F. Audoin-Rouzeau, Hommes et animaux en Europe de l époque antique aux temps modernes. Corpus de données archéozoologiques et historiques  ; n°136 ; vol.35, pg 170-172
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F. Audoin-Rouzeau, Hommes et animaux en Europe de l'époque antique aux temps modernes. Corpus de données archéozoologiques et historiques ; n°136 ; vol.35, pg 170-172

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L'Homme - Année 1995 - Volume 35 - Numéro 136 - Pages 170-172
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Publié le 01 janvier 1995
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Langue Français

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Jean-Pierre Digard
F. Audoin-Rouzeau, Hommes et animaux en Europe de
l'époque antique aux temps modernes. Corpus de données
archéozoologiques et historiques
In: L'Homme, 1995, tome 35 n°136. pp. 170-172.
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Digard Jean-Pierre. F. Audoin-Rouzeau, Hommes et animaux en Europe de l'époque antique aux temps modernes. Corpus de
données archéozoologiques et historiques. In: L'Homme, 1995, tome 35 n°136. pp. 170-172.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hom_0439-4216_1995_num_35_136_370028170 Comptes rendus
2. L'expression est du philosophe et homme de lettres roumain Lucian Blaga. J. Cuisenier y fait allusion
(p. 80 sq.) dans le chapitre intitulé « La Mioritsa, le pastoralisme et l'idéalisation du peuple
roumain ».
3. Entre ces deux points auxquels est ici réduite l'histoire de la discipline, il convient de mentionner le
remarquable travail monographique de l'école de sociologie rurale de D. Gusti dont l'activité s'est
déployée dans l' entre-deux-guerres, ainsi que, dans les années 70, l'impulsion sémiotique donnée par
Mihai Pop aux chercheurs de l'Institut d'Ethnographie et Folklore.
4. Certes, comme l'écrit J. Cuisenier (p. 238), les descriptions anciennes ne satisfont pas aux exigences
de l'interprétation « moderne ». Mais qu'il soit fait peu de cas des monumentales monographies d'un
Marian (écrites vers la fin du xixe siècle), par exemple, parce qu'elles ne répondent pas à une saisie
des faits décrits « dans leur globalité » selon les enseignements d'un Durkheim ou d'un Mauss, voilà
qui nous paraît méconnaître la valeur de tels travaux.
5. De façon générale, on ne saurait reprocher à l'auteur d'avoir négligé la dimension sémantique des
faits qu'il présente. Le livre foisonne de transcriptions de textes rituels, de précisions concernant les
termes vernaculaires, leur traduction, voire leur étymologie, etc. Mais les informations de seconde
main n'ont pas toujours pu être correctement vérifiées. Notre remarque porte sur des points de détail :
par exemple, pourquoi indiquer une « difficulté de traduction » à propos du mot rai, puisque celui-ci
(dérivé de la racine slave °raj) signifie sans ambiguïté « paradis » en roumain comme dans les langues
slaves. Toutefois certaines approximations portent sur des points plus fondamentaux, tel par exemple
le champ sémantique du mot « feu », pourtant au centre d'une réflexion sur le sens ; voir infra.
6. ... et plus encore qu'il ne le suppose. En effet, la littérature ethnographique roumaine fournit d'autres
exemples de ces « feux vivants », désignés par le même terme et faisant appel à la même technique,
lors des rites de Noël et de Pâques ; voir à ce propos Tache Papahagi, Mie dictionar folkloric,
Bucure§ti, Editura Minerva, 1979. [lre éd. 1947.]
7. Deux précisions ethnographiques montrent bien cette opposition sémantique entre le foc du « feu
vivant » (feu « sauvage », comme on l'appelle aussi en bulgare) et la vatra : dans l'espace domestique
le mot foc devait être remplacé par le mot vatra pour éviter de provoquer des incendies ; par ailleurs
on ne devait pas détruire le foyer domestique lorsqu'on démolissait ou abandonnait une maison.
8. Seule une menace de mort collective pouvait donner lieu à un rituel comparable au « feu vivant » au
sein de l'espace villageois : c'est le cas des épidémies ou épizooties à l'occasion desquelles étaient
allumés ces « feux de misères » auxquels J. Cuisenier fait d'ailleurs allusion. Mais aucune mort indi
viduelle n'appelle une telle pratique dans l'espace familial.
Frédérique Audoin-Rouzeau, Hommes et animaux en Europe de l'époque antique
aux temps modernes. Corpus de données archéozoologiques et historiques. Paris,
CNRS Éditions, 1993, 527 p., index (Centre de recherches archéologiques. « Dossier de
documentation archéologique » 16).
L' archéozoologie a réalisé, en quelques décennies, aux confins des sciences de
l'homme et des sciences de la vie, un spectaculaire bond en avant. Loin de se laisser gri
ser par ce succès, Frédérique Audoin-Rouzeau dresse au contraire un constat remar
quable de lucidité, et dont, soit dit en passant, bien d'autres disciplines — je pense notam
ment ici à 1'« orientalisme » — seraient bien inspirées de prendre de la graine : « il
convient aussi de s'alarmer », écrit en effet l'auteur, « d'une inflation de travaux qui,
pour juxtaposer des résultats par milliers, ne génère pas pour autant des réflexions et des
synthèses de fond sur ces données accumulées. Force est de constater que les résultats de
F archéozoologie, sous forme d'études monographiques de faunes, de compilations régio
nales, de mises au point méthodologiques, restent éparpillés en une multitude d'ouvrages,
d'articles, de notules, dispersés à travers l'Europe et largement voués à l'oubli. [...] Aussi,
quelque gratifiante que soit l'accession indiscutée de F archéozoologie au rang des
sciences historiques, on ne peut nier qu'elle risque de manquer sa cible en poursuivant de
la sorte dans la voie d'un foisonnement plus impressionnant qu'efficace » (p. 9). Comptes rendus 171
Joignant le geste à la parole, Frédérique Audoin-Rouzeau s'est attelée à la tâche
ingrate et difficile d'élaborer un instrument permettant de circuler sans trop se perdre
dans la masse des travaux archéozoologiques.
L'ouvrage se présente sous la forme d'une bibliographie de 728 titres classés par
ordre alphabétique des noms d'auteur. Pour chaque titre, les références bibliographiques
sont suivies d'une notice descriptive du contenu et des principaux résultats (le sommaire
pour les ouvrages collectifs), à quoi s'ajoutent, pour les sites archéologiques, des él
éments de comparaison quantitatifs (valeurs ostéométriques moyennes, hauteur au garrot,
etc.). Chaque titre fait l'objet d'une triple indexation : par mots clés (250, disponibles en
quatre langues, grâce à un lexique français-anglais-allemand-espagnol) ; par noms
d'espèce (700 noms scientifiques et vernaculaires) ; enfin, par sites archéologiques,
répertoriés d'abord par ordre alphabétique puis par pays et par périodes. La documentat
ion ainsi référencée concerne 2 000 ans (de l'antiquité aux temps modernes), 26 pays
d'Europe, 844 sites archéologiques (avec 32 corpus de données synthétiques régionaux
ou nationaux) et 633 espèces animales.
L'instrument mis au point par Frédérique Audoin-Rouzeau est-il à la hauteur du mal
qu'elle dénonce ? Là est toute la question.
Nonobstant son ampleur, qui vient d'être soulignée, le corpus ainsi constitué reste, en
premier lieu, très loin de l'exhaustivité. De toute évidence, il concerne surtout l'archéo-
zoologie des périodes historiques. Malgré la volonté d'ouverture interdisciplinaire
annoncée dans l' avant-propos, la présence des autres disciplines — de l'ethnologie
notamment — est infiniment plus discrète, et surtout dosée suivant des critères qui ne
sont pas explicités et dont on ne discerne pas la cohérence. Par exemple, alors que sont
recensés maints ouvrages très généraux (comme Y Histoire de V alimentation et de la gas
tronomie de Gottschalk, ou La maison rustique de 1790) ou situés à la limite du champ
concerné (comme Les bouchers de Pierre Gasear ou Les grandes pestes en France de
Monique Lucenet), c'est en vain que l'on cherche, pour s'en tenir aux Français, les noms
d'Anne-Marie Brisebarre, de Denis Chevallier, de Claudine Fabre-Vassas, d'André-
Georges Haudricourt, d'André Leroi-Gourhan, de Bernadette Lizet, du géographe Xavier
de Planhol pour son étude sur la diffusion de la technique du chien de berger ou sa Géo
graphie historique de la France, du folkloriste Eugène Rolland pour sa monumentale
Faune populaire de la etc. De même, alors que les notices descriptives des tr
avaux recensés sont la plupart du temps très substantielles, il s'en trouve aussi de squelet-
tiques (comme celles concernant Debíase et Martin 1974, Driesch 1975, Gasear 1973,
Quittet 1976, Tannahil 1973, Valous 1970, etc.), sans que l'on parvienne à comprendre
les raisons d

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