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Publié par | insee |
Nombre de lectures | 14 |
Langue | Français |
Extrait
N° 38 - octobre 2004
Lettre
statistique
et
économique
de Haute-Normandie
LORSQUE L’ENFANT PARAÎT ÉVOLUTION DES NAISSANCES EN HAUTE-NORMANDIE
Une baisse de 20% en 30 ans
Les Haut-Normands sont toujours
nombreux à vouloir fonder une
Marie-Claude COLLET
famille : parfois, une nouvelle fa-
Damien BARTHÉLÉMY
mille se construit après une rup-
ture ; parfois, un seul parent élève
le(s) enfant(s). Bref, si la cellule
La Haute-Normandie «région raison d’une baisse plus fortefamiliale évolue, le nombre de fa-
milles reste important. Mais ce qui jeune et à forte natalité» : de la fécondité. Il est amplifié
change c’est le nombre d’enfants.
cette appréciation, souvent par le départ des jeunes qui
Pendant le «baby-boom», les
formulée, mérite d’être quittent la région.Haut-Normandes mettaient au
monde en moyenne trois enfants, tempérée. Depuis une
aujourd’hui moins de deux. Les n 2002, il est né 22 748 bébés en
trentaine d’années, depuis laconséquences sur la natalité sont EHaute-Normandie ; c’est le chiffre le
directes et expliquent la forte fin du «baby-boom», le nombre plus faible depuis 1945. L’embellie de l’an
baisse des naissances depuis 30 2000, avec 24 000 nouveau-nés, ne s’estdes naissances est en forte
ans. La Haute-Normandie région pas prolongée au-delà de 2001. En 2003,baisse : de 29 000 au débutféconde, l’image s’estompe.
les premières estimations indiquent une
Et plus encore, si le nombre d’en- des années 70, il est désormais légère remontée à 23 200 naissances. On
fants par femme ne diminue plus
voisin de 23 000 par an. Ce est loin du régime de natalité qui a prévalu
(et même remonte un peu depuis
de 1946 à 1973 où l’on comptait, selon lesrecul est lié à la diminution de10 ans), vieillissement de la popu-
années, de 28 000 à 30 000 naissances.
lation et départ des jeunes géné- la fécondité. Il a été plus
Plus précisément, entre le début des années
rations font que les femmes en
marqué en Haute-Normandie 70 et le début des années 2000, la baisse duâge d’avoir des enfants sont de
nombre de naissances est de 19%.qu’en France métropolitaine enmoins en moins nombreuses
Cette évolutiondans notre région.
n’est pas propre à laCela aura des effets évidents sur
Haute-Normandie.la pyramide des âges. La
Dans l’ensemble de laHaute-Normandie région jeune,
France métropolitainepour combien de temps encore ?
la baisse est sen-
Damien BARTHÉLÉMY sible : on est passé de
Service des études 865 000 à 765 000
et de la diffusion naissances, en
moyenne par an, soit
un recul de 11,5%.
Trois régions seule-
ment ont vu leur nata-S O MM A IRE
lité s’accroître sur la
période : le Langue-
DÉMOGRAPHIE
doc-Roussillon, Pro-ÉVOLUTION DES NAISSANCES EN HAUTE-NORMANDIE
Une baisse de 20% en 30 ans . . . . . . . . . . . . . . . 1 vence-Alpes-Côte
d’Azur et l’Ile-de-France.
POPULATION
A l’inverse, d’autres ré-ACCUEIL DE LA PETITE ENFANCE
De plus en plus d’assistantes maternelles . . . . 4 gions ont connu une
baisse encore plus
ANALYSES CONJONCTURELLES
marquée. Dans ceLA CONJONCTURE EN HAUTE-NORMANDIE
AU 2E TRIMESTRE 2004 classement, la
Haute-Normandie : la reprise se poursuit. . . . . 7
DÉMOGRAPHIERÉPARTITION DES NAISSANCES SELON L’ÂGE DE LA MÈRE
DÉFINITIONS
1982 2002
35 ans
et plus 35 ansNaissances : il s’agit des naissances do- Moins de
et plusMoins 20 ansmiciliées à la commune de résidence de
de 20 ans
30à34ansla mère. 20à24ans
Indicateur Conjoncturel de Fécondité
(ICF) : nombre moyen d’enfants nés vi-
vants que mettrait au monde chaque 30à34ans
femme d’une génération fictive, non
soumise à la mortalité, si, à chaque âge,
son taux de fécondité était identique à
20à24ans
celui observé l’année considérée. Pour
une année donnée, il se calcule en som-
25à29ans
mant les taux de fécondité par âge de 15 25à29ans
à 49 ans.
Contrairement au taux de natalité, l’ICF Source : INSEE - État-Civil Unité : naissance
est indépendant de la structure par âge.
Taux de fécondité : Il se calcule en rap- fécondité n’est plus que de 2,1. Et depuis des études ou pour des raisons profes-
portant le nombre de naissances surve- 1976, il oscille autour de 1,9 avec une re- sionnelles, a contribué au recul de la na-
nues pour des femmes d’un âge donné à
montée de 1980 à 1982, et un creux en talité. L’âge moyen des mères à
l’effectif des f de cet âge.
1993-1994. l’accouchement augmente régulière-
Au début des années 2000, la ment. Les naissances issues de mères
INDICE CONJONCTUREL DE FÉCONDITÉ
Haute-Normandie reste plus féconde âgées de plus de 35 ans, voire même de
Évolution entre
Moyenne 1967-1969 que la moyenne des régions de métro- plus de 40 ans, sont de plus en plus fré-
1998-2000 et 1998-2000
pole : 1,89 enfant par femme contre 1,81. quentes. En 1968, l’âge moyen desNord-Pas-de-Calais 1,96 -1,06
1,95 -1,06 Elle se situe au 4e rang derrière lePicardie mères était de 27,1 ans en Haute-Nor-
Pays de la Loire 1,90 -1,06 Nord-Pas-de-Calais, la Picardie et les mandie, un des plus bas des régions
Haute-Normandie 1,89 -0,98
Pays-de-la-Loire. Mais «l’avantage» par françaises. Aujourd’hui il atteint 28,8 ans,Basse-Normandie 1,88 -1,03
Ile-de-France 1,88 -0,31 rapport au niveau national s’est forte- soit plus d’une année et demie supplé-
Franche-Comté 1,85 -1,01 ment réduit. mentaire. La Haute-Normandie reste
Bretagne 1,85 -1,08
néanmoins parmi les régions où l’âgeChampagne-Ardenne 1,82 -1,12
Rhône-Alpes 1,81 -0,76 moyen à l’accouchement est le plus bas.
France métropolitaine 1,81 -0,78
UN DÉCALAGE DU CALENDRIER Le nombre de naissances est égale-
Centre 1,80 -0,93
DES NAISSANCESProvence-Alpes-Côte d’Azur 1,77 -0,52 ment lié à celui des femmes en âge
Bourgogne 1,75 -0,99 d’avoir des enfants ainsi qu’à leur réparti-
Alsace 1,73 -0,98
Dans la région, en une trentaine tion par âge. En première approximation,Lorraine 1,73 -1,13
Poitou-Charentes 1,72 -1,01 d’années, le nombre moyen d’enfants nous considérerons la population des
Languedoc-Roussillon 1,69 -0,70 par femme (ICF) a diminué d’un point femmes âgées de 20 à 39 ans car elles
Aquitaine 1,64 -0,80
contre 0,8 point pour la métropole. La sont à l’origine de plus de 90% desMidi-Pyrennées 1,63 -0,70
Corse 1,61 -0,78 Haute-Normandie est au 11e rang pour naissances.
Auvergne 1,61 -0,88 le recul de la fécondité. Toutes les ré- Entre les recensements de 1968 et
Limousin 1,53 -0,76
gions ont été touchées par cette baisse 1990, la population de ces jeunesSource : INSEE - État-Civil, recensements de la population
de la fécondité, mais à des degrés dif- femmes s’est accrue de 39% dans la
Haute-Normandie se situe au 13e rang et férents. Dans l’ensemble on assiste à région et de 34% dans l’ensemble de la
la Basse-Normandie au 14e rang. un nivellement par le bas. En 1968, France métropolitaine. Cette forte aug-
Cette baisse du nombre de naissan- l’écart entre la région la plus féconde, mentation a d’abord compensé, puis
ces est directement liée au recul de la fé- le Nord-Pas-de-Calais, et la région la freiné la baisse de la natalité liée au recul
condité des femmes, c’est-à-dire leur moins féconde, l’Ile-de-France, était de
nombre moyen d’enfants mesuré, ici, par 0,8 point. En 1999, entre le ÉVOLUTION DU NOMBRE DE FEMMES DE 20 À 39 ANS
l’Indice Conjoncturel de Fécondité (ICF). Nord-Pas-de-Calais et le Limousin 140
Haute-Normandie
En Haute-Normandie, depuis le tout l’écart est de 0,4 point. Cela corres-
130début du XXe siècle et jusqu’au milieu pond à une certaine homogénéisation
France métropolitainedes années 60, le nombre moyen d’en- des comportements de fécondité entre
120
fants par femme se situait au-dessus de les régions.
3. La fécondité y était nettement supé- Pour une part, ce recul de la fécondi- 110