Influence du renforcement sur l évolution de la certitude et du temps de décision dans le jugement perceptif - article ; n°1 ; vol.67, pg 73-87
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Influence du renforcement sur l'évolution de la certitude et du temps de décision dans le jugement perceptif - article ; n°1 ; vol.67, pg 73-87

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L'année psychologique - Année 1967 - Volume 67 - Numéro 1 - Pages 73-87
24 students are put in a situation of perceptive judgement. They have to choose the shorter of two lengths simultaneously shown on the screen of a tachistoscope. The latency of each decision-time is recorded and the subfect has to give his confidence judgement by a conventional metric scale. The subjects are randomly assigned in four experimental groups. In each group, the judgements of the subjects are confirmed in these a priori ratios : πa = 20 %, πb = 40 %, πc = 60 %, πd = 80 %.
The results show that the confidence judgements of these groups are significatively different according to each confirmation ratio. If the reinforcement is stopped, the results are yet significatively different but a beginning of extinction is observed. However, the confirmation ratio seems have no influence on the evolution of the time-decision.
The differenciation of the confidence judgements observed in this experiment is due to the influence of conditional processes. The results concerning to the decision-time let to suppose a « confidence judgement-time » and the hypothetical relations between the internal confidence and the verbal confidence.
On place 24 étudiants dans une situation de jugement perceptif. Ceux-ci doivent choisir la plus courte de deux longueurs présentées simultanément sur l'écran d'un tachistoscope. On enregistre la latence de chaque réponse décisoire (Temps de décision) et on demande au sujet d'exprimer verbalement le degré de certitude qu'il y attache à l'aide d'une échelle métrique conventionnelle. Les sujets sont répartis au hasard en quatre groupes expérimentaux. En fonction de leur appartenance à l'un ou l'autre de ces groupes les sujets voient leurs jugements confirmés selon des taux déterminés a priori : πa = 20 %, πb = 40 %, πc = 60 % et πd = 80 %.
On constate que les niveaux de certitude de ces groupes se différencient de façon très significative en fonction du taux de confirmation qui leur a été administré. D'ailleurs si l'on interrompt l'application du renforcement la différenciation subsiste mais semble affectée par un début d'extinction. Cet effet différentiateur du taux de confirmation ne se retrouve cependant pas en ce qui concerne l'évolution du temps de décision.
La différenciation des niveaux de certitude observée dans cette expérimentation est attribuée à l'influence de processus de type conditionnel. Les résultats relatifs au temps de décision ont permis d'évoquer l'existence supposée d'un « temps d'expression de la certitude », ainsi que les relations hypothétiques entre la certitude interne et la certitude verbalisée.
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1967
Nombre de lectures 5
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Guy Tiberghien
Influence du renforcement sur l'évolution de la certitude et du
temps de décision dans le jugement perceptif
In: L'année psychologique. 1967 vol. 67, n°1. pp. 73-87.
Citer ce document / Cite this document :
Tiberghien Guy. Influence du renforcement sur l'évolution de la certitude et du temps de décision dans le jugement perceptif. In:
L'année psychologique. 1967 vol. 67, n°1. pp. 73-87.
doi : 10.3406/psy.1967.27551
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1967_num_67_1_27551Abstract
24 students are put in a situation of perceptive judgement. They have to choose the shorter of two
lengths simultaneously shown on the screen of a tachistoscope. The latency of each decision-time is
recorded and the subfect has to give his confidence judgement by a conventional metric scale. The
subjects are randomly assigned in four experimental groups. In each group, the judgements of the are confirmed in these a priori ratios : πa = 20 %, πb = 40 %, πc = 60 %, πd = 80 %.
The results show that the confidence judgements of these groups are significatively different according
to each confirmation ratio. If the reinforcement is stopped, the results are yet significatively different but
a beginning of extinction is observed. However, the confirmation ratio seems have no influence on the
evolution of the time-decision.
The differenciation of the confidence judgements observed in this experiment is due to the influence of
conditional processes. The results concerning to the decision-time let to suppose a « confidence
judgement-time » and the hypothetical relations between the internal confidence and the verbal
confidence.
Résumé
On place 24 étudiants dans une situation de jugement perceptif. Ceux-ci doivent choisir la plus courte
de deux longueurs présentées simultanément sur l'écran d'un tachistoscope. On enregistre la latence
de chaque réponse décisoire (Temps de décision) et on demande au sujet d'exprimer verbalement le
degré de certitude qu'il y attache à l'aide d'une échelle métrique conventionnelle. Les sujets sont
répartis au hasard en quatre groupes expérimentaux. En fonction de leur appartenance à l'un ou l'autre
de ces groupes les sujets voient leurs jugements confirmés selon des taux déterminés a priori : πa = 20
%, πb = 40 %, πc = 60 % et πd = 80 %.
On constate que les niveaux de certitude de ces groupes se différencient de façon très significative en
fonction du taux de confirmation qui leur a été administré. D'ailleurs si l'on interrompt l'application du
renforcement la différenciation subsiste mais semble affectée par un début d'extinction. Cet effet
différentiateur du taux de confirmation ne se retrouve cependant pas en ce qui concerne l'évolution du
temps de décision.
La différenciation des niveaux de certitude observée dans cette expérimentation est attribuée à
l'influence de processus de type conditionnel. Les résultats relatifs au temps de décision ont permis
d'évoquer l'existence supposée d'un « temps d'expression de la certitude », ainsi que les relations
hypothétiques entre la certitude interne et la certitude verbalisée.Laboratoire de Psychologie
de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de Lille
INFLUENCE DU RENFORCEMENT
SUR L'ÉVOLUTION DE LA CERTITUDE
ET DU TEMPS DE DÉCISION
DANS LE JUGEMENT PERCEPTIF
par Guy Tiberghien
L'étude expérimentale de la certitude a suscité deux courants
principaux d'investigation. Le plus ancien s'est surtout attaché
à résoudre les problèmes méthodologiques posés par le concept
de certitude. En effet le sentiment de confiance en soi apparaît
comme une variable éminemment subjective qui ne peut être
abordée que par une appréciation du sujet sur lui-même. Néan
moins l'utilisation d'échelles de jugement a permis une certaine
objectivation de la certitude, cette dernière pouvant être exprimée
soit en pourcentages, soit à l'aide d'unités conventionnelles1.
On connaît cependant les défauts propres à cette méthode :
effet d'ancrage (Johnson et King, 1964), fluctuations dans l'util
isation des niveaux de l'échelle, égalité discutable des éche
lons, etc.2. A cela s'ajoutent d'ailleurs des difficultés spécifiques à
l'objet d'étude ; en effet, l'explicitation de la certitude n'est pas
sans influence sur la performance même du sujet : modification
des seuils perceptifs (Noizet et Flament, 1962) et déplacement
du critère de décision (Broadbent, 1961).
Tous ces éléments négatifs doivent-ils nous conduire à aban
donner les échelles de jugement en ce qui concerne l'étude de la
certitude ? Nous ne le pensons pas car les jugements de certi
tude possèdent une cohérence inter- et intra-individuelle relati-
1. Il convient de rappeler que de telles échelles ne s'insèrent que dans une
axiomatique relativement faible de type ordinal. Elles sont cependant fr
équemment assimilées à des échelles d'intervalles lorsque la distribution du
caractère est normale.
2. Pour les problèmes théoriques posés par les échelles de jugement, voir
Reuchlin, 1962, pp. 51-69. 74 MÉMOIRES ORIGINAUX
vement élevée (Foley, 1958 ; Berry, 1959) ; d'autre part il existe
une adéquation importante entre le niveau de certitude des
décisions et le pourcentage de réussite correspondant 1. Ce sont
cette cohérence et ce réalisme des jugements de certitude — réa
lisme que l'on peut considérer comme une certaine forme de
validation — qui nous encouragent à conserver une telle tech
nique d'étude.
Cependant de nombreux investigateurs ont tenté de dégager
un indicateur plus objectif de la certitude et, sur le plan méthod
ologique, la mise en relation de la certitude et du temps de
décision (Td) a été d'une grande importance. On a pu constater,
en effet, l'existence d'une liaison stochastique négative entre
le Td et la certitude (Johnson, 1939-1940). Cette corrélation a
été retrouvée dans de nombreuses situations et elle ne semble
pas affectée par la difficulté de la décision (Festinger, 1943) ni
par le nombre de catégories de réponse dont dispose le sujet
(Cartwright, 1941). Il convient néanmoins de souligner le fait
que cette corrélation ne possède d'intérêt qu'à un niveau pure
ment descriptif et que son interprétation pose des problèmes
difficiles (Tiberghien, 1966).
Le courant de recherches que nous venons de décrire a donc
eu l'avantage de préciser les problèmes méthodologiques soulevés
par l'étude de la certitude mais il n'a guère rendu plus facile la
compréhension de la certitude en tant que processus psycholog
ique2. C'est à ce problème plus particulier que les préoccupations
de l'investigation contemporaine vont s'attacher. Les recherches
expérimentales se sont d'ailleurs insérées, le plus souvent, dans
le contexte spécifique des théories du conditionnement et de
l'apprentissage.
Dans cette perspective, P. A. Adams et J. K. Adams (1958)
ont montré que la connaissance des résultats permettait au sujet
d'améliorer le réalisme de ses jugements de certitude. Noizet
et Flament (1962) ont démontré également que le niveau de
certitude lié à la perception de mots au tachistoscope augmente
avec leur fréquence d'usage3. Gary-Mauric et Noizet (1964), en
1. Si n décisions ont été prises avec une certitude p on peut calculer le
pourcentage de décisions effectivementc orrectes (soit, P). Si le jugement de
certitude est parfaitement réaliste on doit avoir : p % — P %. (J. K. Adams,
1957; J. K. Adams et P. A. Adams, 1961).
2. En particulier l'étude des facteurs susceptibles de modifier la certitude
n'avait guère été entreprise.
3. On sait que cette dernière ne traduit qu'une forme particulière de
l'action du renforcement. G. TIBERGHIEN 75
étudiant l'évolution de la certitude au cours de la résolution d'un
problème, ont mis en évidence l'existence d'une « certitude
rétrospective » liée directement à la nature des sanctions antérieu
rement reçues par le sujet. Il semble donc bien que le niveau de
certitude dépende, pour une part importante, des renforcements
appartenant au passé de l'individu. Cette hypothèse est d'ailleurs
corroborée par le travail de Flament. Le Ny et Ri

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