(GPE Présentation du cours magistral 2008-2009)
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1 GRANDS PROBLEMES ECONOMIQUES CONTEMPORAINS Martine ROBERT L’objectif de ce cours de 27 heures n’est pas la compilation de connaissances mais l’éclairage de l’étudiant sur des thèmes qui alimentent les principaux débats contemporains. Dans un souci d’objectivité, le cours propose des points de vue différents et des thèses contradictoires. L’étudiant est ainsi invité à se forger une opinion propre non à partir d’a priori mais sur la base d’analyses rigoureuses. La lecture d’articles et/ou d’ouvrages sur les thèmes présentés est donc vivement conseillée (Cf. documents annexes). L’étudiant sera noté sur sa capacité à apporter une réponse personnelle et argumentée à une question posée (Cf. sujets d’examen). Quatre thèmes sont abordés, le premier servant de fil conducteur à l’ensemble des développements. Thème 1 : Chapitre 1 : Le processus de la globalisation « Nous sommes en train de vivre une transformation qui va recomposer la population et l’économie du siècle à venir. Il n’y aura plus de produits et de technologies nationales, plus de firmes nationales, plus d’industries nationales. Il n’y aura plus d’économie nationale au sens du moins où nous prenons ce concept. Un seul élément restera enraciné à l’intérieur des frontières du pays : les individus qui constituent les nations. Les actifs principaux de chaque nation seront les compétences et la perspicacité de ses citoyens ». Comment faut-il interpréter les propos de Robert Reich de ...

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Langue Français

Extrait

Martine ROBERT
UPCAM
FEA
2008-2009
1
GRANDS PROBLEMES ECONOMIQUES CONTEMPORAINS
Martine ROBERT
L’objectif de ce cours de 27 heures n’est pas la compilation de connaissances mais
l’éclairage de l’étudiant sur des thèmes qui alimentent les principaux débats
contemporains. Dans un souci d’objectivité, le cours propose des points de vue
différents et des thèses contradictoires. L’étudiant est ainsi invité à se forger une
opinion propre non à partir d’
a priori
mais sur la base d’analyses rigoureuses. La
lecture d’articles et/ou d’ouvrages sur les thèmes présentés est donc vivement
conseillée (
Cf.
documents annexes). L’étudiant sera noté sur sa capacité à apporter
une réponse personnelle et argumentée à une question posée (
Cf.
sujets d’examen).
Quatre thèmes sont abordés, le premier servant de fil conducteur à l’ensemble des
développements.
Thème 1 : Chapitre 1 : Le processus de la globalisation
« Nous sommes en train de vivre une transformation qui va recomposer la population
et l’économie du siècle à venir. Il n’y aura plus de produits et de technologies
nationales, plus de firmes nationales, plus d’industries nationales. Il n’y aura plus
d’économie nationale au sens du moins où nous prenons ce concept. Un seul
élément restera enraciné à l’intérieur des frontières du pays : les individus qui
constituent les nations. Les actifs principaux de chaque nation seront les
compétences et la perspicacité de ses citoyens ».
Comment faut-il interpréter les
propos de Robert Reich de 1993?
La globalisation qui fait débat aujourd’hui exige au préalable une appréciation à sa
juste valeur du phénomène. Pour l’OCDE, elle est la troisième étape de la
mondialisation. On considèrera ici que la mondialisation a permis l’essor de la
globalisation. Un regard rétrospectif portant sur la dynamique de certains éléments
(mentalités, démographie, commerce mondial, progrès technique…) montre la
mondialisation comme un processus historique de très longue durée ayant favorisé
l’émergence de la globalisation. Cette phase récente d’expansion nouvelle et
puissante du capitalisme repose aussi sur des dynamiques dont le rythme et
l’intensité concernent les technologies mais aussi la concurrence globale, les
marchandises et les capitaux mais aussi la performance, la stratégie des firmes
globales mais aussi celle des Etats…
C’est cette diffusion des valeurs de l’économie de marché sur toute la planète qui
suscite aujourd’hui moult débats. Pour certains, la globalisation est une opportunité
et
« il n’y a pas assez de globalisation »
pour assurer le progrès et la richesse des
nations. Pour les altermondialistes, elle est un jeu à somme nulle où les perdants
sont notamment les pays pauvres, les Etats et certaines catégories de travailleurs.
Pour d’autres encore plus pragmatiques, si la globalisation est source de bienfaits, il
convient toutefois de distribuer de manière plus équitable ses bénéfices. La
gouvernance mondiale devrait assurer une régulation de la globalisation combinant
efficacité et équité.
Martine ROBERT
UPCAM
FEA
2008-2009
2
Thème 2 : Chapitre 2 : Le travail et l’emploi dans les pays riches
Dans les années 1990, de nombreux ouvrages mettent l’accent sur
la fin du travail
dans les pays riches. L’idée principale qui les traverse est la suivante : jamais les
économies occidentales n’ont autant produit de richesses avec si peu de travail et
jamais elles ne créeront suffisamment d’emplois pour équilibrer les réductions
d’effectifs entraînées par la révolution technologique et la globalisation. Aujourd’hui,
beaucoup restent convaincus que la concurrence de plus en plus vive entre les
entreprises globalisées suscitant les délocalisations et la croissance du commerce
avec les pays émergents à bas salaires et capacités technologiques sont les
principales sources de la désindustrialisation tendancielle de nos économies.
D’anciennes thèses dénonçant les conséquences négatives sur l’emploi du libre-
échange et du progrès technique resurgissent avec leur thérapie protectionniste. Il
existe certes des destructions initiales d’emplois mais ne faut-il pas approfondir
l’analyse ?
La globalisation ne serait-elle pas le bouc émissaire de nos difficultés ? L’arbre des
délocalisations ne tendrait-il pas à cacher la forêt des mutations des systèmes
productifs de nos pays ? La réponse à la question de l’emploi n’est-elle pas dans
notre capacité d’adaptation au progrès technique et dans le développement
d’activités à haute valeur ajoutée ?
Thème 3 : Chapitre 3 : Le management éthique
« Nous sommes des citoyens, pas des consommateurs »
. Ce slogan alter-
mondialiste a résumé la « bataille de Seattle » et le cycle avorté de l’OMC (1999).
Aujourd’hui, dans beaucoup de domaines, il est question d’éthique. Une multitude
d’affaires ont convaincu l’opinion que trop de secteurs sont rongés par une crise des
comportements et qu’il convient de recourir à un référentiel moral.
Cette demande d’éthique au moment où la morale est en crise dans les institutions
traditionnelles censées l’incarner rencontre une offre d’éthique venant des
entreprises (charte éthique, code de conduite…).
Des associations de consommateurs, des ONG … publient des rapports sur les
firmes
et
il
existe
de
plus
en
plus
d’agences
de
notations
sociales
et
environnementales des entreprises. Il faut signaler aussi les directives européennes
sur la
« responsabilité sociale des entreprises »
, le développement du commerce
équitable, les fonds socialement responsables ou les placements éthiques pour les
investisseurs. On pourrait multiplier les exemples de ce qui est devenu dans certains
pays un véritable phénomène de société : le besoin d’éthique. Mais qu’est-ce que
l’éthique ? Faut-il assimiler éthique et morale ? Comment a évolué le discours
éthique dans le monde des affaires ?
Pour certains, la globalisation pousse l’économie de marché à son paroxysme et
laisse se développer des anti-valeurs. L’exigence d’éthique s’expliquerait donc par le
besoin de combattre
« une main invisible mondialement triomphante et totalement
despotique »
(J. Lafond, 1994). Le marché serait-il donc défaillant sur le plan
éthique ? Faut-il relire Smith ou encore Bentham ? Pour d’autres, l’éthique n’a pas de
raison d’être dans le monde des entreprises.
« La seule et unique responsabilité
sociale des entreprises, c’est de faire des profits »
(M. Friedman, 1970). Pour
d’autres enfin, l’éthique n’est qu’une idéologie secrétée par l’entreprise pour
maximiser ses profits. En d’autres termes, la
Business Ethics
n’est qu’une
instrumentalisation utilitariste de l’éthique.
Martine ROBERT
UPCAM
FEA
2008-2009
3
Au moment où se développe la gouvernance d’entreprise, quels sont les principaux
clivages entre la théorie des
shareholders
et la théorie des
stakeholders
? La
Responsabilité Sociétale des Entreprises est-elle l’avenir des firmes, comme on
semble le suggérer en Europe ?
Thème 4 : Chapitre 4 : Le management interculturel
Pendant longtemps, le management, manière de diriger les hommes dans les
entreprises, de les motiver et d’organiser leurs activités, a été considéré comme une
activité fondée sur des principes universels. Or la globalisation qui renforce les liens
entre toutes les parties du monde remet sérieusement en question l’universalité
supposée des pratiques. Le « village global » de Marshall Mc Luhan n’a pas fait
disparaître les valeurs culturelles devenues au contraire un enjeu essentiel pour les
entreprises.
Comment préparer les cadres à l’expatriation ? Comment envisager la négociation
avec des personnes d’univers culturels étrangers ? Comment gérer une équipe
multiculturelle ? Comment envisager une délocalisation dans un pays émergent ?
Comment assurer le succès d’une fusion-acquisition faisant intervenir des cultures
d’entreprises
différentes ?
Autant
de
questions
confirmant
le
caractère
incontournable des dimensions interculturelles du management pour les acteurs
globalisés.
Les valeurs sociales, les usages, les relations au temps et à l’espace, la
communication non verbale, les modes d’intégration cognitifs, affectifs et volitifs…
sont
déterminés culturellement. Il est en effet admis que
« les individus expriment la
culture et ses qualités normatives à travers les valeurs qu’ils portent concernant la
vie et le monde autour d’eux. Ces valeurs affectent à leur tour leurs attitudes sur la
forme de comportement considérée comme la plus appropriée et efficace dans une
situation donnée »
(Nancy Adler, 1991).
A la différence du management international prenant en compte toutes les activités
fonctionnelles de l’entreprise et du management comparé mettant l’accent sur les
spécificités du management dans des systèmes différents, le management
interculturel se focalise sur le comportement organisationnel et les ressources
humaines. Plus précisément, il met l’accent sur l’influence de la culture, tant
nationale que d’entreprise, sur les perceptions, les interprétations et les actions des
individus venant d’horizons différents.
Avec la globalisation qui concourt plus à célébrer les différences culturelles qu’à les
atténuer, l’interculturel pénètre aujourd’hui les domaines de la communication, du
marketing, de la négociation ou encore de la gestion des ressources humaines.
Reste aux entreprises à trouver la bonne stratégie pour gérer les différences
culturelles : les ignorer, les minimiser ou les exploiter. L’engouement actuel pour le
management interculturel semble plutôt confirmer que la diversité est une nouvelle
source de valeur ajoutée pour les entreprises.
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