Esquisse d une contribution au problème de la liquidité internationale - article ; n°5 ; vol.13, pg 760-801
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Description

Revue économique - Année 1962 - Volume 13 - Numéro 5 - Pages 760-801
42 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 37
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Charles Penglaou
Esquisse d'une contribution au problème de la liquidité
internationale
In: Revue économique. Volume 13, n°5, 1962. pp. 760-801.
Citer ce document / Cite this document :
Penglaou Charles. Esquisse d'une contribution au problème de la liquidité internationale. In: Revue économique. Volume 13,
n°5, 1962. pp. 760-801.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1962_num_13_5_407527'-h
ESQUISSE D'UNE CONTRIBUTION
AU PROBLEME
DE LA LIQUIDITE INTERNATIONALE
INTRODUCTION
Que, sensibilisée à l'extrême par des vicissitudes monétaires successives,
l'opinion publique soit périodiquement émue par les informations de presse
relatant l'aisance ou les difficultés de la liquidité internationale, il n'y a
rien là que de très naturel. Mais que cette même opinion publique relèvt
dans ces informations des jugements contradictoires émanant de personn
alités hautement qualifiées, voilà ce qui la déroute et qui la rend sceptique
à l'égard de la science économique.
Force est bien de reconnaître que nous nous trouvons en face de posi
tions antinomiques. Tel affirme que la liquidité internationale est suffisante;
tel autre proclame exactement le contraire en formant des vœux pour
qu'elle soit améliorée. D'où naît cet état d'incertitude totale non seulement
chez 1' « honnête homme », mais encore, et peut-être à un degré moindre,
chez de nombreux apprentis économistes.
Sans doute, l'attention du public est-elle inclinée vers des problèmes
particuliers, connexes du problème de la liquidité proprement dite, à l'occa
sion desquels d'illustres auteurs rompent des lances : ainsi discute-t-on
sur l'excellence ou la nocivité du gold exchange standard. Mais c'est là
ne retenir qu'un des aspects et, certes, non des moins intéressants, du
problème général. Si d'aventure on en revient à la question préalable de
savoir si oui ou non la liquidité internationale est suffisante de nos jours
pour assurer l'expansion économique mondiale, alors la réponse reste pen
dante face aux arguments très généraux et souvent gratuits qu'on prodigue
de part et d'autre.
Cependant des tentatives ont été esquissées dont le louable objectif
est d'examiner et d'exploiter systématiquement, mathématiquement si pos- LIQUIDITÉ INTERNATIONALE 761
sible, les données statistiques éparses dans les recueils publiés par les
autorités de nombreux pays et reproduites dans les périodiques des insti
tutions internationales.
Le présent mémoire est consacré à l'examen de quelques-unes de ces
approches choisies parmi les plus récentes, les plus significatives et les
mieux menées. Au terme de ces analyses, il sera sans doute permis de
suggérer une autre approche dont le caractère pragmatique ne fera aucune
illusion, mais qui aura sans doute — du moins on l'espère — le mérite de
cerner un peu plus étroitement la réalité.
En bref, il s'agit d'exposer, de scruter et de juger les méthodes utilisées
dont le but est d'apprécier quantitativement ce qu'on désigne usuellement
par liquidité, d'en jauger les variables et d'en estimer éventuellement les
corrélations ; ceci fait, de juger si dans telles circonstances économiques,
cet état de liquidité ainsi quantifié répond favorablement ou non au jeu
des facteurs économiques concomitant.
Il reste entendu que dans l'exposé qui suit, on écartera toute discussion
théorique, notamment sur la nature des réserves monétaires et que l'effort
sera centré sur l'appréciation quantitative de la liquidité internationale,
dût-on être soupçonné de « quantophrénie ». Ce modeste mémoire n'est
donc qu'une tentative limitée, d'ordre technique. On souhaite qu'il informe
sur des travaux qui n'ont pas assez retenu l'attention des spécialistes et
qu'il serve de point de départ pour des investigations plus approfondies.
SOMMAIRE. — Première Partie : Trois approches (Banque des Règlements
Internationaux; Robert Trif fin ; De Nederlandsche Bank N.V.). Deuxième
Partie : Suggestions pour une notivellc approche. Conclusions : Liquidité
et variables indépendantes. La Grande-Bretagne d'avant la première guerre
mondiale. Remarques terminales.
I
DE QUELQUES TENTATIVES
PREMIERE APPROCHE
La Banque des Règlements Internationaux
C'est dans son vingt-huitième rapport (1957-1958), pp. 193 et suiv.,
que la B.R.I, a proposé une esquisse de mesure des réserves monétaires
mondiales. 762 REVUE ÉCONOMIQUE
Opportunité de l'entreprise. — Evoquant les déclarations du chanc
elier de l'Echiquier en date du 15 avril 1958, la B.R.I, estime que le
problème de la liquidité est d'une importance grandissante et d'une urgence
de plus en plus marquée pour le monde libre. L'expansion est en effet
subordonnée aux facultés monétaires dont peuvent disposer les pays en
compétition. Sans doute les commentaires ont-ils été abondants sur cette
difficile question, mais il ne semble pas que des précisions aient été apport
ées, bien que les recueils statistiques internationaux offrent la possibilité
de computations au moins approchées.
Difficultés de l'entreprise. — Mais, ajoute le rapport, il n'est pas
aisé « de mettre ce problème en lumière au moyen de chiffres, car on ne
saurait dire avec précision à combien s'élève la liquidité mondiale à un
moment donné ». Difficulté qui tient en premier lieu à l'imprécision des
données statistiques élaborées par les pays relevant des institutions du
monde libre et des optiques propres aux auteurs des recueils qui utilisent
ces éléments.
La saisie statistique relève, en effet, de méthodes disparates; les matér
iaux, comme leur expression quantitative, peuvent difficilement entrer en
comparaison de pays à pays (1). De surcroît, d'année en année, les chiffres
publiés sont modifiés par les autorités responsables, suscitant pour le
chercheur incertitudes et équivoques (2).
A l'endroit de la liquidité internationale, il ne s'agit que d'ordre de
grandeur. En fait, l'objectif est de calculer des proportions entre deux
termes, à savoir le disponible pour faire face à l'exigible. Les variations
dans l'espace (les recueils internationaux) et dans le temps (les recueils
propres à chaque pays) n'ont donc qu'une importance secondaire. Ces
écarts seront, dans la suite de ce travail, indiqués dans la mesure où ils
pourraient influencer les calculs internationaux et pour autant les conclu
sions résultant de ces computations.
Méthode adoptée. — Le tableau reproduit ci-contre a pour objectif
de dégager en pourcentage les relations entre, d'une part, la « valeur du
1. M. le professeur P. Baudin a tant insisté jadis qu'il paraît aujour
d'hui superflu d'y revenir (« Les causes profondes du malaise britannique »,
Revue d'économie politique, 1926, pp. 817-818).
2. Cf. Ch. Penglaou, « Méditations sur les statistiques internationales »,
Journal de la Société de statistique de Paris, 1960, pp. 293-299. RESERVES EN OR. EN DOLLARS ET EN STERLING ET VALEUR DU COMMERCE MONDIAL
(En milliards de dollars E.-U.)
Rubriques 1938 1948 1951 1954 1957 (*) 1955 1956
Avoirs or et dollars des pays autres
que les Etats-Unis et des institu
tions interoationales 13,4 17,9 22,1 29,3 31,2 32,6 32,7
Stock d'or des Etats-Unis 14,5 24,4 22,9 21,8 21,8 22,1 22,9
Soldes totaux en sterling, y compris
ceux des institutions internatio
nales 2,8 15,4 12,3 11,7 11,3 11,5 11,0
Réserves totales 57,3 62,8 30,7 57,7 64,3 66,2 66,6
Valeur du commerce mondial 44,4 114,1 157,9 157,3 173,3 191,7 207,1
Réserves en % du commerce 69,1 50,6 36,3 39,9 37,1 32,2 34,5 totales moins stock or des
34,4 Etats-Unis 16,2 33,3 41,0 42,5 44,1 43,7
Valeur du commerce mondial sans les 38,8 93,4 131,0 131,1 145,3 158,8 172,1
Réserves en % du commerce, sans les
Etats-Unis 41,8 35,7 26,3 31,3 29,2 27,8 25,4
(*) Chiffres provisoires.
Source : Banque des Règlements Internationaux, 28e Rapport, 1957-1958, p. 194. REVUE ÉCONOMIQUE 764
commerce mondial » avec et sans les Etats-Unis et, d'autre part, le montant
total en or, dollar et sterling détenu par tous les pays avec ou sans les
Etats-Unis.

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