Expertise et ingénierie d'étude en sciences sociales

Anthony Sailhan

Description

Expertise e t in génierie d 'étudeen s ciences s ociales -Présentation-LES PRINCIPES, LES FONCTIONS DE LA SOCIOLOGIE ET LE RÔLE DU SOCIOLOGUE1 > Qu’est ce que l’expertise sociologique ?TYPES D’INVESTIGATION, DOMAINES THÉMATIQUES ET FONCTIONNELS2 > Quelles investigations et quels domaines concernés ?PROCÉDURES, MÉTHODES ET OUTILS D’INVESTIGATION3 > Comment l’expertise se fait elle ?CONNAÎTRE ET MESURER LES ENJEUX DE FORME ET DE FOND4 > Quels sont les enjeux et les risques ?Anthony Sa ilhan-10 p ages-Avril 2 007LES PRINCIPES, LES FONCTIONS DE LA SOCIOLOGIE ET LE RÔLE DU SOCIOLOGUE1 > Qu’est ce que l’expertise sociologique ?vendredi 9 mars 2007, par AnthonyLa sociologieLa sociologie est l’étude scientifique des phénomènes sociaux, passés, présentsou à venir, des comportements humains et des rapports entre groupes sociauxà différentes échelles, du micro au macrosocial. C’est par ailleurs une méthodepour comprendre l’interactivité et l’interdépendance entre humain et société,ainsi que les contraintes de l’un sur l’autre.Appartenant au domaine des sciences sociales, la sociologie fournit des explications encherchant les causes, les modalités d’objectivation et les conséquences desphénomènes sociaux. Elle permet de comprendre leur génèse, leur sens, leur fonction,leur manifestation, leur justification par l’un ou l’autre et ce qu’il en résulte : idéologies,croyances, traditions, héritages, communautés, cultures, habitudes, comportements ...

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Extrait

Expertise et ingénierie d'étude en sciences sociales - Présentation -

L ES PRINCIPES , LES FONCTIONS DE LA SOCIOLOGIE ET LE RÔLE DU SOCIOLOGUE 1 > Qu’est ce que l’expertise sociologique ?

T YPES D ’ INVESTIGATION , DOMAINES THÉMATIQUES ET FONCTIONNELS 2 > Quelles investigations et quels domaines concernés ?

P ROCÉDURES , MÉTHODES ET OUTILS D ’ INVESTIGATION 3 > Comment l’expertise se fait elle ?

C ONNAÎTRE ET MESURER LES ENJEUX DE FORME ET DE FOND 4 > Quels sont les enjeux et les risques ?

Anthony Sailhan - 10 pages - Avril 2007

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L ESPRINCIPES , LESFONCTIONSDELASOCIOLOGIEETLERÔLEDUSOCIOLOGUE 1 > Qu’est ce que l’expertise sociologique ? vendredi 9 mars 2007, parAnthony

La sociologie

La sociologie est l’étude scientifique des phénomènes sociaux, passés, présents ou à venir, des comportements humains et des rapports entre groupes sociaux à différentes échelles, du micro au macrosocial. C’est par ailleurs une méthode pour comprendre l’interactivité et l’interdépendance entre humain et société, ainsi que les contraintes de l’un sur l’autre.

Appartenant au domaine des sciences sociales, la sociologie fournit des explications en cherchant les causes, les modalités d’objectivation et les conséquences des phénomènes sociaux. Elle permet de comprendre leur génèse, leur sens, leur fonction, leur manifestation, leur justification par l’un ou l’autre et ce qu’il en résulte : idéologies, croyances, traditions, héritages, communautés, cultures, habitudes, comportements et contraintes sociales.

C’est une analyse scientifiquement construite : du rôle des idéologies et des croyances collectives sur les dynamiques de groupe,  de la contrainte exercée par une organisation donnée, un changement donné sur les comportements individuels et collectifs,  de la portée du comportement et des croyances des uns sur les pratiques et les croyances des autres,  du produit des innovations et du changement et de leur résultante pour une population donnée, à un endroit et un moment donné.

En indexant cela, les sciences sociales et la sociologie en particulier apportent une valeur ajoutée : pour éclairer un contexte social particulier, pour initier des prises de conscience, des remises en question et des changements, pour pérenniser des actions et des dispositifs techniques, politiques, sociaux, culturels ou environnementaux,  pour remédier à des dysfonctionnements en apportant une grille de lecture, des regards croisés et des réponses multivariées, adaptées et déclinables.

Pour être fiable, valide et pertinente, cette expertise doit être menée par une personne ou un groupe de personnes ayant des compétences dédiées.

Le sociologue

L’expertise du sociologue se distingue du sens commun par les méthodes et la démarche scientifique employées pour constituer le savoir sociologique. Il oeuvre aussi bien sur le symbolique et l’imaginaire collectif, que sur les

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comportements individuels ou l’efficacité d’un dispositif politique, économique ou culturel donné. De même, qu’il peut analyser tout rapport entre humain et société, et les contraintes de l’un sur l’autre.

Sa démarche est avant tout préventive et curative des dysfonctionnements ou malfonctionnements qu’il décèle dans les phénomènes qu’il étudie, qu’il observe et dont il rend compte. C’est toujours dans une démarche de projet qu’il se positionne. La recherchedéveloppement en sociologie est éminemment stratégique, parce que dédiée intrinsèquement au politique et à la conduite du changement. Plus communément cela concerne la création, le pilotage et l’évaluation des politiques publiques.

Ainsi, le sociologue étudie tout autant :  les stratégies individuelles et collectives d’une population donnée pour aller vers ses envies et ses besoins,  l’appropriation et l’utilisation d’une innovation, d’un changement, d’un univers symbolique, que les contraintes qu’exercent une organisation ou un système d’action donné sur les comportements et les idéologies de ceux qui le subissent.

De fait cette liste est extensible car les processus sociaux sont le moteur de toute activité humaine, ainsi tout comportement, toute idéologie ou tout phénomène socialement construit, qu’ils soient conscients ou non, est potentiellement un terrain d’étude.

Le sociologue cherche en particulier à comprendre et à expliquer la cause, les processus et les effets des phénomènes et des évolutions sociales, à la fois au niveau psychosocial (comportements individuels), microsocial (agrégation des comportements individuels, idéologies de groupe) et macrosocial (contraintes des organisations, comportements à la marge). C’est par une investigation scientifique (tests et recueil de données) et non par un simple discours qu’il met ce savoir en oeuvre.

De même que les méthodes mobilisées se scindent en deux catégories distinctes mais complémentaires (méthodes quantitatives et qualitatives [fr] ), les recherches menées ont deux natures distinctes mais complémentaires : la recherche fondamentale et la recherchedéveloppement.

La recherche fondamentale

Il s’agit d’analyser, comprendre et expliquer pour mettre en mots et en lumière un fait socialement construit, une dynamique de groupe, le fonctionnement d’une communauté donnée, les principes et les modalités d’une culture donnée ou encore le pourquoi de certains dysfonctionnements sociaux. Plus largement, elle permet d’expliquer un changement de mentalités ou de comportements et aussi son corrolaire : l’absence de changement.

A partir d’un questionnement quintilien (qui, quand, quoi, où, comment, pourquoi) et de la problématique induite par l’évènement à considérer, il s’agit de donner du sens et une grille de lecture à leurs causes et leurs conséquences pour tous les acteurs sociaux

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impliqués.

La recherchedéveloppement

On parle ici de sociologie appliquée. Elle peut démarrer sur les mêmes principes que la recherche fondamentale en partant de ses résultats ou de ses conclusions.La valeur ajoutée de ce mode d’expertise est d’éclairer la démarche ou la direction à prendre pour une remédiation ou une intervention sur les processus.

Elle s’applique naturellement aux dispositifs publics tel que le pilotage de projets notamment locaux ou territoriaux (action politique, économique, culturelle ou sociale) ou l’évaluation de politiques publiques (prescription et fonctionnement réel, appropriation et ajustement aux dispositifs par les publics cibles, efficacité des modalités de pilotage, risques sociaux, absurdités managériales). Elle concerne également le domaine marchand et l’action marchande : lancement d’un produit ou d’un service pour un public cible (ergonomie, image, valeur ajoutée, appropriation, diffusion, concurrence).

Types d’investigation, domaines thématiques et fonctionnels [fr]

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T YPESD ’ INVESTIGATION , DOMAINESTHÉMATIQUESETFONCTIONNELS 2 > Quelles investigations et quels domaines concernés ? samedi 10 mars 2007, parAnthony

Types d’investigation

L’intervention, l’expertise et la recherche sociologique peuvent concerner tous les domaines et les pendants de la vie sociale, économique, culturelle ou politique.

audit et enquêtefonctionnement manifeste et latent d’un groupe , d’une : communauté  efficacité d’un service à l’usagerclient  analyse des changements et de leur impact  efficacité et fiabilité d’un système d’action.

étude de besoins: mise en place d’une structure, d’un service, d’un produit ou d’une démarche qualité  pertinence d’un changement ou d’une évolution de services à l’usagerclient  ergonomie  gestion des ressources humaines.

étude d’impact et de faisabilité: valeur ajoutée pour les clientsusagers et pour les commanditaires  analyse des risques potentiels  prévention  remédiation  prospective.

sondage d’opinion : positionnement d’un public cible ou d’une population vis à vis d’un projet, un dispositif, un produit à un moment donné (échantillonnage)  évolution dans le temps du positionnement d’un public cible ou d’une population par rapport à un projet, un dispositif, un produit (panel).

Domaines thématiques et champs d’intervention

Cette liste indicative est extensible.

éducation, formationingénierie de formation  ingénierie de l’apprentissage  : gestion des temps d’apprentissages  pratiques pédagogiques  management de la connaissance  vulgarisation scientifique  orientation scolaire et professionnelle  identité  concurrences entre systèmes éducatifs.

environnement, énergie : développement durable  aménagement de l’espace  politiques territoriales ou localisées  développement local  relation humainenvironnement.

santé, action socialemise en place de services dédiés  besoins des : clientsusagers  rapport à la maladie, à la douleur  sentiment d’abandon  enfance, petite enfance  insertion  famille  parentalité  jeunesse  vieillesse  rapports hommesfemmes  sentiment d’insécurité  prévention de la délinquance  toxicomanies  logement.

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médias, TIC, interfaces hommemachine : ergonomie logicielle  solutions et services logiciels  automatisation de traitements  gestion de la relation client  évolution des pratiques et des idéologies dans la société de l’information  appropriation, diffusion des outils  impact d’un produit ou d’un service  pratiques et représentations des médias, des technologies de l’informationcommunication.

culture, loisirs : tourisme  actions et politiques culturelles  aménagement du territoire  développement local  politique de la ville  PLU  réception de l’art et des oeuvres artistiques  architecture.

PME, PMI, industries: audit  spécifications fonctionnelles  création, mise en place, évolution des systèmes d’information ou des process industriels  appropriation d’un outil, d’une démarche qualité, de bonnes pratiques  conduite du changement  création, pilotage, évaluation de dispositifs de GRH.

commerce, grande distributionergonomie  aménagement  offre de services  : appropriation d’un produit  consommation  concurrence  image de marque.

Les procédures s’appliquent également à une approche par domaines fonctionnels et sociologies spécialisées : politique publique, famille, organisations, travailGRH, gestion de la connaissance, communication et systèmes d’information, langage, culture, religions, arts, corps.

Procédures, méthodes et outils d’investigation [fr]

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P ROCÉDURES , MÉTHODESETOUTILSD ’ INVESTIGATION 3 > Comment l’expertise se fait elle ? samedi 10 mars 2007, parAnthony

L’expertise sociologique mobilise des méthodes, des procédures et des outils communs à beaucoup de domaines scientifiques et techniques, qu’ils soient fondamentaux, expérimentaux ou appliqués. A ce titre, il s’agit effectivement d’ingénierie, et d’ingénierie de projet en particulier.

Outils d’investigation

Des méthodes quantitatives et qualitatives:

l’analyse de textes : champs lexicaux, domaines sémantiques, ontologies. la mise en débat : analyse en groupe, analyse de groupe, communication horizontale etou verticale, analyse compréhensive.  l’observation sur site : indicateurs comportementaux et idéologiques, contraintes, stratégies, modalités d’objectivation, analyse des réseaux sociaux.  l’entretien, le récit de vie : lexique, justification discursive des comportements, des croyances, terminologie spécialisée.  le questionnaire, le sondage : statistique descriptive, variations, indices, fréquences, moyennes, classes, analyses croisées, multivariées ou déclinées.

Certaines enquêtes nécessitent de croiser les méthodes : questionnaire + entretien + observation.

Procédures et méthodes

Les moments clés d’une étude et les phases d’investigation.

1  La question initiale ou la commande

Enjeux : Clarté, faisabilité et pertinence de l’étude  Définir la demande.  Modalités : Analyse de la situation, du contexte et des contraintes  Définition des besoins en information  Fragmentation des composantes : le terrain, les acteurs, le contexte  Localiser l’existant : études, fonds documentaire.

2  La préinvestigation

 Enjeux : Définir la problématique  Cadrer la conduite du projet d’étude et sa scénographie  Définir un calendrier. Modalités : Lectures préalables  Entretiens exploratoires  Approche du terrain et du contexte.

3  La problématisation

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 Enjeux : Evaluer et valider l’investigation  Déterminer les informations à prélever  Construire les méthodes d’enquête et les modèles d’analyse. Modalités : Analyse de la phase exploratoire  Recadrer et décliner la question initiale  Définir des concepts, des indicateurs, des hypothèses  Formaliser les outils, les modèles et le calendrier.

4  Construction des outils d’investigation et des modèles d’analyse

 Enjeux : Prélever les informations pertinentes et fiables  Favoriser la relation entre les acteurs étudiés et l’enquête  Limiter les risques de noninvestissement et optimiser la collecte d’informations.  Modalités : Construction des outils : questionnaire, grille d’entretiens etou d’observation  Adéquation des modèles d’analyse : indicateurs, informations cibles, acteurs cibles, jeux de test, projections  Précisions des modalités de collecte.

5  Collecte des informations

 Enjeux : Validation scientifique de la démarche et des données récoltées Analyse et compréhension  Synthèse de l’enquête.  Modalités : Immersion  Recueil des données  Centralisation  Saisie des données collectées.

6  Traitement et analyse

 Enjeux : Compréhension détaillée et éclairante du phénomène  Caution scientifique de l’étude  Modalités d’intervention.  Modalités : Traitement et analyse des données récoltées (tris à plats, tris croisés, pondération, croisements statistiques, analyse de discours, des champs sémantiques, du système d’action, des relations entre acteurs concernés)  Test et évaluation des projections  Confrontation hypothèsesréalité  Fragmenter et expliciter tous les pendants du phénomène étudié.

7  Synthèse et préconisations

Enjeux : Approche scientifique du phénomène  Conduite du changement  Prévention, remédiation  Création, suivi ou pilotage de projet. Modalités : Evaluation et analyse détaillée  Terminologie  Déclinaison du phénomène  Spécifications  Préconisations  Synthèse écrite etou orale.

A ce niveau de l’analyse, il se peut que la synthèse des travaux réalisés ne soit qu’intermédiaire.

En effet, si la phase de recherche et d’analyse met à jour des processus auxquels on ne s’attendait pas (comportements atypiques, résultats différents des projections par hypothèses, risques liés..) et que l’on souhaite intervenir sur ces questions nouvelles, il faut alors recadrer et mettre en place une démarche nouvelle pour étudier, comprendre et intervenir efficacement.

Cependant si l’analyse initiale du problème est pertinente, si la méthode pour recueillir les informations est valide et idoine alors les résultats seront fiables.

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Par ailleurs, cette synthèse peut n’être qu’intermédaire si l’étude porte sur des projets à long terme, typiquement la création, le pilotage ou l’évaluation de politiques publiques. Il ne s’agit alors que d’une étape dans un processus d’analyse plus globale, où l’on reproduit et décline l’investigation, pour mesurer les écarts et ajuster les dispositifs à long terme.

Modèles d’analyse et d’interprétation

De manière classique, l’interprétation sociologique projette du sens soit du point de vue du système (holisme ou déterminisme) soit du point de vue de l’acteur (actionnalisme et stratégies individuelles). Cependant, l’évolution technique et la complexification de nos sociétés d’un côté, couplées à une fragmentation des cultures, des idéologies et des comportements de l’autre appellent de nouvelles formes d’interprétation.

Les deux approches sont conjuguées pour faire sens.C’est par une grille de lecture à plusieurs niveaux et par un croisement des modèles d’analyse que sont désormais interprétés les phénomènes sociaux. Par ailleurs, cette posture assure un raffinement et une justesse accrue des analyses.

La sociologie est l’épicentre de la compréhension des faits sociaux. Ceci étant, il serait dommageable de ne se restreindre qu’à une analyse sociologique stricte. Autant que faire se peut, il faut alimenter la lecturecritique et l’interprétation des phénomènes étudiés par les ontologies et les éclairages d’autres domaines de la connaissance du social (droit, science politique, économie, histoire, psychologie, psychanalyse, linguistique, anthropologie, ethnologie…).

De même, la biologie, la médecine, les mathématiques, l’informatique et la physique peuvent elles appuyées la compréhension selon la thématique ou les faits à interprêter. A l’opposé, elles peuvent tout autant être le point de départ d’un questionnement sociologique des facteurs humains.

Connaître et mesurer les enjeux de forme et de fond [fr]

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C ONNAÎTREETMESURERLESENJEUXDEFORMEETDEFOND 4 > Quels sont les enjeux et les risques ? lundi 12 mars 2007, parAnthony

Préalables à connaître et à prendre en compte par tout commanditaire

Autant par déontologie ou éthique que par précaution, il faut impérativement connaître, comprendre et mesurer les enjeux et les risques sur la forme et sur le fond de ce type d’étude.

Sur la forme

Par nature, ces enquêtes peuvent être coûteuses, en temps, en argent à court et moyen terme. Cependant, à long terme elles sont stratégiques d’un point de vue politique et économique.

Il y a d’un côté l’image de marque de la structure qui commande l’étude, et de l’autre des enjeux de planification à long terme. Ils sont essentiels pour la conduite juste et efficace de projets ambitieux concernant des dispositifs à destination d’une grande population, comme un bassin de vie ou d’emploi par exemple. Cela est d’autant plus vrai si la commande est de nature prospective : création, mise en place de projets, impact, image de marque, analyse des risques sociaux.

Par ailleurs, l’exécution de la commande nécessite un travail en équipe, de la transparence vis à vis des acteurs étudiés et un accès facilité ou préparé au terrain concerné. Au delà de certaines injonctions de fait (respect de la population concernée, obligation légale, image de la commande et des commanditaires), c’est aussi une garantie de fiabilité, de pertinence et d’efficacité de la démarche.

Sur le fond

Concernant les résultats, il ne faut pas oublier que la recherche et l’action dans ces domaines comportent toujours une imprévisibilité et un coefficient de probabilité lié. C’est en fonction de l’objet de l’étude et des populations concernées que l’on pondère ces résultats.

En effet, il y a d’un côté l’imprévisibilité des réactions sur le terrain telle que la mise en place d’une forme de résistance ou de scepticisme, manifeste ou latent, face à l’étude et sa démarche de la part des acteurs étudiés. C’est le cas s’ils ont un faible niveau d’éducation, de culture ou d’information sur le pourquoi d’une telle étude ou s’ils n’en retirent que trop peu de bénéfices, directs et indirects. Et ça l’est d’autant plus s’ils sont contre ou opposés à ceuxci ou aux intérêts en jeu, ce qui par ailleurs ne fait qu’accroître les risques liés. Le pilotage de l’enquête est à pondérer en fonction de ces états de fait.

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D’un autre côté, il y a la nature même de l’objet étudié : l’humain dans la société, les rapports entre humains, entre humain et société, entre sociétés. Les changements sociaux et les comportements à venir sont plus ou moins prévisibles. Cependant ils ne le sont que de manière probabiliste. Il y a toujours des inconnues et des incertitudes pour dater, localiser précisément et énconcer les modalités exactes d’une série d’évènements sociaux futurs.

L’exemple type, bien connu du plus grand nombre, est celui des sondages d’opinions politiques avant des échéances électorales dont les prédictions sont parfois à contre sens de la réalité objective. C’est un lieu commun pourtant il ne faut pas oublier que le sondage d’opinion n’est qu’une photographie à un moment donné pour un échantillon donné.

Cependant, il est toujours possible d’anticiper la forme et le fond, c’est à dire prévoir, mesurer et pallier ces résistances, ces incertitudes et ces imprévisibilités, tant en ce qui concerne le terrain que la synthèse de l’enquête. C’est également un gage de fiabilité, de pertinence et d’efficacité. L’objet de ces études est aussi, selon la nature de la question à traiter, de travailler sur ces inconnues et ces incertitudes.