Etudes expérimentales de l amassement chez les rongeurs - article ; n°1 ; vol.70, pg 223-246
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Description

L'année psychologique - Année 1970 - Volume 70 - Numéro 1 - Pages 223-246
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 17
Langue Français
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Extrait

C. Cohen-Salmon
Etudes expérimentales de l'amassement chez les rongeurs
In: L'année psychologique. 1970 vol. 70, n°1. pp. 223-246.
Citer ce document / Cite this document :
Cohen-Salmon C. Etudes expérimentales de l'amassement chez les rongeurs. In: L'année psychologique. 1970 vol. 70, n°1. pp.
223-246.
doi : 10.3406/psy.1970.27707
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1970_num_70_1_27707ÉTUDES EXPÉRIMENTALES DE L'AMASSEMENT
CHEZ LES RONGEURS
par C. Cohen-Salmon
Laboratoire de Psychologie expérimentale
et comparée de la Sorbonne, associé au C.N.B.S.
Morgan (1947) rapporte le fait que pendant les famines qui sévirent
en Europe jusqu'au xixe siècle, la population des campagnes cherchait
à découvrir les terriers des hamsters dans lesquels ils pouvaient trouver
des quantités considérables de grains et d'autres denrées comestibles.
Il est en effet connu que certains animaux, et en particulier les rongeurs,
emmagasinent de la nourriture en excès par rapport à leurs besoins
immédiats.
Il a été observé que certains animaux de laboratoire présentaient
un tel comportement. Cette observation donna lieu par la suite à une
littérature expérimentale abondante que nous nous proposons d'étudier
ici en analysant les différentes variables internes et externes qui semblent
influer sur cette conduite.
A) Description de la situation expérimentale
Wolfe (1939) fut le premier à s'intéresser à ce problème et à en
faire une étude expérimentale. La technique qu'il utilisa fut d'ailleurs
reprise ensuite par la plupart des auteurs sans grandes modifications de
principe. Wolfe sépara la cage d'habitation du rat (home cage) d'un
récipient contenant une certaine quantité de pastilles de nourriture
(pellets) par un couloir d'une longueur de 70 cm environ, puis il compta
le nombre de pastilles transportées dans la cage pendant une période
de trente minutes. Hunts (1941) perfectionna cette technique en cons
truisant un appareil (fig. 1) qui permettait d'utiliser dix animaux à la fois.
Dans leurs travaux concernant l'influence du groupement sur l'amas-
sement, Miller et Postman (1946) placèrent la réserve de nourriture
au centre d'un cercle formé par les cages.
A partir de ces différents types de matériel, Ross, Smith et Woesnner
(1953) donnent de l'amassement une définition opérationnelle : « C'est
le transports d'objets (en général des pastilles), par un organisme (en 224 REVUES CRITIQUES
général un rat) d'un endroit éloigné (de 72 cm en général) à la cage
d'habitation. » Par rapport à cette définition, on ne pourra retenir que
des situations expérimentales dans lesquelles l'amassement aura été
effectivement l'aboutissement d'un transport de la nourriture, d'un
lieu de quête vers un lieu de stockage. Le problème se pose en effet
pour ce qui est des observations de Myers qui a décrit le comportement
Door
Kymograph recording
treadle contacts
Fig. 1. — Les deux batteries de cinq cages sont représentées sur la figure
du bas. Au bout de chacune des allées reliées aux cages se trouve une réserve
de nourriture, visible sur le croquis du haut. La porte de chaque cage est
ouverte seulement pendant les 30 minutes d'observation quotidienne. La
pédale, au centre de l'allée, est reliée à un enregistreur qui indique le nombre
de passages du rat dans l'allée. Comme le rat ne transporte pas toujours
de pastille, les pastilles accumulées sont comptées par intervalle (d'après
Hunt, 1941).
de certains rats qui, lors d'un conditionnement de type opérant, conti
nuaient après satiété à appuyer sur le levier et à accumuler des pastilles
dans le réceptacle. Cet auteur se pose le problème de savoir s'il doit
identifier ce comportement à l'amassement tel qu'il a été étudié par
les autres auteurs à partir d'observations tant éthologiques qu'expéri
mentales. Sans nier l'intérêt de l'étude d'une telle conduite, nous
n'aborderons dans le détail que les expériences classiques d'amassement,
d'autant pous que Richelle (1969, communication personnelle) a observé
un comportement d'amassement chez le hamster à partir d'un appareil
lage de type skinnérien, dans lequel l'animal transportait les pastilles
obtenues, soit à l'extérieur de la cage de conditionnement, soit au fond
de cette cage lorsque la porte de sortie était fermée. C. COHEN-SALMON 225
B) Variables liées a l'environnement
1) Influence de la température extérieure
L'importance particulière de la externe a été notée en
ce qui concerne l'activité (Browman, 1942, 1943) et l'apprentissage
(Hellmer, 1943 ; Moore, 1944), une basse température entraînant une
activité plus grande et une plus grande efficience.
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Successive days
Fig. 2. — Moyenne journalière de l'amassement
et températures correspondantes (relevés journaliers) pour 6 rats
rassasiés et maintenus en situation d'amassement pendant 30 jours
(d'après McCleary, Morgan, 1946)
Pour ce qui est de l'amassement, McGleary et Morgan (1946) firent
varier la température de 8° à 34°. A peu d'exceptions près les scores
augmentèrent avec les basses températures et décrurent en même temps
que croissait la chaleur (flg. 2). Le fait est interprété par les auteurs
dans le sens que « l'amassement... représente une réaction d'adaptation...
de l'organisme pour résister aux effets de la basse température » (p. 378).
Par contre, Ross et Smith (1953) relatent une étude dans laquelle
des souris emmagasinèrent davantage sous des températures élevées.
Ces auteurs expliquent le phénomène en partant de l'idée que les basses
températures constituant un stress, il en résulte une baisse du niveau
d'amassement.
Devant cette disparité de résultats, il nous semble difficile, dans
l'état actuel des travaux existants, de conclure en faveur de l'une ou
de l'autre thèse. Toutefois, la grande majorité des recherches nous
amènerait plutôt à pencher vers la première hypothèse. Il se peut d'ail
leurs que les résultats de Ross et Smith aient été influencés par le choix
A. PSYCHOL. 70 226 REVUES CRITIQUES
des animaux (souris) et de conditions expérimentales particulières.
A ce sujet, des informations intéressantes nous sont fournies par
les éthologistes, lesquelles permettraient peut-être de donner un sens
plus clair à l'augmentation de l'amassement sous basses températures.
En effet, Steiniger (1950) rapporte qu'à l'état libre, le rat emmagasine
environ quatre fois plus de nourriture qu'il ne peut en consommer,
lorsque la nourriture est abondante et que, lors des gelées, l'animal
reste plusieurs jours sans sortir de son nid. D'autre part, Kayser (1940)
relate que les premiers signes comportementaux de l'hibernation chez
le hamster sont l'amassement de nourriture et la construction du nid.
Il déclare également que ce comportement peut être provoqué chez
le hamster en abaissant la température au-dessous de 13°.
2) Rôle de V éclairement
Dans une étude sur les rats en liberté, Steiniger (1950) note que ces
animaux présentent une activité accrue dans les périodes crépusculaires,
le matin et le soir. On peut alors se demander si c'est une simple variable
temporelle qui détermine cette activité, ou si le niveau d'éclaire-
ment commun à ces deux périodes du jour qui joue un rôle particulier.
Waddel (1951) soumet des hamsters à des tests d'amassement le
jour et la nuit, dans une pièce comportant des fenêtres. Les résultats
(fig. 3) montrent que ces animaux amassent 5,7 fois plus de past
illes la nuit que le jour, les sujets du groupe I (nuit) réalisant un
score moyen de 33,6 pastilles par demi-heure, ceux du groupe II (jour),
5,8 pastilles seulement. Dans la seconde phase de son expérience,
Wadell place une lampe de 60 W au-dessus du tas de pastilles situé à
l'extrémité du couloir opposé à la cage. Les r&#

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