concernent les conditions d'emploi des énoncés, souvent désignées
sous la rubrique des « facteurs pragmatiques », utilisées pour
dériver des significations d'un type particulier, les inferences
pragmatiques, à partir du contenu explicite du message.
En effet, certaines des informations indirectement assertées
donnent lieu à des activités inférentielles2 de la part de l'auditeur.
Parmi celles-ci, on distingue classiquement les inferences logiques
des inferences pragmatiques. Pour nous en tenir à une définition
psychologique, nous dirons qu'une inference logique doit être
tenue pour vraie par l'auditeur, quel que soit le contexte. Ainsi,
le sujet doit nécessairement inférer que « B est plus petit que A »,
s'il tient pour vrai que « A est plus grand que B ». Quant aux
inferences pragmatiques, elles doivent être conçues comme des
hypothèses (Harris et Monaco, 1978) que l'auditeur peut cons
truire à partir de l'information directement assertée et qui, selon
Singer (1976) sont « strongly suggested but not logically implied
by the sentences from which they are derived ». Par exemple,
l'auditeur de l'assertion « Honoré a été blessé par un chasseur »
en inférera probablement que « Honoré a reçu un coup de fusil »,
bien que rien dans l'assertion ne lui garantisse la véracité de cette
inference, qui dépend de sa connaissance du monde.
La production d'inférences pragmatiques accompagnant toute
activité de mémorisation avait déjà été repérée par Binet
2. Il n'entre pas dans notre propos d'entreprendre ici une discussion
développée par ailleurs par plusieurs auteurs (Harris et Monaco, 1978 ;
Dubois et Kekenbosch, 1979 ; Kail et Plas, 1979), sur les définitions
respectives de termes de signification apparemment si voisine qu'ils sont
souvent confondus, comme ceux d'implication, de présupposition, d'infé-
rence, d'information ancienne, etc., non plus que sur l'opportunité de la
distinction entre information directement et indirectement assertée (Keenan,
1978 ; Monaco et Harris, 1978). Stockage des inferences pragmatiques 411
et Henri (1894), puis par Bartlett (1932). Nombre d'études
récentes, utilisant différents types de tâches, ont confirmé la
permanence de cette activité inférentielle lors de la compréhension
et de la mémorisation de matériel linguistique, aussi bien chez
l'adulte (Bransford, Barclay, Franks, 1972 ; Johnson, Bransford,
Solomon, 1973 ; Harris, 1974 ; Haviland et Clark, 1974 ; Brewer
et Lichtenstein, 1975 ; Schweller, Brewer, Dahl, 1976) que chez
l'enfant (Paris et Lindauer, 1976). Ce phénomène a également été
mis en évidence avec un matériel imagé (Baggett, 1975).
Les recherches sur le rappel des inferences pragmatiques
montrent que les sujets sont très souvent incapables de diff
érencier les informations réellement lues ou entendues des info
rmations inférées, puisqu'ils rappellent ou identifient comme
anciennes celles-ci au moins aussi fréquemment que celles-là.
Toutefois, dans ces recherches, le

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