Eléments pour un cadre d analyse des situations de résolution de problèmes par des équipes de travail - article ; n°1 ; vol.74, pg 219-237
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Eléments pour un cadre d'analyse des situations de résolution de problèmes par des équipes de travail - article ; n°1 ; vol.74, pg 219-237

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Description

L'année psychologique - Année 1974 - Volume 74 - Numéro 1 - Pages 219-237
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 26
Langue Français
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Extrait

A. Savoyant
Eléments pour un cadre d'analyse des situations de résolution
de problèmes par des équipes de travail
In: L'année psychologique. 1974 vol. 74, n°1. pp. 219-237.
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Savoyant A. Eléments pour un cadre d'analyse des situations de résolution de problèmes par des équipes de travail. In: L'année
psychologique. 1974 vol. 74, n°1. pp. 219-237.
doi : 10.3406/psy.1974.28036
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1974_num_74_1_28036Année psychol.
1974, 74, 219-238
NOTE
ÉLÉMENTS POUR UN CADRE D'ANALYSE
DES SITUATIONS DE RÉSOLUTION DE PROBLÈME
PAR DES ÉQUIPES DE TRAVAIL
par Alain Savoyant
Laboratoire de Psychologie du Travail
de VEcole Pratique des Hautes Etudes
Equipe de Recherche associée au C.N.R.S.1
Le développement des systèmes de production, marqué par l'au
gmentation de leur taille, leur automatisation croissante et l'introduction
de processus continus complexes, a donné au caractère collectif du travail
une importance accrue ; les postes de travail sont alors caractérisés
par un haut degré d'interdépendance qui nécessite la coordination d'acti
vités complexes. Et c'est principalement pour répondre à des problèmes
pratiques, posés par la nécessité d'un travail collectif, que s'est développé
un courant de recherches psychosociologiques sur le travail en groupe.
Cependant, les sur ce thème ont utilisé comme support un
éventail très large de situations qui rendent les résultats obtenus diff
icilement comparables. Aussi apparaît-il nécessaire d'élaborer un cadre
d'analyse qui puisse permettre d'appréhender de façon plus systématique
l'ensemble de ces situations. Le présent travail, qui vise à fournir des
éléments pour cette élaboration, s'appuie sur l'idée que la construction
d'un tel cadre nécessite la prise en compte des activités de traitement
mises en jeu par les sujets, et c'est pourquoi il nous paraît nécessaire
de fonder cette construction sur une théorie de la résolution de problème.
La définition d'un cadre d'analyse pose le problème préalable de
la délimitation de son champ d'application ; deux extrêmes doivent
être évités : celui d'une trop grande spécificité et celui d'une trop grande
généralité. On peut se donner des garanties sur ce problème au niveau
de la démarche ; dans la construction du cadre d'analyse on évitera de
1. 41, rue Gay-Lussac, 75005 Paris. NOTE 220
prendre comme point de départ une série de situations concrètes spéci
fiques et d'en tirer un ensemble de dimensions susceptibles de servir
de base à ce cadre ; le risque est grand alors de construire un cadre
d'analyse ad hoc et de tomber ainsi dans le travers de la spécificité.
Au contraire, partant d'une théorie de la résolution de problème, on
essaiera d'appliquer ses concepts dans le cas du groupe ; le cadre d'ana
lyse étant ainsi développé on verra comment il permet d'analyser des
situations concrètes spécifiques et de reformuler certains problèmes, en
particulier celui de la coordination.
Quant à son aire de généralisation, si l'on reprend la distinction
d'Anzieu et Martin (1969) entre groupes « mondains » et groupes de
travail, c'est à ce dernier type de groupes, dans lesquels l'aspect fonc
tionnel est prédominant, que le cadre d'analyse s'appliquera. D'autres
restrictions pourront se faire jour au cours du développement du cadre
d'analyse : en effet, si le point de départ théorique est une option essent
ielle pour nous, notre démarche ne saurait cependant se passer de réfé
rences à des situations concrètes ; chaque fois que de telles références
seront nécessaires, nos centres d'intérêt nous conduiront à évoquer de
préférence le cas de groupes de travail dans l'entreprise travaillant sur
la ligne de production. C'est de l'activité de tels groupes de travail que
l'on cherche à rendre compte en premier lieu.
Avant d'aborder la présentation même du cadre d'analyse, il nous
faut définir de façon plus précise la perspective adoptée, qui
conduit à faire d'une théorie de la résolution de problème un élément
essentiel de la construction de ce cadre. On commencera donc par
resituer notre travail par rapport aux travaux existants sur la résolution
de problème en groupe. Plus que les résultats précis de ces travaux,
on abordera dans ce qui suit la façon dont les auteurs ont posé le pro
blème du travail en groupe.
POSITION DU PROBLÈME
Par rapport à la résolution de problème individuelle qui met év
idemment l'accent sur les activités de traitement du sujet, le passage
au groupe implique la prise en compte des activités de transmission
des informations et de l'établissement d'une organisation dans le groupe
pour assurer cette transmission. Déjà, dans leurs expériences sur les
réseaux de communication, Guetzkow et Simon (1955) distinguaient
d'une part les comportements directement centrés sur la résolution
du problème, d'autre part les comportements « organisationnels »
comme par exemple la répartition des fonctions entre les membres du
groupe. Dans ce qui suit, pour distinguer ces deux aspects de la résolution
de problème en groupe, on utilisera les termes dimension et
dimension interaction ou organisation. Cette distinction aide à poser
le du travail en groupe. A. SAVOYANT 221
A) Le groupe comme agrégat d'individus
Pour commencer on évoquera brièvement un courant de recherches
qui a résolument négligé la dimension interaction et l'on trouve ici
une bonne partie des recherches centrées sur la comparaison individu-
groupe. Un travail exemplaire de ce courant est celui de Lorge et
Solomon (1955, 1962) qui visent à mettre au point des modèles prédictifs
de la performance du groupe à partir des performances individuelles
des membres du groupe. Dans cette perspective, le groupe est considéré
comme un agrégat d'individus et la performance du est la somme
des performances individuelles, c'est-à-dire que la probabilité pour un
groupe de trouver la solution est égale à celle que ce groupe contienne
un ou plusieurs individus capables de résoudre le problème. Ces travaux
se sont avérés de peu d'utilité pour une meilleure compréhension de la
nature du travail en groupe, ceci dans la mesure où la dimension réso
lution n'a pas donné lieu à une analyse approfondie : la comparaison
individu-groupe porte sur la performance globale et non sur la procé
dure de résolution.
B) La perspective interactionniste
On peut ranger la grande majorité des recherches dans ce chapitre.
Ces travaux présentent la caractéristique d'avoir nettement privilégié
la dimension interaction au détriment de la dimension résolution ;
ils sont centrés sur le groupe et cherchent à rendre compte en premier
lieu des processus sociaux qui naissent dans un groupe auquel on donne
un problème à résoudre. Cette perspective est clairement exprimée par
Kelley et Thibaut (1969) qui ramènent le problème du groupe à un
problème de répartition : « Le problème du groupe peut comporter
n'importe quel sous-ensemble de trois problèmes plus particuliers :
répartition des gains, répartition des informations et répartition des
réponses. » Ces problèmes de répartition entraînent une interdépendance
qui donne naissance à des processus sociaux sur lesquels on se centrera
en négligeant explicitement « les détails de la résolution du problème
(au niveau de l'analyse psychologique des processus individuels) ».
Dans cette perspective, le groupe n'est considéré en tant que groupe
que dans la mesure où il est structuré, où il présente une certaine forme
d'organisation, et c'est sur cette variable organisation que se sont
centrées les recherches. Ainsi, les premières expériences sur les réseaux
de communication en ont fait la principale variable indépendante ;
ce courant de recherches est bien représenté par les expériences de
Leavitt (1951) entreprises à la suite du travail de Bavelas (1950) qui
pens

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