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« Grotesque XIXe siècle » : le vertige relativiste des exhumations littéraires - article ; n°114 ; vol.31, pg 41-49

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Romantisme - Année 2001 - Volume 31 - Numéro 114 - Pages 41-49
La redécouverte des grotesques, ces écrivains «fossilisés» par les condamnations de Boileau, a nourri une large part de la critique romantique du XIXe siècle: Nerval, Philarète Chasles, Saint-Marc Girardin, Nodier, Sainte-Beuve, Gautier et d'autres encore, voulurent rendre à la lumière ce qui fut inhumé, et rechercher une vérité ensevelie sous les strates de jugements accumulés par l'histoire (au sujet de Théophile de Viau, par exemple). Tout porte à croire que cette critique archéologique aperçoit dans les «grotesques» l'expression du vertige relativiste: le décentrement permanent des jugements de valeurs, la méditation sur la contingence de l'histoire, l'assimilation des «poetae minores» aux ratés de 1830... Pour mieux refuser le discours normatif et théorique, le relativisme culturel se définit ainsi sur un mode esthétique et polymorphe, analogique et métaphorique. Pourtant, parce que le pari relativiste de la critique grotesque devient une sorte d'étendard du romantisme opérant sa propre réhabilitation via les «poetae minores», parce qu'il s'avère être la manifestation narcissique d'un rapport angoissé à la postérité, il demeure indissociable de la conscience de son échec.
During the nineteenth century, a good part of the romantic criticism fed itself on the rediscovery of the «grotesques»: Nerval, Philarete Chasles, Saint-Marc Girardin, Nodier, Sainte-Beuve, Gautier and some others wanted to exhume these writers condemned by Boileau, and to find out a truth buried beneath strata of lies (about Théophile de Viau, for example). Everything leads to believe that this archaeological criticism makes of the «grotesques» the expression of a relativistic vertigo : the deep meditation on the contingency of history and judgments, the classification of «jeunes-France» writers as «poetae minores»... To refuse a normative and theoretical language, this cultural relativism expresses itself in an aesthetic, analogical, polymorphous and metaphorical mode. Nevertheless, because it underlies a narcissistic and anguished obsession about posterity, Nodier, Gautier... feel that such a relativistic bet can not be entirely won.
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.
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Publié le

01 janvier 2001

Langue

Français

Mme Martine Lavaud
« Grotesque XIXe siècle » : le vertige relativiste des
exhumations littéraires
In: Romantisme, 2001, n°114. pp. 41-49.
Abstract
During the nineteenth century, a good part of the romantic criticism fed itself on the rediscovery of the «grotesques»: Nerval,
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condemned by Boileau, and to find out a truth buried beneath strata of lies (about Théophile de Viau, for example). Everything
leads to believe that this archaeological criticism makes of the «grotesques» the expression of a relativistic vertigo : the deep
meditation on the contingency of history and judgments, the classification of «jeunes-France» writers as «poetae minores»... To
refuse a normative and theoretical language, this cultural relativism expresses itself in an aesthetic, analogical, polymorphous
and metaphorical mode. Nevertheless, because it underlies a narcissistic and anguished obsession about posterity, Nodier,
Gautier... feel that such a relativistic bet can not be entirely won.
Résumé
La redécouverte des grotesques, ces écrivains «fossilisés» par les condamnations de Boileau, a nourri une large part de la
critique romantique du XIXe siècle: Nerval, Philarète Chasles, Saint-Marc Girardin, Nodier, Sainte-Beuve, Gautier et d'autres
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accumulés par l'histoire (au sujet de Théophile de Viau, par exemple). Tout porte à croire que cette critique archéologique
aperçoit dans les «grotesques» l'expression du vertige relativiste: le décentrement permanent des jugements de valeurs, la
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discours normatif et théorique, le relativisme culturel se définit ainsi sur un mode esthétique et polymorphe, analogique et
métaphorique. Pourtant, parce que le pari relativiste de la critique grotesque devient une sorte d'étendard du romantisme opérant
sa propre réhabilitation via les «poetae minores», parce qu'il s'avère être la manifestation narcissique d'un rapport angoissé à la
postérité, il demeure indissociable de la conscience de son échec.
Citer ce document / Cite this document :
Lavaud Martine. « Grotesque XIXe siècle » : le vertige relativiste des exhumations littéraires. In: Romantisme, 2001, n°114. pp.
41-49.
doi : 10.3406/roman.2001.1045
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/roman_0048-8593_2001_num_31_114_1045
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