Hypothèses sur la nuptialité en Angleterre aux Xllle-XIVe siècles - article ; n°1 ; vol.38, pg 107-136
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Annales. Économies, Sociétés, Civilisations - Année 1983 - Volume 38 - Numéro 1 - Pages 107-136
Hypothesis on Nuptiality in England, Xlllth-XIVth Century
Recent work by historical demographers has shown that marriage behaviour in England from the middle of the sixteenth century was remarkably flexible and appears to have been the major factor determining population growth rates until the late nineteenth cen­tury. This paper assesses the evidence bearing upon the likelihood of marriage being equally flexible over time in the medieval period. It questions the evidence used by Hajnal to suggest that a non-European pattern of marriage was present in England in the fourteenth century by reworking the data in the poll taxes of 1377 and 1381. In addition, evidence from Lincolnshire serf genealogies of the late thirteenth century is assessed suggesting that the incidence of marriage and levels of geographical marital exogamy among the females are compatible with a European pattern of marriage. Evidence on widow remarriage from a Cambridgeshire manor in the fourteenth century shows that females were sought in the marriage market in ways which took great account of prevailing economic conditions. Widows with land were attractive marriage partners when incomes were falling and land was highly valued, conversely widows were less highly sought out when population levels fell and land values declined in the post-plague decades of that century. In all this evidence there is little to suggest a marriage regime that differed fundamentally from that documented for the early modern period in England.
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1983
Nombre de lectures 33
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Richard M. Smith
Hypothèses sur la nuptialité en Angleterre aux Xllle-XIVe siècles
In: Annales. Économies, Sociétés, Civilisations. 38e année, N. 1, 1983. pp. 107-136.
Abstract
Hypothesis on Nuptiality in England, Xlllth-XIVth Century
Recent work by historical demographers has shown that marriage behaviour in England from the middle of the sixteenth century
was remarkably flexible and appears to have been the major factor determining population growth rates until the late nineteenth
cen-tury. This paper assesses the evidence bearing upon the likelihood of marriage being equally flexible over time in the
medieval period. It questions the used by Hajnal to suggest that a non-European pattern of marriage was present in
England in the fourteenth century by reworking the data in the poll taxes of 1377 and 1381. In addition, evidence from
Lincolnshire serf genealogies of the late thirteenth century is assessed suggesting that the incidence of marriage and levels of
geographical marital exogamy among the females are compatible with a "European" pattern of marriage. Evidence on widow
remarriage from a Cambridgeshire manor in the fourteenth century shows that females were sought in the marriage market in
ways which took great account of prevailing economic conditions. Widows with land were attractive marriage partners when
incomes were falling and land was highly valued, conversely widows were less highly sought out when population levels fell and
land values declined in the post-plague decades of that century. In all this evidence there is little to suggest a marriage regime
that differed fundamentally from that documented for the early modern period in England.
Citer ce document / Cite this document :
Smith Richard M. Hypothèses sur la nuptialité en Angleterre aux Xllle-XIVe siècles. In: Annales. Économies, Sociétés,
Civilisations. 38e année, N. 1, 1983. pp. 107-136.
doi : 10.3406/ahess.1983.411042
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ahess_0395-2649_1983_num_38_1_411042MOYEN GE
HYPOTH SES SUR LA NUPTIALIT EN ANGLETERRE
AUX XI IIe-XI Ve SI CLES
Le médiéviste qui examine la nuptialité en Angleterre au début des Temps
modernes découvre un phénomène culturel spécifique on retrouve rarement
dans un contexte plus large Rien oppose autant la société anglaise ou celle de
Europe du Nord-Ouest aux autres sociétés traditionnelles que le régime matrimo
nial Après la puberté les femmes dans presque toutes les sociétés traditionnelles
sont épouses ou veuves Il en va pas de même en Angleterre ni dans une grande
partie de Europe du Nord-Ouest au début de époque moderne la plupart des
jeunes filles pubères restent célibataires entre 15 et 30 ans un certain nombre
entre elles atteignant la vieillesse sans avoir jamais été mariées âge au mariage
des hommes est également tardif généralement entre 25 et 30 ans où un
faible écart entre les âges des conjoints au premier mariage Ce dernier trait
complique les débats sur la nuptialité car on observe dans autres sociétés
traditionnelles qui ne connaissent pas le mariage tardif des femmes Ainsi en Asie
âge élevé du conjoint coïncide souvent avec un âge situé entre 13 et 20 ans pour
épouse En 1971 en Inde âge moyen au mariage est de 17 ans seulement
les femmes mais proche de 25 pour les hommes
Le mariage tardif ne doit pas être considéré simplement comme une curiosité
mais comme un trait qui distingue Europe du Nord-Ouest des autres sociétés
traditionnelles Il favorisé des comportements sociaux qui auraient pas pu se
développer autrement Par exemple la période de fécondité une femme étend
sur 22 25 ans dans Angleterre des débuts de époque moderne un tiers de cette
période qui comprend les années de fécondité maximale se passe avant le mariage
ce qui place la fécondité globale un niveau bien inférieur celui aurait donné le
mariage entre 15 et 19 ans
abaissement de la fécondité qui résulte de ce type de mariage tardif pas
échappé aux démographes Mais ce qui est plus remarquable est la souplesse dont
jouissent les sociétés où le mariage est pas étroitement soumis un événement
biologique comme la puberté on en peut observer la traduction dans le
mouvement long des salaires réels et de la nuptialité en Angleterre entre 1541 et
1871 voir fig Les courbes montrent les salaires réels et la nuptialité
représentant le nombre des premiers mariages pour 000 habitants célébrés entre
107 MOYEN AGE AU
1551 1601 1651 1701 1751 1801
FIG Relation entre le taux brut de mariage et les salaires réels en Angleterre de 15 51
1851 après des données de WRIGLEV et SCHOFIELD Thé Population Hision of
England 1541-1851 1981)
15 et 34 ans calculés sur une moyenne mobile de 25 ans Les fluctuations du
taux de nuptialité reflètent effet combiné des changements de âge au mariage et
de la fréquence du célibat définitif Bien que la correspondance des deux courbes ne
soit pas parfaite elle indique de fa on très nette que la nuptialité répond aux
changements de tendance des salaires réels avec un décalage environ 30 ans et
surtout que âge et incidence du mariage varient considérablement dans le temps
âge des femmes au premier varie environ ans et demi 23 ans au
minimum 265 au maximum et les pourcentages de ceux qui ne se marient
jamais en combinant les données des deux sexes ont pu varier de 5.8 16-
20 De fait il est maintenant bien établi que les fluctuations de la nuptialité ont
été le facteur principal des changements démographiques en Angleterre aux xvic
xviie xvnie siècles et pour une grande partie du xixe siècle
Le mariage pendant toute cette période marque indépendance économique
des conjoints et il implique généralement la fondation un foyer distinct3 Il est
rare que déjeunes couples commencent leur vie conjugale dans le foyer des parents
entre le début de leur adolescence et le mariage cette étape de leur vie ils servent
comme domestiques dans autres maisons ou entrent en apprentissage ou
engagent sur un contrat annuel comme domestiques agricoles Le jeune homme
108 SMITH LA NUPTIALIT EN ANGLETERRE
ou la jeune femme sont rarement domestiques dans une famille apparentée est
pourquoi on arrive au mariage non seulement un âge très différent mais encore
avec une expérience de la vie sociale et familiale qui contraste largement avec celle
de la plupart des sociétés traditionnelles
Cet essai pour objet analyser la documentation relative la nuptialité au
cours des deux siècles et demi qui précèdent époque moderne Plusieurs questions
que je soulève sont nécessairement influencées par les recherches qui se poursui
vent sur la période ultérieure
Retour au modèle Hajnal
La plupart des historiens économistes de Angleterre médiévale croient en la
stabilité du mariage populaire est particulièrement visible dans les études portant
sur les structures démographiques de la fin du Moyen Age Pour présenter les
choses de fa on peut-être trop simple idée générale est que la stagnation
démographique de la fin du xive siècle et du xve siècle est due la forte mortalité
maintenue par les attaques récurrentes de la peste On situe alors âge au mariage
un niveau bas et les proportions de ceux qui se marient un niveau élevé dans ce
régime démographique il est donc impossible augmenter la population en élevant
la fécondité globale soit par un abaissement de âge au mariage soit par une
augmentation de la proportion des individus qui se marient En même temps on
envisage pas hypothèse une baisse de la fécondité ait contribué la stagnation
et au déclin démographique entre 1250 et 13504
Cette position est vue renforcée par les arguments présentés dans un essai
classique de démographie historique European Marriage Patterns in Historical
Perspective auteur John Hajnal suggère en Angleterre avant la fin du
xvie siècle il existait un type de mariage différent de celui on décrit pour la
période ultérieure Le modèle évoque alors celui des sociétés non européennes
dans lequel les hommes et les femmes se marient tous ou presque tous et arrivent
au mariage un âge précoce peu entre eux restant célibataires toute leur vie
Les travaux publiés récemment sur la société toscane au xve siècle fondés sur
des sources une qualité remarquable en comparaison avec les autres sources
européennes contemporaines pourraient si on les traite isolément apporter un
renf

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