— Hypnotisme, suggestion, sommeil, rêves, hallucinations, etc. - compte-rendu ; n°1 ; vol.1, pg 484-501
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Description

L'année psychologique - Année 1894 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 484-501
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1894
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

XII. — Hypnotisme, suggestion, sommeil, rêves, hallucinations,
etc.
In: L'année psychologique. 1894 vol. 1. pp. 484-501.
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XII. — Hypnotisme, suggestion, sommeil, rêves, hallucinations, etc. In: L'année psychologique. 1894 vol. 1. pp. 484-501.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1894_num_1_1_1235XII
HYPNOTISME, SUGGESTION, SOMMEIL, RÊVES,
HALLUCINATIONS, PATHOLOGIE NERVEUSE ET MENTALE
F. -H. BRADLEY. — L'absence de mouvements dans les rêves. (Mind,
nouvelle série, n° 11, juillet 1894, p. 373-378.)
L'absence de mouvement dans les rêves peut tenir soit à la faiblesse
des idées de mouvement, soit plutôt à ce qu'on ne perçoit pas la posi
tion de son corps, c'est-à-dire à ce que les sensations tactiles et musc
ulaires sont abolies, et que ces sensations sont nécessaires pour exé
cuter les mouvements dont on a l'idée.
A. Binet.
CH.-L. DANA. — Étude d'un cas d'amnésie ou de double conscience.
Les cas spontanés de ce genre sont rares ; l'auteur n'en connaît, dit-
il, que quatre, celui du Dr Mitchell, celui du Dr Donar {Trans. Boy,
Soc. Edin., 1882), du Dr Mac Cormack {Medical Record, 26 mai 1883,
p. 570), de M. Azam, et le sien. Son malade, un jeune homme de
vingt-quatre ans, bien portant, hérédité nerveuse, perd, à la suite
d'un empoisonnement par le gaz d'éclairage, la mémoire de sa vie
passée, ne sait plus lire, ne connaît plus ses amis, ses affaires, est
obligé de tout rapprendre; il est vrai que la rééducation se fait avec
une bonne rapidité ; trois mois après, il se sent engourdi, se couche,
s'endort, et au réveil, sa mémoire ancienne est revenue, mais sa
mémoire de la période de trois mois a disparu.
A. Binet.
DUMAS (G.). — Les États intellectuels dans la mélancolie. (Paris,
Alcan, 1894, 142 p.)
Ce livre contient une intéressante étude de psychologie faite dans
les asiles d'aliénés, sur cinq ou six femmes mélancoliques, par ce
qu'on pourrait appeler la méthode de conversation ; l'auteur faisait la
connaissance de ses malades et provoquait leurs confidences, de
manière à s'expliquer l'évolution de leurs sentiments et de leurs idées. DUMAS 485
II paraît avoir essayé de prendre des mesures et des tracés, mais n'a
pas abouti : « J'ai pensé, dit-il en terminant, que ces procédés de la
psycho-physique n'étaient pas applicables aux phénomènes complexes
que je voulais connaître, et je me suis borné à faire un effort sin
cère pour les analyser et les comprendre. » Cependant il eût été
curieux de savoir en deux mots à quels résultats la psycho-physique
a conduit et pourquoi ces résultats ont paru peu satisfaisants. A ce
point de vue de la méthode, on est encore en droit d'adresser une
autre critique à l'auteur. Il a étudié chez ses malades la perception des
objets, leur reconnaissance, la localisation des contacts, etc., mais il
paraît n'avoir fait que des constatations isolées ; nul effort pour con
denser ses résultats ; il ne donne même presque aucun chiffre. Nous
espérons que son livre n'est qu'un premier aperçu, et que dans un
ouvrage plus complet, il reviendra sur les mêmes questions, en y
apportant le souci du détail exact.
L'état mental de la mélancolie présente plusieurs phénomènes
importants à étudier, à un point de vue purement psychologique ; ces
phénomènes sont : d'abord l'état affectif lui-même, l'état de dépres
sion dans lequel les malades sont plongés, qui les rend inertes et
insensibles, et qui s'exprime avec tant de force par leur organisme;
attitude affaissée, mains froides, larmes et sanglots; en second lieu,
il y a à étudier les phénomènes d'inhibition, ou, pour mieux dire,
d'aboulie, qui se manifestent chez beaucoup de ces malades ; en tro
isième lieu, le ralentissement de leur vie psychique.
Relativement à l'état affectif, une première question se pose. On
peut se demander si chez ces malades c'est l'idée ou la tristesse
qui est le phénomène primitif. « Est-ce parce qu'un malade a des
pensées tristes qu'il est déprimé, ou les pensées tristes proviennent-
elles de sa dépression morale ? »
La réponse varie suivant les cas. Chez une des malades de M. Du
mas, devenue mélancolique à la suite de l'influenza, l'état affectif paraît
bien être antérieur aux états intellectuels ; en effet, quand on la force
à s'expliquer sur les causes de ses larmes incessantes, elle cite un pre
mier événement triste ; si on la console, elle passe à un second, à un
troisième, dévidant lentement la cause de ses malheurs, et recommenç
ant quand elle a fini ; de temps en temps, elle trouve de nouveaux
prétextes à sa douleur, et oublie les anciens. Chez d'autres malades,
l'origine de l'affection est morale, et la mélancolie éclate après de
grands et sérieux malheurs. On ne peut poser aucune règle ; ce qu'il
y a de certain, c'est que, secondaire ou primitive, l'idée développe et
entretient l'état dépressif.
L'aboulie, ou l'impuissance de la volonté, a été déjà signalée sou
vent. « Henriette ne peut pas vouloir ; toutes les fois qu'elle a conçu
un acte, elle essaye de l'exécuter, mais en vain ; « c'est, dit-elle, comme
si j'avais un poids à soulever ». Hier, elle voulait écrire à sa fille ; elle
a commencé par se fixer une heure pour sa lettre, et s'est dit : « A deux 486 l'année psychologique. 1894
heures cinq, j'écrirai. *> Cette précision inutile n'avait d'autre but que
de lui donner l'illusion de la volonté. A deux heures cinq, elle trouve
des raisons pour ne pas écrire : sa fille montrerait peut-être sa lettre,
on verrait qu'elle est folle. Des scrupules analogues ont arrêté au
moment décisif des tentatives de suicide qu'elle avait patiemment pré
parées, n'oubliant aucun détail, son testament, ses prières, le linge
blanc dans lequel on devait l'ensevelir. Ceci tiendrait, nous dit-on, à
un défaut de coordination des idées avec les mouvements ; nous pen
sons que c'est plutôt une influence du sentiment de la peur.
L'aboulie, chez un même malade, peut prendre cette forme et aussi
une autre forme tout à fait différente, consistant dans des impulsions
morbides auxquelles le malade obéit automatiquement, sa volonté
étant incapable de résistance. Ainsi, Eugénie se tire un coup de
revolver dans l'oreille droite... Jamais auparavant elle n'avait songé
au suicide, et elle s'en croyait incapable. Depuis lors, elle est étonnée
de son acte et n'en parle qu'avec une sorte d'effroi. « Cela s'est passé
hors de moi, dit-elle, c'est une force extérieure qui m'a poussée. ■»
L'idée du suicide lui est venue brusquement un matin, au milieu
d'idées tristes ; une heure après, elle se déchargeait dans la tête un
revolver.
Le ralentissement de la vie psychique se traduit par de nombreux
symptômes, la lenteur des perceptions, l'hésitation dans les actes de
reconnaissance, la raréfaction des états intellectuels et leur monotonie,
ce qui donne aux mélancoliques un cachet à part.
Après ces différentes descriptions psychologiques, l'auteur étudie
chez ses malades l'état organique, qu'il considère comme d'autant
plus important qu'il adopte la théorie de James et Lange, et admet
que la mélancolie est la conscience de l'état misérable du corps. Ses
malades lui ont présenté les caractères physiques suivants : lenteur et
faiblesse des mouvements , faiblesse de la voix , résolution des
membres, oppression, torpeur, diminution du calibre des artères,
mains cyanosées, anémie de la peau, abaissement de la pression car
diaque (qui descend de 800 grammes à 630 et même 500 grammes)
Ajoutons que souvent la mélancolie arrive à la suite d'une maladie
infectieuse.
En peu de mots, les idées de l'auteur peuvent se résumer ainsi : la
mélancolie consiste dans une dénutrition physiologique, qui, en arri
vant à la conscience des malades, leur donne des impressions de tris
tesse et sert de base à l'état affectif. Quand l'é

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