Hébergement et distribution de repas chauds  - Qui sont les sans-domicile usagers de ces services
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Les sans domicile usagers de services d'hébergement et de distribution de repas chauds sont caractérisés par une sur représentation masculine qui croît avec l'âge, une proportion d'étrangers plus élevée, et un âge moyen relativement jeune. Les trois quarts des sans-domicile ont déjà eu un logement personnel, principalement comme locataire. Environ 40% l'ont perdu au cours des 12 derniers mois. Au cours de l'année 2000, ils ont été sans domicile pendant 7 mois en moyenne et ont connu d'autres formes de logement précaire chez des amis, dans la famille, en chambre d'hôtel durant 3 mois. La faiblesse de leurs revenus ne leur permet pas d'accéder à un logement indépendant. La moitié dispose d'un revenu mensuel inférieur à 380 euros (2 500 francs) et un sur dix n'a aucune ressource. Un quart perçoit le revenu minimum d'insertion. Majoritairement ouvriers ou employés, les sans-domicile sont très touchés par le chômage : la moitié des actifs sont sans emploi depuis plus d'un an, 15% depuis plus de 5 ans.

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Nombre de lectures 63
Langue Français

Extrait

N° 824 - JANVIER 2002
PRIX : 2,20€
Hébergement et distribution de repas chauds
Qui sont les sans-domicile
usagers de ces services
Cécile Brousse, Bernadette de la Rochère, division Conditions de vie des ménages,
Emmanuel Massé, Unité méthodes statistiques, Insee
es sans-domicile usagers des ser- ment accessibles en journée, dans des loge-
ments ou chambres d’hôtel dépendant devices d’hébergement et des distri-
structures d’accueil gérées par des associa-Lbutions de repas chauds sont
tions ou des organismes publics (Insee pre-
caractérisés par une surreprésentation
mière n°823). Au cours du mois de janvier
masculine qui croît avec l’âge, une pro- 2001, en France métropolitaine, environ
portion d’étrangers plus élevée, et un 63 500 adultes usagers de services d’aide,
âge moyen relativement faible. accompagnés de 16 000 enfants âgés de
moins de 18 ans étaient sans-domicile. ParmiLes trois quarts des sans-domicile ont
eux, cette étude se limite aux adultes franco-déjà eu un logement personnel, principa-
phones qui vivaient dans des agglomérations
lement comme locataire. Environ 40 %
de plus de 20 000 habitants, soit 46 800 per-
l’ont perdu au cours des 12 derniers sonnes.
mois. Au cours de l’année 2000, ils ont
été sans domicile pendant 7 mois en
Une population plutôt masculinemoyenne et ont connu d’autres formes
et jeunede logement précaire chez des amis,
dans la famille, en chambre d’hôtel du-
Les deux tiers des sans-domicile usagers de
rant 3 mois.
service d’aide sont des hommes (tableau 1).
La faiblesse de leurs revenus ne leur per- Cette surreprésentation masculine augmente
met pas d’accéder à un logement régulièrement avec l’âge. Par ailleurs, deux
indépendant. La moitié dispose d’un re- sans-domicile sur trois vivent seuls. Ces per-
sonnes sont également plus jeunes que lavenu mensuel inférieur à 380 euros
moyenne de la population. Plus d’un tiers ont(2 500 francs) et un sur dix n’a aucune res-
entre 18 et 29 ans, contre un quart de la popu-
source. Un quart perçoit le revenu mini-
lation adulte française. Le faible taux de per-
mum d’insertion. Majoritairement ou- sonnes âgées de plus de 60 ans est dû en
vriers ou employés, les sans-domicile partie à leur prise en charge par des institu-
sont très touchés par le chômage : la tions d’hébergement spécialisées (hospices
ou maisons de retraite). Par ailleurs, la partmoitié des actifs sont sans emploi de-
des étrangers est de 29 %, soit quatre foispuis plus d’un an, 15 % depuis plus de
plus élevée que dans l’ensemble de la popula-
5ans.
tion française. La proportion aurait été encore
plus forte si on n’avait pas dû se limiter aux
L’enquête utilisée pour la présente étude francophones. D’une manière générale, les
porte sur les usagers des services d’héber- étrangers en France sont plus nombreux
gement et des distributions de repas chauds, parmi les plus pauvres : dans les aggloméra-
au cours du mois de janvier 2001. Elle tions de plus de 20 000 habitants, on compte
concerne ceux qui n’avaient pas de domicile 22 % d’étrangers parmi les adultes vivant en
personnel la veille du jour où ils ont été dessous du seuil de pauvreté (fixé à 50 % du
enquêtés. Près d’un quart de ces sans-domi- revenu médian). En outre, la situation très pré-
cile dorment dans la rue ou dans des centres caire de ceux qui sont en France depuis peu
d’hébergement fermés en journée, les autres de temps s’explique en partie par l’impossibi-
sont accueillis dans des centres d’héberge- lité légale de travailler.
INSEE
PREMIEREtutionnelle comme les accueils doivent quitter le matin. Par ailleurs, lesLes femmes et les familles sont
mère-enfants, mais le plus souvent, elle étrangers sont deux fois plus souventmieux prises en charge dans le
résulte du mode d’admission. Les jeunes hébergés dans des structures collectives
dispositif d’hébergement
sans domicile sont deux fois plus souvent avec départ obligatoire le matin.
Les institutions sont plus accueillis à l’hôtel alors que les plus âgés
tournées vers les femmes et les jeunes. sont majoritairement hébergés dans les
Les jeunes mis à part,Les femmes ne dorment pratiquement centres, en chambre individuelle ou collec-
jamais dans la rue. Parmi les sans-domicile tive (70 % des plus de soixante ans). Les la plupart ont déjà eu
ayant dû séjourner plus d’un an dans la rue personnes accompagnées d’enfants sont un logement personnel
ou dans un abri de fortune, on ne compte plus fréquemment orientées vers les
que3%de femmes. Alors que les hébergements les plus stables et les plus Un quart des sans-domicile usagers des
sans-domicile dans leur ensemble sont compatibles avec la vie familiale : les trois services n’ont jamais eu de logement per-
plutôt jeunes, le risque de dormir dans la quarts sont hébergées en appartement, les sonnel ; 60 % sont des jeunes de moins de
rue ou dans un abri de fortune croît avec autres sont dans des centres où elles peu- 30 ans. Les sans-domicile qui n’ont jamais
l’âge. vent rester dans la journée si elles le souhai- eu de logement ont connu pour beaucoup
Les lieux d’hébergement où la prise en tent. Les femmes sans enfants ont des une enfance difficile : 4 sur 10 ont été éle-
charge est la plus personnalisée et la plus conditions d’hébergement moins précaires vés par un seul des parents, placés dans
stable sont réservés en priorité à certains que les hommes. Elles sont hébergées une famille d’accueil ou dans un foyer de
types de publics (tableau 1). Cette priorité deux fois plus souvent en appartement et la DDASS, contre 2 sur 10 pour ceux qui
est parfois inscrite dans leur définition insti- trois fois moins dans des centres qu’elles ont déjà disposé d’un logement.
Les trois quarts des sans-domicile usa-
gers de service d’aide ont déjà occupé un Caractéristiques socio-démographiques des sans-domicile
logement personnel, principalement
En %
comme locataires. Environ 40 % l’ont
Sans-domicile usagers des services d’aide
perdu dans les douze derniers mois. Lesoccupant un hébergés en
lieu non pré- Ensemble de raisons invoquées sont la séparation duchambre ou dortoir dansvu pour l’ha- la population
une structure collectivebitation de 18 ans ouEnsemble conjoint (37 %), un changement de ville,chambre logement
plus
avec départ sans départ d’hôtel aidé
(rue, abri de de région ou de pays (20 %), l’impossibi-
obligatoire le obligatoire le
fortune)
matin matin lité de payer le loyer (21 %) et enfin
Personnes vivant en couple 2 6 5 18 28 14 59
1 l’expulsion (13 %). Toutes ces raisons ne
Personnes vivant seules 88 88 79 68 42 67 19
Personnes accompagnées sont pas exclusives les unes des autres.
d’un ou plusieurs enfants 0 4 15 21 45 24 38
Hommes 93906861436447 Bien souvent, avant d’être totalement pri-
18-29 ans 22 32 32 51 42 36 23
vées de domicile, ces personnes étaientPlus de 50 ans 22 20 20 8 10 16 40
Étrangers 26 42 24 25 29 29 8 déjà logées de façon précaire chez des
1. Sont considérées comme " vivant seules " les personnes ne vivant ni en couple, ni avec des amis, ni avec des enfants ce qui ne signifie pas qu'elles parents ou des amis, à l’hôtel ou dans un
ne partagent pas leur chambre (dortoir, logement) avec d'autres personnes hébergées par la même institution.
logement occupé sans titre.Lecture : 2% des sans-domicile occupant un lieu non prévu pour l'habitation vivent en couple.
Champ : personnes francophones de 18 ans ou plus, agglomérations de plus de 20 000 habitants, France métropolitaine. Au cours de l’année précédant l’enquête,
Source : enquête auprès des personnes fréquentant les services d'hébergement ou les distributions de repas chauds, janvier 2001, recense-
ment général de la population de 1999, Insee un sans-domicile sur deux a effectué une
démarche pour trouver un logement. Les
Temps passé dans chaque type d'habitation au cours de l'année 2000 autres mettent en avant l’insuffisance de
par les sans-domicile selon leur situation en janvier 2001
leurs revenus (43 %), mais aussi le
En mois
manque de documents administratifsSans-domicile usagers des services d’aide en janvier 2001
hébergés en (feui

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