Influence de la vitesse des mouvements sur l estimation de leur durée - article ; n°2 ; vol.62, pg 391-399
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Influence de la vitesse des mouvements sur l'estimation de leur durée - article ; n°2 ; vol.62, pg 391-399

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Description

L'année psychologique - Année 1962 - Volume 62 - Numéro 2 - Pages 391-399
Does the estimation of the duration of a movement depend on its speed ? In Physics the relationship is inverse.
Piaget's earlier results seem to show that with total and direct estimates of movement duration speed increases equal time estimate increases. We have sought to verify this finding in several situations.
In two experiments we found no effect of speed ; in two others, we noticed that increased speed corresponded to increased duration. New research should permit the elimination of certain interfering variables which prevent definite conclusions.
L'estimation de la durée d'un mouvement dépend-elle de la vitesse ? En physique, la relation est inverse. Des résultats antérieurs de Piaget semblaient montrer qu'en estimation globale et directe, plus vite = plus de temps. Nous avons cherché à vérifier ce résultat dans plusieurs situations. Dans deux expériences, nous n'avons pas trouvé un effet de la vitesse ; dans deux autres, nous avons constaté que plus vite correspond à plus de temps. De nouvelles recherches devraient permettre d'éliminer certaines variables parasites qui empêchent de conclure d'une manière définitive.
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1962
Nombre de lectures 7
Langue Français

Extrait

P Fraisse
Influence de la vitesse des mouvements sur l'estimation de leur
durée
In: L'année psychologique. 1962 vol. 62, n°2. pp. 391-399.
Résumé
L'estimation de la durée d'un mouvement dépend-elle de la vitesse ? En physique, la relation est inverse. Des résultats
antérieurs de Piaget semblaient montrer qu'en estimation globale et directe, plus vite = plus de temps. Nous avons cherché à
vérifier ce résultat dans plusieurs situations. Dans deux expériences, nous n'avons pas trouvé un effet de la vitesse ; dans deux
autres, nous avons constaté que plus vite correspond à plus de temps. De nouvelles recherches devraient permettre d'éliminer
certaines variables parasites qui empêchent de conclure d'une manière définitive.
Abstract
Does the estimation of the duration of a movement depend on its speed ? In Physics the relationship is inverse.
Piaget's earlier results seem to show that with total and direct estimates of movement duration speed increases equal time
estimate increases. We have sought to verify this finding in several situations.
In two experiments we found no effect of speed ; in two others, we noticed that increased speed corresponded to increased
duration. New research should permit the elimination of certain interfering variables which prevent definite conclusions.
Citer ce document / Cite this document :
Fraisse P. Influence de la vitesse des mouvements sur l'estimation de leur durée. In: L'année psychologique. 1962 vol. 62, n°2.
pp. 391-399.
doi : 10.3406/psy.1962.26923
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1962_num_62_2_26923de Psychologie expérimentale de la Sorbonne Laboratoire
INFLUENCE DE LA VITESSE DES MOUVEMENTS
SUR L'ESTIMATION DE LEUR DURÉE
par Paul Fraisse1
La présente recherche s'inscrit dans un programme dont le
but est de préciser les variables qui déterminent notre estimation
du temps et dans le cadre de recherches parallèles que nous
poursuivons dans un débat continu et amical avec J. Piaget et
ses collaborateurs de Genève.
Nous avons montré récemment comment une durée emplie de
changements fréquents était estimée d'autant plus longue que
la fréquence des changements était plus grande mais seulement
si la était assez grande pour qu'elle soit perçue
comme telle (Fraisse, 1961). Dans ces expériences nous avions
travaillé dans le cas de mobiles plus ou moins fréquents en
maintenant constante leur vitesse de déplacement (31 cm par
seconde à 60 cm de distance). Dans le présent travail nous
étudions l'influence de la vitesse des mobiles sur l'estimation
du temps.
Ce problème important est en réalité assez mal élucidé à
l'heure actuelle. Si un adulte raisonne à partir d'une situation
où toutes les données du problème lui sont fournies, il est évident
que plus vite correspond, toutes choses égales, à moins de temps
mais est-ce qu'à un plan perceptif ou dans le cas d'estimations
globales où nous ne déduisons et nous ne calculons pas, cette
relation plus vite égale moins de temps est encore vraie ? Cette
question est d'autant plus importante que très souvent les
1. Ces expériences ont été réalisées avec le précieux concours de Cl. Voil-
laume. 392 MÉMOIRES ORIGINAUX
données espace et vitesse n'étant pas comparables directement,
notre estimation du temps est fonction d'une appréciation
globale de la situation.
Les résultats que nous avons obtenus sur la fréquence
ne peuvent rien nous apprendre de ce point de vue car si on peut,
sur le plan logique, admettre que fréquence et vitesse sont
comparables, sur le plan psychologique, la fréquence d'un
changement peut être indépendante de l'espace tandis que la
vitesse d'un mobile s'inscrit dans l'espace quant à sa course et
quant à son cadre de référence.
Nous avons rappelé (Fraisse, 1957, p. 135) les données
principales du problème qui ne sont pas décisives. Plusieurs
expériences semblent montrer une relation inverse entre le temps
et la vitesse. Au point de vue génétique, Piaget, dès 1 946, avait
pensé que la relation plus vite = plus de temps serait caracté
ristique des réponses des enfants au stade pré-opératoire. Cepen
dant, d'autres résultats nous avaient fait penser que les faits
étaient plus complexes (Fraisse et Vautrey, 1952) et que l'on
pouvait trouver dès 5 ans des réponses d'enfants différentes,
basées sur des critères différents. La question ne nous semblait
donc pas tranchée. Cependant, en 1961 (p. 344 et sq.), Piaget
(en collaboration avec Y. Feller) a versé une nouvelle pièce au
dossier. En faisant comparer, en ordre successif, par des adultes,
les mouvements de mouchets fixés sur un fil et se déplaçant à
des vitesses différentes (dans des espaces égaux et durant des
I durées égales), il a trouvé que les mouvements à vitesse plus
| grande apparaissaient durer plus de temps.
[, Cependant, Piaget s'était fait l'objection que plus la vitesse
était grande et plus les sujets voyaient défiler de mouchets ;
cette variable pouvait, peut-être, expliquer ses résultats. Une
nouvelle expérience en plaçant les mouchets à des intervalles
doubles quand la vitesse était aussi double (c'est-à-dire quand,
à durée égale, le même nombre de mouchets défilaient devant les
yeux des sujets) a confirmé les premiers résultats. On peut
remarquer que si, dans ce cas, la fréquence des mouchets était la
même, leur densité spatiale était différente car à grande vitesse le
sujet ne voyait qu'un mouchet à la fois et à vitesse lente deux
mouchets. Inconvénient mineur peut-être, mais inconvénient
cependant.
Les présentes expériences sont une reprise de ce problème
en évitant certains des inconvénients de l'expérience de Piaget.
Disons tout de suite que nous en avons rencontré d'autres car FROISSE. ESTIMATION DE LA DURÉ* 393 P.
dans la mise en relation du temps, de l'espace et de la vitesse, il
est très difficile de ne faire varier qu'un seul facteur.
Le principe de ces expériences était de mesurer l'effet, sur
l'estimation du temps, de la vitesse des mobiles, le sujet voyant
défiler devant lui sur une courte longueur plusieurs mobiles mais
de telle sorte : a) Qu'il n'en perçoive qu'un seul à la fois; b) Qu'ü
en défile à durée égale le même nombre.
PREMIÈRE EXPÉRIENCE
Le dispositif était le même que celui utilisé dans la recherche sur
l'effet de la fréquence (Fraisse, 1961). L'appareil est un parallélépipède
fermé de 25 cm de côté et de 60 cm de profondeur. Le sujet regarde par
un hublot où s'encadre son visage (masque de plongée sous-marine)
une plage bien éclairée qui se trouve à 60 cm de ses yeux. Il voit défiler
horizontalement à travers cette plage des carrés noirs de 1 cm de côté
peints à l'encre de chine sur une bande de bristol blanc. Ces bandes
sans fin sont entraînées par un cylindre dont on peut changer les
vitesses et régler ainsi la vitesse de défilement des mobiles. Il y a en
réalité deux bandes de stimuli plus ou moins espacés de manière à
réaliser les conditions fixées ci-dessus (présence d'un seul stimilus dans
le champ et nombre égal de stimuli, quelle que soit la vitesse pendant
une durée donnée). Les deux bandes sont superposées et un système
d'écran permet de ne découvrir qu'une bande à la fois. La longueur de
la plage est de 5 cm et les vitesses de 10 cm/s dite vitesse lente (L) et de
30 cm/s dite vitesse rapide (R), la fréquence des stimuli étant toujours
de 2 stimuli à la seconde.
Nous avons utilisé deux durées stimuli : 5 et 10 s dans une même
expérience pour éviter les effets de Stereotypie. La tâche du sujet
qui reçoit la consigne formelle de ne pas compter d'une manière ou
d'une autre est, après avoir vu défiler les points noirs pendant la
durée étalon, d'appuyer sur une clé Morse pendant une durée estimée
équivalente.
Comme on expérimente sur deux durées et sur deux vitesses de
défilement, on a construit un plan orthogonal équilibré avec 4 sujets.
Le premier subit les épreuves dans l'ordre :
Durée

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