Hérédité et denture humaine - article ; n°3 ; vol.7, pg 329-362
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Description

Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris - Année 1971 - Volume 7 - Numéro 3 - Pages 329-362
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 19
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

H. Brabant
Hérédité et denture humaine
In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XII° Série, tome 7 fascicule 3, 1971. pp. 329-362.
Citer ce document / Cite this document :
Brabant H. Hérédité et denture humaine. In: Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, XII° Série, tome 7
fascicule 3, 1971. pp. 329-362.
doi : 10.3406/bmsap.1971.2024
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/bmsap_0037-8984_1971_num_7_3_2024Bull, et Mém. de la Soc. ďAnthrop. de Paris, t. 7, série XII, 1971, pp. 329-362
HÉRÉDITÉ ET DENTURE HUMAINE
par H. Brabant
(Université Libre de Bruxelles, Institut de Stomatologie)
Introduction
En 1953, Kraus et Furr [80] soulignaient que, mis à part le tubercule
de Carabelli, aucune analyse génétique approfondie des caractères dentaires
n'avait été entreprise. Or cette analyse génétique est de première importance
si l'on veut déterminer avec une grande précision la part de l'hérédité et
celle de l'environnement ou encore celle de conditions pathologiques occa
sionnelles (1) dans l'altération progressive et universelle de la denture
humaine.
Mais si l'on veut étudier l'hérédité des caractères dentaires dans les
principales races ou groupes de populations du globe, il est important de
rassembler des données anthropologiques établies selon une méthode scien
tifique non seulement éprouvée, mais semblable pour les divers chercheurs
s'occupant de cette question. Or quand on fait le bilan de tout ce qui a été
publié jusqu'ici, on constate malheureusement que beaucoup reste à faire
en ce qui concerne la méthodologie et la collecte des données indispensables
et Dahlberg [43], résumant ses remarques sur les aspects génétiques de
l'évolution de la denture humaine, souligne également avec raison qu'en
matière d'anthropologie dentaire et de génétique, les problèmes présentent
des difficultés particulières par suite de la nature polygénique de la trans
mission héréditaire et des degrés variés de pénétrance et d'expressivité des
gènes.
Cependant, nous avons pu nous procurer une littérature très abondante
sur ce sujet puisqu'elle comporte plusieurs centaines de publications. Par
ailleurs, nous possédions déjà de nombreuses données provenant de nos
travaux personnels. Enfin, nous avons utilisé la très abondante collection
d'anomalies et de variations dentaires que nous avons rassemblée à l'Institut
de Stomatologie de l'Université de Bruxelles et dont une partie a servi à la
rédaction de notre ouvrage sur les « Anomalies, mutilations et tumeurs des
dents humaines » (Brabant et coll. [11]).
(1) Par exemple certaines maladies de la mère provoquent chez l'enfant l'apparition de
dents conoïdes, mais l'involution de quelques dents monoradiculaires, en particulier l'incisive
latérale supérieure permanente, semble passer également par un stade de dent conoïde. L'hérédité
joue aussi son rôle dans la transmission de certaines malformations dentaires. Par exemple, on
retrouve parfois chez plusieurs membres de la même famille, une incisive latérale supérieure
atrophiée et conoïde. société d'anthropologie de paris 330
Pour le plan de notre étude, nous nous sommes basés sur le schéma
résumé dans le tableau I du rapport présenté à la 4e Réunion des anthropo-
logistes de langue française à Bruxelles le 25 novembre 1967 (Brabant [27])
et que nous avons reproduit dans la présente étude (voir tabl. I), mais en y
supprimant quelques particularités de la denture normale ou pathologique
où l'hérédité ne joue, ou ne paraît jouer, absolument aucun rôle.
Tableau I
Plan d'examen des caractères de la denture
Dimensions des dents et anomalies de volume
Incisive en pelle (3 degrés).
Sillon cervico-radiculaire des incisives.
Tubercule lingual et invagination paracingulaire.
Fossette cervicale vestibulaire des incisives.
Autres variations de forme des
Variations de forme des canines. de forme des prémolaires.
a) Supérieures (cuspides, siCouronne llons, tubercule de Cara-
belli, tubercules anor
Anomalies et varia maux ; anomalies de
tions de forme répartition de l'émail
dentaire coronaire, anisodontie). Variations de forme des
molaires b) Inférieures (cuspides,
sillons, tubercule de
Bolk, tubercules anor
maux, anomalies de
répartition de l'émail
coronaire, anisodontie).
a) Forme (racine pyramid
ale, taurodontisme, Racine Variations et anomalies coudure, etc.). radiculaires b) Nombre (réduction ou
augmentation).
Anomalies de nombre des dents a) Hypodontie. b) Hyperodontie.
a) Hypoplasie de l'émail.
b) Anomalies de teinte héréditaires ou congénitales. Anomalies de structure et de teinte c) Fusion et gemination dentaires.
d) Dents en coquille, calcinose, etc.
a) Caractère de l'articulé (psalidodontie, labidodontie
Anomalies d'éruption, de position ou prodontie, surocclusion, articulé chaotique),
d'articulé dentaires b) Anomalies de position de dents isolées (rotation,
version, mésiogression, distogression, etc.).
a) Carie.
Maladies et lésions dentaires b) Parodontose.
c) Tumeurs (énamélomes, odontomes, etc.). BRABANT. HÉRÉDITÉ ET DENTURE HUMAINE 331 H.
A. — Hérédité des caractères dentaires normaux
1° Dimensions dentaires.
En Europe, il faut remonter jusqu'au Paléolithique supérieur pour
retrouver, dans la denture permanente, d'appréciables différences de dimens
ions coronaires moyennes entre certains groupes de populations de ce conti
nent (Brabant [30]). En effet, si l'on compare les dimensions de l'ensemble
des dents datant du Paléolithique supérieur et d'origine européenne avec
celles des dents d'époque médiévale ou actuelle, on remarque que ces der
nières sont uniformément plus petites, la différence de dimensions allant de
quelques dixièmes de millimètres à un millimètre ou un peu davantage pour
les molaires.
D'autre part, si la réduction des dimensions dentaires depuis le Paléoli
thique est indiscutable, cette réduction ne s'est pas faite pour toutes les
dents dans la même proportion, les molaires étant celles où la réduction est
la plus importante, les dents antérieures, la moins importante. Si l'on
remonte plus loin encore dans le temps, jusqu'au Paléolithique inférieur,
on constate une progressive et très nette réduction de volume coronaire des
prémolaires ; elle est encore très nette, quoique légèrement moins accentuée,
pour les molaires ; elle est au contraire faible ou presque nulle pour les
incisives et les canines.
Ainsi donc, si les dimensions dentaires se transmettent héréditairement,
comme il est raisonnable de l'admettre en raison des enquêtes réalisées chez
les jumeaux et dans les familles, on remarque qu'elles ont subi depuis le
Paléolithique supérieur et dans une mesure qui reste à préciser, l'influence
sélective de facteurs accidentels dus à l'environnement. Il faut cependant
souligner ici que, dans les affections s'accompagnant de nanisme ou de
gigantisme, on n'observe en général pas de modifications appréciables des
dimensions dentaires (1). Par exemple, chez des personnes atteintes de
nanisme vrai héréditaire et dont la taille ne dépasse pas un mètre environ,
les dents ont généralement des dimensions correspondant à celles d'un adulte
normalement constitué (Brunner [36]). Cependant, dans diverses affections
dysplasiantes frappant le crâne ou le squelette et dont certaines sont hérédit
aires, on a parfois observé des dents anormalement petites ; c'est le cas par
exemple dans l'ostéogenèse imparfaite héréditaire (Brabant et coll. [11]).
Comme le soulignent Garn, Lewis et Kerewsky [60], les dimensions des dents
sont réalisées longtemps avant que la taille définitive de leur possesseur ne
soit atteinte (hormis pour la troisième molaire) et notablement avant la
maturation sexuelle. Pourtant la taille d'un individu et les dimensions den
taires présentent une certaine relation. Aussi il serait intéressant d'entre
prendre de nouvelles recherches sur les dimensions dentaires des sujets dont
(1) On a signalé de telles mod

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