Information, affectivité. Individu contre groupe dans la résolution de problèmes - article ; n°1 ; vol.58, pg 93-106
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Description

L'année psychologique - Année 1958 - Volume 58 - Numéro 1 - Pages 93-106
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié le 01 janvier 1958
Nombre de lectures 11
Langue Français
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Extrait

Pierre Oléron
Information, affectivité. Individu contre groupe dans la résolution
de problèmes
In: L'année psychologique. 1958 vol. 58, n°1. pp. 93-106.
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Oléron Pierre. Information, affectivité. Individu contre groupe dans la résolution de problèmes. In: L'année psychologique. 1958
vol. 58, n°1. pp. 93-106.
doi : 10.3406/psy.1958.26662
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/psy_0003-5033_1958_num_58_1_26662REVUES CRITIQUES
INFORMATION, AFFECTIVITÉ
INDIVIDU CONTRE GROUPE
DANS LA RÉSOLUTION DE PROBLÈMES
par Pierre Oléron
Trois thèmes majeurs paraissent orienter les recherches récentes
sur la résolution de problèmes : le rôle et les modalités de l'information,
l'influence des facteurs affectifs, l'efficacité du travail en groupe. Seul
le premier marque une orientation vraiment nouvelle, liée d'ailleurs à
des développements manifestés dans d'autres secteurs. Les autres ont
déjà été traités, mais l'insistance avec laquelle ils reviennent marque la
constance de certaines préoccupations.
L'une de celles-ci est certainement d'ordre pratique. Elle est déjà,
au moins pour une part, à l'origine des recherches centrées autour du
premier thème : ces dernières utilisent en effet volontiers un type de
problème qui se rencontre dans le domaine technique : la recherche des
causes du fonctionnement défectueux d'un appareil {trouble shooting
ou recherches des pannes). L'attention qui y est portée n'est pas gra
tuite : il s'agit de déterminer le type de démarche le plus économique
pour une telle investigation. De même, lorsque s'écartant du domaine
technique, il s'agit de la procédure suivie dans le diagnostic d'une malad
ie, qui, du point de vue formel au moins, lui est parfaitement compar
able. L'intérêt accordé au travail en groupe est également inspiré,
au moins en partie, de préoccupations de rendement. Le travail collectif
est supérieur, c'est-à-dire qu'un groupe obtient plus rapidement la
solution d'un problème qu'un individu isolé. Tout le monde n'est pas
convaincu qu'il s'agisse d'une authentique supériorité du groupe comme
tel et il faut peut-être voir une protestation de l'individu, menacé d'une
intégration forcée dans une équipe de travail, à l'origine des travaux
qui seront analysés ci-dessous.
La seconde préoccupation est de préciser le rôle des facteurs affectifs
sur les performances et les capacités intellectuelles. Elle marque une
tendance à faire éclater la cloison qui, dans la psychologie traditionnelle,
existait entre la personnalité et l'intelligence. Ici encore le souci d'une
application concrète plus exacte, donc plus efficace, n'est pas exclu, 94 REVUES CRITIQUES
surtout quand il s'agit de déterminer, par exemple, comment des
facteurs affectifs agissent sur les résultats des tests.
A côté des thèmes majeurs que l'on a énumérés, les orientations
classiques subsistent, celles qui, en particulier, s'inspirent de la Gestalt
theorie, bien qu'elles ne soient représentées dans la présente revue que
par une seule recherche. Quelques auteurs continuent par ailleurs à
éclairer divers aspects des conditions requises pour la résolution de
problèmes, en s'attachant quelquefois, d'une manière peut-être un peu
exclusive, à un seul type d'épreuve.
l'information et la manière de s'en servir
On ne saurait s'étonner de voir certaines notions illustrées ou sim
plement popularisées par la théorie de l'information s'introduire dans
l'étude de la résolution de problèmes. Cette introduction n'est pas
toute nouvelle, et déjà au cours des années précédentes certains auteurs
ont utilisé le concept d'information dans ce domaine (cf. par exemple,
Whitfield analysé dans l'Année psychologique, 1953, 86-7).
Elle implique que l'on considère moins les processus de combinaison
ou de résolution proprement dits (toujours difficiles à atteindre) que
la manière dont le sujet aborde le problème et en utilise les données.
L'information peut être entendue dans le sens courant, comme apport
significatif fourni par ou sur le problème (dans ce dernier cas par les
consignes ou les interventions de l'expérimentateur, ou la composition
même de l'épreuve). Elle peut être entendue d'une manière plus précise
en se référant aux concepts de la théorie de l'information.
Celle-ci représente la réception d'un message comme une série de
choix entre des alternatives possibles, et le schéma auquel elle recourt
comporte des dichotomiques. On peut, d'une manière ana
logue, poser que la recherche d'une solution pour un problème consiste
en une suite de démarches au cours desquelles des hypothèses sont
testées. La méthode la plus claire revient à opérer en utilisant, comme
dans les codages de Shannon, des hypothèses organisées en dichotomie,
chaque épreuve éliminant une moitié du champ des possibles, jusqu'à
ce qu'on arrive, grâce aux éliminations, à la solution.
Ce schéma s'applique d'une manière particulièrement satisfaisante,
lorsque les hypothèses peuvent être spatialisées et correspondent à des
structures matérielles. La recherche de pannes ou de points déficients
dans un appareillage constitue le type de problèmes où il paraît le plus
adéquat. En outre, la démarche ainsi décrite s'avère à ce moment la
plus rapide, donc — et l'on voit les incidences et l'intérêt pratique — économique. Du moins en est-il ainsi en théorie, dans le cas
d'un sujet idéal et dans celui d'une situation également idéale1.
1. Pour des applications pratiques concernant la constitution et la nota
tion de tests requérant la résolution de problèmes, on se reportera avec intérêt
aux études de Glaser et al. (5, 6). OLÉRON. — INDIVIDU CONTRE GROUPE 95 P.
Cronbach {in Quastler, 20, 19-21) avait déjà relevé que la théorie de
l'information est construite sur les probabilités objectives, mais ne tient
pas compte des probabilités subjectives, telles qu'elles procèdent de
l'idée que le sujet a de la situation (ou de l'appareillage). Si celui-ci
considère comme particulièrement probable qu'une certaine partie de
l'appareil tombe en panne, la méthode qu'il va employer pour détecter ce
défaut de fonctionnement pourra s'écarter très nettement de la division
dichotomique, objective, tout en constituant un raisonnement valable.
Stolurow, Bergum, Hodgson et Silva (25) ont, de leur côté, insisté
sur le fait que, dans la réalité, toutes les pannes ne surviennent pas avec
la même fréquence dans une catégorie d'appareils donnés, et que, d'autre
part, le coût des pannes n'est pas identique, en particulier en ce qui
concerne le temps de réparation, alors que la théorie de la méthode
dichotomique suppose des probabilités égales pour tous les éléments.
Cette théorie également que l'organisation de l'appareil est
telle qu'elle laisse le dépanneur libre de choisir les éléments sur lesquels
faire porter son contrôle, et d'autre part permette une convergence des
informations sur certains points. Ces auteurs ont montré comment
effectivement, dans une unité de réparation et d'entretien de l'aviation
militaire, la fréquence et la durée de réparation des pannes variaient.
Ils ont proposé, à partir d'un recensement portant sur une certaine
durée, de calculer la suite de démarches la plus rationnelle qui apparaît
plus proche de la réalité que la méthode split half. (Avouons que nous ne
comprenons pas bien pourquoi dans cette étude, c'est le coût de la
réparation qui est pris en considération et non celui de la recherche de la
panne, c'est-à-dire le temps passé à cette recherche).
Golbeck, Bernstein, Hillix et Marx (7) ont soumis la méthode de
division dichotomique à l'épreuve des faits. Ils ont pour cela utilisé un
matériel expérimental d'une assez grande complication qui reproduit
schématiquement un appareil comportant cent éléments reliés

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