Encodage analogique et transfert sans mapping - article ; n°4 ; vol.102, pg 619-656
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Description

L'année psychologique - Année 2002 - Volume 102 - Numéro 4 - Pages 619-656
Résumé
Selon les modèles classiques du raisonnement par analogie, le transfert analogique intervient nécessairement au terme d'un processus d'appariement entre propriétés locales de la source et de la cible. Dès lors, ces modèles prédisent que la présence de cross-mapping augmente le temps nécessaire pour conduire l'analogie à son terme. Or, nous obtenons des résultats incompatibles avec cette hypothèse puisqu'à partir d'expériences successives impliquant une tâche de transfert et d'appariement, nous montrons que l'augmentation du temps nécessaire pour établir l'appariement ne détermine pas d'augmentation de temps de traitement de la cible. Un cadre théorique alternatif est proposé pour rendre compte de ces résultats.
Mots-clés : analogie, inférence, mapping, transfert.
Summary : Is mapping a necessary condition for analogical transfer ?
According to classical models of reasoning by analogy (SME, ACME, SIAM, IAM), analogical transfer requires that subjects make first of all complete one-to-one correspondences between base and target elements. It is only when the mapping is finished that subjects may project inferences from the base to the target. Consequently, these models predict that a cross-mapping between base and target (same base-target elements which play different roles) should increase the time necessary for transfering a property from the base to the target. Empirical results obtained here are inconsistent with this prediction because, in a series of experiments, we show that the increase in time to match two cross-mapping objects does not involve an increase in time to process the target. Consequently, it seems that there is at least a partial independency between mapping and transfer.
Key words : analogy, inference, mapping, transfer.
38 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2002
Nombre de lectures 50
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

T. Ripoll
D. Coulon
Encodage analogique et transfert sans mapping
In: L'année psychologique. 2002 vol. 102, n°4. pp. 619-656.
Résumé
Selon les modèles classiques du raisonnement par analogie, le transfert analogique intervient nécessairement au terme d'un
processus d'appariement entre propriétés locales de la source et de la cible. Dès lors, ces modèles prédisent que la présence de
cross-mapping augmente le temps nécessaire pour conduire l'analogie à son terme. Or, nous obtenons des résultats
incompatibles avec cette hypothèse puisqu'à partir d'expériences successives impliquant une tâche de transfert et
d'appariement, nous montrons que l'augmentation du temps nécessaire pour établir l'appariement ne détermine pas
d'augmentation de temps de traitement de la cible. Un cadre théorique alternatif est proposé pour rendre compte de ces
résultats.
Mots-clés : analogie, inférence, mapping, transfert.
Abstract
Summary : Is mapping a necessary condition for analogical transfer ?
According to classical models of reasoning by analogy (SME, ACME, SIAM, IAM), analogical transfer requires that subjects make
first of all complete one-to-one correspondences between base and target elements. It is only when the mapping is finished that
subjects may project inferences from the base to the target. Consequently, these models predict that a cross-mapping between
base and target (same base-target elements which play different roles) should increase the time necessary for transfering a
property from the base to the target. Empirical results obtained here are inconsistent with this prediction because, in a series of
experiments, we show that the increase in time to match two cross-mapping objects does not involve an increase in time to
process the target. Consequently, it seems that there is at least a partial independency between mapping and transfer.
Key words : analogy, inference, mapping, transfer.
Citer ce document / Cite this document :
Ripoll T., Coulon D. Encodage analogique et transfert sans mapping. In: L'année psychologique. 2002 vol. 102, n°4. pp. 619-
656.
doi : 10.3406/psy.2002.29610
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_2002_num_102_4_29610L'Année psychologique, 2002, 702, 619-656
Laboratoire de Psychologie cognitive
Université de Provence,
UMR CNRS 6146*
ENCODAGE ANALOGIQUE
ET TRANSFERT SANS MAPPING
Thierry RlPOLL2 et David COULON
SUMMARY : Is mapping a necessary condition for analogical transfer ?
According to classical models of reasoning by analogy (SME, ACME, SIAM,
I AM), analogical transfer requires that subjects make first of all complete one-
to-one correspondences between base and target elements. It is only when the
mapping is finished that subjects may project inferences from the base to the
target. Consequently, these models predict that a cross-mapping between base
and target (same base-target elements which play different roles) should
increase the time necessary for transfering a property from the base to the target.
Empirical results obtained here are inconsistent with this prediction because, in
a series of experiments, we show that the increase in time to match two cross-
mapping objects does not involve an in time to process the target.
Consequently, it seems that there is at least a partial independency between
mapping and transfer.
Key words : analogy, inference, mapping, transfer.
INTRODUCTION
Bien que les modèles classiques du raisonnement par ana
logie (SME, Falkenhainer, Forbus et Gentner, 1989 ; ACME,
Holyoak et Thagard, 1989 ; IAM, Keane, Ledgeway et Duff,
1994 ; SIAM, Goldstone, 1994 a) se distinguent sur de nombreux
points, ils admettent néanmoins un certain nombre d'hypot
hèses communes. Parmi celles-ci, l'une d'entre elles nous paraît
1. 29, avenue R. -Schuman, 13621 Aix-en-Provence Cedex.
2. E-mail : ripoll@newsup.univ-mrs.fr. 620 Thierry Ripoll et David Coulon
essentielle et contestable (Ripoll et Coulon, 2001). Il s'agit de
l'hypothèse de séquentialité stricte des phases du raisonnement
par analogie. Après avoir analysé cette hypothèse et ses implicat
ions, nous proposerons une approche alternative qui nous
conduira à envisager autrement les relations entre encodage,
mapping et transfert.
ABSENCE D'IMPACT PRECOCE DE LA SOURCE
SUR LE TRAITEMENT DE LA CIBLE
L'ensemble des modèles actuels du raisonnement par ana
logie admet, au moins implicitement, l'existence d'une succes
sion de phases depuis l'encodage de la source jusqu'au transfert
analogique (Falkenhainer et al., 1989 ; Holyoak et Thagard,
1989 ; Keane et al., 1994). Selon cette approche séquentielle,
cinq phases successives peuvent être identifiées : 1) encodage de
la source ; 2) encodage de la cible ; 3) appariement (mapping)1 ;
4) transfert ; 5) généralisation. De ces cinq phases, le mapping
est identifié comme la phase centrale du raisonnement par ana
logie si bien que l'on constate fréquemment une identification
(voire une réduction) du raisonnement par analogie à la phase
du mapping : « Indeed, analogical transfer has sometimes been
virtually identified with mapping and vice versa » (Holyoak,
Novick et Melz, 1994, p. 115). Cette centration excessive sur la
phase de mapping s'est d'ailleurs faite au détriment des pro
cessus intervenant après le mapping (Holyoak et al., 1994) et,
plus encore, au détriment des processus intervenant avant le
mapping.
Du fait de la séquentialité2 stricte des modèles de l'analogie,
l'encodage de la cible, et donc la représentation qu'en élaborent
les participants avant mapping, n'est pas déterminé par préalable de la source. Cette dernière n'aurait un effet
1. Nous emploierons le terme « mapping » dans son sens le plus usuel : éta
blissement de correspondances entre les prédicats et objets de deux situations
analogues. Dans certains cas, en particulier pour qualifier l'activité de mapp
ing, nous emploierons le terme « apparier » ou « appariement ».
2. Ces modèles adoptent une séquentialité stricte même si certains auteurs
admettent volontiers (Holyoak, 1985 par exemple) que dans la réalité les diffé
rentes phases de l'analogie doivent être davantage intriquées (voir aussi Ross et
Bradshaw, 1994). Transfert analogique 621
potentiel sur le traitement de la cible qu'au moment ou au terme
du mapping. Très concrètement, cela signifie qu'un sujet qui
serait confronté à une cible Fencoderait et en élaborerait une
représentation initiale indépendamment de la nature de la
source qui aura été préalablement traitée : la connaissance de la ne peut contraindre la représentation initiale de la cible.
Par ailleurs, le transfert analogique ou, de manière plus génér
ale, l'effet facilitateur ou inhibiteur d'une source sur le trait
ement d'une cible analogue, est nécessairement postérieur au
mapping puisque ce dernier est un préalable nécessaire à la pro
jection de propriétés de la source vers la cible (Markman, 1997).
Le fait que la source n'exerce aucun rôle sur l'encodage de la
cible avant mapping est, pour le moins, psychologiquement peu
plausible. S'il est clair que le mapping peut permettre de révéler
des similitudes structurales qui n'étaient pas identifiées avant la
comparaison source-cible, il est tout aussi probable que les parti
cipants extraient de la source des informations de niveau
d'abstraction élevée qui les guident très précocement dans
l'élaboration de la représentation initiale de la cible (Chalmers,
French et Hofstadter, 1992 ; Indurkhya, 1997 ; Sander, 2000 ;
Sander et Richard, 1997). C'est cette hypothèse, au cœur de la
présente contribution, que nous développons à présent.
D'AUTRES RELATIONS ENTRE ENCODAGE,
MAPPING ET TRANSFERT
Au centre de l'approche alternative proposée, il y a l'hypo
thèse que l'encodage de la cible est déterminé, avant mapping,
par l'encodage de la source : hypothèse dite d'un encodage ana
logique. Cela revient, en un certain sens, à admettre qu'une
partie du raisonnement par analogie intervient avant le mapp
ing (voir Sander (2000) et Zamani et Richard (2000) pour une
approche similaire), la source ayant un impact sur la représenta
tion de la cible autrement que par l'alignement terme à terme
des propriétés locales des deux situations analogues comparées
(Wisniewski et Bassok, 1999).
Cette hypothèse a un sens si on admet que le contexte induit
par le traitement d'une source fournit des informations globales
(de type catégorielle par exemple) qui peu

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