Histoire, théories, méthodes - compte-rendu ; n°2 ; vol.83, pg 597-608
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Description

L'année psychologique - Année 1983 - Volume 83 - Numéro 2 - Pages 597-608
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 9
Langue Français

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Histoire, théories, méthodes
In: L'année psychologique. 1983 vol. 83, n°2. pp. 597-608.
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Histoire, théories, méthodes. In: L'année psychologique. 1983 vol. 83, n°2. pp. 597-608.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1983_num_83_2_28485L'Année Psychologique, 1983, ««.3, 597-650
ANALYSES BIBLIOGRAPHIQUES
HISTOIRE, THÉORIES, MÉTHODES
Suppes (P.). — Logique du probable, Paris, Flammarion, 1981, 136 p.
Dans le courant actuel de la philosophie des sciences, Suppes occupe
une place des plus enviables, avec un ensemble de contributions qui
couvrent pratiquement tous les secteurs où se développe actuellement
cette discipline (fondements de la probabilité, théorie de la confirmation
ou de la réfutabilité, etc.). Mais ce qui, pour nous, donne aux contribut
ions de Suppes un intérêt tout particulier, c'est que, à la différence de
la majorité des épistémologues, pour lesquels le domaine scientifique
de référence de prédilection reste la physique, pour Suppes (même
s'il se garde de négliger celle-ci : cf. ses travaux sur la causalité en méca
nique quantique), le domaine de référence se situe franchement du côté
des sciences humaines. Les chercheurs en psychologie savent que cette
référence est fondée sur une connaissance de première main, puisque
Suppes a participé à d'importantes recherches de psychologie expéri
mentale, notamment dans le domaine de la décision et de l'apprentissage.
C'est pourquoi une présentation condensée et accessible des contri
butions principales de Suppes, avec les leçons qui s'en dégagent, appar
aît des plus opportunes. Cette présentation a fait l'objet de quatre
conférences au Collège de France, à l'automne 1979, sous le titre The
Bayesian approach of rationality, dont le présent ouvrage reproduit
l'essentiel (le titre définitif de l'ouvrage est dû à l'éditeur). Le fil
conducteur de l'ensemble est, conformément au titre des conférences,
la « démarche bayésienne de la rationalité », avec ses deux composantes :
utilité et probabilité.
Le premier chapitre est consacré à une étude critique de la théorie 598 Analyses bibliographiques
de 1' « utilité attendue », dont Savage a proposé la formalisation la plus
connue. En partant de cette formalisation, Suppes invite à renouveler
un certain nombre de conceptions courantes, notamment en prenant
comme notion primitive celle d'espérance (plutôt que celle d'événement),
selon la tradition de Bayes, et en donnant un statut fondamental à la
probabilité conditionnelle.
Le deuxième chapitre est consacré au modèle bayésien, selon Suppes
le plus satisfaisant qui soit (pour ne pas dire le seul disponible) pour
fonder une théorie de la connaissance, avec la notion de probabilité
conditionnelle qui sert à réviser la probabilité sur l'espace des « états
de la nature », au fur et à mesure que se déroulent les faits expérimen
taux. Dans ce cadre, Suppes examine un certain nombre de « problèmes
ouverts » : probabilités inconnues, confiance à accorder aux estimations
de probabilité, combinaison des probabilités, convergence des probabil
ités subjectives vers des distributions « objectives » ne coïncidant pas
nécessairement avec la certitude. Parmi les conclusions tirées d'une
discussion très riche, citons la suivante : « II n'y a pas de distinction
véritable et profonde entre probabilité subjective et objective, entre
croyance et connaissance... La distinction importante à faire est
les cas où l'information est complète (soit en pratique, soit en principe)
et ceux où elle est incomplète et où s'offre la possibilité de la compléter ».
Evoquons également la suggestion selon laquelle le cadre de l'inférence
statistique gagnerait à être plongé dans celui plus large de l'apprentis
sage : « L' « idée d'apprentissage par l'expérience est plus profonde et
plus ample que celle de l'inférence probabiliste ou statistique. » (On
notera au passage l'idée qu'il ne faut pas radicaliser l'opposition entre
modèle normatif et modèle descriptif.)
Dans le troisième chapitre, moins technique (et aussi plus polémique),
Suppes s'en prend à plusieurs « chimères philosophiques », notamment
celles de la « certitude » et de la « complétude » comme objectifs scienti
fiques. Selon Suppes, il faut accepter l'idée de mesures imprécises et
abandonner l'idéal de théories qui convergeraient vers une « science
achevée ».
Enfin, dans le quatrième chapitre, Suppes évoque une des théories
qui lui tient le plus à cœur : celle de la causalité probabiliste, avec sa
propre contribution au problème épineux (bien à la mode) des variables
cachées en mécanique quantique (cf. Einstein, Podolsky, Rosen, d'Espa-
gnat, etc.). Conclusion de Suppes : « Le déterminisme est mort » et le
concept de mécanisme causal doit être formalisé en termes statistiques.
On sait combien cette théorie probabiliste de la causalité a donné lieu
à controverse. Ceux qui ont assisté aux conférences au Collège de
France se souviendront de l'intervention de R. Thom venu rappeler
avec vigueur l'idéal scientifique du déterminisme.
Chacun, selon ses préoccupations, pourra tirer ses propres enseigne
ments des contributions rassemblées dans ce texte. En ce qui nous théories, méthodes 599 Histoire,
concerne, nous en formulerons deux. Tout d'abord, s'agissant des
modèles probabilistes et de la statistique, cet ouvrage apporte non
seulement une caution mais des arguments supplémentaires à tous ceux
qui se rendent compte qu'il est temps d'en finir avec la tyrannie de
certaines traditions statistiques, tant sur le plan pédagogique que sur
celui des pratiques de traitement des données. Ensuite, il paraîtra
assez remarquable que le spécialiste incontesté des axiomatisations (et
aussi de l'enseignement assisté par ordinateur) nous dise sa conviction
que l'importance du jugement intuitif ne sera jamais véritablement
réduite par le développement des procédures automatiques, et qu'un
idéal de « science close » ne saurait à l'heure actuelle qu'accroître les
risques de stérilité pour la recherche scientifique. Ne serait-ce que pour
ces raisons, le « message » de Suppes mérite d'être écouté avec la plus
grande attention.
H. ROUANET et W. ACKERMAN.
Jahoda (G.). — Psychology and anthropology, a psychological pers
pective, NewYork, Academic Press, 1982, 301 p.
Les relations interdisciplinaires sont souvent délicates à établir car,
soit elles se font au détriment de l'une des disciplines, soit elles se résu
ment à un parallélisme dont on comprend mal les interactions possibles.
L'auteur tente d'éviter ces pièges, comme l'indique le choix de l'illu
stration de la couverture (un dessin d'Escher), et propose une autre
démarche : la synthèse.
Ce livre est l'aboutissement du travail d'un psychologue fasciné
par l'anthropologie. Mais la fascination suffit-elle à rapprocher deux
directions de recherche qui, selon les apparences, s'éloignent l'une de
l'autre à la manière des nébuleuses. Après une introduction expliquant
le choix du partenaire, en l'occurrence l'anthropologie, l'ouvrage com
prend trois parties :
La première partie retrace les racines communes à la psychologie et
à l'anthropologie. Elle rappelle qu'en 1799, une volonté de préserver
« l'unité de l'homme » dans son étude a abouti à la création de la Société
des Observateurs de l'Homme, à Paris. Le résumé historique du tronc
commun abonde en citations et anecdotes parfois surprenantes. On
apprend que la démarche expérimentale ne s'imposait pas aux ethno
logues de l'ère victorienne qui élaboraient en chambre des théories à
partir des reportages de voyageurs et missionnaires.
Si, fondamentalement, psychologie et anthropologie ne divergeaient
pas vraiment, leurs méthodes et leurs problèmes se sont tellement
développés et diversifiés que le divorce est de

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