Evolution des salaires réels et structure économique - article ; n°3 ; vol.3, pg 297-337

Pierre Bauchet

Description

Revue économique - Année 1952 - Volume 3 - Numéro 3 - Pages 297-337
41 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

• Sociologie, société et politique

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• Publié par: REVUE_ECONOMIQUE
• Publié le: 01 janvier 1952
• Nombre de lectures: 56
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

Monsieur Pierre Bauchet
Evolution des salaires réels et structure économique
In: Revue économique. Volume 3, n°3, 1952. pp. 297-337.
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Bauchet Pierre. Evolution des salaires réels et structure économique. In: Revue économique. Volume 3, n°3, 1952. pp. 297-
337.
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REVUE ECONOMIQUE
CONTRIBUTIONS UNE ETUDE REALISTE DE LA REPARTITION
EVOLUTION DES SALAIRES REELS
ET STRUCTURE ECONOMIQUE
Observer et expliquer évolution du niveau des salaires réels dans
une période économiquement complexe comme celle que nous traversons
depuis 1945 peut paraître une tâche difûcile Mais travers la diversité
des événements il devient relativement aisé de saisir les aspects constants
et donc moteurs un phénomène On peut ainsi isoler les principaux
facteurs de évolution des salaires réels au cours des six dernières années
ailleurs est récemment que est précisé avec autant de fermeté un
niveau global des salaires Non pas il agisse une notion neuve
dans une région économique donnée on peut observer depuis longtemps
une évolution assez parallèle des diverses prestations Mais dans le passé
ce mouvement ensemble grossier reflétait simplement la tendance des
rémunérations ouvrières ne pas éloigner du minimum vital et ce
niveau des salaires était une moyenne entre des revenus dispa
rates hui il ne agit plus une notion crive mais une réalité
les salaires évoluent en même temps et sont fixés globalement dans chaque
nation explication de cette évolution doit être cherchée dans la cohésion
croissante des différents groupes sociaux et dans la transformation de la
notion même de salaire
Les Etats-Unis ont longtemps refusé et refusent encore en théorie
toute entorse aux principes individualistes et libéraux le développement
de groupes ouvriers et patronaux conduit pourtant un système écono
mique où les salaires sont fixés collectivement et sont par là étroitement
dépendants plus forte raison dans des pays comme les nôtres où
Suite des articles de MM Jean MARCHAT LHOMME LECAILLON et
BBOCHIEK Numéro mars 1952
Il suffit de rappeler aux Etats-Unis le nombre des adhérents aux
syndicats ouvriers est passé de millions en 1934 15 en 1949 En France
sur les millions de travailleurs industriels plus de sont syndiqués
îeuue Economique NO 1952 20 yf Mp
298 REVUE CONOMIQUE
les politiques collectives sont moins combattues existence des syndicats
a-t-elle exercé une pression continue vers une cohésion des revenus sala
riaux Du côié ouvrier les unions auraient pu il est vrai laisser les
discussions se dérouler sur le plan local elles ne ont pas fait pour empê
cher les employeurs de se livrer une concurrence des salaires entre les
diverses régions ce mobile stratégique viennent ajouter des phéno
mènes imitation et de domination entre les diverses fédérations ouvrières
Les travailleurs attachent hui plus importance ce que gagne
autrui leurs propres besoins Ceux qui appartiennent des fédé
rations importantes conscients de leur puissance entraînent dans leurs reven
dications des salariés adhérant des branches moins influentes Tous ces
éléments amènent les salaires se mouvoir ensemble
Cette riedite globale du revenu ouvrier eût été moins fo.tt si
employeurs avaient également développé leurs organisations syndicales
Ici encore les Etats-Unis connaissent une certaine cohésion des politiques
patronales malgré leurs idéaux individualistes et les précautions prises con
tre la cartellisation Partout dans le monde les employeurs ont compris
que organisation des travailleurs rend inefficaces les politiques entre
prises isolées Ils oublient ailleurs que les syndicats ouvriers sont nés
de la coordination des attitudes patronales Il là un phénomène de
résonance qui conduit une extension dans le temps et espace des con
ventions passées entre employeurs et employés et plus généralement une
solidarité croissante signalée avec force par Perroux et Sauvy en
France et Chamberlain aux U.S.A Mais la politique de ces
Ci Jean MARCHAL Contribution une théorie moderne de la répar
tition s- Revïte Economique 1950 no 243
Cf Arthur Ross Wage Determination under Collective Bargai
ning American ïî Review dec 1947 Reproduit dans les Readings
in Labor Economic ami Industrial Relations édité par SHISTER
Lipplncoot Company N.Y. page 249
Richard LESTER signale une enquête faite auprès industriels
américains leur demandant quels étaient les principaux facteurs évolu
tion de leurs salaires ils répondirent en insistant sur influence des rému
nérations payées par les autres sociétés Cf Wages and Labor Mariket
eh vm 197-225 extrait des fnsiphtfi into Labor Is.yiws publié par Richard
LESTER et Joseph SmsTKR Yale N.Y. Mac Miilan 1948
Cf PEBROVX La ffénéraîisation de la General Theory Istanbul
1951 32 plans syndicaux sont dominants égard des plans
individuels Cf SAVVY Les salaires dans économie fran aise
Revue Ecmwmi-quc décembre 1950 514-522 spécialement 517 et suiv
Cf CHAMBERLAIN The Organized Business in America of
Political Economy no juin 1944 reproduit dans les Readings in Labor
Economies de Doonv ADDISON and WESKY N.Y. 1950 auteur note que VOLUTION DES SALAIRES ET STRUCTURE CONOMIQUE 299
puissances syndicales ne pouvaient laisser indifférents les gouvernements
les moins interventionnistes qui doivent assurer un équilibre économique
Amenés régler les relations entre des groupes patronaux et ouvriers dans
intérêt public les Etats exercent par là même une pression pour extension
et uniformisation des conventions collectives En intervenant ils
contribuaient aussi changer le sens de la notion de salaire Cette trans
formation devait être un autre facteur puissant de détermination globale
des revenus ouvriers
11 serait toutefois faux de dire que la notion de salaire est modifiée
sous la seule contrainte de la loi En Europe occidentale il est vrai Etat
le plus souvent imposé les minimum vital et les systèmes de Sécurité
Sociale uniformes Mais dans les pays anglo-saxons et nordiques ensemble
des réformes sociales ont eu pour origine les contrats passés entre syn
dicats et grandes sociétés contrats qui étendent tous les secteurs de
économie un pays Dans tous les cas cette évolution conduit
une détermination globale du revenu ouvrier
Il est utile de répéter que le salaire cessé être le prix un facteur
de production pour devenir la rémunération un humain II existe
hui enveloppant le salaire individuel un salaire social de
accord entre les groupes sur la fa on de développer une entreprise ou un
groupe entreprises en particulier sur le niveau des salaires appelé
Collective Bargaining tend se développer sur le pinn local et régional
antre part il intéresse maintenant toutes les entreprises une même
société sinon une même industrie par exemple acier ou automobile
La durée et la précision des fontrats ont été accrues brutalement aux U.S.A
la suite de accord réalisé la General Motors en 1946 dans lequel les
conditions de travail ont été fixées pour aus Sur le contrat de la Gênerai
Motors on peut consulter Frederidk HARDISON General Motors and
the Union of Automobile Workers Agreement Journal of Political Eco
nomy octobre 1950
Arthur Ross dans article précité montre exemple du National
War Labor Board qui dans ses Fact Findings se référait toujours
des décisions-types il SP contentait étendre aux nouveaux conflits
Le Fact Finding Board nommé par le président Truman pour étudier
le conflit de acier en 1949 fonde sa décision sur la situation faite aux
salarié des autres industries
Dans leur Report to the President of the united States on the
labor dispute in the basic steel Industry Washington 10 septembre 1&49
les conciliateurs de acier acceptèrent une augmentation de pensions deman
dée par les salariés en se basant sur existence avantages équivalents
dans autres industries
Cf Jean MABCHAL Contribution une théorie moderne de la répar
tition auteur montre que cette transformation de idée de salaire cor
respond la substitution sur le plan de éthique de la justice distribu
tive la justice commutative op ffit. Tv vv llfA.- Ti-Fw Ii Timl PTllr.ï VtW
300 REVUE CONOMIQUE
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