Etude génétique de la reconnaissance bilingue - article ; n°2 ; vol.74, pg 439-454
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Description

L'année psychologique - Année 1974 - Volume 74 - Numéro 2 - Pages 439-454
Résumé
On teste la reconnaissance de mots significatifs selon 4 conditions de présentation-reconnaissance : 1) français-français (FF) : 2) anglais-anglais (AA) ; 3) anglais-français (AF) ; 4) français-anglais (FA). Les sujets sont pris à 5 degrés dûapprentissage de la langue étrangère (l'anglais) : lycéens de 5e, 3e et ire, étudiants anglicistes de D.U.E.L. 1 et de Licence.
La reconnaissance monolingue (FF et AA) est meilleure que la reconnaissance bilingue (AF et FA). Les débutants (5e et 3e) réussissent mieux que les sujets avancés (D.U.E.L. et Licence) notamment dans les situations monolingues.
Les résultats sont interprétés en faisant l'hypothèse d'un codage différentiel en fonction d'indices perceptifs ou d'indices sémantiques. Le codage perceptif se révèle supérieur au codage sémantique pour les activités de reconnaissance immédiate.
Summary
Recognition of significant words is tested under 4 conditions of presentation and recognition : 1) French-French (FF) ; 2) English-English (EE) ; 3) English-French (AF) ; 4) French-English (FA). Subjects were selected according to 5 learning levels of the foreign language (English language) : pupils of the 5th, 3rd and lst forms and lst and 3rd year university students majoring in English.
Monolingual recognition (FF and AA) is higher than bilingual recognition (AF and FA). Lower level subjects (5th and 3rd forms) performed better than advanced students (5th, 3rd and lstforms are superior to lst and 3rd year university mainly in monolingual situations).
The results are interpreted by hypothesizing differential coding in terms of perceptual or semantic cues. Perceptual coding seems to be superior to semantic coding in immediate recognition tasks.
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 13
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Raymond Champagnol
Etude génétique de la reconnaissance bilingue
In: L'année psychologique. 1974 vol. 74, n°2. pp. 439-454.
Résumé
On teste la reconnaissance de mots significatifs selon 4 conditions de présentation-reconnaissance : 1) français-français (FF) : 2)
anglais-anglais (AA) ; 3) anglais-français (AF) ; 4) français-anglais (FA). Les sujets sont pris à 5 degrés dûapprentissage de la
langue étrangère (l'anglais) : lycéens de 5e, 3e et ire, étudiants anglicistes de D.U.E.L. 1 et de Licence.
La reconnaissance monolingue (FF et AA) est meilleure que la reconnaissance bilingue (AF et FA). Les débutants (5e et 3e)
réussissent mieux que les sujets avancés (D.U.E.L. et Licence) notamment dans les situations monolingues.
Les résultats sont interprétés en faisant l'hypothèse d'un codage différentiel en fonction d'indices perceptifs ou d'indices
sémantiques. Le codage perceptif se révèle supérieur au codage sémantique pour les activités de reconnaissance immédiate.
Abstract
Summary
Recognition of significant words is tested under 4 conditions of presentation and recognition : 1) French-French (FF) ; 2) English-
English (EE) ; 3) English-French (AF) ; 4) French-English (FA). Subjects were selected according to 5 learning levels of the
foreign language (English language) : pupils of the 5th, 3rd and lst forms and lst and 3rd year university students majoring in
English.
Monolingual recognition (FF and AA) is higher than bilingual recognition (AF and FA). Lower level subjects (5th and 3rd forms)
performed better than advanced students (5th, 3rd and lstforms are superior to lst and 3rd year university mainly in monolingual
situations).
The results are interpreted by hypothesizing differential coding in terms of perceptual or semantic cues. Perceptual coding seems
to be superior to semantic coding in immediate recognition tasks.
Citer ce document / Cite this document :
Champagnol Raymond. Etude génétique de la reconnaissance bilingue. In: L'année psychologique. 1974 vol. 74, n°2. pp. 439-
454.
doi : 10.3406/psy.1974.28055
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1974_num_74_2_28055Année psychol.
1974, 74, 439-454
Université de Poitiers. Laboratoire de Psychologie1
Equipe de Recherche associée au C.N.R.S.
ÉTUDE GÉNÉTIQUE
DE LA RECONNAISSANCE BILINGUE
par Raymond Champagnol
SUMMARY
Recognition of significant words is tested under 4 conditions of presentat
ion and recognition : 1) French-French (FF) ; 2) English-English (EE) ;
3) English- French (AF) ; 4) French-English (FA). Subjects were
selected according to 5 learning levels of the foreign language (English
language) : pupils of the 5th, 3rd and 1st forms and 1st and 3rd year
university students majoring in English.
Monolingual recognition (FF and AA) is higher than bilingual
recognition (AF and FA). Lower level subjects (5th and 3rd forms)
performed better than advanced students (5th, 3rd and 1st forms are superior
to 1st and 3rd year university mainly in monolingual situations).
The results are interpreted by hypothesizing differential coding in
terms of perceptual or semantic cues. Perceptual coding seems to be
superior to semantic coding in immediate recognition tasks.
Les recherches expérimentales effectuées avec des sujets
bilingues se sont multipliées depuis quelques années. La raison
en est que, outre l'utilité pratique que peuvent avoir leurs résultats
dans la pédagogie des langues, la situation bilingue offre d'inté
ressantes possibilités méthodologiques pour l'approche des pro
blèmes théoriques de la psychologie générale.
C'est ainsi, pour ne citer que quelques exemples, que des
recherches ont porté sur l'association verbale (Kolers, 1963 ;
MacNamara, 1967 ; Lambert et Rawlings, 1969 ; Champagnol,
1. 95, avenue du Recteur-Pineau, 86022 Poitiers. 440 MÉMOIRES ORIGINAUX
1969 ; Taylor, 1971), sur les théories médiationnelles de la signi
fication (Lambert, 1955 ; Lambert, Havelka et Crosby, 1958 ;
Jakobovits et Lambert, 1961), sur l'organisation en rappel libre
(Lambert, Ignatow et Krauthamer, 1968 ; Nott et Lambert, 1968 ;
Darlymple-Alford et Aamiry, 1969 ; Champagnol, 1973 a), sur
les modèles théoriques de la mémoire (Bower, 1970 ; Weist
et Crawford, 1972).
L'objet de la présente recherche est d'utiliser la situation
de bilinguisme pour l'étude de la reconnaissance de mots
significatifs.
Une première recherche dans ce domaine a été présentée par
Kintsch (1970). Son objet était d'estimer dans quelle mesure
les indices communs aux deux langues, c'est-à-dire les indices
sémantiques, et les indices spécifiques à chaque langue, c'est-à-
dire essentiellement les indices phonétiques et graphiques, inte
rviennent respectivement dans la reconnaissance.
L'expérience aboutit à deux conclusions : 1) Selon les cas,
les mots peuvent être codés en fonction d'indices sémantiques
généraux ou en fonction d'indices spécifiques à chaque langue
et ceci avec une égale efficacité pour les tâches de reconnaissance ;
2) Les deux ensembles d'indices ne sont pas entièrement disso
ciables, les indices spécifiques interfèrent avec les indices sémant
iques généraux et réciproquement.
Dans une recherche (Champagnol, 1973 b) nous avions abordé
une question analogue en prenant des mots à différents degrés
de significativité et en modifiant leur aspect perceptif entre leur
présentation et le test de reconnaissance. La recherche, qui visait
à tester l'hypothèse d'Adams (1967) selon laquelle la reconnais
sance mettait en jeu deux sortes de traces, dites traces percep-
tuelles et traces mémorielles, a montré que les indices perceptifs
apparaissaient plus importants pour la reconnaissance que les
indices sémantiques et ceci surtout chez les sujets les plus jeunes.
Ainsi, les résultats de l'expérience de Kintsch et ceux de la
nôtre divergent assez sensiblement quant à l'importance relative
des indices sémantiques et des indices perceptifs dans la
reconnaissance.
Dans son expérience, Kintsch utilise de très bons bilingues
ayant une grande facilité dans les deux langues. Il est possible
que chez eux les structures phonético-graphiques des mots
correspondants des deux langues se trouvent très fortement
associées. L'activation des traces en rapport avec l'une d'elles R. CHAMPAGNOL 441
a alors des chances d'entraîner l'activation des traces correspon
dantes dans l'autre langue. Ceci ferait que la spécificité de ces
indices serait plus théorique que réelle.
Dans l'expérience qui suit, l'âge des sujets varie de la pré
adolescence à l'âge jeune adulte. Les ont, par ailleurs,
atteint différents niveaux d'apprentissage de la langue étrangère.
Les deux variables, âge chronologique et degré de bilinguisme
sont donc indissociables dans cette expérience. Elles constituent
une variable génétique globale. Cette situation est inévitable
dans à peu près toutes les recherches génétiques sur le langage,
où varient à la fois l'âge des sujets et le degré d'apprentissage
de la langue, maternelle ou étrangère. Ici, eu égard au problème
posé, cette situation ne présente pas de trop gros inconvénients,
d'autant plus que l'utilisation de groupes travaillant avec
des listes constituées uniquement de mots français permet un
certain contrôle.
EXPÉRIENCE
MATÉRIEL
Du lexique du manuel de 6e (Richard et Hall, 1966) utilisé dans le
C.E.S. et le Lycée1 où une partie de l'expérience a eu lieu, 90 noms
communs anglais et leur traduction en français ont été extraits. Chaque
mot, français ou anglais, constitue un item.
Quinze items ont été tirés de l'ensemble des 90. Ces 15 items consti
tuent les stimulus critiques. Ceux-ci sont présentés seuls, par écrit,
disposés selon une colonne verticale à la gauche des pages de « présen
tation » d'un carnet format 21 x27. Les 75 autres sont utilisés comme
items de « remplissage » dans les pages de « représentation » servant pour
les tests de reconnaissance. Ceux-ci sont du type « choix de réponse ».
On a 15 groupes de 6 mots répartis sur 3 colonnes. Chaque groupe com
prend 1 item critique et 5 items de remplissage.
Il y a 6 pages de présentation et 6 pages de représentation permettant
6 essais de reconnaissance. Les items critiques et les items

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