Evolution de la théorie de l entreprise : sa signification, ses implications - article ; n°1 ; vol.25, pg 1-29
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Evolution de la théorie de l'entreprise : sa signification, ses implications - article ; n°1 ; vol.25, pg 1-29

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Description

Revue économique - Année 1974 - Volume 25 - Numéro 1 - Pages 1-29
Evolution de la théorie de l'entreprise : sa signification, ses implications
La distinction des approches marginaliste, directoriale et behavioriste de la firme n'est qu'une approximation. On doit plutôt distinguer dans l'étude de la firme, une tendance principalement inductive et une tendance principalement deductive, toutes deux prolongeant le modèle concurrentiel pur. Par ailleurs, la conception retenue de l'entreprise dépend du but de la recherche. Ainsi, elle ne peut être identique dans une théorie générale des prix et dans une analyse des processus décisionnels au sein des entreprises. Ces constatations n'expliquent pourtant pas la disparition paradoxale du concept théorique d'entrepreneur et ne fournissent pas de réponse aux difficultés rencontrées dans l'étude des liens unissant l'analyse de la firme à celle de la croissance économique globale.
Evolution of the theory of enterprise its meaning and implications
The distinction between the marginal, managerial and behaviouristic approaches to firm-study is bound to be approximative. It would certainly be preferable to stress the difference between two tendencies — one mostly inductive and the other mostly deductive — both derived from the pur competitive model. Besides, one should bear in mind that the concept of enterprise chosen is directly determined by the orientation given to research and cannot therefore convey the same meaning in a general price theory and in an analysis of the decision-making process within the enterprise. This, however, does not account for the paradoxial disappearance of the theoretical concept of entrepreneurship nor does it provide any answer to the difficulties met in the study of the relationship between the firm and that of the macroeconomic growth.
29 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1974
Nombre de lectures 134
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Monsieur Jacques Lebraty
Evolution de la théorie de l'entreprise : sa signification, ses
implications
In: Revue économique. Volume 25, n°1, 1974. pp. 1-29.
Résumé
Evolution de la théorie de l'entreprise : sa signification, ses implications
La distinction des approches marginaliste, directoriale et behavioriste de la firme n'est qu'une approximation. On doit plutôt
distinguer dans l'étude de la firme, une tendance principalement inductive et une tendance principalement deductive, toutes deux
prolongeant le modèle concurrentiel pur. Par ailleurs, la conception retenue de l'entreprise dépend du but de la recherche. Ainsi,
elle ne peut être identique dans une théorie générale des prix et dans une analyse des processus décisionnels au sein des
entreprises. Ces constatations n'expliquent pourtant pas la disparition paradoxale du concept théorique d'entrepreneur et ne
fournissent pas de réponse aux difficultés rencontrées dans l'étude des liens unissant l'analyse de la firme à celle de la
croissance économique globale.
Abstract
Evolution of the theory of enterprise its meaning and implications
The distinction between the marginal, managerial and behaviouristic approaches to firm-study is bound to be approximative. It
would certainly be preferable to stress the difference between two tendencies — one mostly inductive and the other mostly
deductive — both derived from the pur competitive model. Besides, one should bear in mind that the concept of enterprise
chosen is directly determined by the orientation given to research and cannot therefore convey the same meaning in a general
price theory and in an analysis of the decision-making process within the enterprise. This, however, does not account for the
paradoxial disappearance of the theoretical concept of entrepreneurship nor does it provide any answer to the difficulties met in
the study of the relationship between the firm and that of the macroeconomic growth.
Citer ce document / Cite this document :
Lebraty Jacques. Evolution de la théorie de l'entreprise : sa signification, ses implications. In: Revue économique. Volume 25,
n°1, 1974. pp. 1-29.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reco_0035-2764_1974_num_25_1_408128EVOLUTION DE LA THEORIE
DE L'ENTREPRISE
Sa signification, ses implications
INTRODUCTION
Un certain nombre de travaux récents s'efforcent de synthétiser
les innombrables publications parues ces dernières années sur les
théories de la firme1. Les grands courants qui s'y dégagent incitent
à la réflexion dans la mesure où ils soulèvent des questions de nature
épistémologique : quelle peut être la valeur, la portée de ces théories ?
Autorisent-elles la compréhension et la prévision de la réalité éco
nomique ?
Il n'est pas inutile pour aborder ces problèmes de rappeler les
principales étapes de la théorie moderne de l'entreprise en précisant
les caractéristiques des conceptions néo-classique, directoriale et beha-
vioriste de la firme. Cet examen conduit inévitablement à rechercher
les raisons du conflit des approches. Faut-il, par exemple, en ce
domaine, attribuer une grande importance à l'idée que la firme puisse
être, à la fois objet et instrument d'analyse ? De ce point de vue,
l'apparente faiblesse de la théorie néo-classique de la firme réside
dans le fait qu'elle représente une construction visant un tout autre
domaine que celui de la compréhension des phénomènes d'entreprise.
En effet, lorsque l'objectif de l'analyse concerne la formation d'un
système de prix relatifs, on conçoit que le concept de firme utilisé
n'intervienne qu'à titre instrumental. Cela explique bien des simpli
fications et permet de comprendre que porter atteinte à la vision épurée
de la firme revient, peut-être, du même coup, à ébranler tout l'édifice
de la théorie des prix.
1. Nous nous limiterons à l'énoncé des trois publications les plus récentes
dans lesquelles le lecteur pourra trouver une abondante bibliographie : F. Machlup,
«Theories of the Firm: Marginalist, Behavioral, Managerial», A.E.R., n° 1, mars
1967. — D. MonJardet, « Pouvoir politique et stratégie dans l'entreprise. Quelques
éléments», Epistémologie sociologique, N. 11, 8, 1971. — R.M. Cyert et Ch. L.
Hedrick, « Theory of the Firm : Past, Present and Future : an Interpretation »,
Journal of Economic Literature, juin 1972.
Revue Economique - N° 1, 197b 1 REVUE ECONOMIQUE
Le fait de trouver des justifications à la divergence des approches
laisse néanmoins en suspens une double question : comment expliquer
l'absence ou plutôt la disparition de la notion d'entrepreneur ? Les
différentes théories de l'entreprise fournissent-elles un concept de
firme utilisable à l'analyse et à la compréhension des processus macro
économiques de croissance ?
I - LA THEORIE DE LA FIRME :
MODELE D'ACTION OU EXPLICATION DE COMPORTEMENTS VECUS
1. Rappel des différentes approches
Dire que la théorie néo-classique de la firme ne concerne qu'une
pure fiction n'est paradoxal qu'en apparence. Cyert et Hedrick font
excellemment remarquer, à ce propos, que « la controverse sur la
théorie de la firme a surgi à propos d'une entité qui n'existait pas » 2.
Nous chercherons à comprendre plus bas les raisons de cette étrange
situation ; encore convient-il de rappeler, auparavant, les traits domi
nants de cette construction néo-classique3.
Elle est centrée, en premier lieu, sur l'entrepreneur individuel. Ce
personnage résume en lui toute l'entreprise puisqu'il en constitue le
seul centre de décision. Son objectif est unique, il cherche à maximiser
son profit, c'est-à-dire la différence entre ses recettes et ses coûts
totaux (ces derniers incluant son salaire de direction). Bref, il y a
là translation pure et simple du schéma de Yhomo œconomicus au
domaine de la production.
Elle repose en second lieu sur des règles de calcul fort précises.
L'entrepreneur disposant d'une information parfaite n'envisage que
les prix et les quantités et ne peut agir que sur ces dernières. L'inter
prétation correcte des signaux du marché (les prix) le conduit ators
à la solution optimale qui existe nécessairement dès lors qu'est admise
l'hypothèse des rendements décroissants4.
Il n'est pas étonnant qu'on ait pu démontrer alors qu'avec des
règles de calcul aussi contraignantes, l'existence de plusieurs dir
igeants dans l'entreprise n'empêcherait pas que n'apparaisse, pour le
même problème, une solution identique pour tous et donc une décision
unique.
2. R.M. Cyert et Ch. L. Hedrick, art. cité, p. 398.
3. Voir l'exposé qu'en font R.M. Cyert et J.G. March, Processus de décision
dans l'entreprise, Dunod, 1970.
4. Il est à souligner que faire du prix le résumé de toute l'information dispo
nible constitue un extraordinaire rétrécissement de la notion d'information. LA THEORIE DE L'ENTREPRISE
D'ailleurs, peut-on parler même de décision dans ce cas et ne
faut-il pas saisir ici l'occasion d'opposer et calcul ? La pre
mière exprimerait la volonté, le pouvoir et finalement la liberté du
sujet agissant. Elle aurait en quelque sorte un sens téléologique. La
seconde ne refléterait que déterminisme, « épuisement de la logique
d'une situation », bref aurait un contenu génétique.
Une telle idée est présente dans l'analyse d'Alain Bienaymé lors
qu'il oppose les notions de calcul économique et de stratégie. La
seconde serait plus riche que la première dans la mesure où elle
engloberait « certaines des caractéristiques profondes du calcul éco
nomique ». Mais surtout, la notion de stratégie, en substituant une
pluralité d'objectifs à une fin unique (la maximation du profit) don
nerait à la rationalité de l'entrepreneur une dimension beaucoup plus
vaste 5.
L'esquisse que nous venons de brosser suffit à caractériser la
théorie néo-classique de la firme comme une approche deductive élo
ignée de toute observation empirique sur le comportement des entre
prises. Cyert et Hedrick montrent que les travaux récents d'éco
nomistes tels Myers ou Swan reposent, néanmoins, sur une telle
approche et que d'autres tels Barzet ou Wright n'y ont apporté que
de très légers correctifs 6.
C'

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