Femmes, cultures maraîchères et recours aux soins en Afrique de l Ouest - article ; n°4 ; vol.23, pg 49-70
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Femmes, cultures maraîchères et recours aux soins en Afrique de l'Ouest - article ; n°4 ; vol.23, pg 49-70

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Sciences sociales et santé - Année 2005 - Volume 23 - Numéro 4 - Pages 49-70
Résumé. Depuis les années quatre-vingt, les femmes sont au cœur des projets de développement rural en Afrique subsaharienne. Elles apparaissent souvent majoritaires parmi les acteurs de ce que les Documents stratégiques de réduction de la pauvreté désignent laconiquement sous le sigle d'AGR (activités génératrices de revenus). Cette reconnaissance accompagne celle de leur rôle dans la prise en charge des besoins de santé domestiques. Pourtant, les femmes sont encore citées pour leur faible recours aux centres de soins primaires. Plus que les hommes, elles fréquentent d'abord les services de soins coutumiers ou informels. Mise en regard de leur autonomie financière accrue par leurs activités, cette réalité remet en cause l'explication de leur accès réduit aux centres de soins en simples termes de coûts. L'étude du maraîchage des femmes sénoufo à la frontière de la Côte-d' Ivoire et du Burkina Faso interroge leur rôle dans les modes de sécurisation sanitaire des familles et tout spécialement des enfants, ainsi que ses conséquences sur les itinéraires thérapeutiques et les modalités de recours aux soins.
Mujeres, cultivo de hortalizas y recurso a los tratamientos médicos en el Africa occidental
Desde los años 80 las mujeres están en el centro de los proyectos de desarrollo rural en Africa subsahariana. A menudo aparecen como mayoritarias entre los protagonistas de lo que los Documentos Estratégicos de Reducción de la Pobreza definen de manera lacónica con la sigla AGR (Actividades Generadoras de Recursos). Este reconocimiento va de par con el de su función de encargarse de las necesidades de salud domésticas. Sin embargo, las mujeres también son mencionadas por su baja frecuentación de los centros de atención de salud primaria. Aún más que los hombres, recurren primero a los servicios de salud familiares o informales. Si se tiene en cuenta su mayor autonomía financiera lograda gracias a sus actividades, parece poco convincente la explicación que atribuye la baja frecuentación femenina de los centros de salud a meras razones de costo. El estudio de las tareas de horticultura de las mujeres de la etnia senufo en la frontera de la Costa de Marfíl y Burkina Faso se interroga sobre la función desempeñada por ellas en los modos de atención sanitaria de las familias y sobre todo de los niños, como también sobre las consecuencias que tiene este modo sobre los itinerarios terapéuticos y en las modalidades del recurso a los tratamientos médicos.
Women's involvement in market-gardening and the resort to health care in West African savannahs
Since the 1980s, women have been at the heart of rural development projects in Sub-Saharan Africa. They often make up the majority of the actors involved in what the Strategic Documents for Reducing Poverty rather laconically refer to as IGA (Income-Generating Activities). Such institutional recognition goes with the acknoweldgement of the major part played by women in catering for basic food and health needs. However, African women still hardly resort to first-aid units. More than men, they turn to traditional or informal modes of care first, if not exclusively. Given their increased financial autonomy thanks to their activities, their limited access to care-units cannot be explained in terms of cost alone. The study of the Senufo women's involvement in market-gardening on either side of the border between Ivory Coast and Burkina Faso raises the question of their contribution to improving sanitary conditions for families — children especially — , as well as of its consequences on therapeutic pathways and the various modal ities of resorting to primary care.
22 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Sujets

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2005
Nombre de lectures 44
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Audrey Fromageot
Florence Parent
Yves Coppieters
Femmes, cultures maraîchères et recours aux soins en Afrique
de l'Ouest
In: Sciences sociales et santé. Volume 23, n°4, 2005. pp. 49-70.
Citer ce document / Cite this document :
Fromageot Audrey, Parent Florence, Coppieters Yves. Femmes, cultures maraîchères et recours aux soins en Afrique de
l'Ouest. In: Sciences sociales et santé. Volume 23, n°4, 2005. pp. 49-70.
doi : 10.3406/sosan.2005.1665
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/sosan_0294-0337_2005_num_23_4_1665Résumé
Résumé. Depuis les années quatre-vingt, les femmes sont au cœur des projets de développement rural
en Afrique subsaharienne. Elles apparaissent souvent majoritaires parmi les acteurs de ce que les
Documents stratégiques de réduction de la pauvreté désignent laconiquement sous le sigle d'AGR
(activités génératrices de revenus). Cette reconnaissance accompagne celle de leur rôle dans la prise
en charge des besoins de santé domestiques. Pourtant, les femmes sont encore citées pour leur faible
recours aux centres de soins primaires. Plus que les hommes, elles fréquentent d'abord les services de
soins coutumiers ou informels. Mise en regard de leur autonomie financière accrue par leurs activités,
cette réalité remet en cause l'explication de leur accès réduit aux centres de soins en simples termes de
coûts. L'étude du maraîchage des femmes sénoufo à la frontière de la Côte-d' Ivoire et du Burkina Faso
interroge leur rôle dans les modes de sécurisation sanitaire des familles et tout spécialement des
enfants, ainsi que ses conséquences sur les itinéraires thérapeutiques et les modalités de recours aux
soins.
Resumen
Mujeres, cultivo de hortalizas y recurso a los tratamientos médicos en el Africa occidental
Desde los años 80 las mujeres están en el centro de los proyectos de desarrollo rural en Africa
subsahariana. A menudo aparecen como mayoritarias entre los protagonistas de lo que los
Documentos Estratégicos de Reducción de la Pobreza definen de manera lacónica con la sigla AGR
(Actividades Generadoras de Recursos). Este reconocimiento va de par con el de su función de
encargarse de las necesidades de salud domésticas. Sin embargo, las mujeres también son
mencionadas por su baja frecuentación de los centros de atención de salud primaria. Aún más que los
hombres, recurren primero a los servicios de salud familiares o informales. Si se tiene en cuenta su
mayor autonomía financiera lograda gracias a sus actividades, parece poco convincente la explicación
que atribuye la baja frecuentación femenina de los centros de salud a meras razones de costo. El
estudio de las tareas de horticultura de las mujeres de la etnia senufo en la frontera de la Costa de
Marfíl y Burkina Faso se interroga sobre la función desempeñada por ellas en los modos de atención
sanitaria de las familias y sobre todo de los niños, como también sobre las consecuencias que tiene
este modo sobre los itinerarios terapéuticos y en las modalidades del recurso a los tratamientos
médicos.
Abstract
Women's involvement in market-gardening and the resort to health care in West African savannahs
Since the 1980s, women have been at the heart of rural development projects in Sub-Saharan Africa.
They often make up the majority of the actors involved in what the Strategic Documents for Reducing
Poverty rather laconically refer to as IGA (Income-Generating Activities). Such institutional recognition
goes with the acknoweldgement of the major part played by women in catering for basic food and health
needs. However, African women still hardly resort to first-aid units. More than men, they turn to
traditional or informal modes of care first, if not exclusively. Given their increased financial autonomy
thanks to their activities, their limited access to care-units cannot be explained in terms of cost alone.
The study of the Senufo women's involvement in market-gardening on either side of the border between
Ivory Coast and Burkina Faso raises the question of their contribution to improving sanitary conditions
for families — children especially — , as well as of its consequences on therapeutic pathways and the
various modal ities of resorting to primary care.Sciences Sociales et Santé, Vol. 23, n° 4, décembre 2005
Femmes, cultures maraîchères
et recours aux soins
en Afrique de F Ouest
Audrey Fromageot*, Florence Parent**, Yves Coppieters*
Résumé. Depuis les années quatre- vingt, les femmes sont au cœur des
projets de développement rural en Afrique subsaharienne. Elles apparais
sent souvent majoritaires parmi les acteurs de ce que les Documents str
atégiques de réduction de la pauvreté désignent laconiquement sous le
sigle d'AGR (activités génératrices de revenus). Cette reconnaissance
accompagne celle de leur rôle dans la prise en charge des besoins de santé
domestiques. Pourtant, les femmes sont encore citées pour leur faible
recours aux centres de soins primaires. Plus que les hommes, elles fr
équentent d'abord les services de soins coutumiers ou informels. Mise en
regard de leur autonomie financière accrue par leurs activités, cette réalité
remet en cause l'explication de leur accès réduit aux centres de soins en
simples termes de coûts. L'étude du maraîchage des femmes sénoufo à la
*Audrey Fromageot, géographe, Université de Dunkerque et UMR CNRS 8586 ;
Institut de Géographie, 191, rue Saint-Jacques, 75005 Paris, France ;
e-mail : audrey.fromageot@laposte.net
** Florence Parent, médecin de santé publique, Département d'Épidémiologie et
Promotion de la Santé Publique de l'Université Libre de Bruxelles, CP 596, route de
Lennik 808, B-1070 Bruxelles, Belgique
*** Yves Coppieters, épidémiologiste, Département d'Épidémiologie et Promotion de
la Santé Publique de l'Université Libre de Bruxelles, CP 596, route de Lennik 808,
B-1070 Bruxelles, Belgique ; e-mail : yves.coppieters@ulb.ac.be AUDREY FROMAGEOT, FLORENCE PARENT, YVES COPPIETERS 50
frontière de la Côte-d' Ivoire et du Burkina Faso interroge leur rôle dans
les modes de sécurisation sanitaire des familles et tout spécialement des
enfants, ainsi que ses conséquences sur les itinéraires thérapeutiques et
les modalités de recours aux soins.
Mots-clés : Afrique de l'Ouest, maraîchage, économie familiale, itinérai
res thérapeutiques.
Dans le contexte des populations subsahariennes ayant un faible
recours aux structures sanitaires, les femmes sont souvent citées parmi les
plus faibles usagers des centres de soins curatifs (Ekwempu, 1990 ;
Harrison, 1995, 2001 ; Izugbara et Ukwayi, 2003). Ce constat est fr
équemment mis en regard du bas niveau socio-économique des femmes
associé à leur faible indépendance financière. Pourtant, depuis les années
quatre-vingt, les femmes sont au cœur des projets de développement. Ces
actions se marquent notamment par la diffusion des micro-crédits en
faveur des activités féminines. Les femmes sont ainsi souvent majoritai
res parmi les acteurs de ce que les Documents stratégiques de réduction de
la pauvreté désignent laconiquement sous le sigle d'AGR (activités géné
ratrices de revenus). L'expression discutable (existe-t-il des activités non
rémunératrices ?) favorise surtout le flou dans les études qui leur sont
consacrées, laminant la diversité des statuts individuels, des objectifs per
sonnels et limitant leur rôle à la réduction de la pauvreté monétaire. Les
études récentes soulignent combien les stratégies d'autofinancement des
femmes sont concomitantes de leur rôle accru dans la prise en charge, au
moins partielle, des besoins alimentaires et sanitaires de leur famille et, en
particulier, des enfants (De Plaen, 2001 ; De Plaen et Geneau, 2000 ;
Uyanga, 1980). La multiplication des activités personnelles rémunératri
ces des femmes, associée à leur responsabilité dans l'organisation domest
ique des dépenses sanitaires, semble aller dans le sens des objectifs de
recouvrement des soins énoncés en 1987 lors de la déclaration de
Bamako. Les activités rémunératrices féminines donneraient les moyens
financiers à celles qui ont en charge une partie des dépenses de santé des
familles.
La participation des femmes aux activités commerciales, leur
inscription spatiale et économique dans des systèmes d'échanges locaux
mais aussi nationaux et internationaux en rapport avec l'urbanisation des
sociétés et l'internationalisation des économies

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